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lundi 16 octobre 2017

Evocation du Grand Prix de Périgueux

Ces samedi et dimanche, Périgueux renouait avec l'année 1950. Cette année là, un Grand Prix automobile et motocycliste se tenait dans la ville. Les bolides qui vrombissaient dans les petites rues de la capitale périgordine étaient de retour pour le plus grand bonheur des amateurs de véhicules d'exception. Et quelle marque mieux que Bugatti pour incarner cette notion ? Je vous le demande un peu. J'avoue, j'ai une fascination pour les automobiles de Molsheim. S'il est acquis que jamais je n'aurai l'occasion d'en conduire une ou, moins encore, d'en posséder une, je prends déjà un grand plaisir à les voir et les entendre.
Des Bugatti, il y en avait un beau plateau. Depuis la Type 44 de 1925 de la collection Brou de Laurière qui a voyagé dans le Sahara jusqu'à la splendide Type 57 cabriolet Stelvio en passant par des Type 39, 51 ou 55, il y avait là de quoi se flinguer le rétine. Bien sûr, il n'y avait pas que des Bugatti mais il faut bien constater que ces dernières éclipsaient quelque peu les autres marques.
J'ai fait plus de huit-cents photos. J'ai dû utiliser trois cartes mémoire (je n'ai pas rempli la troisième et la deuxième n'était qu'une 4Go). Depuis hier soir, je fais du tri dans tout ça. Bien sûr, il y a des photos floues, d'autres mal exposées, certaines mal cadrées mais bon, il en reste assez pour que vous deviez vous préparer à bouffer de la photo de véhicule pour plusieurs jours. Je préfère vous prévenir. Allez, on commence.

Allées Tourny
Pour l'occasion, quelques collectionneurs ou amateurs d'automobiles anciennes s'étaient déplacés pour exposer leurs machines. Sur la place Tourny, on pouvait voir plusieurs automobiles de plusieurs époques et de différentes nationalités.
Les motocyclettes étaient regroupées sur le bord de la place Tourny du côté du Musée du Périgord. Beaucoup de Peugeot, des belles des années trente et aussi des plus populaires des années 50, mais aussi de la Norton, Ducati, Magnat-Debon, Soyer, Motobécane.

Peugeot P107
Vers 11 heures, les automobiles se lançaient dans une parade au cœur de la ville ancienne sous prétexte d'un rallye touristique au parfum de jeu de piste. C'était surtout l'occasion de rouler dans les ruelles du secteur sauvegardé et piétonnier comme la rue Limogeanne. Certaines mauvaises langues voyaient là un pied de nez fait à la maire de Paris. De fait, si la présence de ces véhicules pétaradants et fumants semblaient amuser et réjouir les piétons, il faut noter que ce ne serait pas aussi bien vu si ces ruelles étaient remises dans le plan de circulation de la ville au quotidien. Certainement, une Bugatti pollue bien plus qu'une automobile à la norme Euro 6 d'aujourd'hui. Toutefois, suivre l'odeur des gaz d'échappement au son de la musique d'un huit cylindres en ligne prestigieux ne m'a pas vraiment dérangé. Même, pire, ça m'a plu. J'ai honte et demande pardon aux écologistes qui pourraient, par mégarde, lire ces lignes.

Bugatti Type 39 et Type 55 rue Limogeanne
SIMCA P60 dans le secteur protégé
Sympathique, cette petite SIMCA. Ah ça, c'est sûr, elle n'a pas le prestige des Bugatti de la photo précédente. Parmi les plus vieux d'entre-vous (et je sais qu'il y en a) il est probable que vous ayez plus sûrement posé vos fesses sur la banquette d'une P60 que sur celle d'une Bugatti. Si ce n'est pas le cas, vous êtes chanceux.

Allard
Bugatti et Morris Garage dans la rue Limogeanne
Les anglaises étaient bien là avec, par exemple, une Allard ou la MG. Et d'ailleurs, à propos de nationalité. On entend souvent que Bugatti serait une marque française. Bon. D'abord, Ettore Bugatti est né en Italie. Après, si je me souviens bien, il a installé ses usines à Molsheim en Alsace. Et cela avant 1918. Et l'Alsace n'était-elle pas un peu prussienne depuis 1870 ? Aujourd'hui, la marque appartient au groupe Volkswagen.

Cyclecar Morgan
Morris Garage et Austin Seven
Donc, disais-je, les automobiles anglaises. Plus tout à fait moto mais pas encore tout à fait auto, un très intéressant cyclecar Morgan à refroidissement liquide ainsi qu'une MG devant une étonnante petite Austin possiblement "seven" de course. Je n'en sais pas plus à son sujet.

Bugatti Type 55
Très belle, très luxueuse, très convoitée, une Bugatti 55 réellement splendide pour terminer en attente d'autres images prochainement.


Especialement pour m'sieur waldo qui trouve à redire, la P60 en version "vieillie" et débarrassée de l'importun.

P60-ancien.jpg

jeudi 21 avril 2016

Revenons à Limoges

Le salon de la Moto de la FFMC de Limoges proposait cette année une belle exposition de motos françaises de toutes les époques. C'était une rare occasion offerte pour se souvenir que la France a été par le passé un pays riche en constructeurs et que les productions n'avaient pas à rougir face à la concurrence mondiale.
Prenons exemple sur la Louis Clément bicylindre des années 20. Comme Blériot, Louis Clément, constructeur aéronautique, se lance dans la motocyclette après la première guerre mondiale et propose une machine ambitieuse avec ce bicylindre en V à arbre à cames en tête unique placé dans une culasse qui vient couvrir les deux cylindres. La partie-cycle n'est pas en reste avec une suspension avant à lames de ressort, des roues interchangeables et une apparence tout à fait moderne pour l'époque. Développant quatre chevaux, cette motocyclette pouvait être attelée. Celle présentée à Limoges, il me semble l'avoir précédemment vue et détaillée à Limeyrat il y a quelques années.

Rare Louis Clément
La Ninon de Nantes est une marque qui m'est totalement inconnue. Celle-ci date de 1928. A première vue, on peut penser être en présence d'une petite moto sans grande ambition technique et mécanique. En l'observant avec un peu d'attention, on remarque toutefois que nous avons là un moteur quatre temps bien fabriqué qui fait appel à des solutions qui n'ont rien de banal. Mais est-ce un moteur à arbre à cames en tête ou un moteur culbuté ? J'ai comme un doute.

Ninon Nantes - Culbutée ou arbre à cames en tête ?
Américaine, la Dollar ? Que nenni ! Bien française, la marque de cette motocyclette qui brille de tous ses feux. Une très belle moto entièrement chromée équipée d'un moteur Chaise, moteur français lui aussi. Dans les années 30, la marque qui veut se faire passer pour américaine jusqu'à l'utilisation d'une tête d'Indien comme logo produit des motocyclettes toujours plus luxueuses. Hélas, elle ne survivra pas à la seconde guerre mondiale.

Magnifique Dollar à moteur Chaise
Déjà plus connue, la marque Gnome-Rhone était présente avec de nombreux modèles bien intéressants. Celle que je vous propose était présente à la fête de la moto de Agris, en Charente, l'été dernier.

Gnome-Rhone monocylindre
Rachetée en 1955 par Peugeot, disparue en 1958, René Gillet n'aura pas résisté à la seconde guerre mondiale. René Gillet, le fondateur, meurt en 1944 et après-guerre ses héritiers tentent de continuer à faire vivre la marque. Le succès n'est pas au rendez-vous. Et pourtant ! Réputées pour leur solidité, appréciées par l'armée et les administrations, les René Gillet étaient de belles et bonnes motos. Il y a encore une vingtaine d'années, on m'en parlait comme des Harley Davidson françaises. La cause sans doute au V-Twin qui équipait les vaillantes 750cc et qui font penser à ce que l'on connaissait alors comme moto ancienne avec cette architecture moteur.

René Gillet
Tant que l'on en est à parler de moteur en V, causons un peu des Terrot 750 VA. Durant des décennies, j'ai vécu avec pour seule source d'information les fiches motos de Télé Poche que ma grand-mère paternelle découpait et gardait pour mon grand-frère déjà fort intéressé par la moto. Il y avait cette photo qui prouvait que cette moto avait existé. Je n'en avais jamais croisé une jusqu'à récemment lors du salon des véhicules anciens de Marsac-sur-l'Isle. J'en ai vu d'autres à Limoges. La première est une version militaire et il s'agit de la 750 VATT. Il y en avait deux dont une était, ai-je pu lire sur l'écriteau de présentation, fabriquée chez Gnome-Rhone durant la guerre. J'ai comme un doute mais ce n'est pas totalement impossible.

Terrot 750cc VATT
L'autre, plus belle, est la version civile. Ces machines, par-delà toutes leurs possibles qualités, n'avaient pas la réputation d'avoir une fiabilité exemplaire. Pourtant, ce ne devait pas être la recherche de performances extrêmes qui pouvait nuire à la solidité. Le 750cc à soupapes latérales doit être un bon tracteur placide et pas un moteur de machine de course. Dommage qu'il n'y ait pas eu de déclinaison améliorée et à moteur culbuté ! Ceci dit, la guerre mondiale deuxième du nom allait bientôt éclater et l'heure ne devait pas être à l'étude d'un moteur plus ambitieux. Il paraît que les armées allemandes appréciaient cette machine et l'utilisaient.

Terrot 750cc VA
La dernière moto de cette fournée est une Train quatre cylindres en ligne. Il paraît qu'il n'y en aurait eu que trois de produites. On peut donc sans mentir qu'il s'agit d'une vraie rareté ! Cette moto date de 1930 et est équipée d'un quatre cylindres culbuté de 500cc accolé à une boîte trois vitesses. Vu les chiffres de la production, on pourra en déduire que ça n'aura pas été un vrai succès commercial. Sans doute était-elle trop chère ? Ce qui est certain, c'est que la crise mondiale des années trente qui allait déboucher sur la guerre ne devait pas inciter les gens à investir dans de la motocyclette de luxe.

Train 4 cylindres

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