Pénultième

Je ne peux pas me faire confiance. Vous, vous faites bien comme vous le sentez mais pour ce qui me concerne, c'est joué, j'ai compris, c'est foutu, pas moyen de remonter dans mon estime tellement je suis tombé bien bas dans la confiance que je peux avoir en moi. Je ne suis pas digne de la moindre parcelle de confiance.
J'ai dit un jour, je ne sais plus quand, que je ne dessinais plus de motocyclettes stupides. J'aurais mieux fait de réfléchir avant d'avancer pareille ânerie proférée haut et fort par bravache. Que croyez-vous qu'il advint ? Je tint bon quelques heures, peut-être quelques jours, et le crayon a tracé une forme rappelant de loin un cercle. La roue était née, le reste suivrait bientôt. Le doigt dans l'engrenage, le naturel qui revenait au galop, le dessin ridicule qui prenait forme de nouveau. Et merde !
Serment d'ivrogne, incapacité à respecter sa promesse, inaptitude à tenir parole, volonté défaillante, je suis un être vil et pusillanime, un déchet humain, un ennemi du bon goût qui ne respecte ni l'art ni la décence. J'ai honte de moi et si je n'étais pas si couard et pétochard, je me filerais bien des claques dans la gueule jusqu'à en avoir les joues rouges. Terminer l'année sur un si terrible message n'augure rien de bon pour l'année prochaine et c'est bien triste.

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