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lundi 19 octobre 2015

Portraits de Lanouaille

Des objectifs photographiques à ma disposition, c'est ce Canon EF 80-200mm L f:2.8 mon préféré. Il a été produit entre 1989 et 1995. Au mieux, il n'a donc qu'une petite vingtaine d'années. Toutefois, dans la mesure où il porte la mention "SPECIAL DEMO/TEST", je pense pouvoir supposer qu'il fait partie des tous premiers produits. J'imagine même qu'il s'agit d'un objectif assez exceptionnel, produit à quelques exemplaires et destiné à montrer aux professionnels de l'époque le niveau d'excellence atteignable par Canon. J'aime à penser qu'il a bénéficié de soins particuliers lors du montage, de l'alignement des lentilles, du calage de la rampe de mise au point. J'adore son rendu et en particulier celui obtenu à pleine ouverture.
Cet objectif n'est pas dénué de points faibles. Le premier est qu'il est lourd. Un peu plus de 1,4 kg tout de même ! Ensuite, il n'est pas équipé de moteur USM. Du coup, la mise au point est un peu lente. Enfin, il est incapable de faire le point à une distance inférieure à 1,80 mètres. Tous ces "défauts" n'en font pas un objectif difficile à utiliser, c'est juste qu'il faut avoir conscience de ses limites. Par exemple, pour un photographe de sport (ce que je ne suis certainement pas) ce 80-200 serait aujourd'hui désagréable à utiliser en raison de son autofocus lent. Par contre, pour un photographe de paysage, ce n'est pas un gros souci.
Moi, j'aime bien l'utiliser pour réaliser des portraits volés et j'aime bien l'utiliser à pleine ouverture. A Lanouaille, je me suis amusé à le visser sur le boîtier que j'avais en main et à chasser les expressions. Ça ne fonctionne pas à tous les coups ! Parce que l'on est un peu loin du sujet, on ne se fait pas assez remarquer et il peut arriver que quelqu'un entre dans le champ et refuse d'en sortir. Ce qui me dérange aussi, parfois, c'est que la grosseur de l'objectif fait qu'il se fait trop remarquer. Je n'aime pas beaucoup que quelqu'un vienne me dire que c'est un objectif "professionnel" et que, du coup, je dois en être un. Hier, j'ai encore eu à expliquer à plusieurs reprises que je ne faisais ces photos que pour mon plaisir. De toutes façons, si j'avais les moyens, je choisirais un Leica M avec deux objectifs, un 50mm et un 35mm. Je conserverais le matériel Canon pour réaliser les photos qu'il serait impossible de faire avec le Leica. Malheureusement, hélas, je n'ai pas les 6000 euros nécessaires pour me faire ce petit plaisir.
Parfois, je me dis qu'il y a des alternatives au Leica. Chez SONY, Olympus ou d'autres fabricants, il existe des boîtiers qui pourraient convenir. Voire, pourquoi pas, choisir un bon compact ? L'intérêt, c'est que c'est plus discret. Ou alors, il y a toujours cette idée de revenir à l'argentique et à la pellicule noir et blanc. Un vieux Leica de la série M, un M6 tant qu'à faire ! Un Leica M avec un ou deux Summicron ! Ce serait chouette. Ça reste assez cher et je n'ai pas d'endroit où faire un labo photo chez moi. Je pourrais imaginer en faire un dans le sous-sol mais il faudrait le vider, le rendre accessible. C'est une autre histoire, ça.
Et donc, après ce bavardage et avant de me mettre au boulot, je vous propose trois photos faites ce dimanche à Lanouaille.

En costume traditionnel

Eleveur

docte college

dimanche 18 octobre 2015

Foire de Lanouaille

On m'avait dit qu'il y aurait de vieux tracteurs exposés. Les vieux tracteurs, moi j'aime ça. En fait de vieux tracteurs, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent mais j'y reviendrai ultérieurement. Par contre, voilà que je me trouvais à Lanouaille, commune du nord de la Dordogne à la limite du Limousin, de la Haute-Vienne et de la Corrèze, en plein Périgord Vert. Jusqu'à aujourd'hui, je ne m'étais arrêté à Lanouaille qu'à l'occasion d'un contrôle de gendarmerie. Autant dire que je n'avais aucune raison valable d'avoir de la sympathie pour l'endroit. Sinon, j'ai traversé le village un nombre assez incalculable de fois, celui-ci se trouvant juste sur la route que j'emprunte à chaque fois que je vais à Limoges ou à Paris.
Et donc, me voilà là, au cœur d'une grande foire qui laisse une large place aux stands de marchands de chaussettes par lot, aux baraques à frites, aux vendeurs d'ustensiles magiques "que si vous en achetez un vous en avez dix autres gratuits", aux revendeurs de charcuterie authentique, de fromages garantis, de couteaux "les meilleurs du monte" ou de CD de musique qui fait regretter de ne pas être sourdingue. La foire est aussi l'occasion d'organiser un vide-greniers et une petite fête foraine. Mais le clou de la chose, c'est le comice agricole !
Cela fait des années que je n'ai pas assisté à une réunion d'éleveurs et d'acheteurs. Je n'ai pas regretté d'y être cette fois-ci. Dans cette partie du Périgord, c'est la vache limousine qui est à l'honneur et il y avait un concours qui venait primer le plus beau taureau, la plus belle génisse ou le veau le plus mignon. Il y avait aussi de très beaux chevaux de traits, des percherons et des auxois. Si je n'aime pas les chevaux d'une façon générale, j'aime beaucoup ces gros chevaux à la puissante musculature. Je ne connaissais pas ces auxois. Ce sont de très beaux chevaux.

Chevaux auxois
Parmi les bêtes présentes, le préfet (ou peut-être bien un sous-préfet, allez savoir) avait fait le déplacement et était entouré d'une pléthore de pandores. Parmi les vaches, ces fiers cow-boys de la République veillaient à ce que l'on ne porte pas atteinte au représentant de l'Etat. J'avoue ne pas avoir compris la présence de ces militaires bleus en aussi grande quantité. Quoi qu'il en soit, c'est à ce préfet (ou sous) que revenait l'honneur de couper le ruban tricolore inaugural. J'étais là avec mon appareil, juste en face et j'ai pris la photo qui valait le coup d'être prise selon moi.

Marc Champeil éleveur corrézien et son taureau
Etaient présentes également les confréries de la pomme du Limousin et de la noix du Périgord ainsi que le Docte Collège de la Truffe et du Foie Gras. Tout ça en costume traditionnel avec les coiffes pour ces dames et le chapeau pour ces messieurs. Je vous montrerai ça plus tard. Il faut faire durer le plaisir.
Il n'empêche que le taureau de l'hilare éleveur corrézien de la photo précédente est un bien bel animal. Parce que j'avais toujours l'appareil en main et pas bien loin de l'œil, je lui ai fait un portrait serré. La petite déception de n'avoir pas eu ma ration de tracteurs anciens (mais nous y reviendrons) s'évanouissait après ce spectacle paysan qui valait bien la présentation de mécaniques agraires anciennes. Je ne regrette pas d'avoir pris la voiture pour aller découvrir cette foire de Lanouaille ! Elle est bien plus intéressante que celle de la Latière dont on me rebat les oreilles à longueur d'année et où je me suis rendu au printemps pour en revenir bien déçu et bien persuadé que je n'y remettrai jamais les pieds. Parce que Lanouaille est en plein dans le pays de la pomme du Limousin, il y avait un pressoir qui déversait des litres et des hectolitres de jus de pomme baptisé un peu vite cidre.

Taureau de Marc Champeil à Darazac

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