Taxi der mist

Dans le combat du bien contre le mal, nous avons les taxis contre les Uber. Depuis chez moi, au loin du fracas de la vie parisienne, l'affaire a presque du mal à chatouiller mes oreilles. J'ai écouté la radio et j'ai sincèrement essayé de me faire une idée sur la question, de prendre parti, de choisir entre la Peste et le colère-Rat. Nous avons une profession officielle qui se sent menacée par des non-professionnels travailleurs au noir qui cherchent à gagner quelques euros en mettant à la disposition d'un public connecté leur automobile. Vu de loin, en entendant le bruit diffus, je comprends que les taxis, les officiels, ont payé cher une licence pour pouvoir exercer leur métier. Il me semble même qu'ils doivent être diplômés. Enfin du moins qu'ils doivent passer un examen pour prouver qu'ils connaissent bien les rues, les sens interdits et tout le bazar qui fait la circulation dans les grandes villes. Pour ces gens, la licence représenterait, un peu comme les commerçants, un placement, une épargne qu'ils peuvent vendre lorsque l'heure de la retraite a sonné. Qu'ils voient d'un mauvais œil une certaine forme de modernité donner un coup de pied dans la fourmilière, je le comprends. Nous en sommes tous à défendre notre bout de gras. C'est ce que l'on appelle corporatisme, il me semble.
On accuse les "Uber" de travailler au noir et de piquer la clientèle aux taxis. Le gouvernement parle d'interdire Uber. C'est bien parce que ça prouve que nous ne sommes pas complètement tombés dans le libéralisme. C'est moins bien parce que ça conforte une certaine forme de monopole sur un marché. Je ne suis pas un client potentiel. Je n'ai pratiquement jamais pris le taxi ou tellement peu souvent que ça ne compte pas. J'ai beaucoup de difficulté à avoir un avis tranché. Pour moi, la profession de taxi n'est pas une profession qui mérite tant que ça d'être protégée à ce point. De ce que j'ai entendu, la qualité du service fourni par les taxis n'est pas tellement irréprochable que l'on peut avoir une folle envie de les défendre face aux Uber.
La société évolue, la technologie également. Aujourd'hui, avec n'importe quel terminal GPS, n'importe quel chauffeur doit pouvoir vous conduire à destination dans de bonnes conditions de services. Un GPS peut tomber en panne, c'est vrai. Si je comprends très vaguement la colère des taxis et les raisons de cette colère, il me semble que la violence qui a été décrite par les journalistes est démesurée. J'ai peu de sympathie pour les taxis et ce n'est pas de semblables coups de force qui les fera monter dans mon estime.
Parmi les professions protégées, nous avons le pâtissier. Sans diplôme, vous ne pouvez vous établir pâtissier. Par contre, vous pouvez ouvrir un restaurant et réaliser vous-mêmes vos pâtisseries maison. Je n'ai pas encore entendu parler d'opérations commando menées par les pâtissiers à l'encontre des restaurateurs. Et puis quoi ? Le fond du problème est tout de même qu'une société américaine a eu l'idée de créer un système informatique permettant de mettre en relation une personne possédant une automobile et une autre ayant besoin d'aller quelque part. Pourquoi les taxis ne lanceraient pas à leur tour une telle organisation ?

Allez Uber

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