Mot-clé - Louis Clément

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 21 avril 2016

Revenons à Limoges

Le salon de la Moto de la FFMC de Limoges proposait cette année une belle exposition de motos françaises de toutes les époques. C'était une rare occasion offerte pour se souvenir que la France a été par le passé un pays riche en constructeurs et que les productions n'avaient pas à rougir face à la concurrence mondiale.
Prenons exemple sur la Louis Clément bicylindre des années 20. Comme Blériot, Louis Clément, constructeur aéronautique, se lance dans la motocyclette après la première guerre mondiale et propose une machine ambitieuse avec ce bicylindre en V à arbre à cames en tête unique placé dans une culasse qui vient couvrir les deux cylindres. La partie-cycle n'est pas en reste avec une suspension avant à lames de ressort, des roues interchangeables et une apparence tout à fait moderne pour l'époque. Développant quatre chevaux, cette motocyclette pouvait être attelée. Celle présentée à Limoges, il me semble l'avoir précédemment vue et détaillée à Limeyrat il y a quelques années.

Rare Louis Clément
La Ninon de Nantes est une marque qui m'est totalement inconnue. Celle-ci date de 1928. A première vue, on peut penser être en présence d'une petite moto sans grande ambition technique et mécanique. En l'observant avec un peu d'attention, on remarque toutefois que nous avons là un moteur quatre temps bien fabriqué qui fait appel à des solutions qui n'ont rien de banal. Mais est-ce un moteur à arbre à cames en tête ou un moteur culbuté ? J'ai comme un doute.

Ninon Nantes - Culbutée ou arbre à cames en tête ?
Américaine, la Dollar ? Que nenni ! Bien française, la marque de cette motocyclette qui brille de tous ses feux. Une très belle moto entièrement chromée équipée d'un moteur Chaise, moteur français lui aussi. Dans les années 30, la marque qui veut se faire passer pour américaine jusqu'à l'utilisation d'une tête d'Indien comme logo produit des motocyclettes toujours plus luxueuses. Hélas, elle ne survivra pas à la seconde guerre mondiale.

Magnifique Dollar à moteur Chaise
Déjà plus connue, la marque Gnome-Rhone était présente avec de nombreux modèles bien intéressants. Celle que je vous propose était présente à la fête de la moto de Agris, en Charente, l'été dernier.

Gnome-Rhone monocylindre
Rachetée en 1955 par Peugeot, disparue en 1958, René Gillet n'aura pas résisté à la seconde guerre mondiale. René Gillet, le fondateur, meurt en 1944 et après-guerre ses héritiers tentent de continuer à faire vivre la marque. Le succès n'est pas au rendez-vous. Et pourtant ! Réputées pour leur solidité, appréciées par l'armée et les administrations, les René Gillet étaient de belles et bonnes motos. Il y a encore une vingtaine d'années, on m'en parlait comme des Harley Davidson françaises. La cause sans doute au V-Twin qui équipait les vaillantes 750cc et qui font penser à ce que l'on connaissait alors comme moto ancienne avec cette architecture moteur.

René Gillet
Tant que l'on en est à parler de moteur en V, causons un peu des Terrot 750 VA. Durant des décennies, j'ai vécu avec pour seule source d'information les fiches motos de Télé Poche que ma grand-mère paternelle découpait et gardait pour mon grand-frère déjà fort intéressé par la moto. Il y avait cette photo qui prouvait que cette moto avait existé. Je n'en avais jamais croisé une jusqu'à récemment lors du salon des véhicules anciens de Marsac-sur-l'Isle. J'en ai vu d'autres à Limoges. La première est une version militaire et il s'agit de la 750 VATT. Il y en avait deux dont une était, ai-je pu lire sur l'écriteau de présentation, fabriquée chez Gnome-Rhone durant la guerre. J'ai comme un doute mais ce n'est pas totalement impossible.

Terrot 750cc VATT
L'autre, plus belle, est la version civile. Ces machines, par-delà toutes leurs possibles qualités, n'avaient pas la réputation d'avoir une fiabilité exemplaire. Pourtant, ce ne devait pas être la recherche de performances extrêmes qui pouvait nuire à la solidité. Le 750cc à soupapes latérales doit être un bon tracteur placide et pas un moteur de machine de course. Dommage qu'il n'y ait pas eu de déclinaison améliorée et à moteur culbuté ! Ceci dit, la guerre mondiale deuxième du nom allait bientôt éclater et l'heure ne devait pas être à l'étude d'un moteur plus ambitieux. Il paraît que les armées allemandes appréciaient cette machine et l'utilisaient.

Terrot 750cc VA
La dernière moto de cette fournée est une Train quatre cylindres en ligne. Il paraît qu'il n'y en aurait eu que trois de produites. On peut donc sans mentir qu'il s'agit d'une vraie rareté ! Cette moto date de 1930 et est équipée d'un quatre cylindres culbuté de 500cc accolé à une boîte trois vitesses. Vu les chiffres de la production, on pourra en déduire que ça n'aura pas été un vrai succès commercial. Sans doute était-elle trop chère ? Ce qui est certain, c'est que la crise mondiale des années trente qui allait déboucher sur la guerre ne devait pas inciter les gens à investir dans de la motocyclette de luxe.

Train 4 cylindres

Haut de page