Mais revenons 48 heures plus tôt au 25 rue Jules Verne, chez les Moyeux après les visites de son frère Robert et de Roland. Colette avait à peine raccroché le téléphone que celui-ci se mit a sonner.
- allo ?
- Madame Moyeux, Colette Moyeux ?
- Oui, c'est moi.
- Pouvez vous vous rendre immédiatement, je dis bien immédiatement au 133 rue du Général De Gaulle ?
- Au 133, la... la Fabrique ?
- Vous avez tout à fait raison...
- Mais..?
- Pas de discussion, venez sur place immédiatement !
Et la communication s'arrêta là. Colette Moyeux, un peu étonnée, se vêtit rapidement, pris les clefs de "sa" voiture, un cadeau de son dernier mari, décédé inopinément voici un an déjà... Lorsqu'elle sorti de l'appartement, elle buta contre le bouquet de roses rouges, pensa rapidement "crétin" pour ce Roland venu la voir pour lui parler de Gérard... Elle descendit rapidement l'escalier sans s'émouvoir autrement de la disparition de son frère Robert, qui n'a laissé de son bref passage qu'un peu de sang sur le tapis...
- Quel comédien ! songea-t-elle.
La Mercedes noire sortit en vrombissant du parking souterrain, manquant de renverser le concierge qui rentrait les poubelles. Elle ne tarda pas à trouver une place de libre en face de l'immeuble de la "Fabrique", un bâtiment impersonnel et moderne sur lequel on lisait la raison sociale : FABRIQUE DE BÉBÉS, ce qui amusait beaucoup tous les mioches des environs. Colette entre dans le hall de réception et se présente à l'hôtesse d'accueil qui l'envoit rapidement au 3ème étage, bureau de la Direction.
- Ah ! Voici Madame Colette Moyeux ! Vous étiez attendue !
Dans le bureau, aussi impersonnel et moderne que l'immeuble, se trouvaient son mari Gérard, portant un tee-shirt dont elle n'aurait pas voulu pour essuyer les roues de sa voiture, deux hommes dont le regard n'avait rien de glorieux, et le "Président-Directeur Général" de la Fabrique. Ce dernier continua :
- Mme Moyeux, votre époux, Gérard, ici présent, et dans quel état, nous a beaucoup déçus ! J'ai connu des personnages d'une incompétence remarquable, mais Gérard peut être fier de lui : son incompétence bat des records. Monsieur s'est laissé à fraterniser avec Roland Verne en se rendant tranquillement au café avec lui...
- Mais, tenta de répliquer Gérard Moyeux...
- Silence ! Incapable ! Je continue l'explication à Madame votre épouse... Gérard Moyeux, non content de son exploit, en réalise un autre : perdre le Papier Bleu ! Papier bleu tombé, mouillé, piétiné, bref disparu !
Colette Moyeux suggéra que ce n'était pas grave, il existait bien une copie ?
- Oui, bien sûr ! Il existait une copie ! Et ces bougres d'ânes bâtés qui se prétendent de fidèles collaborateurs ont détruit cette copie dans le destructeur à papier, pour l'essayer ont-ils expliqué...Ce destructeur venait d'arriver dans le service, et voilà... Le seul papier essayé fut réussi ! Le Président-Directeur Général, lève les bras au ciel tout en s'asseyant dans son fauteuil.
- Je ne suis entouré que de bras cassés, constata-il amèrement.
Colette reprit :
- Que fait-on ?
- Retrouver Roland Verne, qui a pu fuir désormais : il doit se savoir traqué ! Voici ce que vous allez faire :
Et le P-DG d'expliquer au couple Moyeux la marche à suivre.
Le lendemain matin à l'aube, deux hommes frappaient à coups redoublés sur la porte de l'appartement de Roland Verne...
Plus tard, dans la mâtinée, Colette Moyeux, accompagnée de son mari, Gérard, roulait rapidement dans la ville. Arrivés au carrefour de la patte d'oie, Colette hésita et soudain Gérard Moyeux cria presque en montrant du doigt :
- Là ! Verne !
- Impeccable ! Voilà ce qui est se jeter dans la gueule du loup, s'écria Colette.
Maniant le volant avec dextérité, elle se servit du "viseur à piéton" qu'était l'étoile Mercedes sur le haut du radiateur, et faucha l'infortuné Roland Verne.
À la Fabrique, le poste téléphonique particulier de M. le Président-Directeur Général sonna.
- Ah, c'est vous, ... Roland Verne à l'hôpital ? ... Mmm. Bien ! Inconscient ? ... Il délire... Hmm. Parfait, parfait !
1 De Sax/Cat - 23/10/2012, 09:14
Tu es des nô ô ô tres
Tu as fait ta page comme les au au tres
Voilà un peu de liant à une sauce qui avait quelques grumeaux
2 De michel - 23/10/2012, 09:15
@Sax/Cat : Bourré dès le matin ? Mon pauvre Sax/Cat.
3 De Sax/Cat - 23/10/2012, 09:18
@michel :
Ne vous inquiétez pas, c'est chronique
4 De arielle - 23/10/2012, 09:23
J'adore, ça "crépite" !!!! :-)))))
5 De Liaan - 23/10/2012, 18:01
@michel : ...sur fond de complot complexe...
Ce serait le futur titre du feuilleton ?
6 De Liaan - 23/10/2012, 18:01
Cela me plait bien !
7 De Liaan - 23/10/2012, 18:04
@arielle : ''ça "crépite"
"nous ne sommes pas encore aux coups de pétard !"
Mais cela va peut-être venir...
8 De Liaan - 23/10/2012, 18:14
@michel : Faut bien remplir les commentaires...
Sinon, merci d'avoir corrigé l'orthographe désastreuse de mon écrit, c'est-à-dire :
enlever les accents du mot "Mercedes", que j'avais écrit comme le prénom, et l'accent circonflexe de "mâtinée" comme je l'avais transcrit...ça me plaisait bien : Plus tard, dans la mâtinée, ... ça vous plaçait un Écrivain, comme qui dirait qu'un "DE" vous place un lapin "de" garenne...
Mâtin ! Quel commentaire !
9 De michel - 23/10/2012, 19:49
@Liaan : D'accord, je vous replace l'accent circonflexe. Vous m'avez convaincu.
Sinon, vous nous avez mis dans un sacré pétrin avec votre épisode ! Il ne va pas être simple d'écrire la suite. Bravo !
10 De Liaan - 23/10/2012, 20:13
@michel : Alors, que c'est pourtant simple :
- On y apprend que le couple Moyeux travaille ensemble, même si Colette m'a l'air un peu plus fûte-fûte que Gérard qui, comme vous l'aviez imaginé, n'est pas trop bien malin et suit plutôt des avis soumis par des gens "supérieurs hiérachiquement" et "intellectuellement" comme sa femme.
- M'est idée que le P-DG de La Fabrique, dont on entend le coup de fil "sur sa ligne privée", coup de fil qui vient de, soit un personnage "X" (Colette ?), où tout simplement de la "charmante infirmière rousse" qui s'occupe - par hasard - de Roland; ce qui me ferait songer que le séjour dans cet hôpital n'est pas fortuit, que par exemple, la Mercedes était suivi d'une ambulance pour pouvoir emmener le pauvre Roland dans un hôpital bien "choisi"...
Mais, ce ne sont là que des déductions destinées à des prolongements éventuels du feuilleton, déductions opérées par l'inspecteur Latulipe, chargé de s'occuper de cette étrange affaire.
Encore faudrait-il que la police soit au courant de ce que l'on peut appeler une "affaire", suite au coup de téléphone qu'a donné Colette juste après la visite de Roland et la chute de Robert... Mais ce coup de téléphone était il réel ? On ne le sait pas, peut-être que Colette voulait que Roland fuit ? (Car Colette connaissait les séquelles de Robert après son accident en regardant les tableaux chez Tante Etzelle, et que Colette savait qu'il n'était pas mort...)
Bref, j'essaie de m'expliquer tout ce mic-mac qui fait le charme de ce roman-feuilleton, qui pourrait presque passer quotidien tant les ouvertures/aiguillages s'ouvrent devant nos yeux écarquillés !
C'était Liaan, en direct de la rue Verne, à vous les studios !
11 De Inspecteur Latulipe - 23/10/2012, 20:17
Cette explication me parait bien confuse.
12 De michel - 23/10/2012, 20:25
@Liaan : Vous perturbez quelque peu le jeu en apportant des éléments nouveaux qui pourront très certainement guider le feuilletoniste suivant. Ce n'est pas sot, votre affaire de complot, d'ambulance et tout ce qui s'en suit. Gageons que quelqu'un sera capable de donner une toute autre explication à tout cela !
13 De arielle - 23/10/2012, 20:47
Mic-mac ?!
"mic-mac moche au boul'mich " ;o)
14 De Liaan - 24/10/2012, 09:22
@arielle : Ce n'est pas le titre d'un des ouvrages de Léo Malet ?
15 De shanti - 24/10/2012, 09:37
@Liaan :
Non ! c'est le titre d'un des ouvrages de Léo Malet !
16 De mic-mac moche au boul'mich - 24/10/2012, 15:47
Affirmatif. J'en suis un et Arielle m'a lu, moi et les autres. On s'en souvient encore, elle, je n'en suis pas certain !
17 De michel - 24/10/2012, 15:51
@mic-mac moche au boul'mich : Et moi je me souviens très parfaitement à la perfection n'avoir jamais rien lu de Léo Malet. Sauf les adaptations faites par Tardi mais ça ne compte pas, je ne regarde que les images.
18 De "120, rue de la gare" - 24/10/2012, 16:42
@michel :
;-)
19 De "120, rue de la gare" - 24/10/2012, 17:19
Sinon, vous nous avez mis dans un sacré pétrin avec votre épisode !
Dans le pétrin en pin, on fait de belles miches... Oui, pas facile d'accrocher un de mes wagons à une telle locomotive, mais je m'en vais relire le tout vu que je n'ai plus de peinture verte, pauvre portail.
20 De arielle - 24/10/2012, 17:20
Je m'emmêle les pinceaux dans tous les sens du terme ;-))))