Epave de camion Renault

En avril 2011, je présentais ici une photo d'un camion Renault. Hier, j'ai eu l'occasion de repasser à proximité et je me suis arrêté.
La fois précédente, j'étais resté à bonne distance du camion et je l'avais photographié au téléobjectif. Cette fois, il en est allé tout à fait différemment. Je m'arrête et avant d'avoir le temps de faire quoi que ce soit d'autre, je sens une présence. Je me retourne et je vois une personne en train de m'observer d'un terrain situé à l'aplomb de la route. Le type n'a pas l'air bien commode et semble se demander ce que je suis en train de faire. J'ai même carrément l'impression qu'il est à deux doigts de m'engueuler. Je lui dis bonjour et lui demande si le terrain où se trouve le camion est à lui. Il me répond par l'affirmative. Alors, je demande la permission d'aller photographier le vieux camion.

— Pourquoi faire ?

— Pour rien, c'est juste que j'aime bien ces vieux camions.

— Et qu'est-ce que vous voulez faire des photos ?

— Oh ! Rien, rien ! C'est juste pour moi.

Le type semble hésiter quant à la marche à tenir. Doit-il me virer ? Doit-il venir me filer un coup de pelle derrière les oreilles ? Doit-il m'engueuler ? Il se contente de me regarder sans sourire du tout et puis il porte la main à la hauteur de la tempe en la faisant tourner d'avant en arrière et en haussant les épaules.
Bon. Il me prend pour un dingue.

— Vous m'autorisez à aller le photographier ?

— Si vous voulez ...

— Je passe par là ? Lui demande-je en lui montrant une barrière.

— Vous passez par dessous !

— Ok ! Merci !

Et je prends mon appareil pour aller photographier le camion. Chouette ! Depuis la dernière fois, des petits chenapans sont passés par là. De loin, je le pensais moins pourri qu'il l'est réellement. Il n'y a franchement pas grand chose à récupérer. Je fais mes photos et je remonte vers la route. Le type m'entend et revient me surveiller.

— Vous savez depuis quand il est là, ce camion ?

— Comment ?

— Le camion, vous savez depuis quand il est là ?

— Je vous entends mal.

Manquait plus que ça. Il est devenu sourdingue. J'abandonne ma question qui n'a pas d'importance et je la remplace par une autre.

— Il date de quand, ce camion ? Des années 60 ?

— Ouh ! Plus vieux que ça ! (Il vient de retrouver son audition, on dirait). Je l'ai acheté en 1982. Ou 1983. C'était le camion de Cousinoux, l'épicier de Périgueux. Il faisait les tournées dans les campagnes avec ça. Je l'ai acheté avec une succession. Il y avait ce camion dedans, je l'ai mis là. Je m'en suis jamais trop servi. Pas pratique.

— Et puis ça consomme !

— Oui. Alors je l'ai mis là et voilà. Mais plutôt des années 50, tout de même.

Je salue le bonhomme et repars. Il ne me reste plus qu'à découvrir les photos sur l'écran de l'ordinateur. D'ailleurs, en voilà quelques unes.

Renault 2,5 tonnes fourgon magasin

De rouille et d'os

Auprès de mon arbre, je pourissais heureux

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