C'est un débat dont la plupart d'entre-nous n'a rien à faire mais qui occupe les médias et les débats à connotation économique. On s'étripe sur ce truc parce que c'est facile. C'est l'effet de formule qui est en marche. Discourir des mérites comparés et éventuels entre une politique de l'offre et une politique de la demande, c'est comme débattre sur la couleur qui siérait le mieux à la chambre à coucher. Rouge ou vert ? Ça occupe, ça ne fait rien bouger, c'est bidon, mais ça fait passer le temps et c'est déjà ça de pris.
Pour faire simple, la politique de l'offre, c'est permettre à l'entreprise d'être compétitive et d'inonder le marché de ses produits. Pour ce faire, il faut baisser le coût du travail. De quoi est composé le coût du travail ? Le coût du travail est composé du salaire et de toutes les lourdes charges qui pèsent sur les frêles épaules de l'employeur. Qui est responsable de ce coût du travail ? Le salarié et les syndicats et les scélérates et liberticides règles du code du travail ainsi que les lois ineptes qui imposent, par exemple, un salaire minimum, une protection sociale, des horaires et l'interdiction de harceler sexuellement ou moralement. Qui souffre du coût du travail ? L'entrepreneur et les actionnaires.
Bien. Et la politique de la demande, alors ? C'est plus compliqué. Il s'agirait de permettre aux citoyens-consommateurs d'avoir plus de pouvoir d'achat pour qu'il achète et bouffe de la bonne marchandise de France. Comment accroître le pouvoir d'achat du citoyen-consommateur ? En augmentant son salaire. Et comment augmenter son salaire ? En le payant plus. Hum ? Sans contrepartie ? Les patrons ne seront pas d'accord ! On peut les faire travailler plus pour gagner plus ? Ça me fait penser à quelque chose, ça. Ou alors, pour augmenter le pouvoir d'achat sans augmenter les salaires, on peut aussi faire baisser les prix, non ? Par exemple, on importerait des produits de pays qui produiraient à bas coût ? Comme ça, on pourrait acheter de la nouille de Chine ou de la chemise du Viêt-Nam ! Oui mais alors le fabricant de nouilles ou de chemises de France ne vendrait plus ? Ah oui, c'est vrai. Et s'il ne vend pas, il ferme, non ? Ben oui, c'est le problème. Qu'est-ce que l'on pourrait trouver d'autre pour favoriser la demande ? On pourrait demander aux entrepreneurs de France de proposer des produits bandants ? Pas sot, ça ! Des jolies marinières fabriquées en Armorique, par exemple ! Ou des moules ? Quand on regarde, on a tout de même des produits que les Français privilégient, en France. On a le pinard, on a l'andouillette, on a les fromages. Oui, bon, on a ce qui se bouffe et une partie de ce qui se boit. Question bagnoles, c'est pas que nous soyons si tellement plus mauvais que les autres mais faut franchement avoir envie de soutenir l'industrie automobile française pour se résoudre à acheter français. Tout ce qui est électronique, sauf sans doute pour quelques produits de luxe ou dans des secteurs bien spécialisés, pas moyen d'acheter du français fabriqué en France. Pas d'informatique française, pas de téléviseur français, pas d'appareil photo français. Dans le même temps, pourquoi irions-nous acheter du français qui serait plus cher sans être meilleur ? Ce n'est pas si simple que ça, tout ça.
Maintenant, on pourrait peut-être réfléchir à sortir de cette formule qui ne mène nulle part. Offre ? Demande ? Pfff. Et si on incitait les entrepreneurs français à faire du solide, du durable, du réparable ? C'est une vision passéiste puisque c'est celle d'autrefois. On achetait du "qui va faire de l'usage". Un falzard devait durer une décennie, un réfrigérateur un bon demi-siècle. Alors, ça pourrait ressembler un peu à de la décroissance sauf que c'est un mot qu'il ne faut pas prononcer parce qu'il paraît que c'est très mal.
Mais dans le fond, cette affaire de relancer la croissance par l'offre ou la demande, c'est de l'enfumage à grande échelle. C'est un débat pour occuper la populace, j'en suis presque certain. A mon avis, personne ne sait ce qu'il faudrait faire ou s'il faudrait faire quelque chose. En économie, j'ai tout de même comme le sentiment que l'on est entre l'analyse de ce qui est passé (et ne reviendra pas) et la prospective digne de madame Soleil et du jugement au doigt mouillé. La vérité, c'est que nous sommes dans un monde massivement globalisé avec des riches qui deviennent de plus en plus riches et veulent le devenir encore plus et des pauvres qui sont de plus en plus nombreux et qui n'intéressent pas grand monde parce qu'ils consomment peu. Ceux qui sont dans une grosse moyenne craignent de devenir pauvres et rêvent de devenir riches. En consommant, ils se donnent l'illusion de tutoyer les riches. Cette grosse catégorie agit comme un bon gros troupeau de moutons dociles et obéissants. Il faut acheter un iPhone ? J'achète un iPhone. Nikon sort un nouveau boîtier ? Il me le faut ! L'écologie est à la mode ? Je bois du vin bio ! La liberté d'expression est malmenée ? Je m'abonne à Charlie Hebdo !
Le gros problème de tout cela, c'est que la politique se fait bouffer par l'économie. Dans le monde mondialisé où l'on est, le politique devrait faire de la politique sans s'occuper de l'économie. Le politique devrait être là pour poser des règles, des limites, pour protéger, pour permettre de s'instruire et de vivre. Le problème est que dans un monde mondialisé, il paraît que le politique n'a plus les coudées franches pour agir. S'il brime l'entreprise, l'entreprise délocalise et les salariés se retrouvent au chômage et ce n'est pas bien. Mais alors, si le politique ne peut plus rien faire, on fait quoi ? L'économie n'a certainement aucun rapport avec la démocratie. Si la démocratie ne signifie plus rien au niveau politique, on est dans la merde, non ?
1 De Liaan - 31/03/2015, 13:16
Et ce n'est pas avec les résultats de dernières élections qu'on va voir changer tout ça.
Comme le disait la Mère Denis" :
- C'est ben vrai, ça !"
2 De fifi - 31/03/2015, 14:03
Bien, La Raymonde. Pour relancer l'économie, il n'y a qu'à virer tous les panneaux de signalisations, les feux et les marquages au sol, relier les radars perfectionnés à des lances missiles sophistiqués, ça relancerait le marché automoblile. Bourrer les châteaux d'eau de puissants laxatifs, là, y serait bien obligés de consommer tous ces gueulards ... ah bah c'est sur, là on serait vraiment dans la merde.
3 De Globu le Rouge - 31/03/2015, 17:51
Michel, comme vous dites bien toutes ces choses-là, mais on peut le dire n’importe comment, ça ne change pas grand-chose à nos modestes conditions.
Une seule solution, la révolution !
4 De shanti - 31/03/2015, 17:55
Offre ou demande ... Quand on n'a pas un rond ça ne change pas grand chose.
Quoiqu'il y en a certains qui sans trop de ronds, pour satisfaire leur besoin d'être à travers l'avoir, n'hésitent pas à souscrire à des crédits honteux.
Bien fait pour eux ! Y sont qu'à réfléchir et sortir du troupeau !
Certes, lorsque le quotidien s'améliore et que l'on sait avoir une petite avance on peut en profiter pour faire plaisir et pour se faire plaisir.
Dame Bidochon a du cassé son cochon rose pour s'offrir une teinture et une nouvelle robe, qui d'ailleurs lui sied à ravir. :)
5 De fifi - 31/03/2015, 18:16
Eh, Raymonde, n'oublie pas le poisson pour demain!
6 De michel - 31/03/2015, 18:28
@Liaan : Auraient-ce été d'autres résultats que ça n'aurait sans doute pas changer grand chose.
@fifi : Je me souviens avoir lu qu'une expérience avait été tentée en Grande-Bretagne. On avait supprimé toute la signalisation routière et on s'était aperçu que ça fonctionnait plutôt mieux. Etant donné que plus personne ne savait trop ce qu'il convenait de faire, tout le monde se montrait plus prudent.
@Globu le Rouge : Et oui mais une révolution pour faire quoi ? L'horizon me semble bien bouché.
@shanti : Non, ça ne change rien.
@fifi : C'est pas le vendredi, le poisson ?
7 De fifi - 31/03/2015, 18:32
@shanti : Une fois, nous nous sommes fait démarcher dans un salon de l'habitat (Urbain), à l'époque nous cher-chions à faire construire (une maison neuve, arf, arf), toujours est il, qu'un vendeur nous accroche, ma Femme préférée le laisse dé-biter tout son baratin et il nous prouve par A + B que nous aurions droit à je ne sais plus quel crédit. Lorsque, Doumé lui a dit qu'il se trompait, il était monté sur ses ergots le coco, mais il est descendu aussi vite quand Doumé lui a dit qu'elle travaillait à La Poste au service financier, combien de personnes se sont faites piéger par des gugusses qui ne pensent qu'à leurs primes.
8 De michel - 31/03/2015, 18:35
@fifi : Comme si une personne travaillant à la Poste au service financier ne pouvait pas se tromper !
9 De fifi - 31/03/2015, 18:36
@michel : Le poisson le plus souvent possible pour moi, il paraît que ça rend intelligent. Bah pourtant, j'en bouffe ...
10 De michel - 31/03/2015, 18:40
@fifi : Ça marche pas, toutes ces histoires. Tenez, moi par exemple, j'ai un sommeil capricieux. J'ai du mal à m'endormir et lorsque j'y parviens, j'ai du mal à ne pas me réveiller. Bon. Tenant compte du fait avéré qu'en chaque homme il y a un cochon qui sommeille, je me gave de charcuteries porcines et de côtes de porc. Ben vous me croirez si vous voulez, je n'en dors pas mieux.
11 De fifi - 31/03/2015, 21:46
@michel : Si vous mangez tout ça le soir avant de dormir, c'est sur que vous allez vous retrouvez la panse su' l ' dos. ( encore une expression ben d' cheu nous.)
12 De Liaan - 01/04/2015, 09:10
Allez, à la longue, je suis désormais convaincu :
je m'achète aujourd'hui une moto jap à quatre cylindres avec un quatre-en-un qui fait wabrôô.
Je relance l'économie des boules quiès, entre-autres.
13 De shanti - 01/04/2015, 09:48
@Liaan :
Vous, vous cherchez les ennuis ! :o)
14 De Liaan - 01/04/2015, 09:52
@shanti : Les ennuis mécaniques ? Tant pis, je ferai le bonheur du concessionnaire.
15 De Liaan - 01/04/2015, 09:55
@shanti : Et je ne parle pas du prix des pneumatiques, je vois que ça coûte bonbon, et qu'ils ont l'air de s'user plutôt vite. Mais cela va être bon pour les actionnaires michelinesques.
16 De Liaan - 01/04/2015, 14:01
Ouah hi hi !
Je viens de comprendre :
Sur le panneau, en promo, les saucisses au lard !