Djipe Hotchkiss

Que l'on ne souhaite pas glorifier l'armée française, je le comprends, je peux le comprendre. Si l'on est un tant soit peu antimilitariste, on peut avoir le désir de posséder et conduire un véhicule conçu pour l'armée et ne pas avoir l'envie d'afficher une peinture kaki et des inscriptions militaires. Ainsi, j'aime bien ce véhicule qu'est la Jeep mais il me semble que si j'en possédais une, elle serait jaune ou bleue ou rose.
S'il se trouve que l'on aime l'esthétique militaire, que l'on ait un goût certain pour l'armée, on peut désirer glorifier tout ça, perpétuer la mémoire ou je ne sais quoi. Ainsi, on se dirigera vers ce que l'on nomme "militaria". On participera à des reconstitutions de camps militaires, on répondra présent pour les défilés commémoratifs. Bon. Pourquoi pas ?
Ce dimanche, à Boulazac, était présente une Jeep aux couleurs de l'armée américaine. On voulait nous faire croire que le véhicule avait participé à la Libération, qu'il avait contribué à la chûte du nazisme. Mais ça ne collait pas trop. D'abord, la jeep en question était équipée d'un moteur Diesel et, en plus, elle ne cachait pas son origine bien française. Cette Jeep a été fabriquée sous licence Willys par Hotchkiss et bon, forcément, elle n'a jamais servi sous les couleurs de l'armée américaine. Plus probablement, elle a œuvré au sein d'une quelconque caserne bien française sans jamais aller au combat.
Si l'américanisation systématique de ces Hotchkiss m'agace un peu, je pense comprendre la démarche qui conduit à ce comportement. D'ailleurs, je reconnais que le propriétaire de la Jeep en question ne cherchait pas à cacher l'origine de son véhicule. Alors, on parlera d'une évocation, d'une réplique. Ce n'est pas très grave.

Bien française, cette Jeep Hotchkiss

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