Hier, c'était deux places assises. Aujourd'hui, inflation oblige, ou famille qui s'agrandit, nous avons quatre places de disponibles.
La Quatre-Chevaux, la Quatre-Bœufs, la Quatre-Pattes. Voilà une voiture qui a motorisé la France de l'Après-Guerre. Que de souvenirs franchouillards. Qui, pour certaines générations, n'a pas posé ses fesses sur les sièges d'une 4CV ou pris le volant, une icône au même titre que la 2CV, les Mobylettes ou VéloSolex. Quelque part, c'est grâce à une 4CV que j'ai fait de la moto. C'est une histoire que j'avais déjà raconté, en partie, sur le blog.
1972, j'ai mon permis de conduire voiture. Je travaille comme Préposé à la Distribution des PTT, à bicyclette. Sur la tournée, un samedi, un usager, quelque peu marginal, m'offre une bière et l'on discute. J'avais remarqué sur le terrain attenant à sa modeste maison une belle 4CV noire, avec une aile arrière esquintée. Le gars se propose de me vendre cette automobile qui me fait de l'œil. Je lui répond que je serais bien intéressé, le prix demandé ? 500 F, sachant qu'en tant que facteur, je gagnais autour de 800 F mensuel (pour vous donner une idée du prix de la bagnole). Cette auto avait besoin d'un petit bricolage pour bien fonctionner, le changement de joint de culasse, une paille, me disais-je. De retour à la maison familiale, j'en parle à mon père qui m'annonce son véto. Tu n'y penses pas, un joint de culasse, etc. Mon père étant de bon conseil, j'abandonne cette idée quelque peu farfelue de 4CV. N'oublions pas qu'à l'époque, en 1972, la majorité n'était qu'à l'âge de 21 ans, haut de mes 19 ans, je fermais ma boîte à camembert. Bon.
Mais j'aime bien les motos. Avec le permis B de l'époque, on pouvait rouler en vélomoteur. Mon père et ma mère ne voulaient pas que fasse de la moto, comme beaucoup d'autres à l'époque, c'est trop dangereux, etc. Nous connaissons tous la prudence des parents. Je déclare à mon père que, puisque je ne peux pas acheter la 4CV, je vais m'acheter un vélomoteur. Pour ne pas effrayer, je propose de m'acheter un Kreidler, la version vélomoteur, bien sûr (pensée émue pour Père Cani). Mon père me dit : - Tu vas emmener un passager sur ton vélomoteur ? - Ben, oui, c'est autorisé ! - Bon alors, je préfèrerai que tu achètes une 125. À ce moment, je lorgnais sur la Moto Guzzi Stornello, un monocylindre 4T, je n'étais pas passionné par le 2T. Il existait, à cette époque, deux chapelles, celles des quatre-temps et celle des cylindres à trous. Le père ajoute, que tant qu'à faire, achète français ! Ce sera donc une Motobécane 125 LT, bicylindre, deux temps. C'est ainsi, que plus ou moins grâce à une Quatre-Chevaux, je suis entré dans le monde des motards. Chose amusante, le vélomoteur fut acheté au nom de mon père, toujours cette histoire de majorité à 21 ans. Pour la petite histoire, je l'avais payé en numéraire, avec mes sous gagnés au boulot, la facture, pour cette raison, porte des timbres-fiscaux. Je possède toujours cette facture dans mon fouillis. La pauvre 125 a disparu quelques années plus tard, vers 1979, donnée à un ami. L'ami en question se fâche avec son père qui, de colère, mis la Motobécane 125 LT à la poubelle !
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De Kina Parenonapasonvo, de Tananarivo - 19/07/2020, 08:55
J'en ai rêvé, mais on me demande entre 8500 et 10000 balles pour m'en aller avec. Ça en fait des picotins.
@Liaan : Moi, en 68 je gagnais 900 F brut, et ma 1ère auto, une 4cv, m'a coûté 1000 F. Avec, j'ai été jusqu'aux fins fonds du Maroc en 70, et j'ai bien aimé cette bagnole. (3418 LD 75)
Bon dimanche...
@Aimé 68 : La Motobécane 125 LT neuve, achetée en 1973, m'avait coûté environ 3.750 Francs du moment. Rappelons que vers 1974-1975, l'inflation atteignait facilement les 20%, ce qui fait que l'on était augmenté de 100/200 Francs tous les 3 ou 4 mois...
Selon le dico, un picotin est une mesure de capacité correspondant à un boisseau. Autrement dit, une ration d'avoine(*). Nous trouvons ici quatre chevaux, ce qui justifie le besoin de plusieurs picotins, d'où le titre énigmatique. La 4CV était plutôt sobre par rapport aux autres autos contemporaines, ce qui en fit aussi son succès.
(*) À ne pas confondre avec "recevoir une avoinée" qui n'a rien à voir avec le picotin et la nourriture.
Que c'est beau : mates mes chromes.
C'était l'époques des belles voitures, aujourd'hui, ils ne vendent plus de bagnoles mais des crédits, et puis, avec tous ces plastiques pour alléger la " carrosserie ", nous avons actuellement deux cylindres pour six vitesses, les Quatre-Chevaux avaient, si j'me gourre pas, trois vitesses pour quatre cylindres ... comment voulez vous qu'on aille de l'avant dans ces cons ditions.☻
@fifi : Votre vélo routier possède, si je ne me trompe pas, huit vitesses et deux pattes (enfin, deux jambes). Hi hi hi !
Il y a eu du progrès pour les bagnoles, tout du moins pour le moulin. Je me souviens d'une couverture de la revue l'Action Automobile des années 1950, on y voyait (un beau dessin, peut-être de Géo Ham) représentant deux Renault. l'une, la fameuse 40 CV, avec son moteur d'environ 7 litres de cylindrée, tourner sur un anneau avec une 4CV et ses 750 cm3, toutes deux atteigaient plus ou moins les mêmes vitesses.
Les moteurs d'aujourd'hui sont plus puissants et plus fiables, mais ont à traîner plus d'une tonne de carrosserie et divers. Et encore, je parle des "citadines". Voyez le poids plume de la Quatre-Bœufs. Le poids, c'est l'ennemi, nous disaient les constructeurs Voisin et autres Hotchkiss.
@Liaan : N'oublions pas de préciser pour les jeunes couches, que lorsque je parle de 40CV Renault, ce sont les chevaux fiscaux (tout comme la 4CV) qui n'ont rien à voir avec la puissance réelle, mais sont en rapport avec la cylindrée du moteur.
1 De Liaan - 19/07/2020, 08:52
Hier, c'était deux places assises. Aujourd'hui, inflation oblige, ou famille qui s'agrandit, nous avons quatre places de disponibles.
La Quatre-Chevaux, la Quatre-Bœufs, la Quatre-Pattes. Voilà une voiture qui a motorisé la France de l'Après-Guerre. Que de souvenirs franchouillards. Qui, pour certaines générations, n'a pas posé ses fesses sur les sièges d'une 4CV ou pris le volant, une icône au même titre que la 2CV, les Mobylettes ou VéloSolex. Quelque part, c'est grâce à une 4CV que j'ai fait de la moto. C'est une histoire que j'avais déjà raconté, en partie, sur le blog.
1972, j'ai mon permis de conduire voiture. Je travaille comme Préposé à la Distribution des PTT, à bicyclette. Sur la tournée, un samedi, un usager, quelque peu marginal, m'offre une bière et l'on discute. J'avais remarqué sur le terrain attenant à sa modeste maison une belle 4CV noire, avec une aile arrière esquintée. Le gars se propose de me vendre cette automobile qui me fait de l'œil. Je lui répond que je serais bien intéressé, le prix demandé ? 500 F, sachant qu'en tant que facteur, je gagnais autour de 800 F mensuel (pour vous donner une idée du prix de la bagnole). Cette auto avait besoin d'un petit bricolage pour bien fonctionner, le changement de joint de culasse, une paille, me disais-je. De retour à la maison familiale, j'en parle à mon père qui m'annonce son véto. Tu n'y penses pas, un joint de culasse, etc. Mon père étant de bon conseil, j'abandonne cette idée quelque peu farfelue de 4CV. N'oublions pas qu'à l'époque, en 1972, la majorité n'était qu'à l'âge de 21 ans, haut de mes 19 ans, je fermais ma boîte à camembert. Bon.
Mais j'aime bien les motos. Avec le permis B de l'époque, on pouvait rouler en vélomoteur. Mon père et ma mère ne voulaient pas que fasse de la moto, comme beaucoup d'autres à l'époque, c'est trop dangereux, etc. Nous connaissons tous la prudence des parents. Je déclare à mon père que, puisque je ne peux pas acheter la 4CV, je vais m'acheter un vélomoteur. Pour ne pas effrayer, je propose de m'acheter un Kreidler, la version vélomoteur, bien sûr (pensée émue pour Père Cani). Mon père me dit : - Tu vas emmener un passager sur ton vélomoteur ? - Ben, oui, c'est autorisé ! - Bon alors, je préfèrerai que tu achètes une 125. À ce moment, je lorgnais sur la Moto Guzzi Stornello, un monocylindre 4T, je n'étais pas passionné par le 2T. Il existait, à cette époque, deux chapelles, celles des quatre-temps et celle des cylindres à trous. Le père ajoute, que tant qu'à faire, achète français ! Ce sera donc une Motobécane 125 LT, bicylindre, deux temps. C'est ainsi, que plus ou moins grâce à une Quatre-Chevaux, je suis entré dans le monde des motards. Chose amusante, le vélomoteur fut acheté au nom de mon père, toujours cette histoire de majorité à 21 ans. Pour la petite histoire, je l'avais payé en numéraire, avec mes sous gagnés au boulot, la facture, pour cette raison, porte des timbres-fiscaux. Je possède toujours cette facture dans mon fouillis. La pauvre 125 a disparu quelques années plus tard, vers 1979, donnée à un ami. L'ami en question se fâche avec son père qui, de colère, mis la Motobécane 125 LT à la poubelle !
2 De Kina Parenonapasonvo, de Tananarivo - 19/07/2020, 08:55
J'en ai rêvé, mais on me demande entre 8500 et 10000 balles pour m'en aller avec. Ça en fait des picotins.
3 De Aimé 68 - 19/07/2020, 08:59
@Liaan : Moi, en 68 je gagnais 900 F brut, et ma 1ère auto, une 4cv, m'a coûté 1000 F. Avec, j'ai été jusqu'aux fins fonds du Maroc en 70, et j'ai bien aimé cette bagnole. (3418 LD 75)
Bon dimanche...
4 De Jean-Yves Lafaike - 19/07/2020, 09:02
@Liaan : Ah! Voilà du vécu comme j'aime. Ça ne nuit pas forcément, mais au moins c'est authentique.
5 De Liaan - 19/07/2020, 09:17
@Aimé 68 : La Motobécane 125 LT neuve, achetée en 1973, m'avait coûté environ 3.750 Francs du moment. Rappelons que vers 1974-1975, l'inflation atteignait facilement les 20%, ce qui fait que l'on était augmenté de 100/200 Francs tous les 3 ou 4 mois...
6 De Alain Robert Rey - 19/07/2020, 10:06
Selon le dico, un picotin est une mesure de capacité correspondant à un boisseau. Autrement dit, une ration d'avoine(*). Nous trouvons ici quatre chevaux, ce qui justifie le besoin de plusieurs picotins, d'où le titre énigmatique. La 4CV était plutôt sobre par rapport aux autres autos contemporaines, ce qui en fit aussi son succès.
(*) À ne pas confondre avec "recevoir une avoinée" qui n'a rien à voir avec le picotin et la nourriture.
7 De fifi - 19/07/2020, 17:22
Que c'est beau : mates mes chromes.
C'était l'époques des belles voitures, aujourd'hui, ils ne vendent plus de bagnoles mais des crédits, et puis, avec tous ces plastiques pour alléger la " carrosserie ", nous avons actuellement deux cylindres pour six vitesses, les Quatre-Chevaux avaient, si j'me gourre pas, trois vitesses pour quatre cylindres ... comment voulez vous qu'on aille de l'avant dans ces cons ditions.☻
8 De Liaan - 19/07/2020, 18:32
@fifi : Votre vélo routier possède, si je ne me trompe pas, huit vitesses et deux pattes (enfin, deux jambes). Hi hi hi !
Il y a eu du progrès pour les bagnoles, tout du moins pour le moulin. Je me souviens d'une couverture de la revue l'Action Automobile des années 1950, on y voyait (un beau dessin, peut-être de Géo Ham) représentant deux Renault. l'une, la fameuse 40 CV, avec son moteur d'environ 7 litres de cylindrée, tourner sur un anneau avec une 4CV et ses 750 cm3, toutes deux atteigaient plus ou moins les mêmes vitesses.
Les moteurs d'aujourd'hui sont plus puissants et plus fiables, mais ont à traîner plus d'une tonne de carrosserie et divers. Et encore, je parle des "citadines". Voyez le poids plume de la Quatre-Bœufs. Le poids, c'est l'ennemi, nous disaient les constructeurs Voisin et autres Hotchkiss.
9 De Jean-Yves Lafaike - 19/07/2020, 18:45
@Liaan : Et surtout Chapman!
Nez en moins, l'inflation a davantage touché la cavalerie que la carrosserie.
10 De Kina Parenonapasonvo, de Tananarivo - 19/07/2020, 18:50
@Liaan : Par exemple, voyez la Golf GTI.
En 76: 110CV pour 820 kg
En 2019: 290CV POUR 1355 KG
11 De Liaan - 19/07/2020, 18:57
@Liaan : N'oublions pas de préciser pour les jeunes couches, que lorsque je parle de 40CV Renault, ce sont les chevaux fiscaux (tout comme la 4CV) qui n'ont rien à voir avec la puissance réelle, mais sont en rapport avec la cylindrée du moteur.
12 De Ah, c'est malin - 19/07/2020, 20:02
@Liaan :
Ha ha ha ! Les vieilles couches sont au courant, merci !