Mot-clé - Angoulême

Fil des billets - Fil des commentaires

mercredi 18 septembre 2019

Dans la cour de l'hôtel de ville d'Angoulême

C'est à Paul Abadie que l'on doit l'hôtel de ville tel que l'on peut le voir aujourd'hui. Paul Abadie, c'est le coupable du Sacré-Cœur de Paris, de la restauration des cathédrales d'Angoulême et de Périgueux et, donc, de cet édifice qui fait fonction de mairie sur le plateau de la ville. Paul Abadie, architecte et fils d'architecte est un nuisible comme on n'en voit plus. On ne lui reprochera pas d'avoir manquer d'idées mais bien d'en avoir eu tellement elles ont pu se montrer mauvaises. Avant son intervention, ce bâtiment était un solide château à l'intérêt historique indéniable. Le gars Abadie voulut tout détruire mais on s'opposa au démantèlement du donjon et de la tour "Marguerite de Valois". Armé de ses idées bien arrêtées nourries à la gamelle d'une certaine vision mal digérée du Romantisme alors à la mode, Abadie s'appliqua à dénaturer les lieux avec une constance et une détermination qui force le respect.
Mais bon. Le mal était fait et il allait falloir s'habituer à ça. Dans la cour bien carrée, tirée au cordeau, de l'hôtel de ville, de nombreuses automobiles anciennes étaient exposées. La plus ancienne était une Mors de 1896, leg de MM. Rémy-Pierre et René Tapon à la ville d'Angoulême. Ce sont les services municipaux qui vont œuvrer à la restauration du véhicule avec plus de bonheur que l'infâme Abadie.
A partir de 1906, c'est André Citroën qui dirige l'entreprise Mors. La marque sera absorbée par Citroën à la création de la marque en 1919.

Automobile Mors 1896 "dogcart"
C'est sans doute Boris Vian qui aura su contribuer à la renommée de la marque Brasier. Le génial écrivain, musicien, poète, compositeur et chanteur aimait à rouler aux commandes d'une automobile de la marque et on peut le voir poser fièrement devant son véhicule sur une pochette de disque. Cette marque dont l'emblème est un trèfle à quatre feuilles à l'instar d'une obscure marque italienne était représentée à Angoulême avec un modèle de course à l'équipement très complet. A l'avant, un cordage côtoyait bidons et trousses à outils. Des outils, on en voyait encore dans l'habitacle, à portée de main.

Brasier de course
Aux commandes de la Brasier
Accastillage de la Brasier
De chez Peugeot, deux modèles retenaient l'attention du public. Une antique Lion Peugeot et une Peugeot GP Indianapolis de 1914. La Lion Peugeot étonne par l'étroitesse et la hauteur de sa face avant. Je n'ai pas réussi à déterminer quel moteur cache le capot. Sans doute un moteur à longue course mais s'agit-il d'un monocylindre comme le prétendaient des personnes présentes ou un bicylindre comme il me semble plus probable ? D'un autre côté, il semble qu'il n'y ait qu'un carburateur. Ça ne signifie pas grand chose.

Lion Peugeot
La GP "Indianapolis" de 1914 pouvait paraître presque "normale" du coup avec son long capot d'où sort un tube d'échappement visiblement dénué de tout système visant à réduire les nuisances sonores probables. Le bidon que l'on voit à l'arrière est le réservoir de carburant et il permet peut-être de juger de la consommation de l'engin.

Peugeot GP indianapolis 1914

lundi 16 septembre 2019

Marques belges et d'ailleurs aux Remparts d'Angoulême

Le 11 avril 1492 naissait Marguerite d'Angoulême dans cette même ville. Nous ne sommes pas là pour effeuiller la marguerite mais pour nous ébaubir à la vision d'antiques véhicules à deux, trois ou quatre roues voire, nous le verrons, à une roue et demi. En quelques photographies, nous parcourrons largement plus d'un siècle de réalisations mécaniques au service de la mobilité.
En ces premières années du 20e siècle, nous pouvons encore parler de pionniers. On en est encore alors à se tâter, à tenter des solutions, à rechercher des solutions. Le moteur est à l'avant ou à l'arrière, on hésite encore un peu sur la disposition des commandes, on ne sait pas s'il faut placer le volant à droite ou à gauche, s'il faut le mettre à plat ou dirigé vers le pilote. Un peu avant, on se questionnait même quant à la meilleure solution pour la forme de ce dirigeoir. Volant ou guidon ? Ce qui semble acquis, c'est que le châssis sera placé haut par-dessus les essieux. Pour l'heure, on n'imagine pas bien que l'on puisse descendre tout cela et pour encore longtemps, on monte en voiture.
Cela est aujourd'hui ignoré mais la Belgique a été un grand pays de constructeurs de motocyclettes et d'automobiles. La marque Minerva nous est encore un peu connue à travers ces véhicules construits un temps sous licence Land Rover reconnaissables à leurs ailes à pan coupé mais la marque est bien plus ancienne. Les jardins encerclant l'Hôtel de Ville accueillaient des représentantes de cette industrie belge. Dans l'ordre d'apparition, donc, une Minerva, une La Métallurgique, une Pipe et une Excelsior.

Minerva 1904
Metallurgique belge
Ceci n'est pas une fellation
Vue du poste de contrôle d'une Excelsior belge
Du côté des motocyclettes, la Belgique nous a donné de célèbres marques avec les Saroléa, F-N, Gillet Herstal ou, bien sûr, Flandria. J'ai dit que ces jardins étaient réservés aux marques belges. Aussi, on s'étonnera de la présence de ce charmant petit Mobyscooter attelé bien français. Une erreur ? Une tentative d'invasion ? Je me questionne encore.

Tintin pour le side-car Mobyscooter !
La Fabrique Nationale Herstal fabriquait des armes quand elle a commencé à ajouter des roues et un moteur. On pourra noter que l'anglaise BSA aussi produisait des armes avant de se lancer dans la motocyclette. Chez nous, Peugeot fabriquait des moulins à café ou à poivre avant de s'aventurer dans la locomotion et Terrot brillait dans le domaine des poussettes et landaus.

Motocyclettes belges
Gillet Herstal Super Sport
A restaurer
La dernière image montre certainement une motocyclette belge. J'ai quelque difficulté à l'identifier et je doute même qu'elle soit un jour de nouveau sur ses roues quoique les passionnés ne manquent jamais de m'étonner par leur pugnacité à reconstruire des épaves que l'on n'oserait même pas amener chez le ferrailleur le plus proche de crainte de se faire moquer.
Pour finir sur une note nettement moins belge deux images d'un intérêt discutable. Sur la première, nous voyons que cette année les Harley-Davidson se montrent en noir. Sur la deuxième, nous voyons une BMW nous prouver qu'une japonaise est bien plus belle et intéressante qu'elle.

Noir et chromes
Pas certain que la plus intéressante soit la BMW

dimanche 15 septembre 2019

Remparts d'Angoulême

Alors que les catastrophes annoncées menacent, que les collapsologues de tout poil nous assurent des lendemains sombres, que la diversité écologique fait grise mine et que déjà tant d'espèces du vivant, animales ou végétales, sont à reléguer au rang des souvenirs défunts, nous pouvons nous réjouir de voir que se perpétue la tradition des Remparts d'Angoulême nés il y a quatre vingts ans. Alors que l'on cherche si souvent à bannir l'automobile, la motocyclette, le véhicule utilitaire de nos rues et avenues citadines, il se trouve que l'on sait aussi leur ouvrir toute grandes les portes des cœurs de cité pour le bonheur toujours intact des insatiables inconscients amateurs d'engins aussi vrombissants que polluants. Et tant pis pour les éveillés écologues défenseurs de la nature.
J'ai eu la chance de pouvoir être présent à Angoulême cette année. Je parle de chance parce que je fais partie de ces inconscients dont je parle un peu plus haut. Oui, je le confesse avec ce rouge si particulier qui sait monter au front de ceux qui le méritent, j'aime l'odeur de l'essence, le bruit des moteurs, les nuages de gaz d'échappement et les belles carrosseries des temps passés. Oui, je suis un dangereux criminel qui, à la défense de la planète, préfère le bruit et la fureur de ces machines diaboliques que sont les automobiles de course de jadis. Oui, j'ai honte et bats ma coulpe mais oui, j'aime ça. C'est mal et j'aime aussi cela. Vous pouvez me conspuer, m'agonir des pires injures, inventer même celles qui n'existent pas encore, vous n'y changerez rien.
Pour aller à Angoulême, j'ai dû user d'un moyen de transport polluant. Arrivé sur place, j'ai utilisé un appareil photo numérique qui fonctionne grâce, en grande partie, à de l'électricité nucléaire. En revenant, j'ai traité les images faites là-bas sur un ordinateur qui consomme lui aussi de cette électricité. Si vous lisez ces lignes, si vous regardez les images, vous serez complice de ce grand gâchis et je veux que vous sachiez que vous contribuez au réchauffement climatique et à la disparition des passereaux et des rhinocéros.
Des photos, j'en ai fait plus de deux cents. Il y avait matière à déclencher. Je vais essayer de vous montrer les plus intéressantes en plusieurs fois et en respectant plus ou moins la chronologie des événements. Pour commencer, donc, quelques images prises devant le stand de la FFVE. On pouvait y voir une imposante et magnifique Panhard & Levassor Sans-Soupapes (licence Knight), une Amilcar CGSS, une Talbot Baby, deux représentantes de la maison FACEL VEGA, une Dino Ferrari et quelques autres automobiles dignes d'intérêt. Je vous raconterai ultérieurement ce que j'ai encore pu voir et photographier.

  • Amilcar CGSS
  • Amilcar CGSS
  • Talbot T23 Baby
  • Facel Vega Facellia
  • Dino Ferrari 246
  • Facel Vega 2

Haut de page