Pas moins con que le cheval tout de même !

Sur le podium, l’homme n’est devancé que par le cheval et le chien Rien de neuf donc. Ce classement ne bouge pas d’un poil depuis quasiment cinq millénaires, depuis cette période que l’on a nommé, avec un bel à-propos, l’âge du bronze tandis qu’aujourd’hui encore, sa médaille d’or vaut au chien de se faire appeler Médor.
Si l’on tient compte des nombreux compétiteurs en lice, avec sa troisième place l’homme ne démérite pas. Devançant le phacochère comme le panda, le dauphin comme le rat-taupe-nu, seulement battu par les indétronables que sont les chiens et les chevaux, il mérite bien sa troisième place d’animal le plus con du monde.
Cette année encore, malgré ses efforts, l’homme n’a donc pas réussi à infléchir le classement en sa faveur. Et pourtant, convenons-en, il ne ménage pas ses efforts, l’être humain. Et qu’il mette la planète en péril, et qu’il organise des guerres, et qu’il invente le football ou les feuilletons télévisés, rien n’y fait, il reste bloqué à sa troisième place.
Si les experts se perdent en hypothèses toutes plus bêtes les unes que les autres, ils oublient trop souvent, par anthropocentrisme sans doute, de réfléchir à la vraie question qui est de savoir ce qui vaut au chien et au cheval leur place. Peut-être est-ce leur propension à rester proche de l’homme, justement ? Quels autres animaux acceptent cette promiscuité avec cette saloperie qui n’hésite pas à transformer l’un en lasagnes tandis qu’il contraint l’autre à être promené en laisse, à porter un manteau, à aller chez le toiletteur, à aider les flics, à chercher des truffes, à chasser pour l’homme. Le chien met la barre haute, c’est une certitude. Il est bien l’animal le plus con qui soit et sans doute encore pour plusieurs millénaires. Quel autre animal a accepté d’être placé dans un engin spatial et d’y mourir comme la chienne Laïka (petit aboyeur) en 1957 ? Il faut bien maîtriser la connerie extrême, il faut le reconnaître.

Mais alors, que faudrait-il pour que nous réussissions à conjurer le sort et enfin nous hisser ne serait-ce que sur la deuxième marche du podium ? La première idée qui nous vient à l’esprit est, cela va sans dire, de nous débarrasser du cheval, ce grand dadais à l’air si con qui ne (nous) sert plus à rien si ce n’est pour les jeux d’argent ou pour amuser le bourgeois et leurs rejetons. Le spectacle du con ou enfant de con à cheval, sa bombe sur la tête et la cravache à la main vaut son pesant de cacahuète. Cependant, prenons bien garde de ne pas nous penser aussi con que l’on en a l’air, le cheval l’est encore plus, lui qui accepte que l’on lui monte sur l’échine pour un picotin d’avoine.
Ce qui fait la force du chien et du cheval, c’est que chez eux la connerie est naturelle, sans arrière pensée, sans calcul. On parlerait de grâce divine si l’on croyait en l’existence d’une créature divine. L’homme, s’il naît également con, est tenté, parce qu’il commet l’erreur de se penser intelligent, de pousser sa connerie par l’éducation et l’organisation de sociétés. Cela le dessert, il est trop con pour ne pas le comprendre mais pas assez pour utiliser cette connerie à bon escient. C’est là la faiblesse fondamentale de l’homme, sa tare originelle. L’homme est tellement con qu’il en arrive à générer de l’intelligence chez certains de ses représentants. C’est contre productif au possible ! Qui a déjà entendu parler d’un chien ou d’un cheval intelligent ? Personne, jamais, nulle part.
Peut-être devrions-nous mettre en place des écoles dédiées à l’apprentissage de la connerie sans limite. Déjà, nous avons les universités d’été du Parti Socialiste, de Les Républicains, du MEDEF… Pourquoi ne pas s’inspirer de ces écoles d’excellence ? Pourquoi ne pas faire ruisseler la connerie depuis la sphère politique vers le peuple ? Comment peut-on aujourd’hui encore penser que ce peuple ne mérite pas d’atteindre un niveau de connerie minimum ? C’est un mystère que je ne m’explique pas.
Attention ! Je ne dis pas que toute la faute revient au peuple. Il sait très bien, d’une manière intuitive et innée, se montrer très con à l’occasion. Déjà, et c’est un signe marquant, c’est lui qui élit les politiques. Ce n’est pas rien. C’est lui aussi qui accepte de travailler en échange d’un salaire pour engraisser le capital, qui se réjouit de pouvoir consommer un peu des produits de peu. C’est un fait, le peuple est con mais pas tout à fait assez con. Il doit faire des efforts pour le devenir plus encore !

Des raisons d’espérer existent. Les efforts constants d’abrutissement du peuple commencent à porter leurs fruits. Bien utilisée, l’intelligence peut être un allié objectif de la quête sans fin de la connerie suprême. Avec Internet, les réseaux sociaux, la globalisation de l’information, on sent la connerie gagner chaque jour un peu plus de terrain dans les esprits. Un peu partout sur la planète, du moins dans les pays riches pour le moment mais ne désespérons pas, on enregistre une baisse sensible du QI des plus jeunes. Ici on ne sait plus lire un texte et le comprendre, là on n’est plus foutu de faire une opération de base, là encore, on croit que la terre est plate ou que la planète a été créée par un être supérieur il y a six mille ans. Faisons confiance à ces jeunes générations, soyons positifs, nous n’avons pas dit notre dernier mot, la connerie humaine va rebondir.
Le combat est lancé et les Macron, Trump, Poutine, Kim, Erdogan, El Assad ainsi que bien d’autres œuvrent afin de faire gagner la connerie « qualité humaine ». Grâce aux efforts conjugués de tout le genre humain, qui sait, peut-être l’an prochain remporterons-nous la médaille d’argent. C’est le défi auquel je vous engage, je compte sur vous tous, la victoire repose sur vous tous, nous avons besoin de vous, de votre connerie. Laissez-la exploser, laissez-la jaillir à flot continu, exprimez-la en tout instant, revendiquez-la sans cesse ! Soyez con et fier de l’être !

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