La Renault 4, conduite par les gendarmes Chapraud et Chapraut, emporte Roland Verne.
— Monsieur Verne, commence simplement le Brigadier Chapraut, nous vous devons des explications...
Le Brigadier Chapraud, qui conduit la voiture complète :
— Oui, Monsieur Verne, nous allons vous fournir des explications, mais en temps et en heure. Considérez vous comme invité à un petit voyage…
Le mot voyage résonne bizarrement dans la pensée de Roland, mais tout en restant prudent, après tout ce qu'il a vécu, ose dire :
— Ainsi, le voyage n'est pas terminé ?
— Non, mais cela ne saurait tarder… lui dit doucement le Brigadier Chapraud, pour l'instant, soyez rassuré, tout va bien se passer…
Roland n'est justement pas rassuré. Et comme si les gendarmes avaient senti la nervosité de Roland, le conducteur accéléra…
La Renault 4 quitte la départementale 783 pour s'engager dans une petite route… La panique s'empare de Roland qui veut actionner le mécanisme d'ouverture de la portière, mais rien ne fonctionne :
— Fichu, je suis fichu, pense Roland, Je suis à la merci de ces deux faux gendarmes, ces Chapraudt n'existent pas, la Gendarmerie de Pont-Aven me l'a dit !
— Restez calme, Verne ! lui dit encore le Brigadier Chapraut, tourné vers Roland. Nous n'allons pas tarder à arriver. Vous ne craigniez absolument rien ! Reprenez votre calme !
Roland sue maintenant à grosse gouttes. Se calmer, tu parles…
La route secondaire monte légèrement et devant la 4L, apparait une forêt, la voiture ralentit car on distingue une barrière rouge et blanche, comme celle d'un passage à niveau. Des soldats en treillis sont postés de part et d'autre de la route.
— Des militaires ? se demande Roland, qu'est-ce que c'est encore ce truc ?
La voiture de gendarmerie stoppe, un sous-officier s'approche, salue et le Brigadier Chapraut présente une petite enveloppe que le sous-officier vérifie soigneusement, redonne le dossier à Chapraut, et lance l'ordre de relever la barrière. Le sous-officier salue à nouveau le Brigadier Chapraut et la 4L de gendarmerie s'avance sur la petite route qui serpente dans le bois.
— Nous y voilà, dit calmement le conducteur Chapraud à Roland Verne.
Roland verne est atterré par ce qu'il voit devant lui : des baraquement en bois, quatre ou cinq alignés dans une clairière :
— Un camp, Ils m'emmènent dans un camp, pense-t-il.
La Renault 4 s'approche d'un bâtiment en maçonnerie, avec le drapeau français qui flotte, et une dizaine d'hommes de troupe, armés, tout autour.
— Moi qui n'est pas fait mon service militaire, me voilà servi, pense Roland.
L'automobile stoppe à la hauteur d'un gradé qui salue les 2 gendarmes, qui se mettent à descendre du véhicule, échangent quelque mots avec l'officier en montrant Roland qui n'en mène pas large. Puis le gradé ouvre la porte, Roland choisit ce moment pour tenter de s'échapper, le fou !
— Faites pas le con, Verne ! aboie Chapraud.
Mais Roland, tel un renard rusé, ne fonce pas dans la cour, à découvert, mais surprend son monde en fuyant à l'intérieur de la bâtisse. Roland se lance dans le couloir et avise au fond, un sortie de secours qui l'entraine dans une autre cour, vide. Roland a le temps d'entendre des voix qui précisent de ne surtout pas tirer !
Devant le fuyard, au bout de la cour, un immense hangar bouche la vue, roland s'en approche, et décide de se risquer à l'intérieur par une porte latérale. La porte est ouverte, il entre et il reste bouche bée devant ce spectacle qui s'offre à lui : Le Nautilus, gigantesque sous-marin, posé sur des vérins hydrauliques géants ! Resté cloué par la majesté du sous-marin, Roland ne fait pas attention à l'entrée des militaires… Le Brigadier Chapraud s'approche et dit :
— Verne. Tout va bien… Infirmier ?
Un soldat arrive avec du matériel médical, un autre lui relève la manche de Roland, hébété, lui pose un garrot et lui injecte une solution…
Roland s'est laissé faire, tellement abasourdi et se sentant soudainement fatigué, si fatigué…
….
Roland émerge, constate qu'il est dans une chambre d'hôpital, avec un "goutte-à-goutte" dans le bras gauche, allongé dans un lit. Un infirmière entre à ce moment :
— Eh bien, Monsieur Verne, comment vous sentez vous, un peu secoué, non ?
— Alice, dit doucement Roland, en souriant, j'ai été renversé par une voiture, non ?
Un grosse voix lui répond :
— Si ce n'était que cela !
Et apparait le Colonel Chapraud, non plus habillé en gendarme, mais avec la tenue militaire d'apparat correspondant à son grade, accompagné du Général Chapraut, lui aussi en tenue d'apparat.
Le Colonel continue :
— Vous nous en avez fait voir des vertes et des pas mûres, monsieur Verne ! Mais c'est l'expérience qui voulait cela…
— L'expérience ? demande Roland. Une expérience…
Roland ferme les yeux et réfléchit … Toutes ces aventures… Et soudain, tel le flot d'un torrent soudainement libéré d'un lac de retenue, tout lui revint brutalement. Roland sentit sa tête tourner devant le flux de souvenirs, bien plus réels : "L'Expérience" !
Roland Verne, matricule 26-262, volontaire pour l'exploration de la planète Mars, dont le voyage aller représente presque une année terrestre, a été plongé dans un coma artificiel d'environ 340 jours, le cerveau relié à un "simulateur d'aventures" nouvellement créé, aventures écrite par des internautes lambda.
L'expérience fut une quasi réussite, mais Roland a fait du somnambulisme pendant la durée du traitement, non seulement son esprit vivait l'histoire, mais parfois son corps, lui aussi, suivait les péripéties de l'aventure !
— Ah ! dit Roland Verne, vous fûtes de sacré gendarmes plus vrais que nature, mon Général, et vous aussi, mon Colonel !
Le Colonel dit :
— Je ne sais pas si je ne vais pas un peu regretter mon statut de simple gendarme !
— Tiens, vous aussi… remarque le Général, vous aussi…
Là se termine notre feuilleton. D'aucuns disent que Jacques et Suzy seraient les prochains volontaires pour "l'expérience", mais ceci est une autre histoire.
FIN
1 De arielle - 09/07/2013, 10:00
Eh ben dites donc , il s'en passe des choses sur Mars ;-)
Contente de revoir Alice. Il va sans dire que j'ai un faible pour la bande des cinqs...
2 De shanti - 09/07/2013, 10:28
Roland serait-il allé sur Mars à bord du Nautilus ?.
Ah ! Ça mérite des explications ... :)
3 De Liaan - 09/07/2013, 13:09
Tous les jours, ou presque, des nouveautés :
maintenant, et pour l'instant, à cette heure précise (13H09), les billets sont en damier : soit un billet sur fond blanc, le suivant sur fond gris, et ainsi de suite...
Affaire à suivre.
Oui, je sais, je vous dois des explications sur le feuilleton.
Affaire à suivre aussi.
4 De michel - 09/07/2013, 20:23
@Liaan : Des explications ? J'aimerais bien les lire. Je présage que ça promet d'être assez rigolo.
5 De Liaan - 09/07/2013, 21:01
@michel : Ces explications ?
J'attends la nuit (comme le chantait Johnny) pour que tout le monde ait bien lu le feuilleton, je pense qu'il y a des noctambules qui ne le lisent que vers 23H00 / 23H30...
6 De Liaan - 09/07/2013, 21:06
@michel : Un petite correction dans le texte, j'avais écris " salut " à la place de " salue ", et en corrigeant, j'ai mis un " e ", mais n'ai pas enlevé le " t ", alors, cela donne :
Le sous-officier salute à nouveau le Brigadier Chapraut et la 4L de gendarmerie s'avance sur la petite route qui serpente dans le bois.
Tout le monde aura corrigé, bien sûr...
7 De michel - 09/07/2013, 21:10
C'est corrigé.
8 De Liaan - 09/07/2013, 22:12
@michel : Merci !
Ah ! Tout de suite, nous comprenons mieux ce qui se passe.
Alors, du coup, je ne sais si je vais donner des explications sur cette épisode de fin...
Suspense, suspense...
9 De Liaan - 09/07/2013, 22:15
Yen-a-des-qui-disent que ce n'est que pour faire monter (gonfler) le nombre de commentaires que je fais des sous-remarques.
À ceux-là, je leur dirais, ouais, et alors ?
10 De Liaan - 09/07/2013, 22:40
Soyons réaliste :
Il n'y a que deux (véritables) commentaires sur ce dernier épisode du feuilleton.
J'essaie de faire monter une certaine pression (comme le dirait un chauffeur de locomotive), en laissant passer un peu de temps avant que je ne vous explique le pourquoi du comment, mais il y a si peu de commentaires, comme d'hab'.
Mais je pense que je vais attendre un peu pour donner des explications sur ma version de la fin du feuilleton (Punaise, j'ai intérêt à faire quelque chose de propre, si je ne veux pas être la honte du quartier...).
Ce n'est pas évident...
J'aime bien les point de suspension (vous avez remarqué ?), parce que, voilà, comment expliquer que cette fin, abrupte pour Michel, que cette fin ait eu lieu.
J'avais précédemment parlé que dans le feuilleton, l'arrivée de Jacques et de Suzy, ces deux là, ben, ils nous mettraient dans une certaine mélasse, et que donc, à ce moment, nous n'étions plus que deux sur l'affaire du feuilleton, Michel et moi, les autres n'osant pas se mesurer à de tels cadors que nous sommes au niveau de l'écriture, enfin, surtout Michel. Alors, du coup, je me suis décidé à mettre le mot fin sur cette histoire, oh, combien intéressante et passionnante, mais, après de longs mois, rappelons nous, c'était vers février/mars que les "écrivains" stoppèrent, et que faute de combattants, la baston se termine.
Alors voilà.
11 De Liaan - 10/07/2013, 10:35
Cette fin du feuilleton a été pour moi, la seule fin logique.
J'ai essayé dans cette histoire, d'être logique, à chaque incident, sa cause.
Je ne voulais pas la disparition des personnages, personnages qui au fur et à mesure des divers écrivains, apparaissaient en nombre.
J'ai toujours essayé de redresser une situation qui me paraissait complètement tordue.
Je reprends les commentaires de l'épisode 32...
''13. Le Mardi 19 février 2013, 19:00 par michel
J'avoue ne plus bien comprendre le feuilleton. Je m'y perds et ne sais plus où l'on va. J'ai l'impression que ça tourne un peu en rond et que l'on ne cherche plus à résoudre le semblant d'intrigue amené au fil des pages. Pour le moment, on va d'un endroit à un autre, on ouvre des pistes qui sont abandonnées, on fait avancer l'histoire à grands renforts de deus ex machina. Peut-être arrive-t-on au bout de l'expérience de l'écriture d'un texte collaboratif ?
14. Le Mardi 19 février 2013, 19:12 par arielle
@michel : Oui, on tourne en rond petit patapon ! Je pensais à la même chose que vous...sans trop savoir...quoi faire ?!!!
15. Le Mardi 19 février 2013, 19:14 par arielle
Ce n'est pas évident de trouver une fin honorable !
16. Le Mardi 19 février 2013, 19:37 par michel
Selon moi, on essaie de continuer. On verra. Pour la fin, je me la réserve et je pense qu'elle arrivera lorsque personne ne se proposera pour une suite à deux reprises. C'est à dire que la règle actuelle est que si je ne reçois rien le dimanche midi, j'écris la suite. Si cela arrive deux fois consécutives, j'écris un point final à l'histoire.''
J'ai voulu continuer ce feuilleton, mais je n'étais plus que seul avec Michel. J'ai donc conclu que la "partie de ping-pong" devait se terminer à un moment, et j'ai senti que ce moment était arrivé, avec un relatif apaisement des personnages, en particulier Roland, qui pour moi, est le personnage central de l'histoire.
12 De Liaan - 10/07/2013, 10:41
@arielle : @shanti : Il est amusant que vous ayez imaginé que Roland soit allé sur Mars.
Pas du tout, dans cet épisode, je me suis peut-être mal exprimé, il ne s'agit que d'une expérience destinée à étudier les réactions d'un individu pour effectuer un voyage vers la planète Mars. C'est une expérience française (cocorico!) qui a eu lieu ici.
J'ai voulu laisser des parts d'ombres dans ce dernier épisode afin de stimuler votre imagination, à vous lectrices et lecteurs, et je vois que j'y suis en partie parvenu.
13 De Liaan - 10/07/2013, 10:43
@michel : Comme vous le voyez, les explications ne sont pas si rigolotes que ça.
14 De Liaan - 10/07/2013, 12:14
@michel : Une idée pour le prochain jeu destiné à toutes et à tous :
Et vous, comment vous imagineriez la fin du feuilleton ?
15 De arielle - 10/07/2013, 12:51
@Liaan : Ecroulée de rires !!!!
16 De arielle - 10/07/2013, 12:55
Cher Liaan,
Ce serait plutôt: que ceux qui avez une idée bien précise de la fin, nous la confie ;-)
Sur ce : Vive Gaëlle !