mercredi 2 septembre 2020
Mot-clé - quantique
vendredi 7 février 2020
Charlatans et escrocs au programme du Salon du bien-être et des médecines douces de Thenon
Je pourrais ou devrais m'en foutre. Sans doute devrais-je considérer que les abrutis ont bien le droit de croire à ce qu'ils veulent, qu'ils ont bien le droit de se laisser escroquer, qu'ils ont bien le droit de vivre leur vie d'abruti. Après tout, je laisse les croyants religieux libres d'aller à l'église, au temple, à la mosquée, à la synagogue ou là où ils pensent devoir aller. Je m'en fous. Tant qu'ils ne m'obligent pas de les suivre dans leurs délires, néanmoins. Je laisse libres celles et ceux qui pensent se soigner avec du sucre ou les autres qui font l'amour avec les arbres ou qui sucent des cailloux. Juste, je considère que la société n'a pas pour rôle de les aider à financer leurs pratiques ridicules. Ainsi, je soutiens la décision de ne plus rembourser l'homéopathie. Je considère que je suis relativement conciliant avec les tarés mais il y a des limites.
Ces limites sont atteintes avec la tenue du 7e Salon du bien-être et des médecines douces de Thenon ces 7, 8 et 9 février. Ce qui fait naître la colère, c'est que je découvre que ce salon de pseudo-sciences et de pseudo-médecines, cette réunion d'escrocs et de charlatans (il faut les appeler par leur nom), est organisé par l'Office du Tourisme Vézère Périgord Noir. Et là, non, je ne l'admets pas. Comment cet Office du Tourisme qui reçoit des financements publics peut organiser pareille manifestation ? Je ne comprends pas et n'admets pas que des élus puissent de facto cautionner la tenue d'un salon de la supercherie et de la connerie patente. Ça m'agace, ça me met en colère.
On peut le voir sur l'affiche, ce salon reçoit l'aide de la commune de Thenon et de la Communauté de Communes mais aussi de la presse avec Ewanews, Radio Cristal et France Bleu Périgord. J'imagine que l'apport de ces derniers se limite (et c'est déjà bien trop à mon goût) à communiquer sur le salon, à faire venir du monde, à rendre public… et, c'est plus grave, à donner une caution à l'événement.
Lors de ce salon qui sera riche d'une trentaine d'exposants, il y aura des conférences. Il sera question du shutaïdo. Qu'est-ce que c'est que cette merde, encore ? J'ai cherché, j'ai trouvé ça :
Philippe Apruzzese, penseur inspiré, vous invite à entrer dans le monde merveilleux du Shutaïdo. Une méthode d'approche du bien-être humain, qu'il a conçue, mis au point et qu'il perfectionne jour après jour.
Le Shutaïdo est une Gymnastique originale qui permet dès les premiers mouvements de se mettre en phase magnétique avec la Terre et... l’univers. De retrouver son Identité intérieure, sa propre dimension spirituelle ce qui apporte autonomie et... "liberté d’Être".
C’est un Art qui a la particularité d’être en évolution permanente où chacun expérimente librement les courants d’énergies qui l’animent aux travers de divers mouvements spécifiques. Les changements de paramètres actuels bouleversent notre biorythme, notre boussole intérieure est déréglée. L’homme, s'il n’est plus en phase magnétique, "peut perdre le nord".
Le premier mouvement, à lui seul, permet de se mettre en phase magnétique avec la Terre chaque jour, de s'ancrer, de s'aligner, de se centrer (cela prend trente secondes!). Les techniques sont simples, bénéfiques et accessibles à tous. Ils peuvent aussi être pratiqués assis.
« Le shutaido est une discipline spirituelle, cosmogonique, procédant d’une série de mouvements programmés selon une méthodologie précise, et qui s’adapte instantanément aux nouveaux courants perpétuels universels.
L’efficacité de cette méthode repose sur l’incorporation de nouveaux courants d’énergies que le mouvement engendre. »
Et en toutes circonstances, garder votre libre arbitre!
Je sens la colère grandir. Je m'énerve, je m'agace, je fulmine. Je ne suis pas au bout de mes peines. D'un autre intervenant, Benjamin Sahler, on apprend :
qu'il aime parler avec son âme… depuis l’enfance
Un autre nous apprend que :
Cet enseignement que j'ai canalisé au mois d'octobre 2019, permet de nettoyer, guérir, reconnecter et unifier les différents espaces qui constituent le coeur vibral ou coeur quantique, mais également de mieux maitriser nos émotions dans la vie de tous...
Le quantique ! Nous y voilà. On touche le fond du fond. Le cœur quantique. Merde alors ! Là, ça doit être du lourd, du sérieux. Le cœur vibral, je ne sais pas trop mais le cœur quantique, oui, certainement, ça doit être du savant, du scientifique ! Connard, connard, connard ! Et tout ça grâce aux Rayons sacrés. Je n'invente rien, c'est dit, c'est écrit. Les rayons sacrés, ces sacrés rayons, ont un rapport avec le quantique ! Mais quels cons ! Quels sales cons ! Je suis en colère.
Un autre encore. Pierre Foucher. On pensait avoir touché le fond et pourtant, on continue de creuser. La bêtise et l'escroquerie est un puits sans fond.
Musique du soi,entre corps et esprit,
la voix exprime notre présence au monde,
nos joies et nos peurs,nos tensions intérieures,
notre vie émotionnelle.
Quand la voix se donne,l'être tout entier s'ouvre.
La voix libérée est acceptation,
don de soi,
écoute de l'autre
joie retrouvée,
OUI à la Vie.
Oser sa Voix,c'est oser être soi.
C'est beau comme une chiasse d'angelot. Je ne serais pas bienveillant et non-violent, je lui écraserais bien la tête à coups de masse de 10kg. Putain. Les cons !
Et ce n'est pas fini. Marion Jamet est Messagère voyageuse. Quel est la teneur de son message ?
Je m’inspire des traditions ancestrales amer-indiennes et chamaniques mongoles afin de soutenir tout cursus thérapeutique pour aller plus loin dans sa propre histoire, afin de réveiller son inconscient.
C’est comme si nous nous connections à plus ancien que nous, à des civilisations pleines de sagesse pour nous guider sur notre chemin de découverte de nous même.
Je mêle donc des pratiques et rituels ancestraux, avec des thérapies actuelles comme la respiration sacrée intuitive(inspirée de la respiration holotropique), le psychodrame et l’approche psycho-émotionnelle.
"Holotropique" ? Cherchez pas, c'est du véritable bullshit. Ce que je me demande, c'est comment il faut être dans sa tête pour être en mesure de débiter un tel torrent de conneries. Ou alors, il faut user de drogues ? Ou bien, c'est une hypothèse, il faut comprendre comment impressionner les gogos à qui on s'adresse ? Et que je te donne de la civilisation ancienne pleine de sagesse, du rituel ancestral, de la tradition perdue et lointaine. Ça me fait gerber, tiens.
Si on continue les recherches, on tombe sur ce qu'il est dit à propos de Véronique Viala :
Ces nombreuses années de recherche dans le domaine des thérapies et de la connaissances de soi, plus de 20 ans d'accompagnement avec la terre l'ont amenée à conscientiser et mettre en forme les multiples facettes d'une pédagogie basée sur le senti, ayant pour objectif le développement de la personne et de ses potentialités créatrices , l'Art du Senti . Dans sa démarche personnelle et pédagogique, elle relie l'écoute corporelle au travail sur la matière.
Elle, c'est une potière-sculptrice. Il n'y a pas de mal à ça sauf que là où le potier ou le sculpteur lambda se contente de faire de l'art ou des pots, elle, elle prétend faire de la thérapie. Alors, d'accord, je veux bien que, dans certains cas, la pratique du modelage de la terre peut être bénéfique. OK.
Ecouter le coeur, la porte de l'âme,
développe la communication avec la Conscience
ainsi que l'accès à ce réservoir immense d'intelligence en vous
Ça, c'est ce que nous raconte Tina d'Incayas. Je fatigue, je n'ai pas le courage d'aller plus loin. Allez, tout de même, histoire de bien nourrir ma colère, je termine avec une astrologue, Claude Jary des Loges, qui nous promet que 2020 est d'ores et déjà une année "historique" ! Youpi !
mercredi 6 novembre 2019
La triste fin de la motocyclette à commandes vocales
Oscar Burant ne voulait pas rester à la traîne de la révolution numérique et, comme il était un brillant ingénieur sorti major d'une prestigieuse école, il s'était engagé à réaliser une machine propre à concilier ses deux passions, la motocyclette et la robotique. Il souhaitait ni plus ni moins concevoir la moto 2.0, la motocyclette connectée à commande vocale équipée des technologies Bluetooth 6.1ß et GPS à retour haptique kinesthésique. Le calculateur central à suprématie quantique de son invention avait la charge de piloter les éléments mécaniques de la machine d'une manière prédictive et aléatoire.
Soucieux du réchauffement climatique et de l'érosion des côtes continentales, il avait un temps envisagé une motorisation électrique triphasée à diode de Zener incorporée mais il devait faire avec son amour de la belle mécanique, de ses soupapes et piston, engrenages et ressorts. Alors, il plancha sur un système de traitement des gaz d'échappement révolutionnaire basé sur les propriétés remarquables de Pleurococcus vulgaris capables de verdir tous les polluants générés par le fonctionnement de la machine. Agissant à la manière d'un filtre bio-végétal recyclable à l'infini, ce dispositif qu'il convenait d'améliorer encore du point de vue de l'esthétique, Oscar en était conscient, donnait toute satisfaction si ce n'était la légère pestilence résiduelle qui pouvait agresser l'olfaction de certains.
Sur le papier, tout concourait à l'espoir d'une réussite totale et sans concession mais il fallut un jour passer à la mise en pratique. Un cadre fut réalisé en fibre de titane pour la beauté du geste et aussi pour contenir la masse de l'ensemble dans les limites du raisonnable. La fonte ductile fut privilégiée pour la réalisation du cylindre et un acier surchoix fut sélectionné pour le vilebrequin tournant sur des paliers en bronze coulé par derrière. La culasse en magnésium trempé à guides de soupapes humides fut imaginée pour offrir le maximum de satisfaction à tout un chacun et fit l'objet d'une étude de marché sévère et exigeante. Le réservoir, la fourche, les roues et le phare furent simplement prélevés sur des épaves trouvées dans l'arrière cour d'un motociste du coin, à l'angle des rues Albert 1eret Berthe Bérurier.
La presse fut convoquée pour la présentation publique sur le circuit du cru. Oscar présenta sa motocyclette quantique, expliqua quelques détails précis, répondit au déferlement de questions et s'installa aux commandes pour un premier tour de piste. Du pouce droit, il pressa l'interrupteur de l'ordinateur principal et dès que le voyant vert s'illumina, il aboya d'une voix claire et nette un ordre en direction du microphone cardioïde. Le moteur démarra immédiatement dans un ronflement étouffé. Si certains se bouchèrent le nez dès les premiers effluves parvenus à leurs narines trop sensibles, les autres se montrèrent aussitôt enthousiastes. Oscar donna l'ordre adéquat et la motocyclette commença à rouler. Le système de transmission intégrale à variateur commuté montra toute son efficacité en gommant tout à-coup intempestif.
La motocyclette roulait. Il aurait fallu être d'une mauvaise foi consommé pour affirmer le contraire. Cependant, elle ne roulait pas bien vite. Même, disons-le, elle se traînait lamentablement. A peine à l'allure d'un homme au pas flâneur d'un oisif progressant sous les frondaisons d'une allée linéaire sous le soleil d'un été accablant. Ça n'allait pas vite. Derrière son guidon, Oscar donnait ses ordres. "Plus vite !", "accélération !", "on y va maintenant !". Rien n'y fit, la machine refusa de presser le pas. L'enthousiasme connut un coup de mou dans les rangs serrés des journalistes. On commença à émettre des réserves, à proposer de prudentes critiques, à rigoler sous cape. A une vingtaine de mètres de là, Oscar s'époumonait encore à brailler des ordres qui ne paraissaient pas être entendus ou compris par l'ordinateur quantique. Oscar était rouge de s'époumoner et aussi, un peu, de honte. Et c'est là que l'affaire prit un tout autre tournant.
Justement, Oscar arrivait au premier virage. Un célèbre plumitif de la PQR réputé pour son amour immodéré du ballon de côtes du Rhône autant que pour son organe de stentor eut le malheur de, pour amuser l'assemblée, crier un retentissant "Gaz !" qui fut entendu jusque dans les tribunes où monsieur Alfred passait un coup de balai dans les travées afin de justifier son salaire d'employé aux tâches ingrates et répétitives. Son témoignage fut décisif à l'heure où les équipes de police scientifique arrivèrent avec la ferme intention de faire toute la lumière sur l'affaire. Au moment où Roger Tralut, le journaliste tonitruant, cria son ordre cocasse, l'ordinateur de la motocyclette sembla sortir de sa léthargie et comprendre une injonction à agir en conséquence. Alors, à la vitesse de la lumière ou presque, il procéda de telle sorte que le piston se mit à monter et descendre de plus en plus vite à mesure que le carburant était injecté à grands flots dans la chambre de combustion chauffée à blanc. La motocyclette partit réellement à la vitesse d'un boulet de canon hypersonique mais tout droit, survolant l'herbe et finissant sa course en s'écrasant contre le mur nord du bâtiment des commissaires de course. Oscar ne survécut pas à ses blessures.