Assis sur le marchepied d'une antique automobile Renault, l'un des organisateurs de ces PériVROOM initiées par l'Automobile Club du Périgord "Classic" en partenariat avec la mairie de Périgueux se lamente : « Le public n'est pas là, il n'est pas venu ». Ce n'est pas tout à fait exact. Je suis là, moi, avec mon appareil photo. D'autres personnes sont là aussi, certaines avec qui je prends plaisir à discuter auto ou moto ancienne comme celui-ci qui m'explique sa carrière de pilote de speedway et ses motos, toutes des anglaises, ou cet autre qui m'annonce un événement d'importance l'an prochain pour les cent ans de la marque Citroën à Marsac-sur-l'Isle.
Toutefois, ce n'est pas non plus tout à fait faux. Le public n'est pas très nombreux. Notez, je préfère. Ça me permet de faire mes photos dans de meilleures conditions. Il n'y aurait pas eu ce brouillard persistant et ce ciel plombé de nuages bas, ça aurait été encore mieux. Le public, pour qu'il vienne, il faudrait qu'il ait des raisons de le faire. Tout le monde n'est pas attiré par les automobiles anciennes, fussent-elles de marques prestigieuses, aient-elles un intérêt historique ou un palmarès sportif. L'automobile de collection et la motocyclette ancienne ne peuvent pas être une source de passion chez tout le monde. Il faut comprendre la diversité des gens.
Une quinzaine de jours après les remarquables Vintage Days qui, elles, attirent édition après édition un public toujours plus nombreux, peut-être est-il illusoire de faire venir les foules pour une manifestation qui peut sembler plus fade et moins festive.
Ce PériVROOM commençait le samedi matin par un départ des véhicules pour un rallye Périgueux-Bergerac. Du coup, on peut comprendre qu'il n'y aurait rien à voir à Périgueux jusqu'au retour annoncé pour 18 heures 30. Au programme du dimanche était annoncée une « Commémoration du Grand Prix de Périgueux 1950 » qui ne commençait que vers 14 heures. Le matin, les curieux pouvaient admirer les véhicules au fur et à mesure de leur arrivée. Alors quoi ? Un programme pas assez alléchant ? Un souci d'organisation ? De communication ?
Ce qui me paraît certain, c'est que le grand public préfère voir des motocyclettes et des automobiles qu'il sait identifier et qui, surtout, savent réveiller les souvenirs. Présentez-lui de la 403, de la 2cv et de la Dauphine et il viendra, le grand public. Par contre, le public un peu plus exigeant ne fera peut-être pas le déplacement. La bonne recette pourrait être un subtil équilibre entre le "commun" et "l'exceptionnel".
Parce que de l'exceptionnel, il y en avait ! Et pas qu'un peu ! Pour commencer, une Ariel Square Four attelée. Ce n'est pas de la moto commune, ça. Ça ne se croise pas à chaque carrefour. Même, je peux m'avancer un peu en affirmant que c'est raisonnablement rare. C'est la première que je voie de mes yeux et pourtant, des motos, j'en ai vues.
Celle qui suit est quasi neuve. C'est une Caterham 420S, descendante "officielle" des Lotus Seven que Colin Chapman a fait naître en 1967. En soixante ans, la "Seven" a gagné en puissance tout en conservant plus ou moins l'esprit des origines. Cette Caterham arrivait de Grande-Bretagne et on voit au sourire de ses propriétaires que le voyage a été une partie de plaisir.
On peut aussi faire un grand bond dans le passé et aller à la rencontre d'une marque aujourd'hui bien méconnue qui n'a sans doute pas été très populaire en son temps, Despine. On ne sait pas grand chose de ces automobiles. On sait que le constructeur était installé à Paris et qu'il y a donc eu au moins ce modèle équipé d'un gros moteur à quatre cylindres de quatre litres de cylindrée. Sa restauration ou refabrication a demandé 900 heures de travail. Mais pour quel résultat ! C'est une voiture de course de son époque, 1908, avec juste l'essentiel, pas de superflu. J'ai eu grand plaisir à discuter à son propos avec son pilote.
Plus récente d'une année (mais le modèle de 1905 ne diffère guère de celui-ci), une Renault A1 de 1909 bien connue des habitués de ce blog. Oui, c'est celle de M. Brou de Laurière et je l'ai déjà photographiée à plusieurs reprises. Il faut dire que je ne me lasse pas de ce monstre automobile, de sa taille colossale, de sa patine, de ses roues arrières jumelées et de son allure de vaisseau fantôme. C'est la première fois que je la voyais rouler et cela m'a plu.
Presque banale tant on pouvait en voir, deux Bugatti pour terminer. Pour la première, je ne suis absolument pas certain de l'identification. Je propose que c'est une type 35 parce que je n'ai rien de mieux dans les manches mais j'ai un doute tellement énorme que j'ai le sentiment d'avoir mieux à faire que d'avancer n'importe quoi. Par exemple, je m'étonne de la position de l'allumeur qui n'est clairement pas dans le prolongement de la culasse. Un jour, il me faudra trouver un ouvrage de référence sur ces automobiles.
Par contre, celle-ci me semble bien être une type 35B à compresseur. Nous la voyons là lors de la "course" sur les allées Tourny, le dimanche après-midi. Mais d'autres images viendront, j'en ai d'autres en réserve !
1 De le prof T. "waterless" - 27/09/2018, 07:28
??
Magnifique galerie! La suite, vite!
Le quatre en carré, c'est séduisant, et très classe à l'arrêt, mais sans refroidissement liquide, on ne peut guère en tirer de chevaux, et ça ne marche pas mieux qu'une 500 Norton Inter monocylindre.
Sur votre Bugatti vert olive, l'allumeur est peut-être une modif ultérieure, déporté sur le côté et commandé par chaîne, ou engrenage, en vue d'une amélioration de l'ergonomie, et peut-être des performances?
2 De Tournesol - 27/09/2018, 07:55
Très belles photos.C’est vrai que l’Ariel était remarquable.Pour ce qui est de la présence du public,je crois qu’il y a eu un défaut dans la qualité de l’information.Le dimanche,il y avait aussi la manifestation des cabossés à Boulazac le matin.Je ne me plaindrais pas de l’abondance de l’offre,et cette manifestation est la deuxieme de ce type organisée par l’automobile club à cet endroit.Elle peut devenir incontournable si elle se pérennise.
Après,il y a la flemme et l’accessibilité,la connaissance des lieux.Je ne suis pas allé à Angoulême depuis longtemps,pourtant il y a des autmobiles splendides exposées,mais c’est pas en bas de ma rue...
3 De Liaan - 27/09/2018, 08:41
C'est Arielle qui va être contente. La traiter de square-four, et de rare.
Ouais, La Renault en mouvement, ce doit être quelque chose.
L'immatriculation de la Caterham est épatante, elle oblige ses utilisateurs à avoir le sourire.
Sûr que le public préfère voir ce qu'il connait. On s'en aperçoit avec toutes ces radios de daube qui diffusent toujours les mêmes titres, avec la bande dessinée qui tire sur les ficelles de personnages trop connus, avec le cinéma ou la TV qui utilisera toujours les mêmes histoires, etc. L'être humain à peur de l'autre, de celui qu'il ne connait pas. Un manque d'éducation et de curiosité flagrant.
4 De Rocky Siffredo "en pneus X" - 27/09/2018, 09:19
@Liaan : Ma! Tou as raison, ma qué veux tou, l'être houmain n'est qué l'être houmain...Rien dé plous.
Et déjà, cé qu'il a accompli, en terme dé découvertes et d'innovationes, dévrait t'épater davantage, vieux râleur. Où est lé mal, à sé complaire dans cé qui nous fait dou bien, hein? Ma!
5 De arielle en Sardaigne - 27/09/2018, 10:34
Pour sur qu'une Ariel, c'est pas banal ;-)
6 De le prof T. "waterless" - 27/09/2018, 11:51
@arielle en Sardaigne :
C'est sûr! Et y en a même une qui s'appelait: ! Et aussi, pour figurer Diane chasseresse (j'imagine), un modèle
La Sardaigne? Certainement un voyage dû au sarde-onique. ;-)))
7 De Tournesol - 27/09/2018, 12:20
@Liaan : bah,les enfants sont éduqués(?)à reboncer à leur curiosité,ça nous fait des adultes bien formatés. » tant d’hommes naissent comme des originaux et finissent comme des copies »
8 De Tournesol - 27/09/2018, 12:21
Renoncer,pas reboncer,mais,bah....
9 De Tournesol - 27/09/2018, 12:49
D’ailleurs personne ici n’a l’idée d’un nom plus alléchant que périvroom?
10 De le prof T. "waterless" - 27/09/2018, 13:05
@Tournesol :
C'est vrai que quand vous avez annoncé l'événement, j'ai cru à une galéjade moquant l'abondance d'événements autour de la bagnole à Périgueux.
11 De Tournesol - 27/09/2018, 13:17
@le prof T. "waterless" : torpédordogne,c’est rigolo!Mais vous confirmez que périvroom est peu porteur...Les tacots de la dordogne? Les mécaniques fossiles?
12 De Tournesol - 27/09/2018, 15:15
@Tournesol : ah,hier mon épouse m’a gratifié d’une omelette au cèpe,cueilli du jour.Miam.
13 De Tournesol - 27/09/2018, 16:09
Car le cèpe périgourdin que dis-je le cèpe gaulois se rit des conditions climatiques peu lui chaut qu’il aie plu non,il est conscient de sa mission,il prend au sérieux son rôle gastronomique, qu’il pleuve ou qu’il vente que le sol soit sec ou dur, il honore ses rendez-vous,il dresse fièrement sa tête au-dessus de l’humus et attend tranquillement la mort sur un champ d’œuf battu .
14 De le prof T. "waterless" - 27/09/2018, 17:48
@Tournesol :
Quel beau discours! Hélas, ici les cèpes sont réfractaires au devoir. Ils se planquent. Il faudrait aussi que l'espèce de cendre qui recouvre le sol lui fasse croire à de l'humus. Et je note aussi le singulier: , ce qui minimise quelque peu la dithyrambe cèpolienne de tout à l'heure!
15 De Rocky Siffredo Lefault - 27/09/2018, 18:38
@le prof T. "waterless" : Il faut regardare la taillé du cèpé.
Majéstueux.
16 De arielle en Sardaigne - 27/09/2018, 18:42
@le prof T. "waterless" : La Sardaigne? Certainement un voyage dû au sarde-onique. ;-)))
farpaitement, j'ai bien ri lors de votre jeu de mots ;-)
17 De Rocky Siffredo 1er authentico - 27/09/2018, 20:22
@Rocky Siffredo Lefault :
Jé croa, cher impostoure, qué tou confonds lé cèpe dé Bordeaux avèque lé , ou encore lé .
*
parce que c'est un vrai boulet, parce qu'il est égoïste comme pas permis!18 De Jeune - 27/09/2018, 20:24
@Rocky Siffredo 1er authentico : Surtoute, ne pas confondre le bon cèpe de Bordeaux avec la soloperie du limousin
19 De Rocky Siffredo Lefault - 27/09/2018, 20:31
@Rocky Siffredo 1er authentico :
Ma, jé né souis là qué pour vous taquinaré.
Vous pensez bene qué jé né peux pas concourrencer votré Majesté majéstoueusé avéqué vos attriboutos mascoulinés rémarquablés.
@Jeune :
Et lé champignoné dé Parigi ?
20 De Liaan - 27/09/2018, 21:25
La Caterham :
Il faudrait presque y mettre une haute antenne avec un petit drapeau(*), afin que les automobilistes la voient sur la route, tellement cette auto est basse. C'est toujours surprenant d'en croiser une sur la route, on se demande ce que c'est que ce truc tout plat qui roule.
(*) comme les remorques pour bicyclette, transportant des gamins, ou les vélos où l'on pédale couché, pour les rendre visibles.
21 De afilegoude - 27/09/2018, 22:10
Damned, qui n'a pas vu de moto Viratelle ? encore plus rare...
fabriquée par mon arrière grand tonton :
22 De afilegoude - 27/09/2018, 22:11
https://sites.google.com/site/marce...
23 De fifi - 27/09/2018, 22:17
Fabuleux, de vraies reliques sur roues, pour une occasion pareille, je me déplace, mais nous sommes tellement sollicités .
Merci de nous faire profiter de vos magnifiques photos .
24 De le prof T. motodidacte - 28/09/2018, 07:55
@afilegoude :
Bien sûr que je connaissais la Viratelle. Ne suis-je pas professeur es motocyclettes? Décidément, le concours Lépine semble être une vocation familiale. Le radiateur de refroidissement, à lui tout seul, suffirait à exciter la curiosité des connaisseurs.