Arcelor était un groupe sidérurgique créé il y a une dizaine d'années qui est devenu ArcelorMittal à la suite d'une offre publique d'achat hostile du groupe Mittal Steel Company en 2006. Arcelor est né de la réunion de trois sidérurgistes européens (espagnol, luxembourgeois et français) et était le premier producteur d'acier mondial jusqu'en 2004 (source wikipedia)
Une fois que l'on a dit ça et que l'on ajoute que Mittal est indien[1], on ne sait rien ou pas grand chose. Ceux qui ne sont pas Lorrains ne doivent même pas savoir où se situe Florange et, au vu des photos que j'ai pu voir, il est concevable que l'on ne privilégie pas cet endroit pour destination de villégiature. Cependant, l'actualité nous force à apprendre les mots : ArcelorMittal, Florange, Ayrault, Montebourg, haut fourneau, acier, emplois, chômage, arrêt, nationalisation, cafouillage, trahison et Lorraine, entre autres.
Intéressons-nous à quelques uns de ces mots. En premier, je choisis le mot "acier[2]". Qu'est-ce que l'acier ? L'acier est un métal que l'on trouve communément dans tout un tas d'objets et qui ne pousse pas à l'état naturel dans les champs labourés par l'agriculteur beauceron. Pour faire de l'acier, il faut du minerai de fer, du carbone et de la chaleur pour mélanger le tout. Pour faire chauffer tout ça, une casserole en aluminium et un réchaud à alcool ne suffisent pas et cela nous permet de parler d'un second mot, le haut fourneau.
Je ne sais pas vous mais moi, je n'ai jamais compris comment fonctionne un haut fourneau. Je suppose qu'il faut que ça chauffe une sorte de gamelle dans laquelle on place du minerai de fer plus ou moins concassé avec du carbone. Mais quel carbone ? Mystère. Enfin bon, peu importe. Ça nous donne de l'industrie sidérurgique et des profilés, des tôles, des tuyaux et des lingots d'acier. Ou de fonte, je ne sais pas vraiment. J'ai comme un doute. Ce qu'il faut retenir, c'est que le haut fourneau est plein de mystères et que c'est plutôt assez laid.
"Arrêt". Ce troisième mot est en relation avec le précédent. Il appert que si l'on arrête un haut fourneau, il est foutu. Un haut fourneau qui est arrêté s'effondre et ne peut pas être redémarré. S'il n'y a plus de haut fourneau, il n'y a plus besoin de sidérurgistes et on en arrive au quatrième mot.
Le chômage guette la personne en âge de travailler à qui on ôte ou refuse un emploi. Le chômage est considéré comme un grand malheur en cela qu'il a un effet délétère sur le pouvoir d'achat. La personne victime du chômage est appelée "chômeur" ou "fainéasse" ou "parasite". Il est entretenu par ceux qui travaillent et paient des cotisations. Accessoirement, le chômeur passe ses journées à regarder la télévision en buvant du mauvais vin rouge. Le chômage est une maladie honteuse dont on ne se vante pas et il n'y a pas d'école pour apprendre à devenir chômeur. Il faut apprendre sur le tas et beaucoup de chômeurs sont autodidactes. Le chômeur sert aussi à faire peur à celles et ceux qui ont encore un travail et à leur faire accepter des choses pas sympathiques[3].
Enfin, nous choisissons le mot "nationalisation". La nationalisation, c'est lorsqu'une nation prive un honnête industriel de son outil pour se l'approprier. C'est du vol. Dans l'histoire, la nationalisation est souvent le fait de rouges communistes à couteau entre les dents. En France, on notera la nationalisation de Renault au sortir de la guerre et celle de pas mal d'industries à l'arrivée du rose Mitterrand en 1981. A l'étranger, on parlera de la nationalisation de General Motors par le pourtant pas si communiste que ça gouvernement américain. Dans l'actualité récente, on a parlé de nationaliser ArcelorMittal.
Bien.
ArcelorMittal est propriétaire d'un haut fourneau à Florange et il se trouve que l'on a découvert que ce n'était plus trop rentable de conserver ce haut fourneau. Alors, en capitaine d'industrie avisé, le capitaine avisé de ArcelorMittal a dit qu'il arrêtait le haut fourneau non rentable.
Et les sidérurgistes de Florange, ils se sont mis à gueuler et à en appeler à l'état pour que l'on les aide à ne pas perdre leur emploi et connaître le chômage infamant. Là, il y a un ministre du redressement productif qui dit qu'il connaît quelqu'un qui veut bien racheter le haut fourneau. L'espoir renaît dans les rangs des métallos sauf que le premier ministre Ayrault, il dit que non. Alors l'espoir s'effondre et ça gueule plus fort.
Au point où on en est aujourd'hui, Mittal dit qu'il va arrêter le haut fourneau et qu'il va indiquer le chemin pour Pôle Emploi à ses ouvriers qui ne seront pas reclassés. Tout cela est bien triste et Mittal a le mauvais rôle. C'est le méchant étranger même pas Français, dans l'histoire. Bon.
Et moi qui ne suis ni Lorrain ni sidérurgiste ni métallo et qui ne sais même pas comment fonctionne un haut fourneau, qu'est-ce que je pense de tout ça ?
Ce que j'en pense, c'est qu'il y a comme une logique. Faire de l'acier en Lorraine, c'est méritoire et ça peut être utile. A la condition tout de même qu'il y ait des personnes qui achètent cet acier. Si c'est pour le mettre dans des bocaux avec une belle étiquette, ça vaut pas le coup. Et qui c'est qui achète de l'acier ? Principalement d'autres industries. L'industrie automobile, par exemple. Or, il se trouve que l'industrie automobile française n'est pas au mieux de sa forme et qu'elle produit de toute manière un peu plus en dehors de France parce que c'est moins cher que chez nous.
Et produire moins cher, ça sert à quoi ? A vendre moins cher (un peu) et faire plus de bénéfices (beaucoup). Lorsque l'on produit ailleurs, il est naturel de s'approvisionner en fournitures ailleurs aussi. Au plus près des usines. Acheter de l'acier en France pour construire en Roumanie, c'est un peu idiot. Produire en Roumanie avec de l'acier roumain et de la main d'œuvre roumaine pour vendre en France moins cher, c'est intelligent. D'ailleurs, ça semble plaire aux consommateurs français.
Mais un consommateur français, c'est quoi, me demanderez-vous ?
C'est quelqu'un qui a du pouvoir d'achat. Normalement, ce n'est pas un chômeur.
Mais en produisant ailleurs, on crée des chômeurs ici, non ?
Oui. Effectivement.
Mais alors, plus il y a de chômeurs, moins il y a de consommateurs ?
Oui. C'est là que la bât blesse.
Mais alors, qu'est-ce qu'on peut faire ? On ne peut pas relocaliser ?
Ah ! Ah ! Ah ! C'est la globalisation, mon pauvre ! Aujourd'hui, on ne peut plus voir tout ça de cette façon ! Si les industries de chez nous veulent produire chez nous, ils seront trop chers et personne n'achètera et les industries disparaîtront, voyons !
C'est vrai, je n'y avais pas pensé. Mais alors que faire ? Si je comprends, le système est en train de s'auto-suidider lui-même ?
Exact. C'est un jeu un peu idiot auquel nous jouons tous. Depuis des années, on veut consommer de plus en plus et on nous pousse à le faire en inventant tout un tas de dispositifs. Dans le cas de l'automobile, dans celui de l'électro-ménager, dans celui de l'informatique, partout ! On nous dit qu'il ne faut plus rouler dans de vieilles voitures et on nous met en place du contrôle technique de plus en plus pointilleux[4], on nous vend des matériels plus écologiques qui consomment moins[5], on nous propose des ordinateurs toujours plus puissants[6]. On a inventé ce que l'on appelle l'obsolescence programmée pour nous aider à suivre le mouvement toujours plus vite.
Mais ça ne peut pas marcher ! On ne peut pas demander aux chômeurs sans le sou de consommer toujours et toujours plus !
Qu'ils crèvent !
Dans quelle mesure les métallos de Florange n'ont-ils pas creusé leur tombe ?
Notes
[1] vaut mieux que deux tu l'auras.
[2] Comme dans : c'est nul acier
[3] "Si vous êtes pas d'accord, vous allez pointer au chômage"
[4] Pour notre bien et la sécurité de tous.
[5] Mais qui tombent en panne rapidement et qui ne sont pas réparables.
[6] qui n'acceptent plus de travailler au bout de quelques années parce qu'ils ne sont plus compatibles avec les nouveaux logiciels.
1 De shanti - 07/12/2012, 17:07
Dans quelle mesure les métallos de Florange n'ont-ils pas creusé leur tombe ?
Vous y allez un peu fort, non ?
Les ouvriers de Florange ont bossé pour se nourrir et élever leur famille !
Ce sont les industriels et leur recherche de profits qui sont coupables dans tout cela.
Comme de "nous" faire consommer toujours davantage (je mets nous entre guillemets, car en l'ocurrence je ne me sens pas concernée par la soif de consommation).
Maintenant, c'est vrai faire machine arrière est impossible.
Obliger les industriels à ne consommer que des matériaux français, foutaise, ça ne marchera jamais, ils délocaliseront (encore un mot).
Et même si, ça serait mettre au chômage les ouvriers de ces autres "pays moins chers" !
Alors jetons tout !
Cessons de consommer !
Foutons le système à plat !
Et qu'il crève !!!
2 De shanti - 07/12/2012, 17:11
http://lemde.fr/RGWKbP
3 De Sax/Cat - 07/12/2012, 18:18
L'auto-suidide est quelque peu pléonasmique, même mal écrit.
4 De michel - 07/12/2012, 18:28
@shanti : Bien sûr que j'y vais un peu fort.
@Sax/Cat : C'est pour pas choquer les gens.
5 De Liaan - 07/12/2012, 19:45
Mieux vaut en rire avec La Peste et son "haut" fourneau !
De toutes les façons, le 21-12-2012, c'est fichu.
6 De MaPY - 07/12/2012, 21:15
Zut et moi qui pensais que l'on disait: un haut fournal, des hauts fourneaux !
7 De MaPY - 07/12/2012, 21:28
@shanti : Il faut regarder la vérité en face, chacun creuse un peu plus chaque jour la tombe de son voisin...qui peut jurer n'acheter que des produits français chaque jour. Rejeter la faute sur le méchant industriel qui s'en met plein les poches...oui et non. L'industriel produit ce qu'il est sur de vendre avec marge quelque soit sa nationalité, point barre. C'est donc nous les responsables de sa réussite ou de son échec.
8 De shanti - 08/12/2012, 05:32
@MaPY :
Oui et Non !
On achète aussi ce que l'on nous propose c'est à dire des produits qui ne sont pas toujours100 pour 100 français, c'est vrai
Et si nous réalisons une petite économie, ça s'arrête là.
Les industriels, font de gros profits sur les matériaux et productions réalisées en Asie ou Pays de l'Est.
Lorsqu'une usine est fermée, on nous explique que le "produit" n'est plus rentable que l'on ne peut plus continuer à produire à perte !
Ce sont les ouvriers qui payent tout ça pas les actionnaires.
Fermeture ou pas, ne vous inquiétez pas les actionnaires s'en mettent tout de même plein les poches !
Riez;Liaan, si cela vous plaît. Perso ça ne me fait pas rire du tout !
9 De shanti - 08/12/2012, 08:06
Perso ça ne me fait pas rire du tout !
Bien évidemment je ne parlais pas du dessin.
Les situations dans lesquelles évoluent ce couple mythique me font toujours sourire.
La Peste (naïve convaincue) et Dino (septique désabusé) ont toute mon affection !
10 De shanti - 08/12/2012, 08:18
me font ... me fait toujours sourire, ou alors me fait fon-dre. Au choix !
11 De shanti - 08/12/2012, 08:19
Ouais !
Là je m'embrouille complètement ! :)
12 De michel - 08/12/2012, 09:14
@MaPY : Je ne parle pas d'acheter du 100% français ou du 100% européen ou du 100% autre chose. Ce que je voudrais dénoncer, c'est l'aspect dégueulasse de la globalisation. Il y a eu un moment où on a accepté et demandé d'acheter beaucoup pour pas grand chose des produits de plus en plus complexes sans se demander s'il était juste décent de condamner des personnes à travailler pour des salaires de misères dans des usines qui produisent des montagnes de marchandises de toutes sortes pour les pays riches.
Nous autres, nous sommes bons pour donner des leçons de morale à des pays qui ne respectent pas les droits de l'Homme mais ça ne semble pas trop nous empêcher de dormir que d'employer des esclaves du moment qu'ils sont loin de chez nous, loin des yeux et loin du cœur.
Ce que je veux dénoncer aussi, c'est l'attitude qui consiste à s'étonner que les entreprises ferment dans les pays riches lorsque l'on fait produire dans les pays pauvres. Une chemise produite en Inde qui est vendue avec une belle marge dans un hypermarché de chez nous à un prix trop bas est peut-être une bénédiction pour le consommateur d'ici et une source de revenus pour le producteur de là-bas mais c'est surtout la certitude qu'une usine de confection de chez nous n'a plus de raison d'être.
Le problème, c'est que nous voulons trop consommer. Une chemise en bon tissu doit pouvoir durer facilement une bonne dizaine d'années. A la limite, on devrait pouvoir survivre avec trois chemises dans sa garde-robe. Pareil pour les pantalons, les chaussures (...). Ce modèle économique pouvait fonctionner lorsque c'était un tailleur qui faisait les vêtements, lorsque l'industrie n'était pas passée par là.
Une usine, ça coûte cher et il faut la faire tourner. Une fois que tout le monde a son lot de produits, il faut le pousser à continuer d'acheter. On commence par baisser un peu la qualité des produits pour qu'ils durent moins longtemps et puis on cherche à faire baisser les coûts et on délocalise.
Consommer moins et consommer mieux. L'idée est séduisante, je ne sais pas si elle est réalisable.
Je suis d'accord avec vous lorsque vous dites que le "coupable" n'est pas l'industriel (et même pas l'actionnaire). La logique de l'industriel est compréhensible, celle de l'acheteur aussi. Ce que je voulais dire en disant que les ouvriers de Florange avaient creusé leur tombe, c'est que dans leurs actes quotidiens, ils contribuent à fermer d'autres entreprises.
@shanti : Les industriels ne font pas nécessairement de si gros profits que cela en produisant dans les pays à "bas coût" puisque ils vendent moins cher ici. Personne ne gagne vraiment dans ce jeu.
13 De Sax/Cat - 08/12/2012, 09:23
Mais si on arrête de faire de l'acier, comment va-t-on fabriquer les canons et chars d'assaut que le monde entier nous envie et qui font notre fierté nationale
14 De michel - 08/12/2012, 09:28
@Sax/Cat : Vous avez raison. Il nous faudrait une bonne guerre.
15 De Sax/Cat - 08/12/2012, 09:56
En disant comme ça, vous laissez entendre qu'il y aurait de mauvaises guerres.
Mauvais français.
16 De shanti - 08/12/2012, 10:23
@michel :
Ils s'en sortent de toute façon puisqu'ils vendent davantage, vous le dites vous-même !
Ceux qui sont à plaindre dans tout cela ce sont les ouvriers et les petits patrons, pour qui la vie ne doit pas être facile tous les jours non plus !
17 De michel - 08/12/2012, 18:10
@shanti : Ils vendent plus mais ils vendent aussi moins cher. Je ne les plains pas mais je ne peux m'empêcher de me demander si le jeu vaut la chandelle.
Peut-être que je suis en train de virer "vieux con" mais j'ai l'impression de ne plus comprendre la logique du système depuis déjà quelques années.
18 De shanti - 08/12/2012, 18:20
@michel :
Rassurez-vous "vieux con" se met aussi au féminin, et c'est bien ce qu'il m'arrive, je m'aperçois que je n'arrête pas de râler, c'est je crois, mauvais signe.
19 De Sax/Cat - 08/12/2012, 18:24
@shanti :
Au féminin, ça pourrait être pris dans un autre sens.
Ok je sors
20 De michel - 08/12/2012, 18:24
@shanti : Tant que l'on râle de colère, on ne râle pas d'agonie. C'est bon signe.
21 De shanti - 08/12/2012, 18:47
@michel :
:)
Oui c'est au moins le signe que l'on est encore vivant !!!
22 De MaPY - 08/12/2012, 22:40
Bonsoir,
j'ai pris le temps de lire vos différents avis sur ce vaste sujet.
@michel@shanti :
je comprends vos points de vue.
Cependant, je pense que la globalisation et la délocalisation font appel à des mécanismes qui nous échappent en grande partie. A mon avis, la délocalisation de notre industrie lourde est inéluctable et les hauts fourneaux n'y feront pas exception. Les normes de dépollutions de plus en plus strictes imposent des investissements colossaux qui ne sont plus concurrentiels avec les coûts de production mondiaux. En fait, cette avance en matière de respect de l'environnement et de conditions de travail nous permet de mieux vivre mais nous handicape à l'échelle mondiale. Comme une grande majorité des pionniers parmi les pays industrialisés, nous devons évoluer ou mourir, comme cela fut le cas pour le passage du charbon au pétrole. La roue tourne...
23 De michel - 09/12/2012, 09:00
@MaPY : Vous avez raison d'évoquer les impératifs environnementaux et sociaux. L'industrie et le monde ouvrier ont bien évolué en 40 ou 50 ans.
24 De arielle - 09/12/2012, 09:36
@MaPY : C'est pas faux et c'est là où le bat blesse à Florange....Il y a mondialisation, mais dans les échanges. Pour le reste entre les normes et le droit du travail nous sommes loin du compte et donc pour les conserver, il va bien falloir s'adapter...
Sur la chaîne parlementaire, j'ai vu un reportage sur les investissements chinois en Europe et là effectivement, on ne joue pas dans la même cour...Mais bon pas le temps de développer ! Hi, Hi !
Pour la décroissance, c'est un vœu pieu qui n'ira pas sans une hausse considérable du chômage dans un premier temps. Et puis personne n'en veut à mon humble avis.
Je me demande quand tout ce système va nous péter à la tronche !!!
Bien, les coquilles St Jacques ( françaises) me réclament :-))))
25 De MaPY - 09/12/2012, 09:55
@arielle : j'ai vu aussi des choses sur les investissements chinois en France, le plus médiatique étant l'achat de vignobles bordelais.
Des coquilles Saint-Jacques...miam,miam :oP
Bon, moi je retourne à mon bricolage !
26 De arielle - 09/12/2012, 10:14
@MaPY : Bon bricolage !
Les vignobles c'est anecdotique !
Non, il s'agit du rachat des 3/4 du port du Pirée, de l'usine Mc Cormick (ortho ? ) en France et d'un appel d'offre pour un tronçon d'autoroute en Pologne , projet non méné à son terme...