Deux Chevaux

lundi 23 juin 2014

2cv à Périgueux (4 et fin)

Pour en terminer avec cette affaire de Deux Chevaux exposées à Périgueux pour les 75 ans de la naissance de la petite Citroën, je vous ai réservé une sélection de modèles bizarres.

C'est un personnage. Jean-Pierre Monmarson, si vous êtes déjà allé au marché de Périgueux ou si vous vous êtes déjà trouvé à participer à une manifestation en plein-air dans la ville, vous l'avez sans doute aperçu ou entrevu. On l'entend de loin. Un roulement de tambour, une voix puissante et chantante, c'est lui, sous son képi, plaque de la Loi sur le poitrail. C'est le garde-champêtre des vieux quartiers de la ville. Bonhomme, il se prête au jeu avec les photographes. Il prend la pose. Roulement de tambour, il harangue la foule une fois de plus. Mais la question est : "vrai ou faux garde-champêtre ?".

Jean-Pierre Monmarson garde-champêtre autoproclamé
Parmi les 2cv présentes, une authentique voiture ayant participé au mythique Paris-Kaboul 1970. De cette époque aventureuse, elle a conservé les autocollants et des traces qui sont autant de trophées.

Authentique !
Décapotable, la 2cv l'est depuis le début. Décapotable, mais pas cabriolet. Et voilà que certains ont considéré que la 2cv aurait mérité mieux en matière de voiture de loisirs. Qu'à cela ne tienne, si Citroën ne le fait pas, on le fera. Les transformations sont plus ou moins heureuses et plus ou moins artisanales. Certaines entreprises ont commercialisé des kits permettant de changer la 2cv en cabriolet.

Cabriolet
Plus radical, on peut, à partir de sa 2cv, créer un véhicule qui lorgne du côté des cyclecars d'anthologie. Nous avons déjà vu la Lomax, place à la Patron. Sur cette dernière, on peut aller loin dans les détails. On note particulièrement les couvre-culbuteurs qui permettent de masquer un peu plus encore l'origine populaire de la machine.

Patron ! Une 2cv !

Z'avez vu les couvre-culbuteurs, patron.

Mais de toutes les voitures présentées, il en est une qui m'a particulièrement attiré. Autant le dire, on ne peut pas rester indifférent face à cette personnalisation très... personnelle. Au départ, lorsque je l'ai aperçue, j'ai été à deux doigts de la nausée. Franchement, il est difficile de l'aimer, cette chose. Voyons voir. Une 2cv aux ailes coupées, décapitée, les portes réduites à leur minimum, de la fourrure synthétique pour habiller la planche de bord, de gros phares de Traction Avant, des petits clignotants montés sur le capot, le tout servi avec une peinture que l'on jugera prudemment de spéciale.

Prévue pour participer à des raids
N'écoutant que mon courage, je m'approche tout de même du monstre, à l'abri derrière mon appareil photo. Et là, je n'en crois pas mes yeux, je m'aperçois que je suis en présence d'une 2cv légendaire ! Et je pèse mes mots. Oui. Mes yeux sont attirés par un petit bout de papier glissé sur le pare-brise. Incroyable !

1972
Je vous explique. Cette voiture, j'en ai entendu parler pour la première fois il y a une petite quinzaine d'années. Celui qui m'en avait parlé me racontait l'histoire de cette 2cv, dont il n'avait aucune photo, construite par son frère. Pas de photo, plus aucune trace de la 2cv modifiée et réceptionnée par le service des mines. Peu d'éléments à se mettre sous la dent. Si l'on ajoute à cela que l'on ne peut pas vraiment porter crédit, d'une manière générale, aux dires de la personne qui me racontait l'histoire, je peux vous assurer que j'étais dans le doute le plus profond.

Dalix original
La voiture existait donc et, plus surprenant encore, existe toujours. Elle a été achetée au début des années 80 par son propriétaire actuel qui l'a repeinte et l'a conservée dans l'esprit de son concepteur. Il admet que cette voiture ne peut pas plaire à tout le monde. Pour moi, elle est le reflet d'une époque et elle a le mérite d'exister et d'avoir été préservée. Ce n'est pas la plus belle des 2cv du monde mais, au moins, elle est étonnante et fait tourner les têtes.

On aime ou on déteste

UMAP
Plus "classique" l'UMAP dont je vous ai déjà montré une photo. Apparemment, son propriétaire a choisi de la conserver dans son jus à moins qu'elle ne soit dans l'attente d'une restauration complète. Le plus difficile est, bien entendu, de trouver les pièces qui lui sont spécifiques.
Et pour terminer, un petit jeu. Il s'agit de donner la marque ce cette automobile qui s'était introduit dans la manifestation.

Mais qu'est-ce donc ?

dimanche 22 juin 2014

Editions Picotin

Revue 2cv page de couverture

jeudi 19 juin 2014

2cv à Périgueux (3)

Avant d'aller dépanner un PC forcément en panne, je continue mon compte-rendu du rassemblement de 2cv à Périgueux organisé pour fêter les 75 ans de la naissance de cette automobile.

Qu'est-ce qui fait donc la force de la deux pattes Citroën ? Est-ce sa gueule atypique ? Cette face avant qui nous montre deux ailes rebondies surmontées de petits phares ? Ce profil immédiatement identifiable tracé d'un trait simple qui fait qu'un enfant ou qu'un mauvais dessinateur peut dessiner une 2cv reconnaissable ? Cette suspension dansante qui amuse ? Ce petit moteur au son aigrelet ? Cet agencement de solutions techniques avancées et d'économies de bouts de chandelle qui constitue un ensemble bizarre ? Je ne le sais pas. Il m'a toujours semblé que l'on ne pouvait pas acheter et conduire une 2cv par hasard. On peut refuser la solution proposée par Citroën et lui préférer un ersatz ou un autre. Certains, à une époque, lui ont préféré, allez savoir pourquoi, la 4L qui, pourtant et selon moi, ne possède aucun argument en sa faveur. On ne peut pas avoir d'attitude tiède vis-à-vis de la deuche. On l'aime ou on la fuit.

La 2cv en voit de toutes les couleurs
Pour moi qui suis très partisan, la 2cv est un véhicule éminemment sympathique. Elle n'est pas prétentieuse, elle est modeste. Elle est rigolote, amusante, on lui pardonne beaucoup. Elle peut pétarader dans un nuage de vapeur d'huile, se traîner sur la route, on l'excuse. La conduite d'une 2cv ancienne, c'est quelque chose ! Vous êtes assis sur une sorte de hamac tendu par des élastiques et vous avez ce volant en fer devant vous. A droite, vous avec le levier de changement de vitesse. Un tube coudé surmonté d'une boule. Devant vous, ce qui constitue le tableau de bord. Un ampèremètre et trois tirettes. Une pour le starter, une pour le contact et une pour le démarreur. Oui. Sur les vraies vieilles 2cv, pas de clé de contact. Pas plus de serrure de porte. Qui veut l'utiliser peut la prendre. A vos pieds, les trois pédales qui commandent l'embrayage, les freins et les gaz. Des pédales qu'il faut enfoncer droit devant vous en appuyant sur des tampons ronds de caoutchouc. L'accélérateur, lui, est une palette que l'on peut plaquer contre le tablier sans crainte. La 2cv est la seule voiture au monde que l'on peut mener à fond sur de nombreux kilomètres sans rien craindre pour sa santé.

Une restauration au-dessus de tout soupçon
Vous tirez le contact, vous maintenez la tirette de starter et vous glissez l'index et le majeur de votre main droite sous celle du démarreur. Un bruit se fait vite entendre. Le démarreur s'engrène sur la couronne du moteur qui commence sa rotation dans un bruit qui n'a rien de rassurant. Avec un peu de chance, ça démarre. La voiture est prise de secousses, de tremblements, de trépidations. Des sons arrivent de partout, ça vibre des ailes, du capot, du moteur, de partout ! Bien. Vous y êtes. Il faut agir ! Votre pied gauche pèse sur la pédale d'embrayage, la paume de la main droite empoigne le levier de vitesse et le bascule vers la gauche avant de pouvoir le tirer vers l'arrière. Vous êtes en première. Vous plongez vers le bas, vous tirez légèrement le levier de frein à main, le pivotez et le relâchez. Votre pied soulage l'embrayage tandis que l'autre appuie sur l'accélérateur. Comme vous aviez les roues braquées, la 2cv commence à rouler en faisant des bonds qui vous inquiètent. Etes-vous en train de tout casser ? Bien sûr que non ! C'est normal ! Normal mais, tout de même, ça fait peur. Le volant vous indique qu'il n'est pas d'accord. Vous devez le tenir fermement et vous ressentez les secousses jusque dans les épaules. Vous ne faites pas trop le fier, la sueur perle à votre front, vous terminez votre demi-tour en serrant les dents et vous remettez les roues droites. Ça va mieux. Accélération, le moteur rugit. Il faut passer la deuxième vitesse. Pied gauche à fond sur la pédale, pied droit relevé, main droite qui pousse le levier de vitesse, qui le laisse reprendre sa position centrale et qui pousse à fond, loin en avant. Vous êtes en seconde. Jeu de pieds, vous gagnez de la vitesse. C'est grisant. Le moteur prend les tours et montre sa bonne volonté. L'aiguille du compteur, dans le coin gauche du pare-brise, vous donne une indication approximative de votre allure. Vous roulez, la direction est douce, la suspension fait descendre et monter la voiture au gré des creux et bosses de la chaussée. Associée à la mollesse des sièges, vous vous promenez sur un axe vertical en même temps que vous avancez sur un axe horizontal. Là, c'est au choix le sourire ou la nausée qui vous arrive aux lèvres.

Marquée par les affres du temps mais toujours roulante
Vous passez la troisième. Simple ! Il suffit de tirer le levier droit vers vous en arrière. Immédiatement, l'aiguille du compteur s'envole. Parce que vous avez pensé à rouler la capote, le sommet de votre crâne frise d'une brise rafraîchissante bienvenue. Cette petite route de campagne en légère descente vous incite à passer la surmultipliée. Attention, manœuvre délicate à venir ! Un coup d'œil rapide sur le tableau de bord vous indique la technique. De la troisième, vous basculez le levier vers la droite et là, vous poussez à fond très loin en avant. Ah oui, ça surprend au début. Et là, vous accélérez tout ce que vous pouvez. Le moteur ne prend plus guère de tours. Vous êtes au maximum de la vitesse possible. Qu'indique le compteur ? 70 km/h ? Ce n'est déjà pas si mal pour un moteur de 375cc qui développe moins de chevaux qu'un petit vélomoteur de 125cc actuel.

2cv 1959 ou 1960
Mais on le sait bien, le bonheur ne dure qu'un instant et voilà un traître faux plat qui se profile à l'horizon proche. Le moteur baisse les bras. Il faut déjà repasser en troisième. Si vous n'êtes pas trop chargé, vous pouvez espérer conserver une allure de l'ordre des 60 km/h. Un peu plus loin, vous devez tourner et prendre la petite vicinale. Vous cherchez les clignotants ? Laissez tomber. Il n'y en a pas. Vous levez la demi-vitre et tendez le bras pour indiquer votre intention aux autres usagers de la route. Rétrogradage, braquage, la 2cv est prise de soubresauts inquiétants. Enfin on s'y fait, on apprend vite à élargir les virages serrés. Accélération, troisième, ça roule vite sur cette route défoncée. On comprend l'intérêt de cette suspension géniale. La voiture reste très confortable. On s'amuse, on se prend à chercher les nids de poule exprès, pour voir.

2cv-75ans-49-3.jpg
Et à présent, voilà que la route devient une belle descente pleine de virages raides. A fond de surmultipliée, vous foncez en agrippant le volant avec volonté. La caisse penche dangereusement mais les roues ne quittent pas le macadam. Par contre, vous le sentez bien, il faut imposer votre idée au volant. Attention de ne pas le lâcher, les roues reviendraient bien vite en ligne droite. Vous filez ainsi de virage et courbe et, pour une fois, vous semez tout ce qui roule ou presque. Vous conduisez sportivement à allure modérée. Un bonheur à nul autre pareil.

Brochette de 2cv
Seulement voilà. En cette saison, le temps est changeant. La pluie arrive. Il faut s'arrêter pour remettre la capote en place. Les épaules trempées, vous reprenez place dans la voiture. Comment on met les essuie-glaces, sur cette foutue bagnole ? J'ai beau tiré la molette sous le compteur, il ne se passe rien ! Serait-ce en panne ? Si je tourne la molette, les balais se promènent sur la vitre mais sinon, ça ne fonctionne pas. Mince, ça doit être cassé. Et non ! Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est le câble du compteur qui entraîne le système ! Il faut rouler pour que ça fonctionne. Plus on roule vite, plus ça essuie vite. Pas bête. La nuit tombe. Il faut mettre les phares en tournant la commande fixée sur la colonne de direction. Hum. J'éclaire un peu bas. Une molette sous la planche de bord permet de régler ça aisément. Bien pensé. Mais c'est qu'il commencerait presque à faire frais, ma foi. On plonge sous la planche de bord, deux bouches de chauffage permettent de faire entrer l'air chaud puisé au niveau des culasses dans l'habitacle. Efficace, finalement.
Je reviens à mon point de départ. Je vais avoir du mal à reprendre ma voiture avec ABS, turbo-Diesel, aides à la conduite de toutes sortes, climatisation, phares au xénon, intérieur cuir et système de sonorisation huit hauts-parleurs, régulateur de vitesse et boîte robotisée 7 vitesses, deux-cents chevaux sous le capot et fermeture centralisée des portes, GPS et bluetooth pour le téléphone.

mercredi 18 juin 2014

2cv à Périgueux (2)

Les prétextes légèrement spécieux qui présidaient à la tenue de ce rassemblement de deux chevaux Citroën dans la cité pétrocore étaient d'une part les 75 ans de la 2cv et la fête des pères.

"Un art de vivre". Rien de moins. Un temps, je m'en souviens, certaines 2cv indiquaient, sur un autocollant apposé sur la lunette arrière, l'avertissement suivant : "Je ne roule peut-être pas vite mais je suis devant vous". Si ma mémoire ne me fait pas défaut, mon grand-frère avait marqué sur la porte de malle la devise suivante : "Rigole pas, bourgeois, ta fille est peut-être à l'intérieur". Je ne suis pas sûr qu'il reste encore une trace iconographique de la chose dans les archives familiales. Je me renseignerai à l'occasion.

Philosophie à la petite semaine
Quoi qu'il en soit, dans le cahier des charges originel, il n'était pas fait état d'art de vivre. Pierre Boulanger qui présidait aux destinées de Citroën depuis que la marque était tombée dans le giron de Michelin après le suicide de André CItroën avait défini ses attentes d'une manière laconique mais précise. Il voulait une voiture "pouvant transporter quatre personnes et 50 kg de pommes de terre, à la vitesse de 60 km/h, pour une consommation de 3 litres d'essence aux 100 km... elle devra être conduite par une femme ou un débutant... et l'esthétique, je ne veux pas en entendre parler !". En charge au bureau d'études de se débrouiller avec ça. Faible consommation, ça veut dire faible poids. Le poids, c'est l'ennemi. On a pensé utiliser des matériaux nobles. Magnésium, aluminium. Ce fut de la tôle mince qui fut choisie. Moins chère.
L'histoire de la 2cv a été émaillée de rebondissements, d'errements et de questionnements qui nous montrent combien, en ces années trente, l'industrie automobile était encore une affaire d'ingénieurs et de bricoleurs de génie. Ce qui fait la force incontestable de la 2cv, c'est cette vision que Pierre Boulanger avait de ce que devait être la voiture populaire. Dans ces années lointaines, la France était encore principalement rurale. Les routes étaient encore bien souvent des chemins blancs et l'attente, les besoins, étaient dans une automobile utilitaire et facile.
"Un parapluie sur quatre roues", dira-t-on plus tard. Tout à été pensé et choisi en fonction du maigre cahier des charges. Une capote ? Parce que c'est moins lourd que la tôle. Les grandes roues ? Pour passer les nids de poule. Des phares ? Oui... Mais la réglementation n'en impose qu'un ! On gagne du poids. Les sièges ? Une simple structure tubulaire tendue de tissu. Pierre Boulanger refusait d'entendre parler d'une quatrième vitesse. On n'en mit pas. Ou plutôt, on l'appela malicieusement "surmultipliée" avec un "S" pour l'indiquer sur le schéma explicatif du passage des vitesses peint sur le tableau de bord.
La 2cv est "la" voiture intelligente. Elle peut partager ce titre, peut-être, avec la Ford T. Si elle est aujourd'hui objet de convoitise et de dévotion, il faut se souvenir de l'accueil moqueur qu'elle a reçu à sa présentation publique. Elle est laide, la 2cv. Objectivement. Laide mais pleine de charme.

2cv Type A magnifique
Lors de ce rassemblement, des modèles de toutes les années étaient présentés. La plus belle, la plus ancienne, la mieux restaurée était cette Type A de 1951. C'est là la "vraie" 2cv, celle qui répond le mieux au cahier des charges. Elle ne roule pas vite mais elle emmène bien son chargement prévu sur les petites routes. La légende dit que Walter Becchia, l'ingénieur génial, aurait conçu le moteur en une nuit. Et génial, le moteur l'est aussi ! Un petit flat-twin culbuté robuste, vif, fiable. Il acceptera de grossir au fil des ans sans jamais rien perdre de ses qualités.

Une restauration exemplaire menée jusque dans les plus intimes
Rapidement, le cœur de cible de la 2cv sut s'élargir et tout le monde voulut sa 2cv. Les jeunes virent là le véhicule qui allait pouvoir leur permettre de parcourir le vaste monde et découvrir de nouveaux horizons. Après la croisière jaune et la croisière noire, Citroën renouait avec ses raids motorisés. Une 2cv présente à Périgueux était un témoin "vivant" de cette époque.

Historique !
Chez Citroën, ont su prendre conscience de la mine sur laquelle on était assis. On avait une base mécanique qui permettait toutes les folies automobiles. Une plate-forme et un moteur, une transmission et des suspensions qui autorisaient tout. On fit des utilitaires, des véhicules ludiques, des automobiles plus cossues, des véhicules à quatre roues motrices. Que ce soient les Méhari, les AMI 6 et AMI 8, les Dyane, les 2cv Sahara ou les fourgonnettes diverses, tout a été tenté sur cette base. Tout ou presque. Citroën a été quelque peu frileuse mais heureusement, des acteurs extérieurs planchèrent aussi sur la question.

Lomax, le plaisir à belles dents
Pourquoi Citroën n'a pas osé aller voir du côté du véhicule réellement amusant ? Pourtant, la 2cv s'y prête merveilleusement ! N'oublions pas que certains prototypes ont utilisé un moteur de moto BMW. La 2cv, finalement, est peut-être la première motocyclette à quatre roues. Il est d'ailleurs amusant de voir que, longtemps, la seule "caisse" qui gréaient aux motards était la deux pattes !

Méhari, la 2cv en plein air
La Méhari est née en 1968. Son lancement a été un peu raté à cause des événements menés par de dangereux gauchistes. C'est là aussi une voiture géniale qui n'est pas sans rappeler tout à la fois la célèbre Jeep et la Mini Moke. C'est un véhicule de loisirs. A l'aise sur les petits chemins et en ville, facile d'accès, amusante à conduire, capable d'accueillir des charges volumineuses, elle est aujourd'hui l'objet d'une économie parallèle qui fait que son prix la rend plus ou moins inabordable. Ceci étant, il est possible aujourd'hui, si l'on y met le prix, d'acheter sa Méhari "neuve", entièrement refaite avec un maximum de pièces refabriquées.

Rare UMAP, moins d'une centaine produites
Bien plus rare et certainement pas moins chère, était présente une UMAP. Il s'agit d'un ravissant petit coach sportif capable d'atteindre un bon 100km/h construit à la fin des années 50. Moins de cent exemplaires auraient été produits. Qui irait, à l'arrêt, démasquer une 2cv sous cette carrosserie aguichante ? Ah ! Par contre, dès que le moteur est lancé, on dévoile la supercherie ! C'est bien le son aigrelet du bicylindre Citroën qui se fait entendre. Cette rare UMAP mériterait une bonne restauration mais la sauvegarde en état authentique, dans son jus comme on dit, est respectable également.

Méhari
La suite demain !

mardi 17 juin 2014

2cv Citroën à Périgueux

2cv-petit.pngA l'initiative de je ne sais qui, de je ne sais quelle obscure organisation, au prétexte du soixante-quinzième anniversaire de cette automobile, de nombreuses 2cv Citroën et dérivés s'étaient donné rendez-vous sur l'esplanade Robert Badinter, à Périgueux, à côté du théâtre. Sur les prochains jours, je vous présente quelques photos de la manifestation, une première sélection d'une longue série.

Il faisait beau et cela a certainement contribué à la réussite du rassemblement. Venues de Dordogne et des départements limitrophes, les 2cv investissaient l'esplanade Robert Badinter.
Sur le site de la ville de Périgueux, l'événement était annoncé et l'on y pouvait y apprendre que, je cite, "La mise en route de ces voitures reprendra après la guerre, en 1941.". Je sais que la ville est repassée à droite mais je ne me doutais pas que c'était à ce point. Il faut dire que le nouveau maire UMP, M. Audi[1], s'est déjà fait connaître par un bel arrêté municipal interdisant la mendicité dans la ville. Un arrêt municipal inapplicable comme partout ailleurs où un tel arrêté a été pris mais qui doit satisfaire une certaine frange (fange ?) de la société. Passons, ce n'est pas le sujet.

2cv-site-perigueux.png
Cet intermède révisionniste qui est un bijou de perle à rebours[2] passé, et même si l'on ne peut nier que pour la France la guerre "officielle" s'est bien arrêtée en 1940, nous pouvons reprendre le fil du sujet qui nous intéresse aujourd'hui.
Donc, la 2cv et ses soixante-quinze ans. Bien. La toute première question qui me vient à l'esprit est : pourquoi fêter les 75 ans de la 2cv ? Ça représente quoi, 75 ans ? Trois quarts de siècle, oui, certes, mais encore ? Je ne vois pas. Cette année, on aurait pu fêter les 80 ans de la Traction Avant, si l'on avait voulu fêter la marque aux chevrons, comme on dit chez les journalistes.
Mais enfin, ne boudons pas notre plaisir. J'ai une sympathie particulière pour la 2cv et ce dimanche était une bonne occasion pour en voir de toutes sortes. Des vieilles, des plus récentes, des transformées, des authentiques, des modèles dérivés, des cousines, des membres de la famille. De la Méhari à la Dyane en passant par les AMI 6 et 8, beaucoup de modèles basés sur la 2cv étaient représentés.

Type A superbement restaurée
Parmi les plus anciennes, on pouvait voir une Type A de 1951 magnifiquement restaurée. On la jurerait sortie de concession la veille. Ce modèle est le modèle original. On le reconnaît à plusieurs détails. La capote qui descend jusqu'à la plaque d'immatriculation, le capot soudé équipé de béquilles pour rester ouvert, l'absence de serrures de porte et de clé de contact. Il est doté du petit 375cc qui délivre comme il peut une cavalerie de 9 chevaux réels lui permettant un petit 70 km/h.

La course avec une Renault
En fin de matinée, de nombreuses voitures se dégourdissaient les bielles pour une parade sur les boulevards périgourdins. Les badauds s'arrêtaient assez souvent pour regarder avec sourire cette file de 2cv. C'est que, en bonne populaire, elle a été présente dans de nombreux foyers, la 2cv de chez Citroën. La production ne s'est arrêtée qu'en 1990 et seuls les plus jeunes peuvent aujourd'hui ne pas connaître ce véhicule qui était il y a peu encore, très présent sur les routes.

Capote roulée
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la France avait besoin de véhicules. Chez CItroën, on avait cette 2cv dont la conception datait de la fin des années 30. On allait la ressortir de ses cartons, la finaliser et la commercialiser à partir de 1948. Au passage, si l'on a quelque notion de mathématique élémentaire, quelque connaissance basique en terme de calcul, on s'amusera à comprendre la notion de soixante-quinzième anniversaire. Dans les années 50, la demande de 2cv était tellement importante qu'il fallait se faire inscrire sur une liste d'attente et s'armer de patience pour espérer pouvoir posséder un jour sa 2cv.

Acadyane
La voiture évoluera au fil des ans et, sans jamais vraiment s'embourgeoiser, connaîtra bien des modifications et améliorations. Le moteur augmentera de puissance, les portes avant perdront leur ouverture "dans le bon sens", le capot perdra sa tôle ondulée, une vitre de custode apparaîtra. La ligne, elle, restera fidèle et identifiable jusqu'à la fin de la production.
Bonne à tout, dure à la tâche, bonne fille, simple à entretenir et à conduire, la 2cv est attachante. Sur sa plate-forme, on imaginera plusieurs avatars comme cette Acadyane. Beaucoup d'encre coule et a coulé sur la Dyane, la petite sœur mal aimée de la 2cv. Personne n'a jamais vraiment compris ce qui a prévalu à sa naissance. On a parlé, pour expliquer cette naissance, du rachat de Panhard par Citroën. Je suppose que du côté du quai de Javel[3], on pensait que le public désirait passer à autre chose et demandait une voiture plus moderne. Si la 2cv, intrinsèquement, n'est pas une belle voiture, la Dyane est carrément moche. C'est simple, on dirait presque une Renault. D'ailleurs, il est amusant de voir que l'histoire existe aussi chez la marque au losange[4] avec le couple Renault 4 et 6, la seconde, plus cossue, vraisemblablement chargée de tuer la 4L. Ni chez Citroën ni chez Renault la manœuvre fonctionnera.

Encore une 2cv
 Par contre, la plate-forme de la 2cv sera utilisée pour des modèles bien plus intéressants. L'AMI 6 et sa lunette arrière si caractéristique, l'AMI 8 qui lui succèdera, la Méhari qui est l'une des automobiles les plus jouissives qui soient. Ah la Méhari ! Cette petite voiture en plastique qui permet de rouler le nez à l'air sur les petites routes, qui peut rester sous la pluie sans craindre la funeste rouille, qui se lave au jet d'eau ! Ça c'est de la voiture intelligente !

Rouillée, c'est beau aussi
Dans les années 80, on pouvait facilement trouver une 2cv pour rien. Il y en avait partout, dans toutes les casses auto, pour toutes les bourses et dans tous les états. Il n'y avait pas encore de contrôle technique obligatoire et, ma foi, tant que ça voulait rouler, on faisait avec. Il n'y avait parfois plus de plancher, les ailes pouvaient être tordues et embouties, le moteur pouvait bien s'époumoner dans des panaches de vapeurs d'huile brûlée, ça avançait.
Seulement, il ne faut pas se voiler la face. En ces années 80, l'automobile changeait de forme. On bougeait de plus en plus, on allait de plus en plus loin, on avait de plus en plus de véhicules sur les routes et on ne voulait plus rouler en 2cv. Les ventes commençaient à s'effondrer, la 2cv ne répondait plus aux normes de sécurité et de pollution. La production continuait grâce à des dérogations qui s'ajoutaient à des arrangements de convenance. Chez Citroën, passé dans le giron de Peugeot depuis déjà des années, on avait la tête ailleurs. On avait fait un gros coup avec la Charleston qui a connu un beau succès mais il fallait tuer la 2cv, en finir avec ça.
Hélas et par bonheur, des inconditionnels de la 2cv ne l'ont pas entendu de cette oreille et se sont mis en tête de continuer à faire rouler ces voitures. Ils les ont restaurées, ils les ont reconstruites, ils les ont sauvées. De populaires qui ne valaient rien, les 2cv sont devenues des voitures de collection avec tout ce que cela traîne comme malheurs. Les prix ont commencé à exploser, toute une économie s'est mise en place avec ses marchands, ses commerçants, ses revues. Aujourd'hui, les possesseurs de 2cv se croient des gens à part. Ils forment une "grande famille" au sein de laquelle tout n'est pas tout rose. Il y a des clubs, des grands rassemblements, on s'y retrouve pour parler 2cv mais je n'ai pas l'impression qu'il y ait une vraie communauté fraternelle derrière tout ça. Je ne fais partie d'aucun de ces clubs mais j'ai des oreilles et des yeux qui traînent. Il me semble bien que le mot d'ordre est le "chacun pour sa gueule". On achète les pièces auprès de commerçants qui vendent à prix d'or des fins de stock et des refabrications douteuses qui permettent de continuer à faire rouler sa 2cv. A Périgueux, j'ai vu une 2cv fourgonnette même pas si vieille, même pas en si bon état, à vendre pour 5500 euros. Ce n'est pas rien ! L'âme de la 2cv s'est perdue en même temps que la deuche entrait dans le monde de l'automobile de collection. Qu'une Type A méticuleusement restaurée ait un prix conséquent, ça ne me choque pas. Qu'une deux pattes pourrie des années 70 soit proposée à plus de 3000 euros, ça me fait tousser.
Une 2cv n'est ni une Bugatti ni une noble auto rare et prestigieuse. Aujourd'hui, tout semble montrer que les "deuchistes" se croient assis sur un tas d'or. J'écoutais une discussion lors de cette réunion périgordine entre deux personnes dont une expliquait qu'elle avait acheté sa 2cv a un prix conséquent et qu'elle pensait pouvoir la revendre, après un bon nettoyage, un changement de batterie et quelques bricoles, un prix encore plus élevé. Bel esprit.
En fait, je pense que le monde des collectionneurs et amateurs de 2cv est assez artificiel. Entrer dans ce petit monde, c'est à n'en pas douter, pour plusieurs personnes, se donner un petit but dans la vie, comme si avoir une 2cv était la garantie d'être une bonne personne, sympathique, cool. "Ceci n'est pas une voiture, c'est un art de vivre", affirme un autocollant posé sur la lunette arrière de plusieurs 2cv. C'est triste et pathétique.

La suite demain.

Notes

[1] Ne serait-ce que pour le nom, je n'aurais pas voté pour le bonhomme.

[2] 1941, quoi ! Enfin !

[3] un autre truc de journaliste pour appeler la marque aux chevrons.

[4] Sacrés journalistes !

samedi 14 juin 2014

Et que ça roule !

Droguez-vous et prenez la vie du bon côté

vendredi 16 mai 2014

2cv en arrêt

J'ai commencé un dessin de 2cv Citroën. Un dessin sans but, juste pour m'occuper. Et puis, c'en est resté là.

J'ai occupé une partie de la journée, pas une trop longue partie, je vous rassure, à remplir ma déclaration de revenus. Le plus long, ça a été de remettre la main sur la feuille de la taxe d'habitation dont je souhaitais faire une copie que je me promettais de joindre à ma déclaration pour demander le remboursement de la taxe audiovisuelle. Une fois encore, j'ai été fasciné par ma capacité à égarer les papiers. A ce niveau, c'est du grand art. Je ne suis pas qu'un peu fier de moi. Normalement, elle aurait dû se trouver dans la chemise bleue où je range tout ce qui a trait aux impôts, taxes et autres choses du genre. Elle n'y était pas. Bon.
Dans ce cas, il faut chercher. J'ai fini par la retrouver. Comment elle s'était retrouvée là où j'ai mis la main dessus ? Mystère. Il m'a fallu empoigner des piles de papiers, de dessins, de revues, de courriers non classés et trier. Ça m'a permis de faire un bon tas de papiers bons à jeter. J'ai travaillé avec méthode. Je prenais une pile de documents et je triais. Une fois la pile épuisée, j'en prenais une autre et puis une autre. J'ai trouvé la feuille que je cherchais presque à la fin. J'en étais à me dire que si je ne la trouvais pas là, c'est qu'elle n'existait plus. A la fin, j'avais une nouvelle pile de factures d'eau, d'électricité, de relevés de compte et, oui ! la feuille de la taxe d'habitation ! J'étais heureux. J'ai pu en faire une copie et la mettre dans l'enveloppe contenant déjà la déclaration de revenus, le relevé des frais réels et le courrier demandant le remboursement de la taxe audiovisuelle. Je suis alors allé poster le tout.
Et puis, j'ai commencé un dessin. Le problème, c'est que je ne sais pas ce que je peux lui ajouter pour qu'il soit un peu amusant. Si vous avez une idée, ce n'est pas de refus.

2cv en attente d'une idée

vendredi 25 avril 2014

Deux chevaux AZL 1958

Hier, une personne vient toquer à ma porte. Elle est intéressée par l'achat de ma 2cv. Je lui dis que je ne suis pas encore certain de vouloir m'en débarrasser et il m'apprend qu'il possède, lui aussi, une 2cv, un modèle belge de 1958. Comme il habite juste à côté, je lui demande si je peux aller la prendre en photo.

Voiture française s'il en est, la Citroën 2cv a été également produite dans d'autres pays et notamment en Angleterre et en Belgique. Des 2cv d'origine belge, je n'ai pas le souvenir d'en avoir déjà vu. C'est désormais chose faite. Il est amusant de noter les petites différences entre les 2cv nationales et ce modèle-ci.
2cv AZL 1958 Belge
2cv AZL 1958 Belge
Sur la face arrière, on peut noter la présence d'un pare-chocs en aluminium supportant des catadioptres ainsi que deux feux d'éclairage de plaque et un support de plaque basculant laissant accès à la roue de secours et au cric.

2cv AZL 1958 Belge
2cv AZL 1958 Belge
A l'avant, encore un pare-chocs en aluminium et peu de spécificités autres. On note tout de même les enjoliveurs de roue typiques.

2cv AZL 1958 Belge
2cv AZL 1958 Belge
Les plaques constructeur sont là pour montrer que nous sommes bien en présence d'un modèle belge.

2cv AZL 1958 Belge
L'intérieur est, avec la trappe de roue de secours, l'élément le plus intéressant à ce petit jeu des différences. Le tableau de bord est totalement redessiné et on note la présence de vide-poche dans l'habillage des portières avant. On peut aussi apercevoir la commande de clignotants, à gauche de la colonne de direction. Sur les 2cv française de la même époque, les clignotants s'actionnent encore directement sur la centrale clignotante. Le volant est lui aussi spécifique. Par contre, le phare placé devant le pare-brise est un ajout personnel du propriétaire actuel et n'a rien à voir avec une quelconque option d'époque.
Au rang des différences, celle qui m'étonne le plus est la présence d'une vitre de custode. On ne la verra arriver en France que bien des années plus tard, en 1965. Pour les autres curiosités, il y a le support de batterie 6 volts qui est muni d'un système pour recevoir un bidon d'huile de deux litres. Sous le capot moteur, je n'ai pas noté de grandes différences hormis cela.
Avant de le quitter, le propriétaire de cette jolie automobile m'a annoncé qu'il était désireux de la vendre... 10000 euros. Je n'ai même pas toussé.

lundi 12 août 2013

2cv aquatique

Citroën 2cv sous-marine

dimanche 11 août 2013

Deux Chevaux refroidissement liquide

Je viens de presque terminéer le crayonné du dessin dont je parlais hier. Il s'agit d'un dessin de 2cv Citroën qui a opté pour la solution du refroidissement liquide.

Sans doute vais-je entreprendre l'encrage. Mais avant, il faut que je retrouve ma scie circulaire pour une petite séance de bricolage. Il va aussi me falloir trouver des clous et un marteau.
En attendant, je vous présente déjà le dessin au stade du crayonné.
Citroën 2cv sous-marine

Et voilà la version encrée ! Sera-t-elle mise en couleurs ? Oncques ne saurait le dire. On verra bien.
Citroën 2cv sous-marine encrée au pinceau et à l'encre de chine

dimanche 9 juin 2013

Une deux chevaux extraterrestre dans l'espace intersidéral, c'est sidérant

La 2cv dans l'espace !Aux grands maux, les grands remèdes. Et qu'il y a-t-il de plus fort qu'un remède de cheval ? Hein ? Je vous demande un peu. Oui, d'accord, ok, on veut se la jouer fine. D'accord. Un remède de deux chevaux, ok, vous avez gagné.

"Tu vois, le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses." Dans "Le bon, la brute et le truand", c'est Blondin qui dit ça. Blondin, c'est pas celui du primate hivernal ou de la promenade nationale des drogués, c'est Clint Eastwood.
Ce matin, j'étais fort dépité (de circonscription). Impossible de trouver une idée de dessin pour le blog. Je vais voir ce que je trouve sur Internet et je ne vois pas grand chose de réjouissant hormis l'annonce du suicide d'un probable candidat UMP aux municipales de Périgueux. Un de moins ! Mais je n'allais pas faire un billet aussi facile. Je n'ai déjà pas pour habitude de me réjouir du bonheur des autres, je ne vais pas jubiler du malheur d'autrui. Ce n'est pas l'envie qui manque, pourtant. Un UMP de moins, ça fait toujours du bien par où ça passe.
Bon. Donc rien. Le vide intersidéral, comme on dit. Et puis je m'occupe à mettre en ligne le prochain épisode du feuilleton de Liaan. Et voilà que le même garnement m'envoie des photos de 2cv. Je laisse bouillir le tout dans le dedans de ma tête un instant et voilà que j'attrape une feuille toute neuve de Canson et que je commence un dessin et que ce dessin prend forme et que je l'encre et que je vais le mettre en couleurs et que le voilà !

La 2cv dans l'espace !
Pour en arriver à pareille extrêmité, je dois avouer que j'ai employé les grands moyens. J'ai bu beaucoup de café mais, surtout, j'ai écouté beaucoup de musique de drogué. Du Bob Marley, du Pink Floyd, du Canned Heat, du Janis Joplin, du Grateful Dead et même du Bach. Le tout bien fort pour me couper du monde. Ça a fonctionné. On aimera ou pas le résultat mais le résultat est là, le blog ne sera pas en panne ce dimanche. Demain, lundi, c'est une autre affaire.

dimanche 20 janvier 2013

Sous un blanc manteau virginal

Ce matin, la neige était là et bien là. Je me suis planté dans les grandes largeurs. J'avais prédit qu'en raison de la température de la nuit et de toute la pluie tombée hier, la neige ne tiendrait pas. J'me suis gourré.

Mais il faut le reconnaître, la neige, ça vous change votre environnement. D'un coup, ce manteau blanc apporte un petit quelque chose qui sait réveiller votre âme d'enfant. Alors, ce matin, dès qu'il y a eu un peu de lumière, je suis sorti pour être le premier à piétiner la neige et pouvoir faire quelques images. Je pense que je vais aller en faire d'autres. Pour commencer la série, un petit jeu : quel est donc le véhicule qui se cache sous la neige ?

2cv type AZU sous la neige

2cv type AZU sous la neige

Et donc, je suis allé faire des photos dans le village. J'en ai profité pour glisser dans la boîte aux lettres de la mairie les formulaires pour le recensement de la population en cours par chez nous.
Je sors de chez moi, je monte vers la mairie et je reviens par l'ancienne route nationale 89.
Azerat sous la neige

Azerat sous la neige

Azerat sous la neige

Azerat sous la neige

Azerat sous la neige

Azerat sous la neige

Et puis, j'ai sorti le fabuleux 80-200 pour une autre photo de la 2cv.
2cv type AZU sous la neige

samedi 21 juillet 2012

Carburateur

Carburateur Solex 26 BCI - 2cv AZU 1956 Michel Loiseau graphiste Dordogne

jeudi 19 juillet 2012

Oh qu'elle m'énerve !

Maintenant que la 2cv a une nouvelle batterie, elle devrait démarrer et je devrais pouvoir la bouger. Au lieu de cela, elle prend un malin plaisir à me tenir tête et à me la faire perdre, la tête.

C'est le carburateur ! Ce matin, j'en suis sûr, je sais que c'est le carburateur qui est en cause. L'autre jour, à la dernière tentative, je m'étais contenté de le nettoyer sommairement, sans le déposer complètement. J'avais soufflé dans les gicleurs, j'avais nettoyé le filtre à l'arrivée d'essence, j'avais nettoyé le pointeau mais je ne l'avais pas désossé. Ce matin, j'allais enfin venir à bout de mes soucis mécaniques.
Clé de 12 en main et après avoir viré le filtre à air et son support, je commence en déposant la goulotte de remplissage d'huile. Ce n'est pas que ce soit nécessaire mais cela permet d'atteindre les écrous de fixation du carburateur plus simplement. Armé de la même clé, j'attaque la dépose du carburateur. Avant, bien sûr, j'ai retiré le tuyau d'arrivée d'essence, le câble de starter et la commande d'accélérateur. Un écrou, une rondelle et encore un écrou et une rondelle. Le carburateur est libre, je le sors.
J'étends un chiffon sur le sol et je commence le démontage. D'abord, le couvercle. Quatre vis, un petit coup pour le désolidariser et j'ai accès aux entrailles de la bête. J'enlève le joint avec précaution ainsi que le flotteur. Je m'attaque au dévissage des gicleurs et du tube d'émulsion. Je ne démonte pas le reste. Je donne des coups d'air comprimé dans toutes les conduites, dans les gicleurs et partout où l'air peut passer. J'ai confiance, cette fois-ci, vous allez voir ce que vous allez voir !
Je remonte tout dans le bon ordre sans rien oublier, je remets le filtre à air, je tourne la clé de contact et je viens à l'avant de la voiture pour la faire démarrer. J'amorce la pompe à essence, je tire la commande de starter et je pousse le levier du démarreur. Au deuxième coup, le moteur part et cale aussitôt. J'essaie de nouveau, le moteur démarre et monte dans les tours. Je repousse un peu le starter, le moteur ralentit, prêt à caler. Je redonne un peu de starter, tente un réglage de la vis de richesse, enlève un peu de starter, évite le calage, touche encore un peu à la vis de richesse, évite de peu un nouvel arrêt du moteur. Je joue ainsi durant quelques minutes. Le moteur tourne, certes, mais il tourne incroyablement mal. Les tentatives de réglages n'arrangent rien. Un coup, le moteur semble s'emballer un court moment avant de s'étouffer, un coup ça ne fait rien de bien probant. Ce qui reste une constante, c'est qu'à chaque essai de coup d'accélérateur, le moteur s'étouffe et manque s'arrêter.

Moteur de 2cv qui m'agace

C'est l'allumage ! Si ce n'est pas le carburateur, il n'y a pas à tortiller, c'est l'allumage. Le plus simple à contrôler, ce sont les bougies. J'attrape la clé à bougie si bien nommée et démonte ce pour quoi elle est conçue. J'inspecte. Ça me semble très correct. Je me souviens les avoir changées récemment (enfin relativement récemment). Elle paraissent neuves. Par acquis de conscience, je rectifie l'écartement des électrodes avec une cale de la bonne épaisseur. Je les brosse un peu mais elles n'en ont vraiment pas besoin. Je les remonte un peu dépité. Tout de même, je fais une nouvelle tentative et démarre la 2cv. Rien a changé, c'est toujours pareil. Elle refuse d'accélérer.
Quand faut y aller, faut y aller. Clé de douze pour déposer les trois vis qui maintiennent la grille de ventilateur, clé à pipe de quatorze pour la vis de fixation dudit ventilateur, extraction du ventilateur. J'ai sous les yeux, sous la dynamo, le boîtier d'allumage. Trois vis là encore et j'ai accès aux vis platinées[1]. Bon. Et alors ? Je prends une cale de 40 et je place la came de telle sorte que j'obtienne la plus grande ouverture du rupteur. Je vérifie, c'est bon. Je fais faire un demi-tour à la came[2] et je contrôle de nouveau. C'est bon aussi. Tant que j'y suis et parce que ça ne peut pas faire de mal, je mets un peu de graisse sur la came et puis je replace le couvercle, le ventilateur et la grille de ventilateur. Contact, démarreur, ça tourne ! Mal. Comme avant. Ni plus ni moins mal.
Alors, je me dis que les bougies qui me semblent en si bon état ne le sont pas. Je vais chercher les anciennes bougies. Elles fonctionnaient et je les avais changées pour dire que je les avais changées. Ça n'influe absolument pas sur le fonctionnement du moteur. C'est exactement la même chose. Lorsque le moteur est chaud, si je démarre sans starter en donnant un peu de gaz, le moteur monte dans les tours avant de s'arrêter.
Là, je ne sais plus que faire. Il me reste l'hypothèse du condensateur qui serait mort[3] ou alors celle dont j'ai entendu parler d'une pipe d'admission-échappement qui serait percée. Ça pourrait peut-être bien être une prise d'air quelque part. Mais ça pourrait aussi être l'essence trop vieille[4]. A moins que ce ne soit l'allumage qui soit décalé ? Mais pourquoi ? Mystère.
En tous cas, ça m'agace et m'énerve et m'horripile. Bien sûr, je pourrais sortir la 2cv en la poussant pour faire ce que j'ai à faire dans mon garage. Au moins, je pourrais faire quelque chose d'utile. Mais tout de même, j'aimerais bien comprendre le problème de cette foutue bagnole ! Si jamais vous avez une idée ou une piste.

Notes

[1] Oui, oui, le contact-rupteur, je sais.

[2] Sur les 2cv, c'est foutu comme ça, j'y suis pour rien.

[3] Mais alors, je ne vois pas pourquoi le moteur tournerait sur une durée infinie (dans la limite de ma patience).

[4] Quoi que ça n'expliquerait pas non plus que le moteur fonctionne (mal) avec le starter.

vendredi 13 juillet 2012

Faire sauter le bouchon

Pour mener à bien mes projets de recherches d'objets divers dans mon sous-sol, il me faut bouger la 2cv.

Hier, j'ai acheté une nouvelle batterie pour la 2cv. Ce matin, je l'ai installée. J'ai essayé de faire démarrer le petit bicylindre et l'échec a été splendide. Pas même un petit hoquet. Rien.
Depuis maintenant pas mal d'années, je suis confronté à un problème et je ne fais rien pour y remédier. Etant donné que je démarre très rarement cette voiture, l'essence, du super sans plomb, parvient à désagréger ce qui peut l'être et à former un bouchon dans la canalisation d'arrivée d'essence. Jusque là, la méthode que j'employais pour réussir à déboucher cette canalisation consistait tout simplement à donner un bon coup d'air comprimé dans la tuyauterie. Mais là, ce matin, j'ai vite constaté que si la canalisation était bien engorgée, la pompe à essence, elle, était inopérante. Pour m'en assurer, j'avais eu l'idée de faire démarrer la voiture en plaçant un peu d'essence dans un bocal et d'y plonger le tuyau de la pompe. La pompe ne pompait pas.
J'ai déposé la pompe à essence et je l'ai mise en pièces détachées. Les clapets étaient collés par la vieille essence mais, coup de chance, la membrane semblait en bon état. J'ai tout remonté et je suis allé l'essayer. Elle ne fonctionnait pas mieux. Je l'ai démontée de nouveau et cette fois, je l'ai nettoyée de fond en comble. Je l'ai remontée, je l'ai essayée, elle fonctionnait. BIen.
Par contre, rien à faire pour faire arriver l'essence jusqu'à elle. J'ai essayé de tringler la canalisation avec un fil de cuivre qui s'est contenté de se tordre dès qu'il est arrivé à l'endroit où, je le suppose, se situait un bouchon. J'ai alors utilisé un fil de fer plus rigide mais sans succès. Pour mieux accéder à cette plomberie, j'ai déposé l'aile droite, aussi. L'air comprimé n'a pas pu faire grand chose non plus. Je suis allé voir ce que j'avais comme produits chimiques susceptibles de dissoudre ce bouchon.
J'ai trouvé une bouteille d'acétone. J'ai pris une seringue et j'ai commencé à envoyer de l'acétone dans la conduite. J'ai renouvelé l'opération plusieurs fois en envoyant un peu d'air comprimé à chaque nouvelle injection. En fin d'après-midi, là, tout à l'heure, le bouchon a sauté. J'ai alors remonté la pompe à essence, rebranché les tuyaux, serré la cosse négative à la batterie et actionné le démarreur. Le moteur a démarré en pétaradant. Le réglage de la carburation est complètement à revoir, le moteur accepte à peu près le ralenti et la marche avec le starter tiré à fond mais il s'étouffe dès que je tente d'accélérer. C'est un souvenir de la dernière fois où j'avais voulu me servir de cette foutue bagnole, quand j'avais touché à tout ce que je pouvais toucher, allumage et carburation, avant de comprendre que le problème était tout simplement, déjà, un défaut d'arrivée d'essence franc. En gros, l'essence arrivait assez pour remplir le filtre mais pas assez pour permettre la bonne marche du moteur.
Maintenant, j'ai tout rangé. Il pleut fort. J'ai remis l'aile un peu en vrac, sans rien serrer. Il pleut et il faut que je continue à travailler sur l'ébauche de dessin en cours.

2cv AZU 1956 Michel Loiseau graphiste Dordogne

samedi 2 juin 2012

Quinquagénaire fringante

Baguenaudant de par les riantes routes vicinales du cru, j'ai aperçu cette 2cv Citroën devant un authentique garage automobile portant haut les armes de la marque aux chevrons. Non loin de là, je me suis arrêté et suis allé photographier l'auto qui, aux dires du garagiste, daterait de 1960 et serait totalement d'origine, peinture comprise. Elle m'a semblé en excellent état et porte avec vaillance ses cinquante deux ans.

2CV AZ 1960
2CV AZ 1960

vendredi 9 septembre 2011

Encore 2cv et HDR

Après avoir changé les bougies de préchauffage de la 405, j'ai refait une photo de la 2cv.
2cv HDR

Deux chevaux et HDR

En attendant de me décider à faire un peu de mécanique sur ma voiture, j'ai tenté de faire une nouvelle photo HDR de la 2cv. Je ne suis pas très satisfait du résultat tant au niveau du cadrage que du traitement. Ceci dit, je me dis que ça ira bien pour nourrir le blog aujourd'hui.

2cvHDR-V.jpg

dimanche 4 septembre 2011

La 2cv a démarré

Je vous narrais naguère mes déboires mécaniques liés à la 2cv type AZU de 1956 qui refusait de fonctionner correctement. Hier, mettant à profit la panne Internet qui m'a laissé du temps libre, j'ai mis fin à ce souci. Gageons que la solution ne sera que provisoire et qu'il me faudra œuvrer encore pour résoudre totalement le problème.

Parfois, on s'entête bêtement. Pour moi, il était évident que le souci était lié à l'allumage. Pourquoi ? Parce qu'après avoir déposé le dessus du carburateur de la 2cv, il était apparu qu'il y avait de l'essence dans la cuve.
Et pourtant, j'aurais dû en rester à ma première idée qui était que la panne était liée à un problème d'alimentation en carburant. Seulement, comme la batterie est vieille et usée et que je n'avais pas réglé l'allumage depuis belle lurette (ce qui commence à faire assez longtemps), je m'étais dit que, peut-être bien, la solution était à chercher de ce côté là. Or donc, j'ai déposé les bougies, je les ai nettoyées, je les ai remplacées ; j'ai déposé les contacts-rupteurs que j'ai aussi nettoyés et réglés ; j'ai un temps incriminé la bobine que j'ai contrôlée et le condensateur que j'étais prêt à remplacer. J'ai tout contrôlé, démonté et remonté quelques fois. J'ai mis la batterie en charge à maintes reprises et il arrivait que la 2cv daigne démarrer pour un court instant.
Je commençais sérieusement à douter de mes capacités à faire fonctionner cette automobile et songeait à appeler à l'aide. Et puis, j'en suis revenu à mon idée de départ. Depuis bien des années, j'ai un problème de canalisation d'arrivée d'essence récurrent. Elle se colmate. Parce que je n'utilise que très très peu cette voiture, ça n'arrange rien. Seulement, cette canalisation, je l'avais nettoyée en profondeur il y a deux ou trois ans et j'ai considéré que ce ne pouvait être ça. Et bien vous savez quoi ? C'était bien ça. L'essence finissait bien par arriver au carburateur mais pas suffisamment. Et le temps que je dépose le dessus du carburateur, l'essence finissait par remplir la cuve. C'est ballot, non ?
Donc, hier j'ai nettoyé cette canalisation et j'ai fait démarréer la 2cv. Elle a très bien fonctionné durant au moins quinze minutes. Après, j'ai coupé le contact et je suis passé à autre chose. Tout de même, temps qu'elle avait le capot ouvert, je me suis amusé à faire une photo.

2cv AZU 1956

lundi 8 août 2011

Cercle de confusion et déjà vieux dessin

L'autre jour, lorsque j'essayais de faire fonctionner la 2cv, j'ai fait un petit dessin que j'avais gardé de côté sans bien savoir ce que j'en allais faire. Depuis quelques jours, je me bagarre avec mon appareil photo, avec un grand angle et l'hyperfocale. 0,019 est le cercle de confusion à 10 mm pour le 400D. C'est ce que l'on me dit.

Depuis l'autre jour, la question de la 2cv n'a pas beaucoup avancé. J'ai remis la batterie en charge et ça c'est arrêté là. Je me promets de faire de nouvelles tentatives dans un avenir plus ou moins proche. Dans le même temps, j'ai abandonné l'idée de trouver ce que je cherchais dans le garage. Avec un peu de chance, je ne saurai même plus ce que c'était d'ici peu. Alors, je n'aurai plus aucune raison de bouger cette vieille voiture et je pourrai dormir sur mes deux oreilles. Considérant qu'à chaque problème, il y a une solution, les Shadoks affirmaient : "s'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème". Je me sens devenir Shadok.
Donc, disais-je, l'autre jour j'ai fait un dessin de 2cv. Ce n'est pas une fourgonnette. Vous pouvez le constater par vous-même en regardant le dessin que je présente tout de suite après, un peu plus bas dans la page. Et pourquoi n'est-ce pas une fourgonnette ? Je ne saurais vous répondre. Sans doute sera-ce que je n'avais pas envie de dessiner une 2cv fourgonnette ce jour-là. Possible que j'ai eu l'envie de dessiner une 2cv qui ne soit pas une fourgonnette. Dès lors, je n'avais pas l'embarras du choix. Il n'y a pas eu beaucoup de carrosseries officielles de 2cv Citroën. Hormis la fourgonnette et la berline, on peut citer la 2cv Sahara (qui ressemble fort à une berline). Certes, il y a eu des dérivés de cette automobile. De l'AMI 6 à la Méhari en passant par la Dyane, l'acadiane ou l'AMI 8, on en a vite fait le tour. Et puis, de toutes les façons, ces voitures ne sont pas des 2cv.

2cv en panne

Mais ce qui me préoccupe aujourd'hui, c'est d'arriver à faire des photos avec le zoom grand angulaire que j'ai. C'est que j'ai eu l'idée de faire une photo, dimanche, et que lorsque je me suis retrouvé sur les lieux où je souhaitais faire cette photo, je n'ai pas su comment cadrer pour que la photo soit intéressante. J'étais parti avec un idée assez précise de ce que je souhaitais obtenir. Je voyais plus ou moins la scène et imaginais comment m'y prendre pour faire le cliché. Je souhaitais une profondeur de champ étendue avec un premier plan très présent et bien net. Le problème, c'est d'une part qu'il ne faisait pas très beau et, d'autre part, que je me suis retrouvé comme un crétin avec mon appareil photo à la main, devant mon sujet, sans savoir que faire. J'ai déclenché pour me dire que je n'étais pas venu pour rien. Les photos étaient très mauvaises. Je m'en doutais.
Alors, j'ai décidé de comprendre comment régler mon appareil pour me baser sur l'hyperfocale. J'ai trouvé quelques pistes qu'il va me falloir expérimenter. Reste la question du cadrage. S'il fait beau les jours qui viennent, j'y retourne !

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