Interface entre la terre et la plante des pieds

Je me souviens de l'année de l'achat de ces chaussures ainsi que des circonstances. C'était en région parisienne, en 2001. Peu avant, j'avais acheté d'autres chaussures qui s'étaient révélées fort désagréables à porter, j'avais mal aux pieds, je suais excessivement et du coup ça ne sentait pas bon et j'en ai eu marre. Je suis rentré dans une boutique d'un centre commercial et j'ai choisi des chaussures qui me paraissaient confortables. Rien ne me plaisait vraiment et j'ai fini par prendre celles-là.
Longtemps, j'ai été chaussé par l'armée de France. A l'époque, je trouvais toujours un appelé du contingent qui avait opté pour le service civil et qui n'avait que faire des "rangers"[1] de son paquetage. Pour peu qu'il ait la même pointure que moi, en complices nous arnaquions le ministère de la défense. Nous procédions à un échange. Mes vieilles chaussures contre une paire de neuves.
Après que le service national a été supprimé, j'ai commencé à acheter mes "rangers" directement chez le producteur, en Dordogne, chez Marbot. Il y a quelques années, l'entreprise a fermé. Notre armée nationale avait décidé d'abandonner ces lourdes chaussures pour d'autres plus "techniques", plus "plastiques" avec du gore-tex© et tout plein de raffinements incompatibles avec les méthodes de production de la vieille manufacture de Neuvic. Plus de Marbot, plus de rangers.
J'ai fait ressemeler une fois la dernière paire que j'ai utilisée. Il me reste une paire de rangers neuves que je ne me décide pas à porter et à user. Je sais bien que c'est parfaitement ridicule mais j'assume cela comme d'autres choses.Enfin bref, je me suis mis à chercher d'autres chaussures. J'ai tenté des Doc Martens qui furent un temps très à la mode. Franchement, ce n'est pas terrible. Elles sont réputées confortables et solides. Foutaises ! Rien ne vaut la bonne rangers du Périgord !
Les chaussures de la photo d'aujourd'hui datent donc de 2001. Elles sont solides. Je leur ai fait subir tout un tas d'épreuves, elles sont allées dans le ciment et dans l'eau, elles ont été aspergées d'huile de moteur et de carburants divers, elles ont supporté la neige et la canicule, les pierres et les broussailles. La semelle ne parvient pas à s'user, les coutures tiennent bon. Pour autant, ce ne sont pas de très bonnes chaussures. Elles sont raides, elles ne tiennent pas la cheville, elles ne sont pas très confortables.
En tentant de retrouver quelque chose, j'ai mis la main sur de vieux flashes de studio basiques que je n'avais pas utilisé depuis bien longtemps. Je me suis demandé s'ils fonctionnaient encore. J'en ai placé un sur un pied et je l'ai coiffé d'une petite boîte à lumière. J'ai cherché un sujet, j'ai vu ces godasses, je me suis dit que ça ferait bien l'affaire.

Godasses quotidiennes

Note

[1] brodequins de marche dans son appellation officielle

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