Et Palmolive alors? Et le savon d'Alep, devenu si rare aujourd'hui?
On sent bien la nostalgie des années 60 dans ce dessin figurant Jim Clark s'entraînant, pour se faire mousser, à maîtriser la glisse. Et trajectant comme un furieux pour compenser le (cruel) manque de chevaux.
Comme tous les champions, il en fait des caisses.
Il est probable que cette vogue des caisses à savon prend ses racines dans les décennies passées et dans la nostalgie d'un temps ou les enfants étaient très tôt amenés à se débrouiller tout seuls. Privés de Game-boy, de télé et de smartphone, les gamins d'alors étaient condamnés, quand les nombreuses corvées exigées par les parents leurs en laissaient le temps, à concevoir eux-mêmes de quoi occuper leurs loisirs. Les jouets, on les voyait surtout dans le catalogue de la redoute.
Alors, le vieux landau descendu du grenier, ou la brouette du jardin à laquelle on avait adapté deux roues supplémentaires taillées dans un rondin, ou tout autre réalisation roulante permettant de descendre les pentes environnantes à tombeau ouvert, le tout de préférence à l'insu des parents, permettaient aux inventifs loustics d'acquérir la maîtrise du marteau et de la scie, tout en optimisant les ventes de Mercurochrome, de fil à repriser et de semelles de brodequins.
Une célèbre photo de Doisneau nous montre que les gosses de la ville n'étaient pas en reste non plus dans cet art de la descente sans filet.
Je ne sais pas pour vous autres, mais moi, ces carrioles, ça me renvoie direct dans les 60's.
@le prof T. "waterless" : Je vous arrête, Prof T. "Waterless".
Les caisses à savon, on les trouve dans des Bibi Fricotin de Forton, dès les années 1920. Et même avant. Depuis que l'Homme a inventé la roue, on a découvert l'ivresse de la vitesse en descendant une colline. Voir "Le Chaînon manquant" de Picha.
L'excellent dessinateur Tabary, avec son personnage de Totoche, un gamin du 11ème ou du 20ème arrondissement de Paris, en 1956, trouvait que ces caisses à savon étaient pour les gamins. Il s'agissait d'un châssis de bois, une direction rudimentaire commandée par ficelles, et surtout les roues : des grands roulements à billes récupérés dans je ne sais quel garage pour poids lourd. Ce qui donnait un très rapide véhicule bizarroïde avec des roues minuscules.
Le landau, ou la poussette que vous citez, ne résistait que très peu de temps, vu la vitesse, et surtout le poids de l'enfant apprenti-cascadeur.
@le prof T. "waterless" : Moi, ça me renvoie plutôt aux "50's", comme vous dites.
Cela dit, on ne pouvait être privé de game-boy ou autres tablettes, smartphones, etc., car pour être privé de quelque chose, il faut que le quelque chose existe. De télé, à la rigueur, mais la diffusion restreinte ne suscitait alors pas encore l'envie, et la privation ne pouvait s'adresser qu'à ceux qui en possédaient.
On ne pourrait pas dire, par exemple, que Henri IV ait été privé de voyage en chemin de fer, par contre, on peut dire que l'actuel locataire de la Maison Blanche est privé d'intelligence, alors que cette dernière existe depuis la nuit des temps. Curieux, non ?
@Maurice la Grammaire :
Hé, Maurice, c'était une figure de style, pas une constatation matérielle. Croyez vous que je sois étranger au monde dans lequel j'ai vécu?
@Liaan :
C'est justement ce type d'engin que nous montre la toph de Doisneau: trois bouts de planche et quatre roulements à bille. Là aussi, je ne prétend pas connaître l'origine du phénomène en lui-même mais j'évoque le ressort nostalgique qui a (peut-être) décidé les organisateurs de ces "compétitions" à les mettre en oeuvre.
Je vous fiche mon billet que si on fouille chez les ricains, y a lurette qu'ils s'y sont mis. Avant tout le monde, comme d'hab.
L’origine de l’oeuvre d’art et de l’artiste est l’art, de même que l'algorithme de la souffrance idéalise les origines. Les Balloon Dogs de Jeff Koons nous prouvent que le storytelling de la narration façonne l'Autre. Le hasard de la réitération humanise le rapport au réel, de manière que le germe de la communication débaptise la tekhné. Les bâtons dégoulinant de peinture d’Anna Jóelsdóttir nous montrent que la crainte de la cohérence cache la beauté.
@Sax/Cat : Eussiez-vous pris la peine de jeter un œil aux photos présentées sur ce blog il y a peu, vous auriez compris que la remontée était assurée par des tracteurs agricoles. D'ailleurs, si vous aviez lu le texte d'accompagnement, vous l'auriez su aussi.
Je comprends que vous n'ayez pas eu le temps nécessaire pour tout cela.
@Michel :
Oh j'ai bien vu la remontée en tracteur, j'ai même remarqué que les pilotes poussaient la paresse jusqu'à se faire remonter avec ledit tracteur, alors qu'ils auraient pu remonter à pied et que ça leur aurait fait les mollets.
@Michel :
@Liaan :
Vous avez remarquez cette belle Caisse à Savon sans bulle, c'est un comble !
J'ai lu un truc sur le net, des " Mécanos " qui descendaient les " routes " de montagnes en Amérique du Sud, si ma mémoire ne me fait pas défaut , sur des planches munies de roulements à billes faisant usages de roues, ils descendaient tombeau ouvert afin arriver en premier pour dépanner des camions ou autres véhicules en rade .
@fifi :
Ouais! Tout compte fait, à travers ce que vous nous racontez, je viens d'avaler la lumière. Merci à vous!
Bon sang, mais c'est bien sûr! La planche à roulette, dénommée Skateboard (Registred-Copyright-déposé-attention-gaffe-pas touche-ah, c'est tombé dans le domaine public-pardon, millexcuses-j'avais un doute), n'est que la forme commerciale et optimisée de nos cageots à roulettes.
Les ricains! Ne le disais-je pas?
Dans les années 60, les marchands mais surtout les fabricants avaient sortis des modèles de "caisse à savon" en métal rectangulaire avec un truc pour la tirer et aussi tourner les roues avant. Nous en avions chacun un mon frère et moi. Un petit et un grand. C'était effrayant, il n'y avait aucun frein si ce n'est les pieds ! Bon, certains peuvent le regretter, mais je suis toujours vivante. Gniark !
@arielle à la montagne :Telle Michèle Mouton, vous fûtes la figure de proue du féminisme conquérant, portant haut les couleurs de votre sexe dans les descentes vertigineuses des préjugés masculins, écrasant sous vos roues emballées les velléités de victoire des machos dépassés . Bravo Madame!!!
1 De Juan Manuel F - 08/08/2018, 11:23
Voilà une belle idée pour commencer une nouvelle série.
Le thème est porteur (comme la caisse) et inépuisable !
2 De Liaan - 08/08/2018, 11:30
@Juan Manuel F :
3 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 11:58
Et Palmolive alors? Et le savon d'Alep, devenu si rare aujourd'hui?
On sent bien la nostalgie des années 60 dans ce dessin figurant Jim Clark s'entraînant, pour se faire mousser, à maîtriser la glisse. Et trajectant comme un furieux pour compenser le (cruel) manque de chevaux.
Comme tous les champions, il en fait des caisses.
4 De Tournesol - 08/08/2018, 12:17
Splendide illustration d’ine BM double pieds!
5 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 12:59
@Tournesol :
???
6 De Tournesol - 08/08/2018, 13:06
@le prof T. "waterless" : voiture à pédales: BM double pieds.
7 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 13:36
Il est probable que cette vogue des caisses à savon prend ses racines dans les décennies passées et dans la nostalgie d'un temps ou les enfants étaient très tôt amenés à se débrouiller tout seuls. Privés de Game-boy, de télé et de smartphone, les gamins d'alors étaient condamnés, quand les nombreuses corvées exigées par les parents leurs en laissaient le temps, à concevoir eux-mêmes de quoi occuper leurs loisirs. Les jouets, on les voyait surtout dans le catalogue de la redoute.
Alors, le vieux landau descendu du grenier, ou la brouette du jardin à laquelle on avait adapté deux roues supplémentaires taillées dans un rondin, ou tout autre réalisation roulante permettant de descendre les pentes environnantes à tombeau ouvert, le tout de préférence à l'insu des parents, permettaient aux inventifs loustics d'acquérir la maîtrise du marteau et de la scie, tout en optimisant les ventes de Mercurochrome, de fil à repriser et de semelles de brodequins.
Une célèbre photo de Doisneau nous montre que les gosses de la ville n'étaient pas en reste non plus dans cet art de la descente sans filet.
Je ne sais pas pour vous autres, mais moi, ces carrioles, ça me renvoie direct dans les 60's.
8 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 13:37
@Tournesol :
Merci! Gosse de riche, va! ;-)))
9 De Liaan - 08/08/2018, 14:15
@le prof T. "waterless" : Je vous arrête, Prof T. "Waterless".
Les caisses à savon, on les trouve dans des Bibi Fricotin de Forton, dès les années 1920. Et même avant. Depuis que l'Homme a inventé la roue, on a découvert l'ivresse de la vitesse en descendant une colline. Voir "Le Chaînon manquant" de Picha.
L'excellent dessinateur Tabary, avec son personnage de Totoche, un gamin du 11ème ou du 20ème arrondissement de Paris, en 1956, trouvait que ces caisses à savon étaient pour les gamins. Il s'agissait d'un châssis de bois, une direction rudimentaire commandée par ficelles, et surtout les roues : des grands roulements à billes récupérés dans je ne sais quel garage pour poids lourd. Ce qui donnait un très rapide véhicule bizarroïde avec des roues minuscules.
Le landau, ou la poussette que vous citez, ne résistait que très peu de temps, vu la vitesse, et surtout le poids de l'enfant apprenti-cascadeur.
10 De Maurice la Grammaire - 08/08/2018, 15:31
@le prof T. "waterless" : Moi, ça me renvoie plutôt aux "50's", comme vous dites.
Cela dit, on ne pouvait être de game-boy ou autres tablettes, smartphones, etc., car pour être privé de quelque chose, il faut que le quelque chose existe. De télé, à la rigueur, mais la diffusion restreinte ne suscitait alors pas encore l'envie, et la privation ne pouvait s'adresser qu'à ceux qui en possédaient.
On ne pourrait pas dire, par exemple, que Henri IV ait été privé de voyage en chemin de fer, par contre, on peut dire que l'actuel locataire de la Maison Blanche est privé d'intelligence, alors que cette dernière existe depuis la nuit des temps. Curieux, non ?
11 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 16:12
@Maurice la Grammaire :
Hé, Maurice, c'était une figure de style, pas une constatation matérielle. Croyez vous que je sois étranger au monde dans lequel j'ai vécu?
@Liaan :
C'est justement ce type d'engin que nous montre la toph de Doisneau: trois bouts de planche et quatre roulements à bille. Là aussi, je ne prétend pas connaître l'origine du phénomène en lui-même mais j'évoque le ressort nostalgique qui a (peut-être) décidé les organisateurs de ces "compétitions" à les mettre en oeuvre.
Je vous fiche mon billet que si on fouille chez les ricains, y a lurette qu'ils s'y sont mis. Avant tout le monde, comme d'hab.
12 De Fieffé coquin - 08/08/2018, 16:14
L’origine de l’oeuvre d’art et de l’artiste est l’art, de même que l'algorithme de la souffrance idéalise les origines. Les Balloon Dogs de Jeff Koons nous prouvent que le storytelling de la narration façonne l'Autre. Le hasard de la réitération humanise le rapport au réel, de manière que le germe de la communication débaptise la tekhné. Les bâtons dégoulinant de peinture d’Anna Jóelsdóttir nous montrent que la crainte de la cohérence cache la beauté.
13 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 16:33
@Fieffé coquin :
Ben, j'osais pas trop en parler, mais puisque vous apportez une pierre à mon édifice, alors merci à vous.
14 De Michel - 08/08/2018, 16:59
Aux débuts des années 70, j'ai connu une mode qui n'a guère dû dépasser le quartier des Louvrais, à Pontoise.
Dans ce quartier tout neuf qui étendait la ville jusqu'après le quartier des Cordeliers et l'hôpital s'était installé un grand supermarché. Les jeunes des environs — graines de potence — eurent une idée criminelle. Ils dérobèrent force de Caddie© pour récupérer leurs roues.
Ces roues, ils les installaient sur des sortes de châssis en bois et le jeu consistait à se lancer dans les quelques descentes du coin. La direction (très aléatoire en raison des roues folles) était assurée avec les pieds qui agissaient sur l'essieu avant fixé à un axe central.
J'ai mis longtemps à comprendre l'origine du nom que les voyous donnaient à ces engins : caddoulette. Caddoulette ? Bon sang mais c'est bien sûr ! Caddie et roulette !
15 De Sax/Cat - 08/08/2018, 17:10
@Michel :
Et vos voyous, ils n'ont pas eu l'idée d'utiliser directement le Caddie(r) comme véhicule ?
16 De Sax/Cat - 08/08/2018, 17:12
Avez-vous pensé à munir votre véhicule d'une marche arrière pour pouvoir revenir en haut de la côte ?
17 De Michel - 08/08/2018, 17:12
@Sax/Cat : Je suis sûr que si et je suis sûr aussi qu'ils se sont vite cassé la gueule. Alors, ils ont eu l'idée d'abaisser le centre de gravité.
18 De Sax/Cat - 08/08/2018, 17:14
@Michel :
Comme quoi même un voyou (peut-être même bas de plafond) peut avoir quelques notions de mécanique fondamentale.
19 De Michel - 08/08/2018, 17:15
@Sax/Cat : Eussiez-vous pris la peine de jeter un œil aux photos présentées sur ce blog il y a peu, vous auriez compris que la remontée était assurée par des tracteurs agricoles. D'ailleurs, si vous aviez lu le texte d'accompagnement, vous l'auriez su aussi.
Je comprends que vous n'ayez pas eu le temps nécessaire pour tout cela.
20 De Liaan - 08/08/2018, 17:16
@Michel : Banlieue sud de Paris, vers Thiais-Choisy-le-Roi, dans les années 1970, la caisse du Caddie© était utilisée comme caisse de side-car, attelée à une 175 DS-Malterre à moteur AMC.
Réutilisation des caisses de Caddie© laissées par vos brigands ?
21 De Sax/Cat - 08/08/2018, 17:16
@Michel :
Oh j'ai bien vu la remontée en tracteur, j'ai même remarqué que les pilotes poussaient la paresse jusqu'à se faire remonter avec ledit tracteur, alors qu'ils auraient pu remonter à pied et que ça leur aurait fait les mollets.
22 De Michel - 08/08/2018, 17:22
@Liaan : Mais il fallait tout de même un châssis, non ? Le Caddie© devait être fixé dessus ? Et pour quel usage ? J'imagine juste pour transporter des trucs et des machins ?
@Sax/Cat : Fichtre ! Il fallait bien que quelqu'un manœuvre un minimum la direction des caisses à savon, non ? Et puis, imaginez un instant que la sangle casse. Pour la sécurité, il fallait être assuré que quelqu'un puisse freiner. Enfin, il me semble.
23 De fifi - 08/08/2018, 17:46
@Michel :
@Liaan :
Vous avez remarquez cette belle Caisse à Savon sans bulle, c'est un comble !
J'ai lu un truc sur le net, des " Mécanos " qui descendaient les " routes " de montagnes en Amérique du Sud, si ma mémoire ne me fait pas défaut , sur des planches munies de roulements à billes faisant usages de roues, ils descendaient tombeau ouvert afin arriver en premier pour dépanner des camions ou autres véhicules en rade .
24 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 18:14
@fifi :
Ouais! Tout compte fait, à travers ce que vous nous racontez, je viens d'avaler la lumière. Merci à vous!
Bon sang, mais c'est bien sûr! La planche à roulette, dénommée Skateboard (Registred-Copyright-déposé-attention-gaffe-pas touche-ah, c'est tombé dans le domaine public-pardon, millexcuses-j'avais un doute), n'est que la forme commerciale et optimisée de nos cageots à roulettes.
Les ricains! Ne le disais-je pas?
25 De arielle à la montagne - 08/08/2018, 18:37
Dans les années 60, les marchands mais surtout les fabricants avaient sortis des modèles de "caisse à savon" en métal rectangulaire avec un truc pour la tirer et aussi tourner les roues avant. Nous en avions chacun un mon frère et moi. Un petit et un grand. C'était effrayant, il n'y avait aucun frein si ce n'est les pieds ! Bon, certains peuvent le regretter, mais je suis toujours vivante. Gniark !
26 De le prof T. "waterless" - 08/08/2018, 18:46
@arielle à la montagne :Telle Michèle Mouton, vous fûtes la figure de proue du féminisme conquérant, portant haut les couleurs de votre sexe dans les descentes vertigineuses des préjugés masculins, écrasant sous vos roues emballées les velléités de victoire des machos dépassés . Bravo Madame!!!
27 De Liaan - 08/08/2018, 20:41
@Michel : Dans mes souvenirs embrumés par quelque alcool frelaté du moment, je crois que le Caddie© était employé intégralement. Il portait un passager légèrement casse-cou. Je crois que l'expérience n'a pas duré très longtemps. Ce motocycliste s'appelait Yves L. S'il lit le blog (nul n'est parfait) je le salue bien bas. J'avais surnommé Yves M.Dix-pour-cent, car à chaque fois ou presque, il m'empruntait un véhicule et avait un accident avec, ce qui faisait augmenter ma prime d'assurance de 10 %.