C'est à Paul Abadie que l'on doit l'hôtel de ville tel que l'on peut le voir aujourd'hui. Paul Abadie, c'est le coupable du Sacré-Cœur de Paris, de la restauration des cathédrales d'Angoulême et de Périgueux et, donc, de cet édifice qui fait fonction de mairie sur le plateau de la ville. Paul Abadie, architecte et fils d'architecte est un nuisible comme on n'en voit plus. On ne lui reprochera pas d'avoir manquer d'idées mais bien d'en avoir eu tellement elles ont pu se montrer mauvaises. Avant son intervention, ce bâtiment était un solide château à l'intérêt historique indéniable. Le gars Abadie voulut tout détruire mais on s'opposa au démantèlement du donjon et de la tour "Marguerite de Valois". Armé de ses idées bien arrêtées nourries à la gamelle d'une certaine vision mal digérée du Romantisme alors à la mode, Abadie s'appliqua à dénaturer les lieux avec une constance et une détermination qui force le respect.
Mais bon. Le mal était fait et il allait falloir s'habituer à ça. Dans la cour bien carrée, tirée au cordeau, de l'hôtel de ville, de nombreuses automobiles anciennes étaient exposées. La plus ancienne était une Mors de 1896, leg de MM. Rémy-Pierre et René Tapon à la ville d'Angoulême. Ce sont les services municipaux qui vont œuvrer à la restauration du véhicule avec plus de bonheur que l'infâme Abadie.
A partir de 1906, c'est André Citroën qui dirige l'entreprise Mors. La marque sera absorbée par Citroën à la création de la marque en 1919.
C'est sans doute Boris Vian qui aura su contribuer à la renommée de la marque Brasier. Le génial écrivain, musicien, poète, compositeur et chanteur aimait à rouler aux commandes d'une automobile de la marque et on peut le voir poser fièrement devant son véhicule sur une pochette de disque. Cette marque dont l'emblème est un trèfle à quatre feuilles à l'instar d'une obscure marque italienne était représentée à Angoulême avec un modèle de course à l'équipement très complet. A l'avant, un cordage côtoyait bidons et trousses à outils. Des outils, on en voyait encore dans l'habitacle, à portée de main.
De chez Peugeot, deux modèles retenaient l'attention du public. Une antique Lion Peugeot et une Peugeot GP Indianapolis de 1914. La Lion Peugeot étonne par l'étroitesse et la hauteur de sa face avant. Je n'ai pas réussi à déterminer quel moteur cache le capot. Sans doute un moteur à longue course mais s'agit-il d'un monocylindre comme le prétendaient des personnes présentes ou un bicylindre comme il me semble plus probable ? D'un autre côté, il semble qu'il n'y ait qu'un carburateur. Ça ne signifie pas grand chose.
La GP "Indianapolis" de 1914 pouvait paraître presque "normale" du coup avec son long capot d'où sort un tube d'échappement visiblement dénué de tout système visant à réduire les nuisances sonores probables. Le bidon que l'on voit à l'arrière est le réservoir de carburant et il permet peut-être de juger de la consommation de l'engin.
1 De Le lecteur yougtimer - 18/09/2019, 09:55
@ Michel :
Héron, petit, pas Tapon!
Voui, je sors...
2 De Tournesol - 18/09/2019, 10:35
@Le lecteur yougtimer : merci,j’ai failli la faire.
3 De Liaan - 18/09/2019, 11:53
Je croyais que Abadie était créateur de chansons. Je dois confondre. Désolé.
4 De Le Prof Turbled - 18/09/2019, 12:02
J'ai jeté un œil sur wiki. Il y a eu des mono, bi et V4 longue course chez Lion-Peugeot vers 1910.
Par ex, le bicylindre d'alésage-course 80mm x 280 mm. D'où les capots surélevés, dans lesquels des découpes étaient ménagées pour améliorer la visibilité, en penchant bien la tête, toutefois.
5 De arielle - 18/09/2019, 19:14
Ça nous rajeunit pas tout ça mon bon monsieur !
6 De Tournesol - 18/09/2019, 19:56
@arielle : mais si: ces voitures étaient vieilles quand j’etais Jeune.Comme elles sont toujours vieilles,je suis toujours jeune,non?
7 De Michel - 18/09/2019, 19:58
@Tournesol : C'est marrant. Ma grand-mère était jeune lorsque la Peugeot GT est sortie. Elle devait avoir autour de deux ans. Elle est toujours en vie mais je ne suis pas certain qu'elle se sente si jeune que ça.
8 De Tournesol - 18/09/2019, 20:38
@Michel : ben oui,comme votre grand mère était jeune quand la Peugeot GTdont vous parlez l’était aussi,elles ont vieilli ensemble.Mais moi j’étais jeune quand elles étaient vieilles,c’est pas pareil voyons!
9 De Michel - 18/09/2019, 20:43
@Tournesol : Je m'inquiète. Serait-il possible que je manque soudainement de discernement ?
10 De Liaan - 18/09/2019, 20:51
La Lion Peugeot "longue course" fait très Jules Verne, n'est-il pas ?
Surtout lorsqu'on voit son tableau de bord photographié par M'sieur Tournesol, vue sur le forum qui-sert-à-presque-rien.
Le plus rigolo, c'est que cette "chaudière sur roues" (dixit le même M'sieur T.) semble pouvoir rouler sur route ouverte. De nos jours, un malheureux quidam qui sortirait du bistrot avec du vent dans les voiles, découvrant cette apparition roulante, songerait rapidement à arrêter la picole.
11 De fifi - 18/09/2019, 21:04
Je n'ai que la clé sans le manche en bois d'arbre, pas la Brasier, d'ailleurs, je ne suis même pas certain qu'elle entre dans notre garage. Dans l'ensemble des outils, je n'ai pas aperçu le pistolet à gaufres, sans doute un oubli ☻
En tous cas, merci encore de nous régaler avec vos magnifiques clichés.
12 De Liaan, fatigué de sa journée à la gomme - 18/09/2019, 23:46
Première photo, la Mors voiture de chien (Dog-Car, hi hi hi) les commandes sous le "gouvernail" me font songer, vu leur position, à un guidon de motocyclette. J'imagine le "chauffeur", pour offrir moins de prise au vent, baisse la tête et s'empare de ces "bracelets" pour piloter. York york !
13 De Le Prof Turbled - 19/09/2019, 05:52
"Une obscure marque italienne."
La Cosa nostra?
14 De Liaan - 19/09/2019, 07:24
@Le Prof Turbled : Taisez vous, malheureux !