Côtes de porc «comme dans l'temps»

Depuis ma plus tendre enfance, je vous un véritable culte à la côte de porc dans l'échine. Du coup, pourvu que l'échine soit belle, j'ai beaucoup de mal à n'en point acheter lorsque j'en trouve et à la cuisiner en vue de la manger ensuite.

Qui n'a pas eu une arrière grand-mère polonaise ne peut pas comprendre cette vénération pour la côte de porc dans l'échine. Pour moi qui ait pratiquement été élevé à la "côtelette de Chine", cela équivaut peu ou prou(st) à la madeleine de Marcel. Ça s'explique pas, c'est comme ça. Il y a des choses, dans l'enfance, qui vous marquent à jamais.
Aujourd'hui, je suis allé faire des courses parce qu'il faut bien en faire. Je suis allé au Shopi de Thenon parce que ce n'est pas loin, parce que ce n'est pas grand et parce que j'aime bien sa boucherie. Habituellement, j'y arrive sans idée préconçue. Je flâne un peu parmi les rayons et je laisse jouer l'inspiration du moment. Aujourd'hui, donc, je me demandais ce que je pourrais bien acheter pour les deux repas à venir, celui de ce soir, samedi, et celui de demain, dimanche.
Je regarde d'un œil le plus torve possible les fruits et légumes mais rien ne me tente outre mesure. Je passe à la crémerie où je n'ai nul coup de foudre pour quelque pot de yaourt qui fût. Bien, c'est pas grave, je vais voir ailleurs.
Je mets quelques biscuits secs dans le chariot, craque pour un pot de moutarde, me souvient qu'il me faut des allumettes, passe sans m'arrêter dans le rayon des conserves et arrive à la boucherie. Je regarde un peu ce que l'on me propose. Entrecôte ? Mouais... Escalope de veau ? Pourquoi pas... Et voilà que je tombe nez à nez avec de l'échine de porc belle comme le jour. De la belle échine de porc avec des veines de gras, des os bien larges. Pas du petit cochon de deux mois, ça ! «Allez, hop, vous m'en mettez deux belles», que je dis au boucher. Je passe en caisse et je rentre chez moi.

Ce soir, je prends une poêle et y verse une larmichette d'huile. Je prends la boîte d'allumettes et m'apprête à allumer le feu sur la cuisinière quand j'ai une idée de génie ! Parce qu'il ne faisait pas chaud, ce matin, j'ai allumé un feu dans la cheminée et je l'ai alimenté jusqu'au soir. Et là, dans la cheminée, c'est plein de braises. Alors, je me dis que ce ne serait pas si idiot de faire cuire ma côte de porc dans l'âtre. Je prends la poêle, y pose la côte de porc et je traverse la pièce principale en direction de la cheminée. Je pose la poêle sur un trépied prévu à cet effet et j'attends un peu, pour voir ce que ça va donner. Très vite, la côte de porc prend de la couleur. Je sens que ça va être une belle réussite, mon truc.

côte de porc

La deuxième idée de génie, ça aura été de chercher à améliorer le principe en incorporant des ingrédients qui se trouvaient là ou du moins pas trop loin. D'abord, après que la côte a bien coloré des deux faces, un peu de vin blanc sec. Des flammes viennent aussitôt bondir de la poêle, signe que, mine de rien, ça chauffe. Du vin, bon, d'accord. Mais quoi d'autre ? Et pourquoi pas de la moutarde, histoire de voir ? Allez, je vais chercher de la moutarde et j'en mets une bonne cuillérée à soupe dans la poêle. Je touille un peu et j'attends. De temps à autres, je rallonge un peu la sauce qui épaissit avec de l'eau (j'aurais pu peut-être remettre du vin blanc). En écoutant France Inter, j'observe le spectacle de la côte de porc qui cuit. Ce n'est pas moins intéressant que plein d'autres trucs, finalement.

côte de porc

Lorsque je juge que c'est cuit, je sers la côte de porc dans une assiette et je mange. Et bien mes amis, vous me croirez si vous le voulez, mais c'était vachement bon !

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