Coupure

Alors là, c'est le blanc. Tout à l'heure, j'étais en train de travailler sur l'ordinateur quand il y a eu une coupure de courant. Pas très longue mais suffisante pour me faire perdre les dernières modifications du travail en cours. L'onduleur n'a pas pris le relais, l'ordinateur s'est éteint, les données se sont perdues dans une forme de paradoxe temporel. Peut-être existent-elles toujours dans une réalité parallèle, je ne sais pas. De toutes les façons, je ne sais pas comment ouvrir une porte pour aller les chercher dans cet ailleurs hypothétique et, je l'avoue, j'ai un peu la trouille de ne pas savoir revenir dans ma réalité présente. Ce n'est pas qu'elle soit si enchanteresse que ça, ma réalité présente mais je me suis habitué à elle, il me semble la côtoyer depuis déjà si longtemps que des liens se sont tissés entre elle et moi.
Il n'est pas totalement impossible que cette réalité alternative soit bien plus pleine de surprises enthousiasmante comme on ne peut pas écarter l'idée qu'elle pourrait être pire voire bien pire encore. Entre ce que l'on connaît ou croit connaître et l'inconnu total, il n'est pas simple de faire le bon choix. Ceci dit, il arrive aussi que pris à l'improviste, dans l'urgence, on en arrive à se persuader soi-même et à chercher à persuader autrui alors que l'on est dans l'erreur. Par exemple, pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai soutenu que le «connais-toi toi-même» était de Platon alors que, bien entendu, c'est à mettre au crédit de Socrate. C'est un peu ce que l'on dit des cons. Ils ne peuvent pas s'empêcher d'ouvrir leur clapet et à affirmer des conneries lorsqu'il est si simple d'avouer ne plus se souvenir. Bon, dans cette réalité présente, je suis donc un con. Au moins, je le sais et, ma foi, on fait avec. Il n'est pas impossible que dans la réalité alternative ou parallèle ou même diagonale, je serais intelligent. Ouais. Mais aussi, il existe un risque pour que j'y sois encore plus con.
Ce qui est envisageable, c'est qu'il existe des bifurcations à toutes les étapes de sa vie et donc autant de réalités coexistantes. Ce que l'on ne sait pas, c'est s'il existe des connexions entre ces états. Si cela se trouve, il y a des systèmes d'aiguillage qui permettent de sortir d'un tronc commun de la réalité et d'y revenir plus loin, plus ou moins loin. Mais tout ça, c'est de la pure spéculation. Il n'empêche que, peut-être, dans une réalité j'ai pu prétendre que la phrase était de Platon tandis que je disais bien que c'était de Socrate dans une autre et de Mireille Matthieu dans une troisième quant je gardai le silence dans une quatrième.

Tout ça pour vous raconter que j'étais en train de bosser quand l'ordinateur s'est éteint. Du coup, j'ai eu la crainte qu'une nouvelle coupure électrique survienne rapidement. Je n'ai donc pas redémarré l'ordinateur. Mais alors, dans cette réalité d'où je vous parle, je n'ai pas fait ce que j'avais prévu de faire par la suite. Je voulais chercher une ou deux photos pour le blog mais là, j'ai pas eu le courage de risquer une nouvelle coupure. C'est plutôt ballot parce que, en fin de compte, il n'y en a bien sûr pas eu d'autre. On aurait dû s'en douter.
Et cela m'amène à vous entretenir de l'uchronie et de la dystopie. Là aussi, et à la même personne que pour Platon-Socrate, j'ai un peu dit une connerie. J'ai prétendu que l'uchronie était le contraire de l'utopie alors que, bien entendu, c'est la dystopie qui est une vision négative d'un avenir incertain. Et en fait, je me demande si l'on ne peut pas concevoir une uchronie utopique aussi bien qu'une uchronie dystopique. Et je vous laisse réfléchir à ce sujet d'importance. Vos avis pourraient s'avérer bien précieux.

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