Mot-clé - rhum

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 24 mai 2018

Pour faire tomber les dents et exploser les globes oculaires

Les hostilités sont lancées, la course à l'armement non conventionnelle ouverte, la poudre va parler. C'est écrit en petit et en anglais : "Don't drink neat". Je ne parle pas anglais mais ça doit bien vouloir dire un truc du genre "ne pas boire pur". Qu'est-ce que c'est ? Du rhum jamaïquain. Ce rhum de mélasse doit être réservé à la préparation de cocktails et, de préférence, des tiki. Ne me demandez pas ce qu'est un cocktail tiki, si vous êtes là c'est que vous avez un accès à Internet et que, en conséquence, vous pouvez faire une recherche vous-même. Je ne vais pas vous mâcher le boulot et ne souhaite pas un instant que l'on puisse me suspecter de vous pousser à la consommation de boissons alcooliques.
Ce rhum jamaïquain titre 75,5°. Faites-moi confiance, c'est beaucoup. Pour vous faire une idée, l'eau du robinet titre aux alentours immédiats de 0° d'alcool. C'est fort peu. 75,5°, ça sert à quoi ? On peut se le demander. Je n'ai pas de réponse satisfaisante. Pour ne rien arranger, il se trouve que je n'ai pas goûté ce rhum et n'ai donc pas d'avis sur sa qualité.
On peut voir la question de l'utilité sous plusieurs angles. Par exemple, on peut se dire que c'est un bon rhum pour jouer à celui qui est le plus fort, qui a la plus grosse, qui a le gosier en acier zingué. Après tout, j'en connais qui choisissent leur vin en fonction de sa teneur en alcool. Un 13 ou 14°, c'est meilleur que du 11 ou 12°. On peut aussi estimer que, pour peu que ce rhum soit fort en goût, il permet d'alcooliser un cocktail en laissant une grande place aux jus de fruit et autres ingrédients, alcoolisés ou non. Enfin, on peut prétendre que ce rhum est bon pour la planète puisqu'il permet de faire voyager autour de la planète plus d'alcool dans moins de place. Après tout, pourquoi ne pas laisser l'utilisateur final se charger de rectifier le degré alcoolique avec son eau à lui ?
S'il est question de s'enivrer complètement, voire d'atteindre le comas éthylique rapidement, il est bien certain que ce rhum est une solution envisageable. Alors, on peut supposer que les qualités gustatives et organoleptiques du produit importent peu et que l'on pourrait avantageusement se procurer de l'alcool à 90° chez le pharmacien du coin. Mais on peut aussi supposer que ce rhum est excellent, riche en goût et complexe en bouche. On va lui attribuer le bénéfice du doute et penser que les arômes et saveurs sont plus importantes que la puissance.

Soixante-quinze virgule cing degrés

Haut de page