Ce n'est vraiment pas simple de s'y retrouver entre les différents modèles. De ce que je pense comprendre, la Type 35 n'est pas équipée de compresseur et elle a donc, faute de soupape de décharge, un capot sans trou. La 35B, elle, a un compresseur et le capot dispose de ce trou. Mais lorsque le capot a un trou et que ce trou n'est, apparemment, pas là où se situerait cette soupape de décharge, je ne sais plus.
Ainsi, mais je peux me tromper, la première serait une 35B (ou peut-être aussi une 51 après tout). On aperçoit ce trou vers le bas du capot. Sur la seconde, s'il y a bien un trou, il est placé vers le haut. Peut-être tout simplement est-il là pour permettre au carburateur d'avaler l'air frais. S'il n'y a pas de compresseur, le carburateur peut très bien être placé à ce niveau.
Pas plus de trou en bas qu'en haut. Il est possible que ce soit une 35 des premiers temps. Je n'ai aucune certitude. Je suis très loin d'être un spécialiste aux connaissances irréfutables. Lorsque je questionne des propriétaires de Bugatti au sujet de tel ou tel modèle, les réponses sont souvent évasives et contradictoires. C'est étonnant et frustrant mais il faut comprendre que ces automobiles sont anciennes, que leur histoire est souvent compliquée à retracer. Nombre de ces Bugatti ont été engagées dans des courses plus ou moins importantes. Dans les années 50, il n'était pas rare d'en voir concourir dans des courses de côte entre les mains d'originaux. Bien sûr, ces voitures n'étaient pas engagées sous la marque qui n'existait alors plus.
Je ne pense pas que les Bugatti aient jamais été des automobiles que l'on aurait pu acquérir pour trois fois rien. Toutefois, j'ai eu vent de plusieurs témoignages qui prétendent que dans ces années 50 et 60, elles n'avaient pas la cote. Il est probable que ces automobiles qui n'avaient peut-être pas encore le statut d'icône qu'on leur connaît aujourd'hui aient été délaissées mais je pense que les amateurs inconditionnels existaient déjà et qu'ils se sont employés à en reconstruire à partir de plusieurs. Aussi, retracer l'historique d'une Bugatti 35 ou affiliée n'est sans doute pas aisé.
Il se dit parfois qu'il y a aujourd'hui plus de Bugatti 35 en circulation qu'il n'en a jamais été fabriqué. Il n'est pas interdit de penser que des modèles moins prestigieux aient été reconvertis en Type 35. Et encore, je ne compte pas les refabrications "argentines", copies fidèles et améliorées sur quelques points. Je ne suis pas assez averti pour en reconnaître une. Il faut dire que tout est fait dans les règles de l'art avec un souci du détail poussé jusqu'à l'extrême. Ces "argentines" sont même acceptées par les bugattistes. La fidélité à l'original est tel que l'on peut concevoir que la marque "Pur Sang" peut fournir toutes les pièces nécessaires à la réhabilitation d'une quasi épave. Dès lors, qu'est-ce qu'une "vraie" Bugatti ? Peut-être un esprit plus qu'autre chose.
Pour posséder une Bugatti, il faut être argenté ou avoir beaucoup de chance. Un jour, sans doute, j'en trouverai une au fond d'une grange, oubliée, abandonnée là par un ancien propriétaire. Je proposerai alors de débarrasser cette grange de cette vieille bagnole et je reviendrai avec un bidon d'essence pour la ramener par la route. Ça arrivera, c'est certain. Je ne sais pas quand mais je ne suis pas pressé.
Posséder une Bugatti, c'est aussi cultiver un snobisme de bon aloi. Combien vaut une Bugatti 35 ? Difficile à dire. Un million ? Deux millions ? Trois millions d'euros ? Plus encore à l'occasion. Et alors, le snobisme absolu est de rouler dans une automobile qui vaut plus que vous vous ne gagnerez peut-être jamais tout au long de votre vie et de donner l'impression que l'on s'en soucie comme d'une guigne. Et allez que je te colle des autocollants partout, de travers et avec des plis de préférence, et vas-y que je m'attache à la conserver sale, et rien à foutre s'il manque un morceau du phare. Par contre, attention ! Faut que le moteur soit nickel, qu'il n'y ait pas une goutte d'huile qui s'en échappe. Moi, j'aime bien cette attitude de dandy désabusé. Je ne m'en sens pas si éloigné. Je suis prêt à avoir ma Bugatti. Ce n'est qu'une bête question financière.
1 De Liaan - 05/10/2019, 09:06
Une Bugatti pour une poignée de cerises dans les années 1950 ?
Je pense que ce devait être vrai. Lorsque le stock-car eut son heure de gloire après-guerre, de nombreuses automobiles qui servaient aux compétitions seraient maintenant utilisées comme placement financier, alors qu'en ces années 1950/1960, elles ne valaient que le prix de la ferraille. Il me semble qu'une Bugatti aurait participé à l'une de ces manifestations de démolition-derby, qu'il existerait même des photographies. Je pense à Serge Pozzoli qui eût quelques regrets d'avoir bousillé quelques belles autos dans ces courses de stock-car, mais il s'était bien rattrapé ensuite en protégeant ces automobiles devenues historiques. Dans les tous débuts de la revue LVA, du temps où la spéculation outrancière n'existait pas au niveau actuel, on pouvait y lire les témoignages de personnages comme Jacques Potherat, sur ces années 1950/1960 avec des automobiles extraordinaires qui changeaient de main contre une bonne bouteille. Cette époque est terminée, plus le temps passe, plus les granges fabuleuses de Michel vont rejoindre les licornes* de nos aïeux.
(*) Heureusement qu'il y avait une marque d'autos qui s'appelait La Licorne, ce qui permet d'annoncer avec grand fracas, que l'on a retrouvé une licorne dans une grange abandonnée.
2 De Le Prof Turbled - 05/10/2019, 09:43
Dans un canard moto vintage, je sais plus lequel, dans un article consacré aux Vincent 1000 cm3, un gars connu, je sais plus lequel, peut-être Patrick Godet, mais chuis pô sûr, racontait comment il avait échangé sa type 35 contre une 1000 Rapide, début des 70's, où l'une et l'autre ne valaient pas bien cher.
Oui, ça fait beaucoup de "je sais plus", mais j'ai vraiment lu ça y a pas plus de 8 mois.
Étonnant, non? Ce serait marrant de réfléchir avec quels véhicules, aujourd'hui jugés peu intéressants, nous pourrions répéter cette histoire. En tirer des conséquences, et en constituer un stock en vue de financer l'EHPAD qui nous pend au nez.
3 De Sax/Cat - 05/10/2019, 10:26
Vous pouvez toujours vous faire plaisir à pas cher
https://www.leboncoin.fr/collection...
4 De Liaan - 05/10/2019, 10:46
@Le Prof Turbled : Cette anecdote me dit aussi quelque chose.
Dans une bande dessinée "moderne", c'est-à-dire de moins de deux ans, qui surfe sur la vogue vintage, je lisais l'histoire d'un jeune gars qui aimait la mécanique et le sport dans les années 1950. Il roulait en Vincent et fait la connaissance d'un type qui possède une Bugatti sportive. Je crois que le motard à la Vincent devient le mécano de l'autre. Il faut que je relise ça, le jour où je pourrais remettre la main dessus. Les auteurs de cette BD surfent sur la vogue actuelle qu'ont acquis ces deux véhicules, désormais connus du grand public comme icônes.
Je ne sais pas si une histoire sur les années 1950, avec un gars roulant en 125 Peugeot ou Motobécane qui devient mécano d'un autre qui roule en Simca 9 Aronde, aurait le même impact auprès du public. Hormis des passionnés de la chose mécanique plutôt popu comme nous.
Quant à réfléchir sur un véhicule délaissé actuellement qui pourrait répéter cette anecdote historique, je pense qu'il n'existe plus. La notion de collector a envahi toutes les têtes, grâce à la publicité, pardon, grâce à la communication. Je n'aurais jamais dit qu'une 104 puisse emballer quelqu'un à notre époque, j'ai toujours considéré cette bagnole comme un laideron first quality, malheureusement si, voir l'engouement pour la ZS, quelle pitié j'ai pour ces admirateurs et leur manque de goût. (j'ai pris la 104 pour exemple, mais toutes ces autos de 1960/1970, des bagnoles de très grande série, sous prétexte qu'il en existe une version sportive, ne resteront pour moi qu'un outil, de la ferraille avec rouille galopante. D'ailleurs, sur les grandes quantités construites, souvent seuls ont été préservées les versions dites de sport. Trouver une Ford Cortina, une Opel Kadett B, une Fiat 850, une NSU Prinz 4 ou une Renault 10 non modifiée, des voitures sans histoires particulières, on les remarquera automatiquement. La tendance aidant, les combi VW ou les 2CV ont une côte de popularité proportionnelle à leur côte en collection, devenue irrationnelle)
Bref. Il suffit de trouver une Lada 1200 en bon état, de construire une bonne légende autour, avec de grand renforts de publicité, pardon, de communication, et vous aurez peut-être la chance de faire la bonne culbute financière avec votre auto achetée trois francs six sous. Ça demandera sans doute beaucoup de temps.
5 De Liaan - 05/10/2019, 11:14
@Le Prof Turbled : Échanger une Monica 350 contre une Hesketh ?
(des trucs pointus mal connus du grand public)
6 De Liaan - 05/10/2019, 11:27
@Sax/Cat : S'offrir une Bugatti miniature, pourquoi pas.
Certaines autos miniatures peuvent atteindre des prix exorbitants, parfois plus chères qu'une vraie voiture. Parfois, curieusement, des véhicules miniatures de séries économiques sont excessivement plus chère que la série ordinaire : certaines Dinky Toys de la série Junior (vendues neuves à l'époque à bas prix, car sans vitres ni suspensions) atteignent des sommets.
Mais tout ce qui est rare n'est pas obligatoirement cher.
La grande loi de l'offre et de la demande.
7 De arielle - 05/10/2019, 12:20
Bugatti for ever. La jaune est bien crade !
Heureusement que je ne souhaite posséder tout ce que j'aime, il me faudrait une ENORME FORTUNE et plusieurs vie pour en profiter ! Plaisir des yeux, comme ils disent dans les souks !
8 De Sax/Cat - 05/10/2019, 19:57
On peut aussi s'amuser à beaucoup plus cher que l'original
https://www.youtube.com/watch?v=ZQd...
9 De Liaan - 05/10/2019, 20:34
@Sax/Cat : On trouve comment est fabriqué de bidule :
[https://www.youtube.com/watch?v=n-RtJOfFlZU]
Prochainement, une fusée Saturne V en Lego®
10 De A. Lebussat - 05/10/2019, 20:42
@Sax/Cat : @Liaan :
Bah, pendant qu'ils font ça, les hommes ne se font pas la guerre.
11 De Le Prof Turbled - 06/10/2019, 07:14
Sur ces cinq danseuses étoile, trois ont des protections de radiateur grillagées, pour stopper les gravillons. Sage précaution. La surabondance d'aérations, type louvres, alourdit quand même un brin la ligne de ces beautés fatales.
12 De Sax/Cat - 06/10/2019, 15:18
@A. Lebussat :
Mais ils ne font pas l'amour non plus