C'est que j'allais oublier, moi !

La soirée commençait tranquillement. Je venais de terminer une petite modification sur un site Internet et je me préparais à manger. Mon programme était tout tracé.

Hier, je ne savais pas quoi manger. Sans trop d'illusions, j'ai jeté un œil dans ce qui me sert de congélateur. Dans le fond, je trouve des morceaux de collier de mouton. Bon. Pourquoi pas. Je cuisine une sorte de ragoût vite fait avec des oignons, de l'ail, des pommes de terre. Enfin bon, avec ce que j'avais, quoi. Le soir, je l'ai mangé. Ce n'était pas terrible.
Aujourd'hui, il a fait très chaud sur le Périgord. Au boulot, ça a été une journée molle et moite. Il manquait plein de monde. Du coup, j'ai eu moins de travaux de maintenance. J'ai tout de même trouvé de quoi m'occuper un peu. Je rentre du boulot et je découvre des courriers électroniques d'un type que j'aide à faire un site Internet et qui bloquait sur un truc pourtant simple que je lui ai déjà expliqué plusieurs fois. Je répare ses bêtises et je me décide à réfléchir à ce que j'allais manger. Il restait du mouton, j'ai fait des nouilles pour l'accompagner. Ce n'était pas meilleur qu'hier. Tant pis.
Quand j'ai fini de manger, je suis revenu un peu sur Internet et je me suis dit que j'allais sans aucun doute aller bouquiner avant de m'endormir. J'étais en train de lire un livre, récemment, mais vraiment, je ne sais pas si je vais aller au bout. C'est très mauvais, bourré de fautes d'orthographe et de typographie. C'en est presque un bonheur. C'est un livre auto-édité. Le contenu est pénible. C'est un "écrivain" qui écrit combien il est fort, beau, intelligent, le tout avec plein de fausse modestie. En vérité, s'il ouvrait un peu les yeux, il saurait qu'il n'est ni beau, ni très intelligent, ni très fort. Il raconte sa vie. Professionnelle de préférence. C'est d'un lassant, je ne vous dis pas.
Au départ, j'avais presque l'intention de vous parler de ce livre. Maintenant, je préfère taire le nom de l'auteur et le titre du livre. Je n'ai jamais écrit de livre et je ne doute pas que l'exercice soit compliqué. Je suppose que n'importe qui est capable d'écrire un livre, quitte à se faire aider. Faire un livre lisible, c'est une autre affaire !
Donc, ces jours derniers, je lisais ce livre. Et puis, hier, je l'ai fermé. Je me suis dit que, non, vraiment, je ne pouvais pas continuer. Peut-être le reprendrai-je. Peut-être pas. J'ai un peu l'angoisse que l'auteur me demande un jour ce que j'aurai pensé de son œuvre mais, en y réfléchissant bien, je me dis qu'il est bien trop prétentieux pour courir le risque.
J'ai refermé ce livre et j'ai cherché celui qui pourrait avantageusement le remplacer. Et là, je tombe sur "Mort à crédit" de Louis-Ferdinand Céline. Ah ! Je l'ai déjà lu mais je ne sais pas, il me fait de l'œil, ce bouquin. Je l'ai pris et je me suis plongé dedans. C'est incomparable avec le bouquin dont je vous parlais plus avant ! Là aussi, c'est un type qui raconte sa vie ; professionnelle aussi, pour partie. Mais la comparaison s'arrête là.
Et alors, moi, je me disais que j'avais bouffé mes nouilles et mon mouton et que j'allais aller retrouver Céline pour deux ou trois heures de lecture. Et au moment où j'allais passer à l'action, je me rends compte que j'étais en train d'oublier mon billet quoitidien ! C'est réparé.

Un commentaire à ajouter ?

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page