Mot-clé - économie

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vendredi 23 octobre 2020

Priorité prioritaire

lundi 21 septembre 2020

Selon Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, sans la 5G les entreprises françaises ne pourront pas communiquer avec les entreprises des autres pays

lundi 15 juin 2020

Le Périgord et le dynamisme de ses commerçants

mardi 26 mai 2020

Faut-il laisser crever Renault ?

jeudi 14 mai 2020

Doit-on participer au sauvetage de l'économie ?

mercredi 29 avril 2020

L'économie française prête à redémarrer

jeudi 12 mars 2020

Les petits artisans voient d'un bon œil la politique gouvernementale

vendredi 13 septembre 2019

Une bonne action est une action qui rapporte plus

samedi 22 juin 2019

La bougie ou l'atome

Avec les nouveaux déboires de l'EPR de Flamanville, la question d'arrêter les frais se pose. A l'origine, il y a une quinzaine d'années, le budget pour la réalisation de ce réacteur de nouvelle génération s'élevait aux alentours de trois milliards d'euro. Aujourd'hui, on ne sait pas quand l'EPR entrera en fonction mais on sait que le budget sera multiplié par quatre au minimum. Sans doute aurait-il fallu prendre la mesure du fiasco lorsqu'il en était encore temps. Entre le couvercle de la cuve réalisé en un acier ne répondant pas au cahier des charges et les imprévus, nous en arrivons à présent à des soudures qui risquent de ne pas tenir le coup.
Pour les cadres du chantier, on pourrait mettre l'EPR en activité et revenir sur les travaux plus tard. Que le bazar risque de nous péter à la gueule n'inquiète pas outre mesure les experts d'EDF. Bon. C'est vrai que l'on peut croiser les doigts, se munir d'une bonne patte de lapin et espérer que tout se passe bien. Et puis, ce serait ballot d'avoir investi autant d'argent pour tout démolir. Il y a eu de l'investissement. L'investissement, c'est un pari sur l'avenir. Le pari que l'EPR finira un jour par produire de l'électricité. Le pari aussi qu'il n'y aura pas de fuite de radiations. Le pari que l'on saura réparer l'EPR plus tard. C'est une partie de poker avec son lot de bluff.
Nous sommes tous pareils. Lorsque l'on a investi une somme dans quelque chose, on est prêt à continuer à investir parce qu'il serait bien dommage de perdre la mise de fond. De peur de perdre de l'argent, on est prêt à risquer d'en perdre plus encore. Vous jouez une certaine somme au casino. Vous perdez. Bon. Au moins, vous aimeriez récupérer la somme de départ alors vous rejouez et vous reperdez et vous avez encore plus à récupérer alors vous jouez encore plus. C'est idiot mais c'est commun. Combien ont acheté une automobile d'occasion et ont investi de plus en plus de fric dans un véhicule qui se dépréciait de plus en plus ?
Si ça se trouve, avec un peu de chance, l'EPR de Flamanville fonctionnera un jour. Il aura coûté cher, il demandera une surveillance poussée, il ne sera sans doute jamais rentable mais nous aurons prouvé à la face du monde comment on sait bien faire avec notre système D dont nous sommes si fiers. Pour minimiser les pertes, on augmentera le coût de l'électricité et on nous racontera combien nous devons être fiers d'avoir de l'électricité propre qui ne produit pratiquement pas de gaz à effet de serre.
Alors le retour à la bougie, ma foi, pourquoi pas ? Plus sérieusement, réduire la consommation, économiser l'électricité (et le reste), remplacer toutes ces petites merveilles technologiques qui fonctionnent grâce à l'électricité par des systèmes mécaniques utilisant la force mécanique de nos petits bras. Les stores électriques, les portails automatiques, les volets roulants, l'électro-ménager inutile, les climatiseurs et tant d'autres ingénieuses machineries.

samedi 15 juin 2019

Chaussettes

Ce blog ne parle pas suffisamment des chaussettes. D'une manière générale, d'ailleurs, il me semble que l'on ne parle pas assez des chaussettes. Pas plus dans les media qu'à l'Assemblée nationale ou à la tête de l'État. On peut le regretter. A-t-on entendu les ténors de la politique nous entretenir de la chaussette ? Pas dans mon souvenir. La question de la chaussette sera-t-elle au programme du baccalauréat 2019 ? J'en doute. Voit-on des manifestations populaires défiler pour l'avenir de la chaussette ? Pas à ma connaissance. Et pourtant, la chaussette, hein ? Tout de même ! D'accord, je vous le concède, la chaussette ne concerne pas toute la population. Il en est pour la snober, il s'en trouve aussi pour n'en avoir pas l'utilité. Ne prenons que le cas du cul-de-jatte. Il ne se sent pas concerné, nous le comprenons. Nous ne sommes pas si idiot que nous lui enjoindrions d'en faire emplette. Qu'en ferait-il ? Non, nous ne sommes pas idiot et nous comprenons la vie.
Par coquetterie, la femme répugne souvent à porter la chaussette. Il faut bien admettre qu'elle s'associe mal au port de l'escarpin. A contrario, le gendarme est fidèle à la chaussette mais il convient de minimiser ce mérite, le gendarme porte rarement l'escarpin. Du reste, on peut le regretter, ce serait rigolo. Et il est à noter que l'on dit souvent que le touriste allemand n'hésite jamais à porter la chaussette avec la sandale. Il paraît que le président Chirac aurait adopté la pratique. Il a été critiqué pour cela en son temps. Jean-Baptiste Étienne Auguste Charcot, lui, était un inconditionnel de la chaussette qu'il portait haut et fier sur le "Pourquoi-Pas ?". Si l'histoire ne nous dit rien des rapports entre la chaussette et le Général de Gaulle, on sait que Napoléon Bonaparte veillait à avoir une paire de chaussettes propres à chaque matin de la Retraite de Russie. Dans "les Beaux gosses" de Riad Sattouf, on peut remarquer un bel éloge de la chaussette en même temps qu'apprendre que l'on peut en avoir une utilisation insoupçonnée.
Moi, je m'étais dit qu'il me faudrait acheter de nouvelles chaussettes. J'avais remarqué que nombre de celles en ma possession était trouées. Je me morigénais de n'avoir pas su réduire la longueur de l'ongle de mes gros orteils à temps. Le mal était fait, j'étais à la tête d'une collection de chaussettes trouées. La chaussette trouée n'est pas agréable à porter. Le gros orteil a une tendance naturelle à passer à travers le trou et il arrive que le tissu finisse par exercer une pression sur l'extrémité et à la blesser. Cela peut même être douloureux à la longue. Pour l'anecdote, je me souviens d'une promenade dans une grande ville française qui s'est terminée par une claudication inconfortable et une belle ampoule. Il est presque certain que celles et ceux qui m'ont croisé à cette époque ont dû penser que j'avais beaucoup perdu de ma superbe. De peur de recroiser ces gens, je ne suis jamais retourné dans cette ville. La honte ressentie ce jour me met aujourd'hui encore très mal à l'aise.
Et alors, j'avais rangé dans un coin de ma tête l'idée d'acheter de nouvelles chaussettes si, par hasard, un jour mes pas m'amenaient en un commerce en vendant. Cela est arrivé relativement récemment. J'étais parti pour allé visiter des personnes qui me sont amicales et un incroyable imbroglio dont je préfère sourire a fait que j'ai cru qu'elles n'étaient pas chez elles. Rebroussant chemin, j'ai l'idée, puisque j'avais désormais du temps devant moi, d'aller faire quelques courses dans un grand centre commercial de l'agglomération périgourdine. De fait, il convenait que je fasse emplette de provisions à même de m'assurer quelques repas. Je savais qu'il me fallait du café. Je sais toujours qu'il me faut du café. Pour le reste, j'allais faire confiance à mon intuition du moment. Sans plus y penser, dans une allée centrale large comme un boulevard, j'avise un bac plein de chaussettes. Ces chaussettes étaient proposées par lot de douze paires. D'abord, je me suis dit que cela faisait beaucoup pour un seul homme. Douze paires lorsque l'on n'a que deux pieds ! Je vous demande un peu. Quel peut être le cœur de cible ? J'étais circonspect, je me demandais qui allait pouvoir acquérir autant de paires de chaussettes d'un coup quand j'ai été attiré par une affichette annonçant le prix demandé pour un lot de ces chaussettes. 4,58 €. Je sors mon téléphone portable pour utiliser la calculatrice que l'on y trouve. 19 centimes d'euro la chaussette ! 38 centimes la paire ! Je cherche l'arnaque. Cela aurait pu être des chaussettes neuves déjà trouées. Non. Cela aurait pu être des paires dépareillées. Des pointures aléatoires. Pas plus. Des chaussettes sans fond ou, au contraire, fermées des deux bouts ? Non plus. L'offre me semble tellement alléchante que je veux y flairer une entourloupe. Je déchiffre l'étiquette, lis la composition (du coton, un tiers de polyester, un peu de viscose, un poil d'élasthane). Rien de choquant. Ah ! Ils s'y connaissent pour rouler le chaland dans la farine ! Une dernière piste, le pays d'origine. A tous les coups, c'est de la chaussette chinoise tricotée par des lépreux prisonniers d'un centre de détention pour opposants politiques ou par des enfants borgnes dans un orphelinat inepte. Mais non, ce sont des chaussettes portugaises. De l'honnête chaussette européenne. J'en reste comme deux ronds de flan. 39 centimes la paire de chaussette européenne ! Comment cela est-il possible ? Comment l'industrie chaussettière portugaise peut-elle réussir ce tour de force qui consiste à acheter autant de matières premières, autant de machines, autant d'énergie, payer autant de salaires pour que moi, modeste Français de Dordogne, puisse se payer à si bas coût un peu de confort ? Il y a quelque chose que je ne comprends plus dans ce monde, vraiment.
Autrefois était l'œuf. La chaussette avait une valeur réelle. Je n'irai pas jusqu'à prétendre qu'elle coûtait les yeux de la tête mais la chaussette était de ces choses que l'on réparait. Il y avait l'œuf, en bois ou en ivoire, que l'on introduisait dans la chaussette au niveau du trou et qui permettait le reprisage. Le reprisage d'une chaussette nécessitait quoi ? Un bon quart d'heure peut être ? Combien pour un quart d'heure de travail ? Même au SMIC ? Sachant qu'une chaussette neuve vaut 19 centimes d'euros, une chaussette réparée, d'occasion, ne peut guère valoir plus du quart de cette valeur. Cinq ou six centimes, disons. On ne peut pas payer le travail de reprisage dignement, à ce compte. C'est probablement pourquoi plus personne ne reprise les chaussettes trouées. Un règlement, à l'échelle européenne, imposerait-il la valeur de la chaussette à 30 euros (60 euros la paire) que nous verrions la profession de repriseur de chaussette revenir et la courbe du chômage baisser significativement.
Afin de ne pas trahir la confiance que vous avez en moi, je me dois cependant de vous avouer que je n'ai pas encore osé faire usage de ces chaussettes portugaises. Je n'aime pas abîmer les objets neufs d'une part et, d'autre part, je me dis aussi que si jamais, à la tête de l'État ou du parlement européen, on se penche sur ce blog et que l'on reprend mon idée d'un prix minimum pour la chaussette, je pourrai faire une belle culbute.

mercredi 5 décembre 2018

Internet c'est le mal

La COP 24 qui se tient à Katowice en Pologne nous rappelle que Internet participe à l'émission de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique. Un simple courriel produirait à lui seul un équivalent de quatre grammes de CO2. Un courrier électronique contenant une pièce jointe en génèrerait plusieurs dizaines de grammes. Les plus gros consommateurs d'électricité et producteurs de CO2 seraient les sites de "streaming" vidéo, les youtube et autres netflix.
Ce blog paraît bien petit et innocent face à ces poids lourds de l'Internet mondial mais il fait sa part en matière de nuisance. Les fichiers sont hébergés par un serveur dans un centre de données dans le nord de la France qui abrite également un serveur de base de données sans lequel ce blog n'existerait pas. Pour mettre en ligne un billet, j'ai besoin d'un ordinateur connecté à Internet. J'envoie les textes et images sur le serveur et cela utilise de l'énergie. Pour visiter ce blog, vous avez besoin d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un smartphone. Vous utilisez de l'énergie vous aussi.


Pour réduire l'impact sur le climat, je pourrais commencer par faire des billets courts, légers, sans images. Vous pourriez vous contenter de regarder ça après vous être posé la question de la pertinence de vos actes et de ne pas vous prêter au jeu puéril et énergivore des commentaires. Vous pourriez aussi organiser, par zones géographiques à définir, une séance de connexion à ce blog qui permettrait à plusieurs personnes de le voir ensemble pendant quelques minutes. Cela créerait du lien social, vous permettrait de partager, de boire un coup, de parler de la marche du monde. Ces séances pourraient être hebdomadaires. En une petite demi-heure, vous auriez connaissance de l'ensemble du contenu publié sur le blog et vous pourriez éteindre l'ordinateur.
Je sais bien que vous n'avez pas un ordinateur uniquement pour pouvoir visiter ce blog. Heureusement pour vous ! Pour ma part, je reconnais laisser l'ordinateur démarré et connecté presque 24 heures sur 24. Je pourrais au moins l'éteindre le soir et débrancher la freebox. Ça ne me manquerait pas, ça ferait du bien pour l'ensemble de la biosphère, ça me ferait faire des économies. Mais je suis trop fainéant même pour un truc aussi simple à faire ! Ou trop insouciant, ou trop mauvais par nature, ou trop bête pour avoir conscience des conséquences de mon mode de vie. Quoi qu'il en soit : c'est mal.

lundi 3 décembre 2018

Et si les Gilets jaunes étaient simplement bêtes ?

Entendu Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle a bien clairement expliqué la situation actuelle après les actions des Gilets jaunes et la volonté d'Emmanuel Macron et du gouvernement d'Édouard Philippe. Ben voilà ! Une fois que l'on prend le temps d'expliquer les choses, tout devient beaucoup plus clair et, du coup, on comprend.
Alors. Ce que notre président est en train de faire, ce qui lui tient le plus au cœur, c'est de sauver la planète. C'est pour cela qu'il combat avec tant de force tout ce qui peut contribuer à l'émission de gaz à effet de serre, le gaz carbonique en premier, bien sûr. Emmanuel Macron travaille d'arrache-pied à bâtir un monde meilleur, un monde vivable, un monde écologique. Pour cela, avant d'attirer tous les pays du monde dans sa foulée, notre président veut sauver la France, son pays, ses habitants. Notre président est bienveillant.
Il faut bien comprendre que si nous voulons nous en sortir, il faut quitter le vieux monde. SI on ne comprend pas ça, forcément, ça coince. Le vieux monde, c'est celui du moteur à combustion interne, qu'il fonctionne au gas-oil ou à l'essence, du chauffage au fuel et de tout plein de choses mauvaises pour la planète. C'est pour cela, pour notre bien, qu'il a été décidé de taxer les carburants. Les taxes nous aident à quitter ce vieux monde et à entrer de plain-pied dans le nouveau. On nous aide et nous invite à troquer nos vieux véhicules polluants contre de l'automobile propre pour accéder à la mobilité écologique. C'est pour cela que le gouvernement a décidé de mettre en place un système d'aide financière propre à nous aider dans cette transition écologique.

Et avec un peu de pédagogie, il est évident que les Gilets jaunes laisseront les récriminations et la colère pour applaudir et laisser éclater leur joie. Cependant, toutefois, néanmoins, malgré tout, il y a quelques questions qui continuent à perturber le bon entendement de ce bas peuple de l'ancien monde.
Par exemple, pourquoi on ne taxe pas le kérozène des avions, le fuel lourd des navires ? Et aussi, pourquoi on ne crée pas des taxes qui iraient toucher les industries polluantes ou les marchés financiers ? On ne peut pas en vouloir à ces Gilets jaunes de l'ancien monde de penser que l'on ne pique de l'argent qu'à eux. Et puis, il y a aussi la question de la fraude fiscale qui s'élèverait, selon les sources quelque part entre 50 et 100 milliards d'euros. Et encore, sans trop parler de l'ISF, de la baisse des APL, de la CSG pour les retraités et toutes ces sortes de choses.
Ce que le petit monde du vieux monde ne comprend pas tout à fait non plus, c'est en quoi la fermeture des petites lignes SNCF, de petits hôpitaux, de divers services publics et la réforme de l'administration vont impacter durablement la transition écologique et énergétique. Des fois, on peut se demander si l'idée forte de notre bon président de la République n'est pas de sacrifier ces petites gens du vieux monde tout simplement. Comme on dit, on ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs.

Brune Poirson affirmait que le gouvernement est à l'écoute des Gilets jaunes et ouvert au dialogue. Je veux bien essayer de la croire mais j'ai comme un doute. Je ne veux pas faire un procès d'intention à Macron mais tout de même… Est-ce que l'on peut répondre à la grogne, à la colère, en affirmant rester droit dans ses bottes ? Parmi les revendications des Gilets jaunes, certaines sont contradictoires, d'autres idiotes, d'autres encore stupides. Ok. Mais tout n'est pas de ce tonneau. Il y en a qui sont revendiquées par beaucoup de Français. Si ce mouvement recueille plus de 80% de soutiens dans la population, c'est tout de même bien le signe de quelque chose, non ? On peut croire que ce gouvernement et plus largement les "gens de pouvoir" ne sont plus en lien avec la réalité vécue par cette population qui a le sentiment de subir le pouvoir, de ne pas être représentée par lui, d'être sous le joug de la classe dirigeante qui aurait tous les droits et aucun devoir. Ça ne peut pas se terminer juste comme ça avec quelques propos moralisateurs. Qui peut croire que le Français, ce Gaulois réfractaire, prend plaisir à polluer l'atmosphère ? Qui peut croire qu'il refuse l'automobile électrique juste parce qu'il aime son turbo-Diesel ?


Je me demande si une solution de "sortie de crise" existe aujourd'hui. Ce que ces mouvements de Gilets jaunes semblent montrer plus que tout, c'est la multiplicité, la diversité des mécontentements et des colères. Il n'est même pas envisageable de satisfaire toutes les demandes tellement elles sont nombreuses et parfois contradictoires. Il faudrait trouver au moins un plus petit dénominateur commun, un point, ne serait-ce qu'un point, qui ferait consensus. Il ne suffira plus de supprimer les taxes sur le carburant, ça c'est désormais une certitude. Ce qui est grave, à mon sens, c'est aussi la défiance généralisée qui se met en place contre tout ce qui peut revêtir le costume de l'officiel. Politiques, syndicalistes, mais aussi presse. Cette défiance ne semble pas toucher les forces de l'ordre pour le moment mais qu'en sera-t-il si ce gouvernement demande à la police et à l'armée de rétablir l'ordre public par tous les moyens ? Le risque d'insurrection est-il si éloigné que ça ? Il paraît que des mouvements naissent aussi en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne. La contagion peut-elle s'étendre ? Ce ne sont pas les questions qui manquent !

mercredi 7 mars 2018

La décroissance dans l'industrie automobile


Petits tracas de la vie ordinaire

Je reviens de Périgueux. J'avais rendez-vous avec un client. Le 7 mars à 10 heures. J'arrive chez lui, je sonne, il ne vient pas m'ouvrir. Sa voiture est bien là, il doit être présent. Je l'appelle sur son téléphone, il ne répond pas. Bon. Je lui laisse un message et je m'en retourne à Azerat.
Ce qui est agaçant, c'est que ce n'est pas la première fois qu'il me fait le coup. Il aura sans doute une fois de plus fait la fête durant une bonne partie de la nuit et sera allé se coucher en se bourrant les oreilles de bouchons anti-bruit. Tout à l'heure, en début d'après-midi, il m'enverra un courrier électronique pour s'excuser.
Moi, j'ai perdu une partie de ma matinée, j'ai dépensé quelques litres de carburant et j'en suis agacé. Je suis revenu chez moi et je vais me préparer du café avant de me consacrer à d'autres boulots en cours.

vendredi 16 février 2018

Soyons Novateurs Causons Franchement

Contrairement à ce qui est souvent avancé, le gendarme moyen n'est pas forcément analphabète. D'ailleurs, la plupart des membres de ce corps d'élite qui fait la fierté de la France et des envieux hors des limites territoriales, le gendarme est — dans la majeure partie des cas — capable de déchiffrer une plaque d'immatriculation. Alors, faut-il vraiment privatiser la Gendarmerie nationale au regard de ce récent rapport pointant du doigt le coût qu'elle représente pour la société ? Je ne le pense pas. La Gendarmerie nationale doit rester dans le giron de l'État et doit rester un service public au service du public.
Aujourd'hui, les gendarmes de Dordogne circulent à bord d'un véhicule banalisé et traquent le bon conducteur. S'ils en coincent un, ils vont l'intercepter et vérifier qu'il a bien ses douze points au permis de conduire avant de lui remettre un bon de carburant d'une valeur de cinquante euros. L'opération est menée conjointement avec, me semble-t-il, France 3 Périgords. Autant vous dire que je vais éviter de prendre la voiture aujourd'hui.
Le gendarme qui veille à notre sécurité sur le bord des routes est une bénédiction. Fier, il détient à lui seul toutes les valeurs de notre beau pays fait de traditions diverses et de morale flottante. Du gendarme à moustaches à celui du Vel d'Hiv', de celui, truculent, que l'on pouvait trouver au comptoir de chez Suzette jusqu'à celui d'aujourd'hui, féru de nouvelles technologies, le gendarme de la Gendarmerie nationale, joyau de notre système de défense, ne peut décemment pas tomber dans le privé. Tout comme Chambord et la Joconde, ils sont le patrimoine national. La question est close.

Il n'en va pas de même avec la SNCF. Le rapport Spinetta est sans appel. Il faut privatiser cette structure, la démanteler de toute urgence et, avant tout, supprimer les petites lignes coûteuses et tout sauf rentables. Ainsi, le département de la Dordogne pourrait être nettoyé de ces trains vides qui hurlent leur peine dans nos campagnes tels des chenilles fantomatiques errant sans but aucun. La ligne Périgueux-Brive-Périgueux, par exemple, pourrait disparaître. On s'en réjouit par avance.
Comme le précise un représentant du gouvernement, ces trains inutiles ne servent pas et, pire encore, polluent inconsidérablement avec leur sale moteur Diesel cracheur de particules fines. Haro sur le train qui pue !
Puisqu'il n'est pas question de remplacer l'infâme tortillard par un brillant TGV sur les lignes secondaires, il n'y aura plus de train du tout. On va pouvoir revendre les rails et les petites gares, les passages à niveau et les dispositifs de signalisation. On récoltera quelques centaines d'euros qui permettront à l'État d'engager de nouveaux grands travaux de modernisation du pays.
A moins que, et après tout pourquoi pas, on démantèle la SNCF et ouvre le transport ferroviaire à la concurrence, cette concurrence qui fera que tout ira bien mieux. Alors, nous aurons de nouvelles petites compagnies de chemin de fer rentables et rénovées. Une privatisation permettrait également d'en finir avec le statut honteux, pour un pays libéral tel que le nôtre, de cheminot. Ces gens ponctionnent sans vergogne dans le budget de l'État, se goinfrent sur le dos du contribuable honnête, profitent en engraissent abusivement, bénéficient d'avantages indus à n'en plus finir. Il faut que ça cesse. La France fait figure de pays arriéré en traînant comme un boulet cette SNCF méprisable. Sachons faire du passé table rase.

Privatisons la SNCF


Rapport Spinetta sur L'avenir du Transport Ferroviaire

mardi 23 janvier 2018

Choose France

Notre président de la République investissait le château de Versailles débarrassé de ses touristes pour recevoir cent quarante "patrons" étrangers et les inciter à investir en France.
Il y avait là des représentants de firmes telles que facebook, Google, Toyota ou Novartis qu'il convenait de persuader. Le message présidentiel était somme toute assez simple : la France est un pays idéalement placé pour accueillir industries et entreprises du numérique. Cette sauterie (sôterie ?) avait donc pour but, avant le sommet de Davos, de "booster" l'économie française. Bien.
Si des entreprises étrangères parmi les plus en vue viennent s'installer dans l'Hexagone, on peut penser que cela génèrera des emplois. Pour lutter contre le chômage endémique, quoi de mieux que du travail pour tous ? L'équation posée semble éloquente : entreprises=emplois.
Oui mais. Ces grosses firmes étrangères ne sont pas sottes. On peut supposer que pour attirer les entreprises, Macron a concédé à des allègements fiscaux ou de charges sociales. Les scélérates lois de dérégulation du code du travail devraient, dans cette optique, faire venir les investisseurs. D'autre part, on peut parier que ces firmes sauront faire revenir au pays une bonne partie des bénéfices générés sur notre sol.
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en Grèce au début des années 2000. La Grèce était (elle l'est toujours) sous-industrialisée. Plusieurs pays dits "du nord" de l'Europe sont venus investir dans le pays et, là aussi, on a espéré que cela allait créer des emplois et des richesses. Mais voilà ce qu'il se passa. Les machines furent produites et vendues par l'Allemagne (en majorité) ou un peu par la France, le Royaume-Uni et d'autres. Ces machines furent payées et cela fit sortir des euros de la Grèce. Dans plusieurs cas, des industriels firent bâtir des usines en Grèce et rapatrièrent une bonne partie du chiffre d'affaires chez eux. Du coup, la Grèce eut bien des industries et des emplois mais aussi plein de dettes. Bon, je caricature et simplifie mais l'idée est là.
Il est sans doute bien que des entreprises viennent s'installer en France. On veut nous le faire penser. Je ne me rends pas compte de la masse d'emplois salariés que peuvent générer facebook ou Google. Pour de l'industrie comme Novartis ou Toyota, à l'heure de la robotisation, de l'automatisation, je me dis que l'on va vers des usines qui tendent vers de moins en moins de personnel. Historiquement, l'implantation d'entreprises étrangères sur le territoire national puis dans l'espace européen a été mise en place pour contourner les quotas. Suzuki rachetait l'espagnol Santana, Honda rachetait Rover, Yamaha rachetait Sanglas. Ainsi, le marché européen leur était ouvert. Avant, Ford s'installait à Bordeaux en 1916 puis, plus tard, à Poissy en Seine-et-Oise.
D'un autre côté, nous vivons à l'heure de la mondialisation et il est peut-être préférable, à tout prendre, que des entreprises s'installent en France plutôt que dans un autre pays européen.

Et sinon, une fois n'est pas coutume, je vous invite à aller voir la dernière production de Ha! Ha! Ha! Éditions, une vidéo à visée humoristique réalisée comme on a pu le faire avec les moyens du bord. Nous, nous sommes amusés. J'espère qu'il en sera de même pour vous. Ce n'est pas parfait mais nous sommes des amateurs. Vous pouvez voir la vidéo en question à cette adresse.

jeudi 29 juin 2017

EPR de Flamanville

L'ASN a rendu son rapport et c'est tout bon ou presque. C'est cool parce que vu les milliards déjà engloutis par le projet de ce réacteur de nouvelle génération, ça aurait été dommage de devoir tout arrêter. Bon, il faudra que l'on pense à changer le couvercle d'ici six ou sept ans mais on a le temps de voir venir. Et puis, d'ici là, de l'eau aura coulé sous les ponts et on pourra dire qu'on avait oublié.
L'histoire, elle commence avec Areva, fleuron de notre industrie nationale, qui a la charge de fabriquer la cuve de cet EPR. Hélas, c'est pas de bol, l'acier utilisé n'est pas de la bonne qualité et une menace de devoir tout arrêter pour remplacer la cuve gronde en 2015. C'est que ça n'arrange un peu personne, cette affaire. Déjà, bon, le budget initial pour la construction de cet EPR de Flamanville a été multiplié par trois et dépasse les dix milliards d'euros. Pour remplacer cette cuve défectueuse, il faudrait tout casser et recommencer à zéro. C'est ennuyeux. Alors, EDF et ses partenaires commencent à tergiverser. D'accord, l'acier n'est pas vraiment aux normes mais pas de souci, ça ira très bien ainsi. On sait les difficultés du secteur depuis la catastrophe de Fukushima, les mauvaises affaires d'Areva avec UraMin, les retards pris dans la construction de l'EPR en Finlande et le coût démentiel qu'Areva doit supporter au titre des retards (neuf ans de retard, tout de même). Pour rigoler, il me semble avoir lu que le réacteur aurait été vendu dans les trois milliards d'euros et que Areva doit payer près de quatre milliards de dédommagement. LOL comme disent les jeunes.
L'ASN intervient et examine les documents fournis par EDF et Areva pour établir son rapport. Dans un premier temps, ça m'a un peu choqué que les experts se contentent de ces documents. Je me suis dit que, peut-être, existait-il un risque pour que EDF et Areva ne soient pas totalement honnêtes et osent maquiller un peu la vérité à leur avantage. J'ai l'esprit mal placé. Et puis, je me suis dit qu'il ne fallait pas être parano et qu'il est impossible que l'on joue sur un sujet si sensible. L'ASN a tout lu, ses experts ont tout calculé, et le rapport a été rendu. Tout est bon sauf le couvercle. Il faudra le changer dans quelques années. Alors tout va bien !

Notre sécurité est entre de bonnes mains
Par contre, ne nous voilons pas la face, ce n'est pas aussi simple que de remplacer le couvercle d'une cocotte-minute. Le couvercle, c'est là où se trouvent les tubes contenant les barres de combustible radioactif. Ce n'est pas si anodin que ça. C'est vrai que lorsque l'on entend "couvercle" on pense à sa cuisine, à cette brave casserole inoffensive qui, jour après jour, fait chauffer l'eau des pâtes.
Bien sûr, il serait rageant de se dire qu'après avoir dépensé tant de milliards d'euros on arrêtait tout ou on recommençait tout à zéro. Nous sommes tous comme ça, pas foutus de calculer comme il le faut. Si ça se trouve, il coûtera plus cher de terminer cet EPR de Flamanville que de le laisser tomber. L'argent perdu est perdu et il est illusoire de penser que l'on pourra se refaire d'une manière ou d'une autre.
La question qui agite les opposants au nucléaire est bien sûr celle de la sécurité. On sait que la cuve n'est pas parfaite, on sait que le couvercle est mauvais, peut-on au motif que l'on a investi des sommes considérables continuer sur sa lancée en croisant les doigts ? La preuve que oui !

mercredi 10 février 2016

Finissons-en avec l'euphémisme

Depuis quelques semaines, on nous prépare à la prochaine crise financière. On l'annonce déjà pire que la dernière et on se demande qui s'en sortira et comment. Je trouve cette histoire à se taper le cul par terre. On semble s'étonner de cette prochaine crise financière alors que l'on n'a tiré aucune expérience de la précédente. On laisse faire l'économie libérale. Mieux, on l'encourage, on la nourrit, on la considère comme étant la seule possible. Les signes de cette (très) prochaine (très) grave crise, on les voit déjà. La Chine qui peine, le pétrole au plus bas, les conflits en Syrie et ailleurs, la Russie au bord de la faillite et l'Europe qui se referme sur elle-même avant, peut-être, de s'effondrer dans un beau nuage de poussière. Si cela se trouve, nous n'aurons pas qu'une crise financière. Depuis des années, on nous rappelle que tous les ingrédients sont réunis pour faire éclater une nouvelle grosse guerre mondiale.
Je ne souhaite bien sûr pas connaître ça mais j'en suis à me demander ce que l'on peut faire pour l'éviter si jamais elle doit survenir. Je ne sais même pas s'il est juste possible de rêver à un autre modèle économique pour la planète. Je me demande si ça peut se produire sans qu'il y ait d'abord une énorme crise qui mette à mal toute l'économie, détruise tout ces modèles basés sur les échanges dérégulés et sur la prise de pouvoir par les multi nationales. Pour l'Europe et pour la France, il me semble évident que les politiques ne peuvent plus agir qu'à la marge et qu'ils ne sont pas en mesure de définir des règles du jeu qui irait contre la finance, l'ennemi de qui vous savez.

Les bourses en pleine déconfiture

dimanche 31 mai 2015

Pourquoi la moto est le plus stupide des moyens de locomotion

La moto, c'est bête à manger du foin

mardi 28 avril 2015

Le scandale des médicaments frelatés

Hier, on causait de la contrefaçon des médicaments, dans le poste. Il s'agissait d'une émission globalement assez inutile, à mon avis. On mettait en garde les auditeurs quant aux risques à confier sa santé à de la pharmacopée de bas étage produite dans des laboratoires douteux par des personnes sans scrupules aucun âpres au gain facile. C'était dans l'émission de Nicolas Demorand, "un jour dans le monde".
On nous relatait des faits instructifs et affligeants. Par exemple, le cas de cette personne morte, au Canada, d'avoir voulu se soigner en avalant des médicaments contenant de l'uranium ou celui de ces pilules de Viagra colorées à la peinture pour bâtiment Ou encore, ces médicaments composés de mort au rat. On nous disait combien le phénomène des médicaments contrefaits touchait les pays pauvres et ceux où la protection sociale était défaillante ou trop onéreuse pour les gens pauvres. On dénonçait aussi les médicaments vendus à la sauvette sur Internet.

Médicaments contrefaits
Si, sur le fond, je suis bien d'accord pour dénoncer le scandale de ces personnes qui n'hésitent pas à tuer d'autres personnes juste pour engranger du fric, si je suis d'accord pour dire que ces personnes sont des gros salopards, si je suis d'accord pour pleurer le malheur des populations à qui on vend de la pharmacie frelatée, falsifiée, empoisonnée, je ne peux pas m'empêcher de penser que certaines de ces victimes sont d'une rare bêtise. Comment peut-on raisonnablement penser que l'on peut acheter ses médicaments moins chers sur un site bien douteux qui vend tout et n'importe quoi à des prix exotiques ? Il faut tout de même être un peu con pour croire que l'on peut acheter sa chimio comme ça, en cliquant sur un bouton et en payant avec sa carte bancaire sans que l'on ait à présenter la moindre ordonnance. Non ?

mardi 31 mars 2015

Politique de l'offre ou de la demande

L'offre et la demande
C'est un débat dont la plupart d'entre-nous n'a rien à faire mais qui occupe les médias et les débats à connotation économique. On s'étripe sur ce truc parce que c'est facile. C'est l'effet de formule qui est en marche. Discourir des mérites comparés et éventuels entre une politique de l'offre et une politique de la demande, c'est comme débattre sur la couleur qui siérait le mieux à la chambre à coucher. Rouge ou vert ? Ça occupe, ça ne fait rien bouger, c'est bidon, mais ça fait passer le temps et c'est déjà ça de pris.
Pour faire simple, la politique de l'offre, c'est permettre à l'entreprise d'être compétitive et d'inonder le marché de ses produits. Pour ce faire, il faut baisser le coût du travail. De quoi est composé le coût du travail ? Le coût du travail est composé du salaire et de toutes les lourdes charges qui pèsent sur les frêles épaules de l'employeur. Qui est responsable de ce coût du travail ? Le salarié et les syndicats et les scélérates et liberticides règles du code du travail ainsi que les lois ineptes qui imposent, par exemple, un salaire minimum, une protection sociale, des horaires et l'interdiction de harceler sexuellement ou moralement. Qui souffre du coût du travail ? L'entrepreneur et les actionnaires.
Bien. Et la politique de la demande, alors ? C'est plus compliqué. Il s'agirait de permettre aux citoyens-consommateurs d'avoir plus de pouvoir d'achat pour qu'il achète et bouffe de la bonne marchandise de France. Comment accroître le pouvoir d'achat du citoyen-consommateur ? En augmentant son salaire. Et comment augmenter son salaire ? En le payant plus. Hum ? Sans contrepartie ? Les patrons ne seront pas d'accord ! On peut les faire travailler plus pour gagner plus ? Ça me fait penser à quelque chose, ça. Ou alors, pour augmenter le pouvoir d'achat sans augmenter les salaires, on peut aussi faire baisser les prix, non ? Par exemple, on importerait des produits de pays qui produiraient à bas coût ? Comme ça, on pourrait acheter de la nouille de Chine ou de la chemise du Viêt-Nam ! Oui mais alors le fabricant de nouilles ou de chemises de France ne vendrait plus ? Ah oui, c'est vrai. Et s'il ne vend pas, il ferme, non ? Ben oui, c'est le problème. Qu'est-ce que l'on pourrait trouver d'autre pour favoriser la demande ? On pourrait demander aux entrepreneurs de France de proposer des produits bandants ? Pas sot, ça ! Des jolies marinières fabriquées en Armorique, par exemple ! Ou des moules ? Quand on regarde, on a tout de même des produits que les Français privilégient, en France. On a le pinard, on a l'andouillette, on a les fromages. Oui, bon, on a ce qui se bouffe et une partie de ce qui se boit. Question bagnoles, c'est pas que nous soyons si tellement plus mauvais que les autres mais faut franchement avoir envie de soutenir l'industrie automobile française pour se résoudre à acheter français. Tout ce qui est électronique, sauf sans doute pour quelques produits de luxe ou dans des secteurs bien spécialisés, pas moyen d'acheter du français fabriqué en France. Pas d'informatique française, pas de téléviseur français, pas d'appareil photo français. Dans le même temps, pourquoi irions-nous acheter du français qui serait plus cher sans être meilleur ? Ce n'est pas si simple que ça, tout ça.
Maintenant, on pourrait peut-être réfléchir à sortir de cette formule qui ne mène nulle part. Offre ? Demande ? Pfff. Et si on incitait les entrepreneurs français à faire du solide, du durable, du réparable ? C'est une vision passéiste puisque c'est celle d'autrefois. On achetait du "qui va faire de l'usage". Un falzard devait durer une décennie, un réfrigérateur un bon demi-siècle. Alors, ça pourrait ressembler un peu à de la décroissance sauf que c'est un mot qu'il ne faut pas prononcer parce qu'il paraît que c'est très mal.
Mais dans le fond, cette affaire de relancer la croissance par l'offre ou la demande, c'est de l'enfumage à grande échelle. C'est un débat pour occuper la populace, j'en suis presque certain. A mon avis, personne ne sait ce qu'il faudrait faire ou s'il faudrait faire quelque chose. En économie, j'ai tout de même comme le sentiment que l'on est entre l'analyse de ce qui est passé (et ne reviendra pas) et la prospective digne de madame Soleil et du jugement au doigt mouillé. La vérité, c'est que nous sommes dans un monde massivement globalisé avec des riches qui deviennent de plus en plus riches et veulent le devenir encore plus et des pauvres qui sont de plus en plus nombreux et qui n'intéressent pas grand monde parce qu'ils consomment peu. Ceux qui sont dans une grosse moyenne craignent de devenir pauvres et rêvent de devenir riches. En consommant, ils se donnent l'illusion de tutoyer les riches. Cette grosse catégorie agit comme un bon gros troupeau de moutons dociles et obéissants. Il faut acheter un iPhone ? J'achète un iPhone. Nikon sort un nouveau boîtier ? Il me le faut ! L'écologie est à la mode ? Je bois du vin bio ! La liberté d'expression est malmenée ? Je m'abonne à Charlie Hebdo !
Le gros problème de tout cela, c'est que la politique se fait bouffer par l'économie. Dans le monde mondialisé où l'on est, le politique devrait faire de la politique sans s'occuper de l'économie. Le politique devrait être là pour poser des règles, des limites, pour protéger, pour permettre de s'instruire et de vivre. Le problème est que dans un monde mondialisé, il paraît que le politique n'a plus les coudées franches pour agir. S'il brime l'entreprise, l'entreprise délocalise et les salariés se retrouvent au chômage et ce n'est pas bien. Mais alors, si le politique ne peut plus rien faire, on fait quoi ? L'économie n'a certainement aucun rapport avec la démocratie. Si la démocratie ne signifie plus rien au niveau politique, on est dans la merde, non ?

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