La barre à tribord

Les échos journalistiques qui me parviennent s'interrogent sur les propos récents de notre président de la République actuel. Les cadeaux concédés à l'hydre patronnale et pestilentielle autant que délétère indiquent-ils d'une manière formelle un changement de direction pour un rapprochement nauséabond avec la phynance ? On peut le craindre.
En élisant François Hollande, je ne pense pas que l'on a pensé un seul instant que l'on votait pour un anarcho-communiste forcené qui allait pendre les patrons par leur paire de couilles (pour les mâles d'entre-eux, bien sûr). On espérait un peu que, bien que l'on pouvait la pressentir molle, la gauche proposée par Hollande et son gouvernement tiendrait un peu compte du petit peuple et de ses attentes. Possible qu'il faille déchanter et se rendre à la raison. Peut-être n'est-il pas possible de mener une politique de gauche dans ce monde globalisé et massivement libéral. Je suis nul en économie macroscopique autant qu'en politique. Je ne comprends pas tout et n'ai pas tous les éléments en main. Il est possible qu'il faille laisser de la place au pragmatisme. Possible.
Dans l'idée, d'après ce que j'ai compris, si l'on baisse les "charges", ces foutues "charges", les entreprises embaucheront plein de chômeurs et on retrouvera le plein emploi et tout le monde pourra consommer tant et plus au grand profit du grand capital. Il me semble que c'est bien ça que l'on essaie de nous faire croire. Sauf que moi, soit je suis trop con, soit je ne le suis pas assez. Je ne donne aucun crédit à cette idée et suis persuadé, mauvais esprit que je suis, que le capital profitera de la baisse des charges pour accroître ses profits au détriment des pauvres qui, dans le meilleur des cas, resteront au même niveau de pauvreté.
Le riche est un salopard et on ne peut pas lui en vouloir. Il est naturel d'être un salopard lorsque l'on a une richesse à protéger et à faire grandir. C'est naturel, c'est normal. Aussi naturel et normal que de vouloir devenir un peu riche lorsque l'on est pauvre ou que l'on se considère comme tel. C'est l'ascenseur social dont rêve ceux qui sont en bas et qui est craint par ceux qui sont déjà haut dans les étages.
Prenez la métaphore de cet ascenseur social. Un ascenseur, c'est fait pour monter. Il y a le mot "ascension", là-dedans. Un ne parle pas de "descendeur". Jamais. Monter est symbole d'élévation. Lorsque l'on monte, on va vers le mieux. C'est comme ça. On dit que l'on le moral au plus haut ou, au contraire, une baisse de moral. Le haut est meilleur que le bas. Dans la métaphore de l'ascenseur, on donne donc pour idée que plus on monte dans les étages et plus on gagne une place enviable dans la société. On prend un gratte-ciel et on regarde comment c'est fait. On comprend vite que l'on peut mettre moins de personnes sur le seul dernier étage, l'étage ultime, celui du haut du panier, du gratin, de l'élite, que sur l'ensemble des étages inférieurs. Jamais on ne pourra mettre tout le monde au même niveau. Il y aura nécessairement des personnes qui resteront dans les bas étages. L'idée d'égalité est un gros enfumage. Il ne faut pas croire à l'égalité. Jamais !
Le chef d'entreprise, l'actionnaire, le patron, sont des salopards qu'il convient de combattre et auxquels il ne faut surtout pas faire confiance sauf sur un point. Vous pouvez être certain qu'ils feront tout pour ne pas redescendre de leur position haute et qu'ils feront donc tout ce qui est en leur pouvoir pour vous faire redescendre si vous commencez à gravir les étages. S'ils voient qu'il leur revient moins cher de faire travailler des plus pauvres que vous pour produire, ils n'hésiteront pas un instant. Faites leur confiance. Et si vous ne pouvez plus rien acheter, ce n'est pas leur problème. Certes, si vous ne pouvez pas acheter, ils n'auront pas de raison de continuer à produire et, vous direz-vous, ils auront tué la poule aux œufs d'or. Encore une fois, c'est possible mais il ne faut pas oublier qu'ils auront une confortable réserve d'argent.

Hollande virage à droite

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