Mot-clé - cinéma

Fil des billets - Fil des commentaires

mercredi 11 juillet 2018

HAL, là, là…

A l'aube de l'Humanité. Des pas encore tout à fait hommes. Encore des singes ? Une querelle entre deux groupes, la découverte de l'outil, de l'arme. Un monolithe noir.
L'espace. Une navette rejoint une station spatiale. La Lune et de nouveau ce monolithe noir.
L'espace toujours, un vaisseau spatial en route pour Jupiter. Cinq passagers dont trois sont plongés en léthargie profonde. Ah non, pardon. Six passagers. Cinq êtres humains et HAL 9000, l'ordinateur qui gère tout.


En 1968, "2001: A Space Odyssey" sort sur les écrans. C'est devenu ce que l'on appelle un film culte. C'est un film de Stanley Kubrick. Hier, le film était projeté dans sa version restaurée au cinéma VOX de Montignac. Comme je n'avais jamais vu ce film au cinéma, sur un grand écran, dans le noir, avec une belle qualité d'image et de son, j'y suis allé. Bien sûr, j'avais déjà vu le film. Plusieurs fois, même. Mais là, je ne regrette pas. C'est encore plus beau faute d'être beaucoup plus clair.
Parce que, oui, je l'avoue, je ne comprends toujours pas. C'est quoi ce monolithe ? Et puis, la scène finale, elle veut dire quoi donc ? Des questions, je n'en manque pas. Dommage que je n'aie pas les réponses qui vont avec. Quoi que ?

Normalement, je n'aime pas beaucoup les films de science-fiction. Je n'aime pas vraiment la science-fiction d'une manière générale, je peux même dire. Il y a quelques exceptions comme ce film (et quelques autres), quelques romans (Douglas Adams). En BD, je crains de ne rien aimer vraiment. Je ne suis pas certain que "2001: l'odyssée de l'espace" soit uniquement un film de science-fiction. Je n'y comprends rien ou pas grand chose sur le fond mais c'est peut-être très bien ainsi. J'aime à penser qu'il y a un message et que je ne suis pas (encore) assez intelligent pour le comprendre. Ça ne me dérange pas. D'abord parce que la photographie, la bande-son, la mise en scène, le jeu des acteurs, tout, me plaisent. Je me laisse envahir par les images et le son et je pars en voyage pour un peu plus de deux heures. Et je trouve ça merveilleux et ça me suffit.

vendredi 22 septembre 2017

You know what ? I'm Japy

vendredi 5 août 2016

Arrivée d'un train en gare de (pas) la Ciotat

lundi 16 mai 2016

Silence ça tourne

Hier, je suis allé faire des photos du tournage d'un court-métrage. Il s'agissait de réaliser le prochain film de promotion pour la fête des Pétaroux à la Noix de La Cassagne qui se tiendra le 21 août prochain. A la manœuvre, dans le rôle du réalisateur, cadreur, éclairagiste, directeur d'acteurs, chef opérateur, monteur et scénariste, Cédric Duconget et, bien sûr, la formidable équipe de copines et copains de La Cassagne dans le rôle des actrices et acteurs de cette super production qui, cette année, a laissé une belle place aux Mobylettes et aux véhicules anciens pour un film qui s'inspirera de ceux des années 50 et 60. Cela a été une journée magnifique servie par un soleil resplendissant et une bonne humeur de tous les instants.
Je vous ai rapporté des images de cette journée et vous préviendrai lorsque le film sera diffusé sur youtube. Evidemment, je vous encourage à vous rendre à La Cassagne en août prochain pour faire la fête dans le cadre d'une grande beauté du village.

Dans le café

L'ambiance au beau fixe

Cartes en main

Pendant le tournage

Le tenancier du café

La Traction

L'entrée remarquée

La belle sort fumer

L'approche des mauvais garçons

Dans la Traction

Equipe du tournage La Cassagne

samedi 21 novembre 2015

Même pas peur

Le 8 novembre dernier mourait Gunnar Hansen, interprète de Leatherface dans le film "The Texas Chainsaw Massacre" de Tobe Hooper. Je suis bien d'accord avec vous, on s'en fout. L'image qui suit a été réalisée pour s'amuser dans un jeu où un participant propose une de ses images et où les joueurs s'amusent à faire de la retouche. De l'image d'origine, je n'ai conservé que l'arbre et un peu du ciel. Le reste est un pillage d'images sur Internet pour le personnage, la réutilisation d'une image personnelle pour le paysage, celle d'une numérisation d'une feuille de papier jauni et l'incrustation de la tronçonneuse ancienne prêtée par un copain.

Vive les tronçonneuses

mercredi 21 octobre 2015

Présents dans le futur

RVLF.jpg

vendredi 12 juin 2015

Dernières morts à la mode

On meurt de par le vaste monde. Rien que pour la journée d'hier, deux morts notables. Celle d'abord de Sir Christopher Lee, acteur britannique célèbre pour son interprétation de Dracula et pour celle de Saroumane entre autres. De ceux qui ont interprété un rôle de vampire, Christopher Lee est l'un des plus marquants. C'est sans doute lui qui a amené le premier cette distinction au monstre suceur de sang.
Je suis bien loin d'avoir vu tous les films de Christopher Lee et, particulièrement, ceux où il incarnait Dracula. En fait, je n'aime pas beaucoup les vampires, en général. Il me semble qu'ils sont bien trop cérébraux, presque trop fragiles. Ils vivent ce que l'on peut supposer être une malédiction. Je ne pense pas que les vampires soient heureux. Ce sont presque des méchants malgré eux. Non ! Je leur préfère définitivement les morts-vivants qui, s'ils ont moins de vocabulaire, me semblent bien moins préoccupés par tout un tas de petites questions métaphysiques à la mords-moi le nœud. Le zombie est une âme simple, un enfant, un être simple et franc du collier qui n'a pour préoccupation que de se trouver de la cervelle humaine à boulotter.
Avant l'écrasante main-mise du mort vivant sur le genre cinématographique mettant en scène des méchants qui veulent intenter à la vie du quidam, on avait, au choix, le vampire ou la créature de Frankenstein. Dans l'excellent film de Tim Burton traçant la carrière de Ed Wood, nous avons droit à une scène d'une rare cocasserie durant laquelle Bela Lugosi se met en colère contre Frankenstein. Pour lui, rien ne vaut le vampire, personnage bien plus complexe et torturé. Et si l'on y regarde de près, la créature de Frankenstein se rapproche un peu du mort vivant.

Dracula et le repos éternel ?
L'autre mort a avoir eu les honneurs de la presse est le "créateur" du Free Jazz, Ornette Coleman. Parce que je n'avais pas de disque de lui à mettre dans la platine, j'ai écouté du Thelonious Monk. Je n'ai pas grand chose à dire sur Ornette Coleman. Je ne suis pas très habile pour parler musique. Il n'en reste pas moins vrai que c'est un grand Monsieur du Jazz qui a quitté la scène. Il reste ses albums. Je n'en ai pas. Pour faire bonne mesure, je vais me faire une journée Jazz. Après Monk, je suis passé à Kartet. Qu'est-ce qui suivra ? Je ne le sais pas encore.
Parce que j'avais prévu autre chose pour aujourd'hui, il n'est pas impossible qu'il y ait un autre billet plus tard dans la journée.

dimanche 1 mars 2015

Un dimanche sur son trentin

Allez savoir pourquoi ? Ce matin, je me réveille tôt avec une envie de Toy Dolls dans les oreilles. Puisque je n'ai pas de disque de ce groupe, je me dirige, entre deux bols de café, vers Internet pour esgourder un peu. Les gens de bien le savent, la vérité est dans le punk.

En fait, je sais très bien ce qui a réveillé cette envie chez moi. J'ai un rituel, le matin. Je me lève, j'allume la radio calée sur France Inter et le temps que l'ampli se réveille à son tour, je vais me faire du café. Et donc, sur France Inter, il y a des bulletins météo. Et depuis quelques jours, il y a une petite musique qui précède ce bulletin et cette musique rappelle furieusement "Dueling Banjos". "Dueling Banjos", pour les ignorants et les incultes, c'est la musique que l'on entend dans "Délivrance", le film de John Boorman. Il se trouve que ce morceau a été repris par le groupe punk. La vérité est définitivement dans le punk.

Ce matin, je me réveille avec une envie de musique punk dans les oreilles et j'écoute quelques morceaux sur l'ordinateur en attendant de me réveiller et de filer aux chiottes y faire ce que j'ai à y faire. J'ai appris récemment que la caféine était un déclencheur de l'envie de chier. Il agit très rapidement, en une demi-heure. Tous les matins, je bois du café. Tous les matins, je vais faire caca. C'est agréable de constater que la tuyauterie n'est pas bouchée. A chaque fois, j'ai une pensée émue pour celles et ceux qui sont constipés, qui souffrent d'une occlusion intestinale ou d'un bon gros cancer qui bouche tout. Ils doivent souffrir. Je suis sincèrement de tout cœur avec eux mais je préfère être à ma place qu'à la leur.
Le problème, maintenant, c'est que j'ai ce "Dueling Banjos" dans la tête et que ça ne va pas vouloir en sortir facilement. C'est à craindre. C'est Arthur "Guitar Boogie" Smith qui a créé ce morceau en 1955. J'ai toujours considéré qu'il y avait là-dedans des réminiscences du "Yankee Doodle" bien connu. Et de fait, et même si je suis loin d'avoir l'oreille musicale, c'est assez indéniable. Que plusieurs groupes punks aient repris ce morceau n'est pas sans susciter l'étonnement émerveillé. On dit que les Sex Pistols eux-mêmes, seigneurs du punk s'il en est, auraient repris le "Yankee Doodle" dans leur titre "Friggin' in the Riggin'". Je n'ai pas suffisamment l'oreille musicale pour me prononcer formellement sur la question mais, c'est un fait, la vérité est bien dans le punk.

Ça nous arrive à tous d'avoir un morceau dans la tête durant toute une journée. Parfois, c'est embarrassant. Sans que l'on y prenne garde, on se met à siffloter un air en public et les yeux se tournent vers vous emplis de compassion gênée. Vous ne comprenez pas tout de suite et puis vous vous rendez compte que vous étiez en pleine pâmoison sur un air de Chantal Goya. Votre crédibilité est mise à mal. Ce qui m'arrive souvent, c'est de siffler "L'internationale". Mais là, j'en tire une certaine fierté. Je me demande s'il y a des groupes punks qui ont repris ce très beau chant. Certainement puisque la vérité est dans le punk, comme nous l'avons déjà dit.
Je ne sais pas si vous avez tous vu "Délivrance", ce film de John Boorman. Je l'avais vu il y a des années de cela et j'étais resté sur ma faim. C'était ennuyeux dans la mesure où ce film est considéré comme un "film culte". C'est que l'on m'avait présenté le film comme étant grosso-modo un film d'horreur. Il date de 1972. "Massacre à la tronçonneuse" date, lui, de 1973. Et puis je n'ai pas vu le film d'horreur derrière ce film. J'ai vu un film qui traîne un peu en longueur avec quelques scènes intéressantes, quelques scènes un peu dérangeantes. Je m'étais ennuyé. L'an dernier, j'ai eu l'occasion de le revoir. Il n'y avait plus l'attrait de la découverte mais il n'y avait plus non plus de trop grands espoirs. Je l'ai apprécié un peu plus même si je ne parviens toujours pas à comprendre parfaitement ce qui fait que ce film est tellement encensé. Je ne sais pas s'il y a une vérité dans ce film, comme dans le punk.
Le punk, c'est un "genre musical". On peut penser que le punk est à rattacher au rock mais c'est plus complexe. Le punk, c'est le punk. C'est plus un style, un mode de vie. De la drogue, de la bière, que des bonnes choses avec aussi des notes de musique (parfois approximatives). Si j'aime le punk, c'est sans doute parce que c'est apparu chez nous quand j'étais jeune. Avec le punk, je me suis enfin dit qu'il y avait une vie possible pour les ratés, les mal foutus. Ça m'a plu, vous pensez bien ! Le punk a gagné la BD, le cinéma, la mode, la littérature. Le punk a gagné car le punk, c'est la vérité !
Avant le punk, par exemple, nous avions Franquin, Uderzo, Hergé et plein d'autres dessinateurs au trait propre sur lui. Après le punk, on a gagné des Olivia Clavel, Matt Konture, Pierre Ouin ou Tamburini. C'était un peu plus roquènerole ! Le punk a libéré les esprits ce qui est bien naturel puisque le punk, c'est la vérité.
Ah ! Ces neuf notes qui reviennent à l'assaut ! Pas grave, c'est moins pire que si ça avait été du Mireille Mathieu. Et un nouveau bulletin météo qui s'ouvre avec ces quelques notes qui me font penser à ce morceau qui me hante. J'en arrive à me demander si je ne cherche pas du punk pour ne pas tomber dans la country ? C'est que ce n'est pas la même chose. Quoi que, quoi que ! Johnny Cash a joué avec Joe Strummer ! Joe Strummer, mort en 2002, a été le chanteur, le leader, des Clash. C'est aussi le nom d'un escargot marin. Peut-on encore douter du fait que la vérité est à aller chercher dans le punk ? Bien sûr que non !

Ce matin, je me suis levé, j'ai bu du café, je me suis mis une musique dans la tête, je suis allé faire caca, je me suis un peu lavé la gueule et puis j'ai fait une photo. En vérité, cette photo devait être l'objet de ce billet. J'ai peur de m'être quelque peu égaré en cours de route. En vérité, pour l'heure, la photo est encore "potentielle". Je l'ai prise mais je ne l'ai pas encore "développée". Oui, on peut parler de développement pour une photo numérique. Pour peu que l'on photographie en RAW, bien sûr. Je vous explique à la mesure de ce que je pense avoir compris.
Tous les appareils photo numériques ne le permettent pas mais certains proposent de photographier en mode "RAW". Pour faire simple (ou simpliste), ce format pourrait être considéré comme un négatif numérique. L'image enregistrée est presque "brut de capteur". C'est à dire qu'il n'y a rien qui cherche à améliorer l'image à ce stade. Si vous vous contentez de regarder cette image sans apporter des réglages, elle pourra paraître un peu plate. Si vous passez par un logiciel de "dérawtisation", vous pouvez, comme sous un agrandisseur, apporter toutes les améliorations possibles. Pour ma part, après avoir longtemps utilisé "Digital Photo Professional", logiciel fourni par Canon, je suis passé à Aperture (logiciel de chez Apple). Apple a annoncé l'arrêt du développement de ce logiciel. Ils sont pénibles, chez Apple, des fois. Il existe d'autres solutions. On peut traiter une image RAW par le module Camera Raw inclus dans Photoshop ou utiliser Lightroom (Adobe également) ou bien d'autres solutions dont certaines libres et gratuites comme RawTherapee. Il y a un nouveau logiciel qui me semble très prometteur, Affinity Photo, aujourd'hui en version Bêta, que je suis en train de tester un peu (ne fonctionne que sur Mac). DxO, aussi, évidemment. Un logiciel très puissant qui ouvre beaucoup de possibilités. Il y en a plein, ce n'est pas ce qui manque.
La photo que j'ai prise ce matin est donc encore sur la carte mémoire et je ne l'ai pas traitée. Si cela se trouve, elle est tout à fait mauvaise. Avant de m'engager à la publier ici, je vais réfléchir à un plan B. Peut-être que je pourrais faire un dessin. Il me faudrait une idée.
Ce que je vous propose, c'est de laisser ce billet en l'état. J'ai bien conscience que le titre n'a plus aucun rapport avec le contenu. On dira que c'est la punk-attitude qui le permet. Si jamais j'ai quelque chose à vous montrer d'ici demain, soit je l'ajouterai à ce billet, soit j'en créerai un nouveau.
Ah ! Encore la petite ritournelle !

mardi 16 septembre 2014

Bruits de Groléjac

J'ai tenté de faire une vidéo. Je n'y connais rien, je ne suis pas particulièrement doué, mais j'ai essayé de faire un montage amusant et bruyant.

lundi 8 septembre 2014

La Baie Sanglante

"C'est de la bouillie, tout ça ! C'était pas mauvais, c'était très mauvais, voilà !". Dans La Grande Vadrouille, le personnage de Stanislas Lefort, chef d'orchestre, interprété par Louis de Funès dit tout ce qu'il y a à dire du film dont je vais vous entretenir aujourd'hui. Parce que je n'ai pas le talent de Georges et André Tabet, les dialoguistes de cet excellent film de Gérard Oury, je me serais sans doute contenté d'un vibrant : "C'est de la merde".

Faut-il avoir de la purée de navet dans la boîte crânienne pour trouver quelque intérêt au giallo ? Le giallo c'est un genre cinématographique purement italien que l'on dit se trouver quelque part entre les genres policier, érotique et fantastique voire épouvante. Les deux principaux représentants du genre sont Dario Argento et Mario Bava. "Reazione a catena" sous son titre original, "La baie sanglante" pour son titre français, est un film de ce genre et il est réalisé par Mario Bava.
Pour moi, pour ce que j'en ai vu, ce genre cinématographique est l'un des plus mauvais qui soit. Je le déteste vraiment. D'une manière générale, je n'ai pas une grande fascination pour le cinéma italien et j'avoue même ne pas particulièrement aimer le cinéma de Fellini ou du moins son œuvre dans son entier. Mais là, le giallo, pour moi, c'est presque la représentation de ce que l'on peut faire de pire en matière de cinéma. Ceci étant dit, passons à la critique de ce film que j'ai regardé hier soir.

Pour dire que ça commence mal, nous voyons une vieille dame en fauteuil roulant se faire assassiner. Un étranger, un personnage caché du spectateur, lui passe une corde autour du cou et envoie le fauteuil à l'autre bout de la pièce. La vieille dame bascule en avant et meurt en grimaçant beaucoup et en prenant son temps. Elle a les doigts qui touchent presque le sol. Gros plan sur le fauteuil roulant renversé et sur une roue qui tourne en laissant échapper le bruit entêtant d'une roue libre de vélo. Attardons-nous sur ce début qui m'a déjà donné l'envie d'arrêter là la supplice supposé.
Alors voilà. En quelques minutes, le pire est déjà là. La réalisation est mauvaise, le jeu d'acteur de la vieille dame est déplorable, le montage est immonde, la musique plus que détestable. Le scénario, lui, est tellement risible qu'il en est pathétique. Nous avons donc une vieille dame qui, visiblement, n'a plus l'usage de ses jambes puisqu'elle se déplace en fauteuil roulant. On veut nous faire croire que l'on pourra donner à penser qu'elle se sera suicidée. Le problème est qu'elle se pend. Si, effectivement, elle est pendue bas et que, comme je l'ai dit, les doigts frôlent le plancher, la corde, elle, est bien fixée tout en haut de la pièce au plafond bien haut. Comment cette brave dame est-elle allée placer la corde là-haut ? Mystère. Autre mystère qui n'a pas manqué de m'interpeler quelque peu, plus loin dans le film nous retrouvons cette brave dame toujours pendue à son nœud coulant. Non seulement le corps bouge-t-il encore comme si la corde n'avait pas terminé de se tendre mais les doigts de la pauvre pendue sont-ils désormais à bonne hauteur par rapport au sol. Mystère, mystère !
On veut nous faire croire que l'on pourra croire à un suicide. La dame passe la corde à son cou et se fait basculer en avant de son fauteuil roulant. Le fauteuil roulant part en arrière, se renverse et on s'attarde pesamment sur une des roues qui tourne. Si l'on passe sur la durée de cette scène bien trop longue, on ne peut que pouffer de rire à l'écoute du bruit qui accompagne cette roue qui tourne. C'est du beau foutage de gueule, reconnaissons-le. Une roue de fauteuil roulant n'est pas une roue de vélo. Il n'y a pas de roue libre, pas de dérailleur, rien qui fasse un bruit quelconque. Il y a une roue avec un moyeu qui tourne autour d'un axe. Catastrophique.
Les effets de mise en scène sont pitoyables. On comprend que l'opérateur a saisi l'utilité de la bague de mise au point de l'objectif et du profit qu'il en peut tirer. Il n'arrête pas de jouer avec ça. Un coup c'est net, je tourne, c'est flou ! C'est vachement chouette. Et je peux le faire dans l'autre sens ! C'est flou ? Attendez un peu. Je tourne, ça devient net ! C'est beau, la technique. Le pire, c'est tout de même qu'il y ait des personnes que ça ne fait pas vomir, ce genre de cinéma.

Chef d'œuvre de Mario Bava.
Il y a des "acteurs". Des mâles et des femelles. Parce qu'ils ne semblent pas vraiment dirigés, ils font n'importe quoi n'importe comment. Une fois monté dans sa version finale, prêt à partir à la conquête du public et des récompenses de toutes sortes, le film dure 84 minutes. Ce n'est pas très long. Bien trop long pour le spectateur, d'accord, mais pas très long pour un film de cinéma, dans l'absolu. 84 minutes de supplice. On comprend vite que le coupable, Mario Bava, a eu un problème avec son scénario. Si, au moment de l'écriture, il s'était arrêté à raconter l'histoire, il aurait tout au plus donné naissance à un mauvais petit court métrage. Il voulait un long métrage et il a délayé le peu d'idées qui lui traversaient l'esprit. Il fait durer les plans, il en ajoute qui n'ont aucun intérêt. Un groupe de jeunes apparaissent dans le film. Deux jeunes hommes, deux jeunes femmes. Ils roulent dans un buggy, ils s'amusent follement. Les filles sont debout dans l'automobile découverte et arrachent des branches de mimosa en roulant. Ils arrivent à cette baie qui se révèle sanglante. Ils ne le savent pas, les pauvres !
Alors, comme ils sont jeunes et inconscients, il rient, ils jouent à se séduire, ils voient une sorte de boîte de nuit abandonnée et, comme ils ont un magnétophone à cassettes avec eux, ils y vont et dansent sur la piste de danse délabrée. Ils s'éclatent vraiment ! Là, Mario Bava a dû demander à ses acteurs de se laisser aller et de s'amuser sans retenue. La caméra tourne et tourne et tourne encore. La pellicule ne devait pas être chère. Sur une musique pourrie, les acteurs font ce qu'ils peuvent mais ils peuvent peu. Les filles tentent des postures lascives et excitantes mais je présume que le spectateur (mâle parce que ce genre cinématographique semble plus s'adresser aux hommes) doit bailler comme je l'ai fait. On s'ennuie ferme.
Là, allez savoir pourquoi, on quitte la boîte de nuit abandonnée pour aller à l'assaut d'une villa proche dans laquelle on entre par effraction. Je vous ai dit qu'il y a deux filles et deux garçons. Le scénariste a eu une drôle d'idée qui vaut ce qu'elle vaut. Je n'ai pas bien compris ce qu'il cherche à nous faire comprendre, à vrai dire. Donc, nos quatre jeunes partent vers la villa et l'une des deux filles explique qu'elle préfère aller se baigner plutôt que d'entrer dans la maison. Alors, nous avons un garçon qui semble avoir bien avancé dans ses travaux d'approches avec l'une des filles et l'autre garçon qui se retrouve un peu comme un con pas dégourdi. Plutôt que d'aller frétiller du gardon dans les eaux sales de la baie avec la jolie fille, non, il préfère suivre le couple qui semble pressé de copuler hardiment. Il va jusqu'à, pour s'occuper, faire une petite flambée dans la cheminée. Ben tiens ! Un petit feu en plein été, il n'y a rien de mieux. Ceci dit, il semble tout de même s'emmerder ferme, le jeune pas dégourdi à la chevelure incroyable. Il faudrait pouvoir porter plainte contre les coiffeurs blagueurs.
Pour le moment, alors que j'en baille à me décrocher la mâchoire et que je lance des coups d'œil désespérés à l'horloge pour savoir quand le supplice se terminera enfin, il ne s'est pas passé grand chose d'intéressant dans ce film. Je vous passe les scènes les plus palpitantes comme celle où l'on a l'un des personnages importants (en quoi au juste) s'amuse avec les pieuvres qu'il est censé avoir pêché dans la baie. Je suppose que le réalisateur s'est dit que les pieuvres allaient apporter un peu de malaise chez le spectateur. Il doit y avoir du symbolique.
Il y a le mari de la vieille dame, aussi, qui a été assassiné. J'avais oublié de vous le dire. On le retrouve dans l'eau de la baie. C'est la demoiselle qui se baigne qui retrouve le corps. Alors, elle crie un peu. De peur et de surprise. Et c'est tellement crédible, comme terreur, que l'on en baille encore un coup. Des mauvais acteurs à ce point, à mon avis, ça mérite les félicitations du jury. Comme la direction d'acteurs a été oubliée dans l'organigramme de la production de ce produit cinématographique, je me suis demandé si elle n'avait pas été donnée aux pieuvres dont je vous parlais. Ça pourrait expliquer un peu. Pas excuser mais juste expliquer. C'est mauvais comme tout !
L'histoire, j'ai du mal à la raconter. Elle ne tient pas debout. Disons qu'il s'agit de plusieurs personnes différentes qui cherchent à prendre possession des propriétés de la vieille dame (qui est une comtesse, j'avais oublié de le spécifier). Alors, on tue la comtesse et on hérite. Du moins pour les personnes de la famille. Pour les autres, c'est plus compliqué. On tue tout le monde et on rachète à bas prix à un héritier caché, enfant illégitime de la comtesse. Comme par hasard, cet enfant c'est le pêcheur de pieuvres qui vit pauvrement dans une méchante baraque en bois vermoulue et bien humble. S'il reste seul héritier, il revend pour pas grand chose toute la propriété à un couple désireux de devenir propriétaire de la baie et de la boîte de nuit et de la station service. Fichtre ! C'est que là, on se dit qu'il a fallu beaucoup de drogue pour écrire une histoire pareille ! Ça ne tient absolument pas la route.
Dans le cahier des charges du genre giallo, il faut que, en plus des aspects horrifique et policier, il y ait place pour l'érotisme voire le pornographique. Dans ce film, nous avons une scène croquignolesque à souhait. Le couple de jeunes gens est en train de baiser dans la chambre de la villa. Position du missionnaire tout ce qu'il y a de plus officiel. Lui dessus, elle dessous qui ahane. Bon. Et là, paf, une lance fait son apparition dans le champ de la caméra. Mais que va-t-il donc se passer ? Le suspense est à son comble ! Et oui, au moment même où les jeunes dépravés atteignent l'orgasme, ils se font embrocher d'un coup d'un seul dans un beau concert de "ha !" et de "ho !" extatiques. C'est beau !
Comme on se fout de l'histoire et que l'on est bien incapable de la comprendre, on balance des personnages. Il y a ce couple qui apparaît à l'improviste. Il est à côté d'une caravane dans laquelle se trouvent deux enfants. Ils ont une voiture, une Mercédès. On comprend un peu que la femme est l'héritière officielle de la comtesse et qu'elle veut se débarrasser de son demi-frère ou quelque chose du genre. Il y a les enfants, justement, qui auront un rôle important à la fin du film. Ce qui est fantastique, dans tout ce fatras indigeste, c'est de voir à quel point on peut faire du mauvais cinéma. Les acteurs sont mauvais, le réalisateur est mauvais, le scénariste est mauvais. Tout est mauvais. Ce n'est même pas de la série B ou de la série Z. Ça ne devrait pas, ça n'aurait pas dû, exister.
Ce que je ne parviendrais jamais à comprendre, c'est qu'il puisse y avoir des amateurs pour ce genre de cinéma. J'admets les mauvais films d'horreur au scénario simpliste. Je veux bien les comédies indigentes à l'humour lourd. Je comprends les petites productions qui n'ont pas les moyens de faire bien mais je n'admets pas que l'on puisse crier au génie pour un genre cinématographique si catastrophique. Il faudrait que l'on m'explique ce qu'il y a d'intéressant dans le "giallo". C'était subversif ? C'est ça ? Je préfère, pour dire un film à petit budget, revoir "la nuit des morts vivants" de Romero. Là, oui, excusez-moi, mais c'est autre chose.

samedi 24 mai 2014

Cannes, art et palmes

Quel sera le palmarès du Festival de Cannes 2014 ? Les frères Dardenne ? Xavier Dolan ? Sissako ? Godard ? A l'heure où ces lignes sont écrites, ce n'est plus qu'une question d'heures pour connaître ce palmarès.

En fait, je m'en fous pas mal du Festival de Cannes. Presque, je pourrais dire que je m'en bats les balloches ou que peu m'en chaut. Ce n'est pas que je n'aime pas le cinéma, non. Il y a des bons films, des films intéressants, des films qui font réfléchir, d'autres qui distraient. C'est juste que je ne me sens pas dans l'obligation d'aller voir un film au motif qu'il a été palmé à Cannes. Du reste, je suis, je pense, bien incapable de citer des films ayant décroché des récompenses dans ce festival durant ces dernières années. Enfin, que l'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit. Je ne suis pas en train de raconter que les films palmés sont mauvais ou que les jurys se plantent à chaque coup. Je n'irai même pas jusqu'à dire que les jurys cannois privilégient des productions commerciales au dépit de productions plus artistiques. C'est juste que c'est pour moi une manifestation de peu d'importance, un événement mineur, une péripétie quelconque au même titre que les prix littéraires ou que le concours de la meilleure tarte aux pommes du Concat-les-Vergers. Il se trouve toutefois que j'aime le cinéma des frères Dardenne. Je les ai découverts avec "Rosetta", film qui m'a marqué à sa sortie.
Si je parle du Festival de Cannes, c'est que je n'ai aucune idée de ce que je pourrais vous raconter aujourd'hui et que j'ai eu une idée de dessin en pensant à ce festival. J'aurais pu avoir une idée de dessin aussi en entendant l'information que je viens d'entendre. Une planche originale de Tintin dessinée par Hergé à l'encre de chine a été vendue aux enchères pour la somme de deux millions et cinq-cent-dix-neuf mille euros. Je pense que je vais dare-dare me remettre au dessin à l'encre de chine, moi ! Bon, ok, n'est pas Hergé qui veut et, quoi que l'on en puisse penser, je préfère être vivant que riche à titre posthume tant il n'est pas formellement prouvé que l'on peut profiter de son argent dans l'au-delà. J'aurais pu commettre un billet coupable sur Tintin et Hergé. Il y a déjà tant de littérature sur ce sujet que je m'en voudrais de remplir des serveurs informatiques avec des centaines de lignes de texte qui n'apporteraient rien au débat. Et puis, je ne me sens pas qualifié pour dire quoi que ce soit tant sur Tintin que sur Hergé.

Et voilà que je me suis fait avoir par le temps qui passe. J'ai commencé à écrire ce billet en début d'après-midi, je n'ai pas envie de le réécrire. Là, maintenant, le palmarès est plus ou moins connu. Mais on s'en fout. J'avais un dessin de Donald Duck réalisé comme ça, pour me faire la main avant d'attaquer des encrages sérieux, et je ne savais pas bien qu'en faire. Je me suis dit que le festival de canes, pour un canard, c'était pas si mal.

donald.png

samedi 9 novembre 2013

217 vs 237

Alors que la presse frétille de la sortie de la suite de Shining, l'enfant lumière écrite par celui que l'on qualifie de maître de l'horreur, Stephen King, je viens de terminer la lecture de ce roman édité en 1977. Parce que, il n'y a pas si longtemps, je suis allé voir au cinéma le film documentaire Room 237 réalisé sur le Shining de Stanley Kubrick et aussi parce que j'ai revu ce film à l'occasion, je vais vous dire ce que je pense de tout cela.

Je n'ai pas lu beaucoup de romans de Stephen King. Voyons voir, faisons le point sur la question. J'ai lu "Dead Zone", "Misery", "Cujo", "Marche ou crève" et, donc, "Shining". J'ai aussi lu quelques nouvelles et peut-être bien un ou deux bouquins que j'ai oubliés. Bien que j'aie vraiment apprécié "Dead Zone", "Misery" et "Marche ou crève", je n'ai jamais été vraiment attiré par les bouquins de cet écrivain et j'ai plus ou moins évité tous ses livres traitant trop de diablerie et de sorcellerie. J'ai aussi vu quelques films réalisés par l'auteur ou tirés de son œuvre. Sans bien le connaître, j'estime donc que ce n'est pas une personne qui m'est totalement inconnue et étrangère. Je lui reconnais une imagination efficace et une maîtrise de l'angoisse. Il connaît son boulot, ça ne fait nul doute. Il a une ribambelle d'admirateurs de part le vaste monde.
Des films tirés de son œuvre, il en est un que j'aime particulièrement, c'est "Shining" de Stanley Kubrick. Il se trouve que Stephen King dit ne pas du tout aimer ce film. Mon frère qui m'a prêté le livre m'avait déjà dit que le film ne respectait pas le livre et que beaucoup de points différaient entre les deux histoires. Maintenant que j'ai lu le livre et que j'ai vu le film, je confirme qu'il y a des différences qui sont loin d'être anodines. Maintenant, le problème est de dire quelle version je préfère. A priori, je préfère le film. Maintenant, mon jugement est faussé parce que j'ai vu le film avant de lire le livre et que l'image de Jack Nicholson est bien trop présente. Le fait de lire un livre avant de voir un film ou, inversement, de voir un film avant de lire le livre conduit souvent à une déception. Sauf dans le cas de "No Country for the Old Men" des frères Coen. Pour ce livre/film, il est étonnant de constater combien les deux sont semblables et ne viennent pas se perturber.

Shining
Du film de Kubrick, il n'y a rien que je n'apprécie pas. Je l'ai vu plusieurs fois et pense le connaître assez bien. J'ai vu le documentaire récent consacré à ce film et il m'a laissé pantois. Il me semble en avoir parlé quelque part sur ce blog. Dans le fond et après réflexion, je suis persuadé que ce documentaire ne parle pas du film de Kubrick mais c'en sert juste comme prétexte à faire parler des fans d'un film et à leur faire sortir leurs phantasmes. Du livre original de Stephen King, je suis un peu plus mitigé. Il y a à mon sens, sur les quelques 400 pages du roman, de longs passages qui ne servent pas à grand chose. Il y a aussi des incohérences qui me dérangent un peu. Une partie d'entre elles sont sans doute dues à une mauvaise traduction (Jack Torrance qui est appelé John dans quelques passages, par exemple) mais d'autres sont plus dérangeantes. Il y a la façon de faire parler un petit garçon de quatre ans. King le fait parler d'une manière qui ne me semble absolument pas coller avec un enfant de cet âge, tout Danny qu'il soit, tout "enfant-lumière" qu'il soit. Il y a des moments comme celui, vers la fin du bouquin, où Stephen King fait recevoir à ses personnages des coups de maillet dans la tête avec des mâchoires qui éclatent, des côtes qui se cassent et tout cela n'empêche pas ces personnages, au prix de fortes douleurs, d'accord, de se lever, de marcher, de discuter, de réfléchir. C'est selon moi exagéré et facile. Je comprends bien que les personnages doivent parvenir à l'issue de l'histoire que l'auteur écrit mais tout de même. Le personnage de Jack Torrance qui est possédé par l'hôtel reçoit un couteau de cuisine planté jusqu'à la garde dans le dos. Il souffre, il est sous l'emprise de la diablerie mais il continue à balancer des coups dans les murs et de baguenauder de par les couloirs. Tout cela, Kubrick n'en a visiblement pas voulu. Dans le film, il n'est pas aussi certain que dans le livre que Jack Torrance soit sous l'emprise de l'hôtel. Peut-être est-ce juste qu'il est fou ? Il reste les visions de Danny mais on peut se demander si le petit garçon n'est pas aussi taré que son père, finalement. Dans le film, le personnage de Wendy, la femme de Jack et la mère de Danny, me paraît plus mis en avant. Par contre, je reconnais que le personnage de Dick Hallorann, le cuisinier de l'hôtel Overlook qui a le Don lui aussi est peut-être mieux utilisé dans le roman. La fin est radicalement différente mais je pense que Kubrick a dû faire des choix dans le bouquin et qu'il n'a pas pu tout garder. Dans le livre, Jack Torrance meurt dans l'explosion de l'hôtel. Dans le film, il meurt gelé dans un labyrinthe en poursuivant Danny. Là encore, je pense que la fin de Kubrick est bien meilleure. Dans le livre, King avertit le lecteur dès le début qu'il y a un souci avec la vieille chaudière. On sait plus ou moins que la solution viendra par elle. On le sent. Enfin, il me semble certain que le film est beaucoup plus angoissant, inquiétant et déstabilisant que le bouquin. Le génie de Kubrick, ce n'est tout de même pas rien.
Et alors, Stephen King sort la suite de Shining. Est-ce que je la lirai ? Je l'ignore. Ce qui est certain, par contre, c'est que Kubrick n'en fera pas un film.

Haut de page