Petit Camion Rouge

dimanche 27 août 2006

Rencontre de PCR

Quand un PCR rencontre un autre PCR, qu'est-ce qu'ils se racontent ? Des histoires de PCR !

Oh ! Un TP3 ! Rouge ! Cela mérite bien que je m'arrête pour faire une photo. Le TP3, c'est le petit frère du R2067. Dans l'historique Renault, il y a la Goelette dont est issu le R2067 et la Super-Goelette (SG 2 et suivants). Le TP3 est la version quatre roues motrices de la série de SG. Je ne sais pas si vous suivez. Ça n'a de toutes les façons aucune importance. Ce qui est important (relativement important), c'est que je rencontre un Renault 4x4. Ça n'est pas si courant. Donc, pour revenir au fil de l'histoire, je roule dans Terrasson avec Thierry, mon petit frère, et je vois sur le parking d'Intermarché un camion rouge. Je décide de m'arrêter pour faire une photo. Voilà... Là c'est bon ? Vous comprenez ?
Le temps de me garer, le propriétaire, A*** arrive. Il a l'air aussi réjouit que moi. Nous ne mettons pas longtemps à entrer dans le vif du sujet. Nous parlons de nos PCR respectifs. Il m'apprend que le sien est un TP4 et non un TP3 (d'ailleurs, c'est écrit dessus). Je ne connaissais pas l'existence de ce modèle dans la gamme. Ancien véhicule de pompiers lui aussi, il est rouge (logique) et est équipé d'un moteur Diesel MAN d'un peu plus de cent chevaux. Près de deux fois plus de bourrins que mon anémique PCR !

photo vide



A*** semble être un connaisseur des TP3. Il en a plusieurs et les utilise quasiment au quotidien. Il est, lui aussi, en Dordogne et nous convenons de nous revoir tout en échangeant nos numéros de téléphone.

Mise à jour
Le propriétaire du camion dont il question dans ces lignes me prévient qu'il préfère garder l'anonymat et ne pas voir apparaître de photo de son TP4. J'enlève donc la photo et modifie mon billet et les commentaires faisant mention de son prénom.
Michel

lundi 7 août 2006

Un petit camion blanc

C'est devant un garage Peugeot creusois que je l'ai vu.

Sans aucun doute plus récent mais aussi en moins bon état que le PCR, ce PCB a dû aussi beaucoup plus travailler. Il mériterait que l'on s'occupe de lui.
Je ne sais pas par contre s'il s'agit d'un R2067 ou d'un R2087. Je ne suis pas assez expert pour pouvoir les différencier. On dira que cela n'a que peu d'importance.
A noter, derrière, un Citroën. Peut-être un U23 mais je n'en suis pas certain...

PCB

samedi 5 août 2006

Soyons vigilants !

Sur les belles routes de France, il nous faut faire preuve de sagesse et de raison.

Au volant du PCR, hier, de retour de Pazayac en direction de Terrasson-Lavilledieu, emporté que j'étais par la griserie de la vitesse, j'ai failli me faire prendre par un radar automatique.

radar

Bientôt, pour rouler, il faudra plus regarder les bas-côtés de la route et son compteur que la route proprement dite. :)

samedi 15 juillet 2006

Photo de famille

Le PCR retrouve un lointain cousin

Au détour d'un petit chemin étroit, je n'ai pas pu m'empêcher de faire la photo.
Selon toute vraisemblance, le PCR est plus âgé que le Renault qui semble bien en avoir fini pour longtemps avec les promenades et les tâches ingrates. Les portes qui s'ouvrent dans le "bon sens" en sont à elles seules un début de preuve.

1000kg

Finalement, il en va de même pour les êtres vivants et pour les objets. Tous n'ont pas la même vie, la même destinée, la même espérance de vie. Que sait-on de la vie de labeur de ce 1000 kg Renault ? Pas grand chose. On peut imaginer une histoire un peu triste dans laquelle, au terme d'une carrière d'utilitaire bien remplie, à la suite d'une panne mécanique, d'une défaillance grave ou de quelque autre raison dont nous ne saurons jamais rien, le vaillant petit fourgon a été remisé et laissé à l'abandon.
Pour moi, il y a toujours une petite pointe de tristesse et de mélancolie pour accompagner la vision d'un véhicule devenu inutile que l'on laisse à la rouille. A ce sujet, je ne saurais trop vous conseiller d'aller visiter le site suivant : rouille et corrosion.

dimanche 18 juin 2006

Tout-terrain... C'est pas gagné !

Vous savez quoi ? Aujourd'hui, j'ai appris quelque chose. J'ai appris qu'en matière de tout-terrain, tout n'est pas toujours gagné d'avance !

Il fait beau, il fait chaud, c'est peu après midi. Le Renault est garé chez mes parents. Je démarre le 125 TS MZ (deuxième coup de kick), je mets le casque, les gants et je file à fière allure (environ 80 km/h) pour un voyage d'au-moins deux ou trois bons kilomètres.
Arrivé à bon port non sans m'être fait la réflexion que la tenue de route n'était plus ce qu'elle était (après vérification, il restait 500 grammes dans le pneu avant), je bois un bon café accompagné d'un succulent carré de chocolat. Bon. En fait, si je suis là, c'est pour aller faire un tour de Petit Camion Rouge ! Quand faut y aller, faut y aller. Je grimpe dans la cabine, mon frangin fait de même. Je tourne la clé de contact, agrippe la tirette du démarreur, appuie d'un pied léger sur la pédale d'accélérateur et, sans starter, il démarre dans un nuage huileux qui fait grimacer ma jeune nièce.
Marche arrière, manœuvre, j'enclenche la première et pars sur les chapeaux de roues vers d'autres aventures ! L'ennui, c'est que jusqu'à présent, je n'ai pas bien confronté le Petit Camion Rouge au tout terrains. Une petite démonstration avec l'ancien propriétaire lors de la première visite, un petit tour tranquille dans les bois avec mon copain Michel après le remplacement du coude du réservoir. Quasiment rien, quoi.
Cette fois-ci, j'ai bien l'idée de sortir un peu des routes revêtues. Non mais ! C'est vrai quoi ! J'emprunte un chemin terreux que je connais et je constate qu'il est sec, qu'il a été entretenu et que je peux rouler en troisième ou en quatrième vitesse sans jamais avoir à enclencher le pont avant. Diable et zut.
Nous arrivons à un croisement. Sur notre gauche, un beau pré pentu qui vient d'être fauché. Les balles rondes de foin sont encore là et dessinent un beau paysage. Je passe la première, entre sur le pré... Ça monte. En deux roues motrices. Grrr !
Je m'arrête pour faire quelques photos.
promenade
En repartant, j'ai le goût âcre de l'insatisfaction qui me vient à la bouche. Et là, j'ai "l'idée de génie" ! En face de moi, alors que je fais demi-tour sur le pré, je vois le fossé qui donne sur le chemin par lequel nous sommes arrivés. Je me dis qu'il serait bien cocasse de franchir ce fossé qui ne me semble pas bien méchant.
Jean-Marc, mon frère, moins assuré que moi de la faisabilité de la chose me demande :

- "Tu crois que ça va passer, là ?"

Je réponds :

- "Si ça ne passe pas là, je ne sais pas où il peut passer !"

Mon frère attrape la barre de maintien, j'enclenche le pont avant, la première et je rentre dans le fossé bien décidé. Et là, pouf, voilà que le Renault tombe au fond du fossé (que j'avais estimé moins profond), se repose sur les queues de cochon, sur la plaque de protection du moteur et sur les deux marchepieds. Hum... Le valeureux moteur en profite pour caler un peu.

- "Et merde !"

Lorsque, étant descendu de la cabine, je constate la situation, je ne peux m'empêcher de jurer de la sorte. Dans ma tête, je cherche déjà un moyen de trouver une âme complaisante qui viendrait nous tirer de là avec un tracteur agricole... L'idée de revenir avec la BMW (tout iX qu'elle soit) me semble un peu farfelue.
Je remonte dans le Renault, je mets le contact. je tire sur le démarreur... Il ne veut plus démarrer ! Crotte ! Bon...
Accélérateur à fond et on insiste. Il finit par démarrer. C'est plutôt bon signe.

Maintenant, faut sortir de là.

Marche avant. J'accélère un peu. Le Renault ne sort pas. Marche arrière, en accélérant plus, ça patine... Que faire et comment s'y prendre ? Je ne vois plus qu'une solution, accélérer fort, et tenter le tout pour le tout en première, les deux ponts enclenchés. J'appuie sur l'accélérateur, je lâche l'embrayage un peu rapidement... Le camion saute, se cabre, tombe de l'arrière, saute encore... Youpi ! Je suis sorti !
Je serre le frein à main et descend pour faire un tour d'inspection. Juste un bout de la plaque d'immatriculation un peu tordu. Rien de grave.
Nous repartons. Un peu plus tard, je vois un chemin qui s'enfonce dans les bois. Nous nous y avançons. Nous arrivons face à une pente pleine d'ornières. Là, un peu refroidi par l'aventure de tout à l'heure, nous décidons de partir en reconnaissance à pieds avant de nous y aventurer. Arrivés à mi-hauteur, je me dégonfle. Sans doute le Renault serait-il parvenu à grimper. Je le pense. Mais admettons qu'il n'y arrive pas ? Faire le chemin en marche arrière pour redescendre ne m'enchante pas. Pour le moment, je débute en tout terrains. Je n'y connais rien de rien, je n'ai pas une idée précise des possibilités de la machine. Des miennes non plus.
Nous verrons cela une autre fois !

vendredi 16 juin 2006

Petit camion rouge encore...

Saviez-vous que d'autres s'intéressent aux petits camions rouges ?

Trouvé sur le ninternette (recherche sur Google) :

''Paroles et Musique: Michel Lambert, Samuel Busque
Petit camion rouge, 4 roues et une echelle
J'aime ca quand tu bouges
Et roules dans la ruelle
L'autre jour tu l'as pris sans me l'dire
J'tais en maudit!!!
Petit camion rouge, j't'ai echappe dans bouette
T'etais meme pu rouge, t'etais rendu toute "lette"
La laveuse fut toute massacree apres qu'mon
Camion soit passe
Pour faire secher la remorqueuse, j'l'ai mis
Dans secheuse
Petit camion rouge, pu d'roues, pis pu d'echelle
T'es plate comme une bouse
J'V'ai t'mettre dans la poubelle
Mon coeur etait tout attriste
Mon camion v'nait de me quitter''

Les fautes semblent être des auteurs ©
Honnêtement, c'est très mauvais.

dimanche 11 juin 2006

Le Petit Camion Rouge, le Retour !

Deux cents kilomètres plus tard, le Renault est arrivé en Dordogne.

11 heures 45. Nous avions rendez-vous à Mios, à 30 kilomètres de Bordeaux, à 11 heures 30 mais si l'on tient compte du quart d'heure périgourdin, nous sommes dans les temps. C'est aujourd'hui que je prends possession du Petit Camion Rouge. Le propriétaire n'a pas pu résister à la tentation de faire un ultime voyage avec, une sorte de voyage d'adieu. Dans mon esprit, c'est plutôt bon signe. Signe qu'il se sépare du Renault avec une pointe, déjà, de nostalgie. Nous faisons le tour du camion, écoutons les recommandations du propriétaire. Fièrement campé sur ses pneus "military", il me semble encore plus haut que la dernière fois. Dans mon esprit, le Renault 4X4 était un petit camion. En fait, il a une taille respectable. Avec près de deux mètres de large, pas loin de 5 mètres de long et presque 2,50m de haut, ce n'est pas vraiment un petit gabarit.
Nous établissons le certificat de vente, la carte-grise est barrée, datée et signée... Je paie mon dû. A partir de ce moment, un peu après midi, ce samedi 10 juin 2006, je peux considérer être propriétaire d'un R2067 rouge de 1957. On aura beau dire ce que l'on voudra, ça fait quelque chose !
Parce qu'il me semble que cela lui fera plaisir, j'autorise l'ex propriétaire à effectuer la manoeuvre destinée à mettre le Renault dans le sens du départ. Tandis que Michel (un bon copain) prend place dans la BMW, Jean-Marc, mon frère, et moi grimpons à l'assaut du Petit Camion Rouge. Je teste les commandes. Petit coup de gaz, embrayage, frein... Tout fonctionne. Bien. Première halte : la station service la plus proche.
Je décroche le pistolet de la pompe de SP95, l'introduit dans l'orifice adéquat, appuie sur la gachette... Un reflux malencontreux m'asperge d'essence. Bon. Je retire un peu le pistolet, essaie encore et me fait arroser une fois de plus. Troisième tentative, même résultat. J'ai mis un peu plus de cinq litres de carburant. Je décrète que le plein devait être fait. Par acquis de conscience et sur le conseil de Michel, je remplis un jerrycan de 20 litres. On ne sait jamais. A présent, direction Cestas où nous attendent Dom's et deux de ses frères pour le repas de midi. Les choses sérieuses débutent. Je prends l'embranchement d'autoroute et j'accélère... Enfin... Disons que j'appuie sur la pédale d'accélérateur. Le petit deux litres a bien du mal à lancer l'engin. Je me doutais que ce n'était pas nerveux et puissant mais tout de même ! L'aiguille du compteur a du mal à atteindre les 60 km/h. Diable ! Nous ne sommes pas rentrés ! Sur l'autoroute, les gens nous regardent. Souvent amusés, semble-t-il. Nous sortons sur l'aire de repos de Bordeaux-Cestas, point de ralliement. Le Renault se comporte bien. Certes, tout n'est pas d'une grande souplesse. Les pneus semblent faire ce qu'ils peuvent pour garder la trajectoire, les freins sont efficaces pourvu que l'on appuie avec force et conviction sur la pédale, la suspension est un poil ferme. Il n'y a guère que la deuxième que je n'arrive pas à passer sans craquement de boîte. J'essaie le double débrayage sans succès. Finalement, il n'y a que le passage à un régime moteur bien bas qui semble lui convenir. Bon. Suffit de le savoir, hein !
cestas
Une autre chose qu'il faut savoir, c'est que le compteur est incroyablement pessimiste ! Alors que je n'ai jamais dépassé les 75 km/h au compteur, Michel me dit que, au compteur de la BMW, j'ai frisé les 95 km/h ! Du coup, je me dis que la BMW a un compteur un poil optimiste. Je me dis aussi qu'il va me falloir faire attention lors de la traversée des agglomérations. ...
Interlude
Repas puis bavardage ...
Il est 17h10 lorsque nous partons de Cestas. Je prévois une moyenne de l'ordre de 4 heures. Nous verrons bien. Autoroute, rocade, nous arrivons en vue de la RN 89 qui nous conduira vers Périgueux puis Azerat... Nous arrivons en vue, oui. Mais pas plus. Dans une petite montée, le Renault s'arrête. J'essaie de relancer le moteur, il démarre et s'arrête aussitôt à la première sollicitation de l'accélérateur. Ça sent la panne d'essence, ce truc ! Finalement, je me demande si le plein a bien été fait à Mios, moi...
On prend le jerrycan et on entreprend de remplir le réservoir. C'est à ce moment que Michel constate que le morceau de durite faisant la jonction entre la goulotte de remplissage et le réservoir est fendu. Il arrive à le maintenir pendant que l'on met une dizaine de litres d'essence. Maintenant, il convient de trouver une station service ! C'est fait juste un peu plus loin. Toujours en maintenant la durite, on arrive à faire couler 50 litres de carburant dans le réservoir. Nous apprenons donc que le remplissage du réservoir est un peu pénible. En raison des coudes, il faut y aller doucement à la pompe... Bon.
plein
On repart. On a décidé de ne pas prendre l'autoroute pour le voyage retour. Il fait chaud. Toutes vitres ouvertes, on sent bien la chaleur montant du compartiment moteur. Ceci dit, ça roule bien. Nous traversons Libourne, faisons une petite halte pour nous rafraîchir, repartons, quittons la Gironde pour entrer en Dordogne, traversons Montpon-Ménestérol, Mussidan, Neuvic... A Périgueux, nous nous arrêtons à côté de la cathédrale pour boire quelque chose à la terrasse d'un café. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Petit Camion Rouge fait se retourner les têtes. Il reste encore une quarantaine de kilomètres pour arriver à destination. En route !
Périgueux
Le reste du voyage se fait sans souci. Nous arrivons à Azerat à 21h10. Les quatre heures de route sont respectées.
Conclusion
Mis à part ce petit problème mineur de durite, il n'y a guère de problème constaté. Ah si, tout de même : impossible de remonter la vitre côté conducteur. Bon. C'est pas bien grave, il ne pleut pas. :)
azerat

samedi 27 mai 2006

Le petit camion rouge

Nous sommes allés le voir, le petit camion rouge ! Et nous l'avons vu, le petit camion rouge ! Et même, nous l'avons essayé, le petit camion rouge !

C'est comme un vieux rêve qui se réalise. Je suis à côté du camion rouge. Les odeurs caractéristiques de cet engin réveillent des souvenirs. C'est étonnant, la mémoire des odeurs. Je reconnais la Goëlette Renault comme on reconnaît une vieille deux-chevaux à son parfum. Les véhicules récents n'ont plus cela. Le choix des matériaux faisaient que certains véhicules avaient leur odeur caractéristique. Je suis à côté du R 2067 de 1957 et il me fait bonne impression. Pendant que j'en fais le tour, le propriétaire le démarre sans même que j'y fasse attention. J'aurais aimé le faire moi-même. Il tourne bien. Mélange un peu trop riche mais le starter est mis. Je pense qu'il faudra lui offrir un réglage de carburation si jamais je le prends. J'arrive à hauteur de la porte conducteur. Je passe la tête dans la cabine. Je suis en terrain connu. Mes repères sont pris.
J'agrippe la poignée accrochée au montant de pare-brise, je pose la jambe sur le haut marche-pied et je monte dans la cabine. Je m'assieds et constate que, contre toute attente, l'assise est souple et confortable. Les avant-bras viennent se poser naturellement sur le grand volant noir. Devant moi, l'octogone regroupant les instruments de bord. Compteur de vitesse, jauge à essence, ampèremètre plus quelques voyants. Sur la planche de bord, des interrupteurs. Je saisis le levier de vitesses, le frein à main, le levier d'enclenchement de la boîte de transfert. Je redescends pour poursuivre la visite.
Le propriétaire baisse la ridelle arrière. Il me montre un plancher en très bon état (il n'y a presque plus qu'à le cirer) et m'explique deux ou trois choses. Sur le côté gauche, il me révèle le coffre à batterie et son astucieux système de tiroir coulissant. Je regarde les pneus. Des "Military" à l'aspect rustique. La face avant, avec ses phares globuleux placés haut me plaît. Sous le pare-chocs, les deux "queues de cochons" qui apportent une note sauvage à l'engin. Le côté droit montre le coffre à outils en bon état lui aussi.
Je me penche pour observer les dessous du Renault. Bon. Il semble y avoir une fuite d'huile en sortie d'arbre de boîte de vitesses. Je l'avais vue sur les photos. Le reste est conforme à ce que j'attendais. Tout va bien. Globalement, et pour un camion de bientôt cinquante ans, l'état général est plus que convenable. Deux ou trois questions plus tard, le propriétaire propose d'aller l'essayer "en situation", sur les chemins sableux dans la forêt toute proche. Mon frère et moi prenons la BMW et suivons le camion rouge. Grosse fumée noire à l'accélération au début qui disparaît rapidement. Carburation trop riche sans aucun doute. Il faudra penser à vérifier le filtre à air.
r2067
Nous sommes sur un chemin. Le Renault ronronne. On me propose de prendre le volant. Je préfère, dans un premier temps, me faire conduire. Je vais apprendre en regardant. "La deuxième craque un peu", m'avertit le propriétaire. Le fait est. On roule à un bon 20 km/h. Le confort est... spartiate. J'ai laissé mon frère avec l'appareil-photo à côté de la voiture. Je me dis que c'est pas sympa pour lui. Bon. Coup de volant à droite, on rentre dans un fossé peu profond, juste histoire d'élargir le virage et de s'engager dans un chemin transversal plus cahoteux et plus étroit. Ça secoue, ça remue, on y est. Petit coup d'accélérateur, on passe quelques bosses gentilles.
Une bosse suivie d'un trou boueux suivi d'une autre bosse. Près d'un mètre de dénivelé. En première réduite (nous sommes en quatre roues motrices), le petit 2 litres du Renault monte à l'assaut de la montagne sans peine, avale la bosse, plonge dans la rivière en crue et remonte de l'autre côté. Presque trop facile. Pour la démonstration, un petit coup de dévers, quelques franchissements. On met au point mort, on tire le frein à main et on me propose de prendre le volant. Je ne me fais pas prier.

Quand faut y aller...

Bon. Nous y sommes donc. Le pied gauche teste la pédale d'embrayage. Tant que j'ai le pied sur cette pédale, je passe les vitesses. Ça marche. Le levier de la boîte de transfert, à présent. On a beau me dire qu'il n'est pas nécessaire de débrayer pour l'actionner (à l'arrêt, tout de même), je garde le pied appuyé sur la pédale. Trois positions : pont arrière seul, prise de force et ponts avant et arrière enclenchés. OK. Je teste le jeu de la direction. Il y en a un peu mais c'est naturel... Première en bas à droite, je desserre le frein à main et d'un pied léger, sur un filet de gaz, je lève le pied de l'embrayage. Le camion manque caler, j'accélère un peu plus, il roule ! Le moteur n'est pas un monstre de puissance, on le sent. Cependant, il semble être assez souple. D'après ce que j'ai compris, pour ces engins, la Régie Nationale des Usines Renault avait choisi un carburateur Solex spécial. Sans doute pour favoriser la souplesse. Je me renseignerai mieux.
Donc, ça roule. Le volant fait ce qu'il veut sur ce chemin un peu défoncé. Il faut le tenir sans trop croire que l'on parviendra à le maintenir vraiment. OK. Quelques bosses, je passe la deuxième. Ça craque. Mince ! Hop ! Une bosse un peu plus haute. Je m'arrête presque, passe la première et escalade le truc sans plus de formalité. Je me dis tout de même que tout cela ferait bien rire le spectateur. Pour le moment, le tout-terrains se résume au passage de bosses dont un gamin se jouerait avec son vélo. Je débute !
Un passage à gué. Sans mentir, il y a au bas mot vingt centimètres d'eau. Les gros pneus en 9.00x16 passent sans problème. Je suis un héros ! Bousculé de gauche à droite, de bas en haut et d'avant en arrière, le regard perdu sur la ligne d'horizon, je tente de canaliser les ardeurs de la machine. Le volant fait ce qu'il veut, moi ce que je peux. Un peu de dévers moi aussi. Sans mentir, on doit prendre autant d'angle que lorsque l'on se stationne à mi-rue sur un trottoir un peu haut. C'est pas encore la gloire mais c'est un début. Demi-tour avec passage d'un fossé. On revient.
On parvient au gros franchissement du début. Bosse, trou, bosse. Le propriétaire me donne quelques conseils : prendre sur la droite et accélérer. Je fais ce qu'il me dit. Le petit camion rouge monte, plonge, monte... et patine. Diable ! Marche arrière. "Il faut passer plus à droite et accélérer", m'indique-t-on. Deuxième tentative, même résultat. J'essaie une fois encore et je sens le sourire amusé du propriétaire. Je lui propose de passer lui-même l'obstacle. On échange nos places. Il recule, passe la première vitesse, accélère... et passe sans plus de formalité. OK, je suis un poireau du tout-terrains.
Je reprends le volant pour revenir à la voiture. Mon frère nous prend en photo. Je tourne la clé de contact. Nous descendons. Je fais le tour du petit camion rouge. Tout semble parfait. Je procède à un examen un peu plus approfondi. Les conduites de frein sont neuves. On m'explique que les freins ont été entièrement refaits. On parle, on m'explique les divers éléments. J'ai envie d'avoir ce camion ! On se met d'accord sur le prix et je m'engage à venir le chercher bientôt.
Le propriétaire prend ses affaires restées dans la voiture, et nous le regardons partir avec son jouet...

mardi 23 mai 2006

Un camion rouge

Parce que les questions affluent à son sujet et que je ne peux pas décemment laisser dans l'ignorance mes nombreuses fans, je place ici une photo du camion rouge.

mercredi 3 mai 2006

Bientôt en quatre roues motrices ?

La question est sur toutes les lèvres : "Cet imbécile va-t-il finir par acheter son camion rouge et s'afficher ostensiblement et à la vue de tous au volant d'un engin politiquement incorrect, dévoreur de litres de bonne essence de pétrole, au risque de subir la vindicte des écolos de tous poils ?"

Bien entendu, ça fait réfléchir. Il n'est pas bien vu de dire que l'on a un faible pour les véhicules à quatre roues motrices, de nos jours. Ceux-ci sont réputés polluer plus qu'il n'est de raison. Bon. Avec, selon les sources, une consommation de 15 à 20 litres au cent kilomètres, le camion rouge dont je vous causais naguère ne fait certes pas figure de parangon du respect de la nature. Pour autant, puis-je considérer l'achat de cette machine comme la réalisation d'un rêve d'enfant, comme l'achat d'un jouet qui, finalement, ne parcourera sans doute pas beaucoup plus de deux ou trois mille kilomètres dans l'année ?
En attendant, pour faire plaisir à Lib, un petit dessin (presque) en rapport avec ce billet :
4x4

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