Coup de gueule

vendredi 7 février 2020

Charlatans et escrocs au programme du Salon du bien-être et des médecines douces de Thenon

Je pourrais ou devrais m'en foutre. Sans doute devrais-je considérer que les abrutis ont bien le droit de croire à ce qu'ils veulent, qu'ils ont bien le droit de se laisser escroquer, qu'ils ont bien le droit de vivre leur vie d'abruti. Après tout, je laisse les croyants religieux libres d'aller à l'église, au temple, à la mosquée, à la synagogue ou là où ils pensent devoir aller. Je m'en fous. Tant qu'ils ne m'obligent pas de les suivre dans leurs délires, néanmoins. Je laisse libres celles et ceux qui pensent se soigner avec du sucre ou les autres qui font l'amour avec les arbres ou qui sucent des cailloux. Juste, je considère que la société n'a pas pour rôle de les aider à financer leurs pratiques ridicules. Ainsi, je soutiens la décision de ne plus rembourser l'homéopathie. Je considère que je suis relativement conciliant avec les tarés mais il y a des limites.
Ces limites sont atteintes avec la tenue du 7e Salon du bien-être et des médecines douces de Thenon ces 7, 8 et 9 février. Ce qui fait naître la colère, c'est que je découvre que ce salon de pseudo-sciences et de pseudo-médecines, cette réunion d'escrocs et de charlatans (il faut les appeler par leur nom), est organisé par l'Office du Tourisme Vézère Périgord Noir. Et là, non, je ne l'admets pas. Comment cet Office du Tourisme qui reçoit des financements publics peut organiser pareille manifestation ? Je ne comprends pas et n'admets pas que des élus puissent de facto cautionner la tenue d'un salon de la supercherie et de la connerie patente. Ça m'agace, ça me met en colère.


On peut le voir sur l'affiche, ce salon reçoit l'aide de la commune de Thenon et de la Communauté de Communes mais aussi de la presse avec Ewanews, Radio Cristal et France Bleu Périgord. J'imagine que l'apport de ces derniers se limite (et c'est déjà bien trop à mon goût) à communiquer sur le salon, à faire venir du monde, à rendre public… et, c'est plus grave, à donner une caution à l'événement.
Lors de ce salon qui sera riche d'une trentaine d'exposants, il y aura des conférences. Il sera question du shutaïdo. Qu'est-ce que c'est que cette merde, encore ? J'ai cherché, j'ai trouvé ça :

Philippe Apruzzese, penseur inspiré, vous invite à entrer dans le monde merveilleux du Shutaïdo. Une méthode d'approche du bien-être humain, qu'il a conçue, mis au point et qu'il perfectionne jour après jour.

Le Shutaïdo est une Gymnastique originale qui permet dès les premiers mouvements de se mettre en phase magnétique avec la Terre et... l’univers. De retrouver son Identité intérieure, sa propre dimension spirituelle ce qui apporte autonomie et... "liberté d’Être".

C’est un Art qui a la particularité d’être en évolution permanente où chacun expérimente librement les courants d’énergies qui l’animent aux travers de divers mouvements spécifiques. Les changements de paramètres actuels bouleversent notre biorythme, notre boussole intérieure est déréglée. L’homme, s'il n’est plus en phase magnétique, "peut perdre le nord".

Le premier mouvement, à lui seul, permet de se mettre en phase magnétique avec la Terre chaque jour, de s'ancrer, de s'aligner, de se centrer (cela prend trente secondes!). Les techniques sont simples, bénéfiques et accessibles à tous. Ils peuvent aussi être pratiqués assis.

« Le shutaido est une discipline spirituelle, cosmogonique, procédant d’une série de mouvements programmés selon une méthodologie précise, et qui s’adapte instantanément aux nouveaux courants perpétuels universels.

L’efficacité de cette méthode repose sur l’incorporation de nouveaux courants d’énergies que le mouvement engendre. »

Et en toutes circonstances, garder votre libre arbitre!

Je sens la colère grandir. Je m'énerve, je m'agace, je fulmine. Je ne suis pas au bout de mes peines. D'un autre intervenant, Benjamin Sahler, on apprend :

qu'il aime parler avec son âme… depuis l’enfance

Un autre nous apprend que :

Cet enseignement que j'ai canalisé au mois d'octobre 2019, permet de nettoyer, guérir, reconnecter et unifier les différents espaces qui constituent le coeur vibral ou coeur quantique, mais également de mieux maitriser nos émotions dans la vie de tous...

Le quantique ! Nous y voilà. On touche le fond du fond. Le cœur quantique. Merde alors ! Là, ça doit être du lourd, du sérieux. Le cœur vibral, je ne sais pas trop mais le cœur quantique, oui, certainement, ça doit être du savant, du scientifique ! Connard, connard, connard ! Et tout ça grâce aux Rayons sacrés. Je n'invente rien, c'est dit, c'est écrit. Les rayons sacrés, ces sacrés rayons, ont un rapport avec le quantique ! Mais quels cons ! Quels sales cons ! Je suis en colère.

Un autre encore. Pierre Foucher. On pensait avoir touché le fond et pourtant, on continue de creuser. La bêtise et l'escroquerie est un puits sans fond.

Musique du soi,entre corps et esprit,
la voix exprime notre présence au monde,
nos joies et nos peurs,nos tensions intérieures,
notre vie émotionnelle.
Quand la voix se donne,l'être tout entier s'ouvre.
La voix libérée est acceptation,
don de soi,
écoute de l'autre
joie retrouvée,
OUI à la Vie.
Oser sa Voix,c'est oser être soi.

C'est beau comme une chiasse d'angelot. Je ne serais pas bienveillant et non-violent, je lui écraserais bien la tête à coups de masse de 10kg. Putain. Les cons !
Et ce n'est pas fini. Marion Jamet est Messagère voyageuse. Quel est la teneur de son message ?

Je m’inspire des traditions ancestrales amer-indiennes et chamaniques mongoles afin de soutenir tout cursus thérapeutique pour aller plus loin dans sa propre histoire, afin de réveiller son inconscient.

C’est comme si nous nous connections à plus ancien que nous, à des civilisations pleines de sagesse pour nous guider sur notre chemin de découverte de nous même.

Je mêle donc des pratiques et rituels ancestraux, avec des thérapies actuelles comme la respiration sacrée intuitive(inspirée de la respiration holotropique), le psychodrame et l’approche psycho-émotionnelle.

"Holotropique" ? Cherchez pas, c'est du véritable bullshit. Ce que je me demande, c'est comment il faut être dans sa tête pour être en mesure de débiter un tel torrent de conneries. Ou alors, il faut user de drogues ? Ou bien, c'est une hypothèse, il faut comprendre comment impressionner les gogos à qui on s'adresse ? Et que je te donne de la civilisation ancienne pleine de sagesse, du rituel ancestral, de la tradition perdue et lointaine. Ça me fait gerber, tiens.

Si on continue les recherches, on tombe sur ce qu'il est dit à propos de Véronique Viala :

Ces nombreuses années de recherche dans le domaine des thérapies et de la connaissances de soi, plus de 20 ans d'accompagnement avec la terre l'ont amenée à conscientiser et mettre en forme les multiples facettes d'une pédagogie basée sur le senti, ayant pour objectif le développement de la personne et de ses potentialités créatrices , l'Art du Senti . Dans sa démarche personnelle et pédagogique, elle relie l'écoute corporelle au travail sur la matière.

Elle, c'est une potière-sculptrice. Il n'y a pas de mal à ça sauf que là où le potier ou le sculpteur lambda se contente de faire de l'art ou des pots, elle, elle prétend faire de la thérapie. Alors, d'accord, je veux bien que, dans certains cas, la pratique du modelage de la terre peut être bénéfique. OK.

Ecouter le coeur, la porte de l'âme,
développe la communication avec la Conscience
ainsi que l'accès à ce réservoir immense d'intelligence en vous

Ça, c'est ce que nous raconte Tina d'Incayas. Je fatigue, je n'ai pas le courage d'aller plus loin. Allez, tout de même, histoire de bien nourrir ma colère, je termine avec une astrologue, Claude Jary des Loges, qui nous promet que 2020 est d'ores et déjà une année "historique" ! Youpi !

jeudi 14 novembre 2019

Les artistes font du beuze

Maintenant que je sais que nous avons des artistes en Dordogne, j'accepte l'idée de la mort à venir. Un temps, j'ai craint que nous n'ayons que foie gras et confit de canard, champignons divers et vins variés, châteaux anciens et grottes qui ne le sont pas moins. Mais me voilà rassuré, nous avons des artistes. Et des meilleurs !
Que je vous explique ça. Nos artistes ne sont pas des artistes comme les autres. Ce sont des artistes qui font le buzz. Et je suis certain que vous avez entendu parler d'eux. Ils sont deux, ils avancent masqués et ils pratiquent le coup d'éclat. Ce sont eux qui ont déployé une banderole qui criait leur amour à une certaine Brigitte. Ils ont aussi déposé des tétons sur des bittes en métal et même, encore plus fort, ils ont accroché une étiquette gigantesque pour annoncer leur actuelle exposition au Café de la Place, à Périgueux. Les buzzers se font appeler ADNX et Klemere et ils sont membres du collectif Admere. Excusez du peu ! Ils font du "happening" avec un courage osé qui remue les consciences. Tenez, récemment, ils sont même allés jusqu'à rebaptiser le rond-point Yves Guéna en rond-point Jacques Chirac. De l'art subversif. C'est tellement subversif et courageux que l'on comprend bien qu'ils préfèrent l'anonymat. Et puis, il faut le reconnaître, l'anonymat, c'est super pour faire le buzz.
Moi, je n'ai rien contre l'art et les artistes. J'ai même un a priori positif pour les deux. Par contre, le buzz, c'est pas ma tasse de thé. Brigitte Macron non plus, il faut le reconnaître. Je me suis demandé s'il n'y avait pas de l'humour derrière les coups d'éclat du duo anonyme. Ça aurait été possible. L'art et l'humour, ça peut faire bon ménage. S'il y avait de l'humour, il faudrait comprendre ce que je pense au fond de moi de Brigitte Macron. Elle n'est pas belle. Elle n'est pas tout à fait moche, il faut être charitable, mais elle n'est pas belle. Enfin. C'est sans doute une question de goût personnel. Si le duo avait déployé une banderole pour dire combien Bernadette est belle, on aurait sans doute tout de suite saisi le trait d'humour mais là, on reste dans un état d'hébétude perturbant.


Prendre la défense de cette Brigitte, c'est qu'on le veuille ou non prendre la défense de son nocif président de mari. Et moi, par principe, je n'aime pas trop ceux qui aiment Macron. Et puis, il y a la suspicion. Est-ce que nos deux zozos défendent la Brigitte ou est-ce qu'ils veulent faire parler d'eux ? Qu'est-ce qui prime sur quoi ? On peut se le demander, non ? Alors, que je me fasse bien comprendre. Je suis tout à fait d'accord pour que les artistes communiquent et rendent publics leurs expositions, installations, faits et actes. L'artiste aime que l'on sache ce qu'il fabrique. Rares sont ceux qui œuvrent dans l'ombre de leur atelier sans jamais confronter leur production au regard du quidam. Et puis, normalement, l'artiste ambitionne de vivre de son travail. C'est normal et légitime. Je ne discute pas cela. Là où je tique, c'est quand tout l'art est résumé dans le buzz des réseaux sociaux et dans des messages faussement engagés. Je ne connais pas ces ADNX et Klemere. Je n'ai pas envie de les connaître. Ce sont peut-être de jeunes gens très bien sur eux et avec plein d'idées folles fort intéressantes et pertinentes mais, comme ça, au jugé, ils ne me sont pas sympathiques.
S'il est certain que je n'irai pas voir cette exposition périgourdine (quoique ? Sait-on jamais ?), je ne voudrais pas vous empêcher d'y aller. Ça se passe donc au Café de la Place mais aussi aux Ruelles (proche de l'ancien Hôtel de ville, il me semble).

samedi 24 août 2019

L'Amazonie flambe par la faute du colibri qui n'a pas fait sa part du boulot

J'ai déjà dit ici tout le mal que je pense des Colibris et de leur discours moralisateur. Je ne vais pas revenir là-dessus mais voilà que les incendies qui détruisent la forêt amazonienne viennent à point nommé apporter de l'eau à mon moulin.
J'avais dit mes doutes quant à la fable du gentil petit colibri qui, inlassablement, avec obstination, va d'un point d'eau aux flammes dévastatrices pour contribuer à leur extinction. Il fait sa part du boulot, prétend-il, le pédant volatile agaçant. Aux autres de faire la leur et, ensemble, la victoire triomphera. Voire ! Cette fable m'horripile en cela qu'elle donne toute la gloire aux plus petites actions et que, du coup, elle incite à n'en point trop faire. Et puis, je n'aime pas les discours de Pierre Rabhi, je le reconnais. Et puis aussi, je suis d'une extrême mauvaise foi et d'un mauvais esprit qui forcent l'admiration des foules. Il n'empêche que le feu fait rage et que l'on n'entend pas trop les colibris faire des allers-retours vibrionnant au-dessus de la forêt.
Enfin moi, ce que j'en dis…

dimanche 16 septembre 2018

Des colibris pour les gogos

Vous connaissez cette petite histoire, j'en suis certain.

L'incendie se propage dans la forêt. Tous les animaux sont en lisière, comme interdits, consternés. Un colibri fait des allers et des retours entre la rivière et le cœur de la forêt, puisant et recrachant quelques petites gouttes d'eau au-dessus des flammes. Un des animaux qui assistent à ce manège interpelle le petit oiseau et lui dit : « Ô petit colibri ! N'es-tu pas un peu dérangé ? As-tu vraiment la prétention d'éteindre cet impétueux incendie de tes quelques gouttes d'eau malpropre ? ». Le colibri se met en vol stationnaire comme il sait si bien le faire et, après avoir craché l'eau qui l'empêche de s'exprimer, répond : « Té ! Peut-être pas, peuchère, mais je fais ma part ! »

Je suis certain que vous connaissiez cette petite histoire amusante parce que celui qui la raconte si souvent, qui en a fait son fond de commerce, Pierre Rabhi, le penseur-paysan médiatique, plus que José Bové, est souvent l'invité des médias. Il est difficile de n'avoir pas un jour entendu parler de cet homme. Or, il se trouve que je n'aime pas Pierre Rabhi. Depuis pas mal de temps, je nourris un bon gros sentiment de suspicion à son égard. Je ne suis pas loin de considérer son action et son mouvement comme une forme de secte. Je n'aime pas les mouvements sectaires.
Et il se trouve que le journaliste Jean-Baptiste Malet du Monde Diplomatique vient apporter de l'eau (à la manière d'un colibri, tout à fait, oui) à mon moulin. Dans un article très intéressant disponible sur le site Internet du Monde Diplomatique intitulé "Le système Pierre Rabhi" le journaliste nous propose un portrait bien éloigné de celui colporté habituellement d'abord par lui-même, ensuite pas ses zélés zélateurs, certains médias et des cohortes d'adeptes.
Des petits yeux vifs posés sur un visage émacié où pousse une barbichette de sage, une chemise et un pantalon de velours, des sandales. N'a-t-il pas quelque chose de Gandhi, du vieux sage qui sait, de l'homme d'expérience ? C'en est presque une caricature. Mais ça marche. Les gens aiment les caricatures, elles sont simples à comprendre, à cerner. La caricature, c'est le prototype, l'archétype. Le gendarme est un peu bête, le chef de gare est cocu, le curé pédophile, le coiffeur homosexuel et le petit homme âgé au doux sourire sage. Pierre Rabhi se présente avec gourmandise comme un paysan savourant la pauvreté, le peu, le "Ça m'suffit". En fait, le paysan ne paysanne pas des masses lui-même. Et là, je ne dis pas qu'il ne le fait pas ou ne l'a jamais fait, hein ! Ce que je dis, c'est qu'il ne vit pas (et n'a peut-être jamais vécu) de son lopin de terre aride cultivé à la force des bras.
Ses revenus, il les tire sans doute des centaines de milliers de bouquins qu'il a vendus. Tant mieux pour lui. Mais aussi des stages qu'il organise et fait payer. Et puis, sans doute, de toutes ces conférences qu'il donne partout et tout le temps. Il a l'oreille attentive d'un Nicolas Hulot et d'un Emmanuel Macron (Tiens ?) mais aussi d'une Françoise Nyssen (Tiens, tiens ?) qui est (Tiens, tiens, tiens ?) son éditrice. Fichtre. Il a de l'entregent, le petit paysan de l'Ardèche. Tant mieux pour lui.
Là où ça devient encore plus gênant, c'est que l'on apprend (et je m'en doutais quelque peu) que le Monsieur est un fervent disciple de Rudolf Steiner, de l'anthroposophie et de la biodynamie. Et ça, je connais un peu. J'ai cotoyé un temps un copain qui était tombé dans ces mouvements. Pour moi, aucun doute, il y a bien de la dérive sectaire dans ces choses. Déjà, faut souvent payer. Payer pour acheter les livres et le savoir, payer pour assister à des conférences et des colloques, payer pour suivre des cours dans une école Steiner, payer pour obtenir des préparats biodynamiques. L'important est de lire toute l'œuvre de Rudolf Steiner et de ne surtout plus rien lire d'autre. D'une part, tout est dans l'œuvre de Rudolf Steiner, d'une autre part tout ce que vous pourrez lire ailleurs n'est que mensonge ou désinformation.


Certainement, tout n'est pas à jeter dans les propos de Pierre Rabhi. Nous avons tous en tête des exemples de conseils de bon sens. La petite histoire du colibri ne nous enseigne rien d'autre que l'évidence. Face à un problème, on peut trouver plus d'efficacité en s'y mettant à plusieurs qu'en attendant qu'une solution arrive d'ailleurs. Aussi une question de bonne volonté, d'implication dans la vie de la société, des trucs de ce genre. Cette histoire veut nous placer dans la position du petit colibri. Petit, pas très efficace mais impliqué, déterminé, responsable. C'est nous mettre dans la position du modeste qui semble tant plaire à M. Rabhi. Gloire aux petits qui font et haro sur les grands qui défont ou ne font pas. Sauf que, et l'article de Jean-Baptiste Malet nous le dit, M. Rabhi n'est pas ou n'est plus un petit et qu'il ne fait plus beaucoup. D'accord, il a son âge. C'est un donneur de leçon, un enseignant, un sage penseur. C'est un gourou. Tout ce qu'il dit doit être considéré comme vrai et bon. Malheur à qui le critiquera. Les adeptes veillent au grain et défendent leur héros.

Le Monde Diplomatique, Jean-Baptiste Malet, Le système Pierre Rabhi

lundi 23 avril 2018

Un dangereux psychopathe à la une de Ouest France

S'il y en a près de vous, écartez les enfants. Ce qui suit n'est pas joli-joli. Dans l'édition du jour du journal Ouest France, un rédacteur prudent préférant rester dans l'anonymat dresse le portrait d'un personnage qui fait froid dans le dos. Barbu et chevelu, ce particulier habitant la déshéritée petite bourgade de Changé (Mayenne) s'affiche avec un rictus inquiétant qui en dit long sur sa capacité de nuisance. Ancien facteur, l'homme présenté se masque derrière la bonhommie feinte d'un paisible retraité s'adonnant à la régressive activité d'auteur de bande dessinée. La supercherie ne prend pas. Ce malfaisant du nom de Alain Bessault se cache derrière un pseudonyme qu'il tente maladroitement de justifier avec une anecdote abracadabrantesque qui nous renseigne sur l'état psychologique pour le moins troublé de ce Mayennais

J'aime l'humour et je dessine et écris pour que les gens rient. Au travers de mes planches, je cherche l'embrouille pour faire rire le lecteur.



A qui veut-il faire croire cela, celui qui, à peine quelque ligne avant nous apprend qu' "Il réalisera quelques planches des aventures de T.Lapin, un lapin anthropomorphe".
Un lapin anthropomorphe, comme par hasard ! Sans doute pour mieux attirer à lui les petits enfants ! C'est scandaleux. Du reste, un peu plus loin dans l'article, M. Bessault passe aux aveux qui nous éclairent sur ses motivations premières :

L'histoire se passe dans un pays européen dans les années 55, car j'aime bien tout ce qui est ancien. Les histoires sont figées dans le temps, mais peuvent se lire avec nos yeux actuels. Et La 2 CV jaune est accessible à tout public.



Les experts interrogés sur cette sombre affaire sont plus ou moins unanimes. Pour eux, la présence du lapin et le refus de se résoudre à se situer dans le temps présent et dans un lieu réel montrent la déficience des fonctions cognitives du plus bas niveau ainsi qu'une propension maladive à se penser autre, ailleurs, en un autre temps. Le Dr T. de Laval propose une altération des facultés intellectuelles générales et autres dues à une trop forte absorption de rhum frelaté. C'est une piste.
Nous ne pouvons pas nous empêcher de trembler en lisant les menaces proférées par l'inquiétant paranoïaque vers la fin de l'article dans lesquelles on comprend à mots couverts qu'il se prépare à frapper encore. Que fait la police ? Pauvre France !

Insoutenable

mercredi 11 janvier 2017

Tintin voit rouge

Qu'entends-je ce matin ? Tintin au pays des soviets, cet admirable ouvrage honnête et impartial, est réédité dans une version en couleurs. Alors bien sûr, loin de moi l'idée de penser ne serait-ce qu'un instant qu'il y ait dans cette opération la moindre intention de faire du fric et de repousser de quelques années le moment où Tintin tombera dans le domaine public. Non ! Cette nouvelle édition est indubitablement une continuité légitime de l'œuvre de Hergé, une œuvre d'art véridique, une prouesse artistique, une merveille parmi les merveilles du monde et il faudrait être bien sot pour ne pas se précipiter chez son libraire et acheter ce nouvel album que tout tintinophile qui se respecte se doit de posséder.
Que Hergé n'ait jamais été du côté des rouges puants qui font peur aux petits enfants avec leur sale couteau serré entre les dents, cela n'aura échappé à personne. De là où le grand homme se trouve actuellement, il nous rappelle d'une manière admirable combien il a toujours été du côté du caca-pipi-talisme. Désormais, le doute n'est plus permis. Souhaitons que Tintin finisse par terrasser le communisme pestilentiel partout où il peut encore se terrer, à grands coups de faucille si nécessaire.

Tintin part combattre le communisme

samedi 7 janvier 2017

Solidarité mon cul

Alors que j'apprends sur le site du journal Sud Ouest que deux cents tonnes de canards sont incinérés chaque jour à Agen, des canards, dans une indifférence coupable, s'amusent comme des fous à faire des glissades dans l'eau fraîche de l'Auvézère en se foutant pas mal du sort de leurs frères d'élevage.
C'est choquant. Enfin moi, ça me choque. Oui, certainement, on peut être choqué de voir ces canards s'amuser lorsque d'autres sont massacrés mais ce qui me choque vraiment, c'est de parler de ces canards en terme de tonnes. Imaginons un instant que l'on entende aux informations ou que l'on lise dans la presse que "... tonnes de Syriens morts lors de l'attaque de..." ou, mais je vois bien que vous m'avez vu venir, lire que lors de la seconde guerre mondiale tant de tonnes de juifs sont passés par les fours crématoires des camps d'extermination nazis.
Comment ? Ah oui, des canards tués pour cause de grippe aviaire et des hommes et des femmes tués pour cause de folie idéologique, ce n'est pas la même chose. Ah non, c'est sûr, ce n'est pas comparable. Il n'empêche que je ne peux pas m'empêcher, ce matin, avec beaucoup de mauvais esprit, de faire un parallèle de mauvais goût. Par exemple, il y a ces canards photographiés hier à Cubjac alors que je passais par là et toutes ces personnes qui savaient le sort réservé aux personnes parquées dans ces camps d'extermination qui ne se sont pas révolté outre mesure, qui se sont tues, qui n'ont rien fait. On peut estimer que ces canards croisés hier sur l'Auvézère ne savent rien de ces affaires de grippe aviaire et qu'ils ne savent pas plus que l'homme peut "élever" des canards pour les gaver et manger leur foie gras au moment des fêtes, que l'homme peut aussi choisir de tuer, de massacrer, des "tonnes" de leurs semblables par peur d'un virus grippal.
Parce que la question est de savoir pourquoi on tue ces canards. Oui, pourquoi après tout ? Je lis que le virus H5N8 n'est pas dangereux pour l'homme et même qu'il a peu de chance de se propager à la faune sauvage. Donc, si je comprends bien, on tue les animaux d'élevage pour permettre de continuer l'élevage d'animaux. Le problème vient de l'élevage mais parce que l'on souhaite continuer à élever, on tue tout et on repart sur des bases saines. On ne fait pas dans le détail.
Je comprends bien que pour les éleveurs et toute la filière du canard gras, d'un point de vue économique, il n'est pas question d'arrêter de produire du foie gras et du confit. D'un point de vue économique, question gros sous, ce n'est carrément pas envisageable. A la radio, j'ai entendu quelques éleveurs se plaindre un peu et attendre une bonne indemnisation de la part de l'État pour ce manque à gagner. Ce matin, je lis que "Les dépouilles de canards incinérées pourront être revalorisées sous forme de farines ou de graisses animales utilisées comme combustibles". Je lis aussi : "Un process par traitement thermique à plus de 130 °C, déjà imposé par la réglementation, permet de garantir les mesures de sécurité sanitaire et éliminer tout virus présent ou potentiellement présent". Ainsi, il s'agirait d'incinérer juste ce qu'il faut pour pouvoir gagner tout de même un peu de sous, malgré tout. Au moins que ça rembourse les frais d'incinération, quoi. Un minimum acceptable d'un point de vue économique. On parle de tonnes de canards exécutés, on parle aussi d'environ un million d'individus. A la grosse louche.

Bande de canards
Et cette saloperie de pensée qui ne me lâche pas, ce matin. Faut pas faire le parallèle, c'est mal et malsain. On ne compare pas des hommes et des canards, nom de nom ! N'empêche que les nazis aussi ils voulaient un peu rentabiliser les fours crématoires. C'est que ça coûtait, cette affaire ! Alors, on récupérait les cheveux et la graisse. C'est économique, je vous dis ! Moi, je suis choqué par cette affaire d'élimination de canards. Je ne peux pas vous dire vraiment pourquoi. Hier, lorsque j'ai vu ces canards sauvages heureux de vivre, s'amuser à faire des glissades dans l'eau fraîche de l'Auvézère, j'ai pensé tout de suite aux canards pas sauvages et à la grippe aviaire et à leur extermination. Bien sûr que ces canards heureux n'ont aucune idée du sort réservé aux canards d'élevage. Comme nous autres, humains, ignorons pour la grande majorité le sort de quiconque sur la planète. A l'heure où j'écris ces lignes, il y a des tas de personnes qui naissent, qui meurent, qui apprennent une bonne ou mauvaise nouvelle. Les victimes d'un conflit, d'un attentat (on en reparle ces jours-ci), d'une catastrophe naturelle, dès lors qu'elles sont nombreuses deviennent une quantité. Sauf un peu si elles sont connues. Les victimes de Charlie Hebdo sont des individus, celles récentes de l'attentat en Turquie ou, un peu plus tôt, de Nice, sont une quantité. On n'ose tout de même pas en parler en terme de masse. Douze tonnes de victimes lors du regrettable attentat à...
Je ne suis pas un canard (oui, avec un "a"). Je ne suis pas non plus opposé à la consommation de foie gras ou de confit de canard et je ne dédaigne pas cuisiner à la graisse de canard. Je ne suis pas complètement sot et sais bien qu'il est nécessaire de tuer le canard pour extraire le foie gras, découper les cuisses. Par contre, dans ma tête il y a un petit truc bien confortable qui fait que j'occulte le fait que l'on élève des tonnes de canards de manière industrielle et dans des conditions que je ne veux pas voir. J'ai, par confort, l'image de ce brave paysan du sud-ouest qui élève avec amour ses quelques canards dans sa petite ferme si typique du Sarladais. Il est sympa, ce bon paysan. Il a une bonne bouille. Faudrait pas trop réfléchir à tous ces trucs, ça vous pourrit vite votre journée.
Question solidarité, on ne vaut pas beaucoup mieux que les canards heureux de l'Auvézère. Que l'on n'aide pas les populations lointaines, admettons. On ne les croise pas, on ne peut pas les regarder dans les yeux. Par contre, lorsque l'on voit des personnes qui n'ont visiblement pas d'autre possibilité que de tenter de ne pas crever de froid dehors dans les villes, là, la question de la solidarité se pose. Il y a des initiatives isolées d'aide, il y a aussi des machins institutionnels qui prétendent apporter de l'aide aux personnes perdues dans la rue. On ne m'enlèvera pas de la tête que l'on ne fait pas tout pour aider et sauver ces personnes. Hier, j'entendais un type expliquer les difficultés pour avoir quelqu'un au bout du fil au 115, le SAMU Social. Hier aussi, j'ai entendu Hollande dire aux armées qu'il fallait leur donner plus de budget "pour assurer la protection des Français". Il souhaite que la dotation aux armées atteigne 2% du budget de l'État. 2% ! Bordel de merde ! 2% ! C'est énorme. Si les armées ont vraiment pour vocation de protéger la population, qu'elles commencent par héberger et nourrir toutes celles et tous ceux qui crèvent de froid.
La politique, ça doit pas être un truc facile. Il doit certainement y avoir tout un tas de facteurs et de considérations à prendre en compte pour que le pays fonctionne à peu près. C'est une question d'équilibre et de compromis. Le truc, tout de même, c'est que, dans mon idée, l'intérêt d'un État devrait être de permettre un meilleur "vivre ensemble". Evidemment, celui qui a ne veut pas perdre un peu pour aider celui qui n'a pas. C'est humain. On peut avoir le sentiment de mériter ce que l'on a et se dire que, après tout, les autres n'ont qu'à s'inspirer de son parcours pour avoir ce que l'on a. "Si j'ai pu le faire, tout seul moi avec mes petits bras, ils ont qu'à se sortir les doigts du cul et faire comme moi". C'est un discours que l'on entend souvent. Et c'est un discours qui est assez généralement admis par beaucoup. Ça a tout du sophisme mais comme ça semble tenir la route, après tout... Et puis, ça évite d'avoir à réfléchir.
Le fait est que nous ne sommes pas tous pareils. Il y en a qui ont la chance de naître ici et comme ça et d'autres qui ont la malchance d'avoir fait autrement. Le mérite n'a pas toujours sa place dans nos vies. C'est rassurant et glorifiant de croire que l'on est pour quelque chose dans sa réussite. Pour être honnête, on peut aussi dire que c'est facile et déresponsabilisant de prétendre que si l'on est dans la panade, c'est la faute à pas de chance ou la faute aux autres. Bon. Il n'empêche que nous ne sommes pas tous pareils. On peut naître avec des tares, physiques ou mentales, on peut avoir des aptitudes à faire certaines choses, on peut être né intelligent et on ne sera finalement pas pour grand chose dans sa réussite ou son échec. Selon moi, la majeure partie des gens mènent leur vie comme ils le peuvent. Rares sont celles et ceux qui font vraiment ce qu'ils ont rêvé de faire comme ils ont choisi de le faire.
Ce que je veux dire, c'est que si votre rêve de gosse a été de faire du bon pain et que vous avez réussi à créer votre boulangerie et à faire du bon pain, vous devez déjà être heureux de faire ce que vous avez rêvé de faire. Que vous puissiez gagner de l'argent et vivre confortablement, d'accord, mais à la condition que vous acceptiez de payer des impôts pour aider les moins chanceux. L'autre gros con de Macron prétend qu'il faut rêver de devenir milliardaire. Non mais quel con. C'est vraiment un rêve au ras des pâquerettes, ce rêve de merde. Rêver d'être riche ? Putain. C'est d'une tristesse.
Moi, mon rêve, ce serait de dessiner comme Franquin et de photographier comme Doisneau. Je ne rêve pas d'un tas de fric. Et en plus, je suis sûr qu'il est bien plus difficile de dessiner comme Franquin que de faire fortune. A la limite, je peux jouer au Loto et compter sur la chance. Le jour où le génie pourra être gagné lors d'un tirage au sort, on en reparlera.
Il y a quelques années, peu après l'élection de François Hollande, Gérard Depardieu a dit combien il en avait plein le cul de payer des impôts et qu'à la fin il n'avait plus rien. Il est parti en Belgique et puis en Russie. Je suis sûr qu'il pense avoir travaillé beaucoup pour devenir un acteur célèbre et que son talent doit tout au mérite. Parce que nos sociétés font une belle place à la méritocratie et à son pendant, le "c'est bien fait pour ta gueule". A quelqu'un qui est en train de crever d'un cancer du poumon, n'hésitez pas à dire : "c'est bien fait pour ta gueule, t'avais qu'à pas fumer". Ayons le courage de nos opinions. A quelqu'un qui a perdu une jambe dans un accident de la route, dites donc : "bien fait pour ta gueule, t'avais qu'à pas rouler si vite !". Oui, notre modèle de société invite à haïr l'autre voire, pire peut-être, à le mépriser. Il m'est arrivé de voir des personnes se moquer d'autres personnes handicapées mentales. Mouais.
Remarquez que la haine, il n'y a que ça de vrai. J'en sais quelque chose, moi qui suis un vrai et parfait misanthrope. Je hais l'Homme, le genre humain, cette merde grouillante et dégoulinante. J'ai de la haine pour ces systèmes humains basés sur la manipulation, la croyance, la recherche de son confort personnel et le mépris de l'autre. Je préfère l'indifférence et l'acceptation des différences. L'indifférence et les différences. C'est rigolo ça. Si j'avais le courage, je creuserais le sujet. Bref. L'indifférence, c'est pour moi accepter que les gens fassent ce qu'elles souhaitent faire. C'est la liberté. L'acceptation des différences, c'est plutôt la fraternité. J'ai conscience de ne pas être comme vous et que vous n'êtes pas comme moi. Nous sommes des individus, pas des clones. Je ne sais pas tout faire, je ne peux pas tout faire. L'intérêt de la société, c'est de pouvoir s'appuyer sur les autres pour atteindre des buts. C'est de pouvoir se regrouper, de s'aider, de construire ensemble, d'élaborer des idées en commun. De réfléchir à plusieurs, aussi. Je ne sais pas si l'on peut réfléchir loin tout seul. Pour finir sur le thème des devises républicaines françaises, il reste l'égalité. C'est difficile d'être égaux lorsque nous ne sommes pas tous équivalents ou permutables. Bien entendu, il est question d'égalité de traitement. Là, il y a du boulot. La même semaine, on apprend qu'un type est envoyé au trou pour avoir piqué je ne sais plus quelle pécadille dans un commerce et que Lagarde s'en tire avec les félicitations du jury. C'est populiste ? Pas si sûr. C'est surtout scandaleux à mon avis.

Mais alors voilà, on est en 2017 depuis à peine quelques jours et je sens déjà que cette année n'a pas fini de me mettre en colère. Loin de moi l'idée de jouer la Madame Irma mais j'ai comme dans l'idée que ça va être une sacrée année de merde à l'échelle mondiale et nationale.
Revenons à nos canards. Des tonnes de canards bousillés mais juste ce qu'il faut pour qu'ils puissent encore servir de combustible ou de farines animales pour nourrir d'autres animaux d'élevage. Bizarre ça, il y a comme un truc que je trouve choquant dans cette information lâchée comme ça, comme une évidence, sans même le moindre soupçon de cynisme ou d'ironie. C'est l'expression du bon sens libéral. Le libéralisme décomplexé va nous annoncer un jour qu'il est malheureux qu'un séïsme ait engendré tant de morts dans tel coin de la planète et, du coup, supprimé tant de consommateurs dont notre économie avait pourtant tant besoin. Les libéraux sont les plus cons des plus cons. Eux, je les hais encore plus que les autres. Pire que les racistes ou les tueurs d'enfants. On nous explique depuis quelques décennies que les marchés ont raison et qu'il nous faut nous plier aux volontés du marché. Jusqu'aux écolos qui, mine de rien, font le jeu des libéraux. Bah ouais hein ! Rien qu'en voulant interdire les vieilles bagnoles de rouler ils obligent les gens à acheter du récent sur lequel on ne peut plus rien réparer tout seul. Les écolos qui d'un côté disent favoriser les économies parallèles (AMAP[1] contre grandes surfaces par exemple) livrent des consommateurs pieds et mains liés aux industriels de l'automobile. L'économie (forcément libérale) a pris le pouvoir et a relégué le politique à la gestion à la marge de tout ce qui n'est pas intéressant pour l'économie. A mon avis, ce devrait être le contraire. Le politique devrait dicter ses droits à l'économie. Le politique devrait, par exemple, empêcher des industriels de l'agro-alimentaire de maintenir sous leur joug des paysans qui sont obligés d'élever toujours plus et dans des conditions toujours plus mauvaises des tonnes de canards. J'ai connu l'époque où, ici en Dordogne, il existait encore des paysans qui n'avaient pas des tonnes de canards. Ils vendaient un peu au noir du foie gras, des confits, des cous farcis, des pâtés. Ils ont pratiquement disparu. Enfin il en reste mais c'est bien parce que nous sommes en Dordogne et ni dans le Gers ni dans les Landes ni dans le Lot-et-Garonne.
Et pour nous rassurer un peu, pour finir, je dirai que si nous ne brillons pas par notre esprit de solidarité il faut reconnaître que les canards ne font guère mieux en la matière.

Note

[1] association pour le maintien d'une agriculture paysanne

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