Musique

dimanche 13 octobre 2013

Refused

On the Beach - Niel Young

mardi 8 octobre 2013

Bonne musique

Red Tractor Farm

dimanche 30 juin 2013

Racines bleues

Les experts se perdent en conjectures vaseuses. Apparemment, le blues serait né quelque part dans le sud des Etats-Unis d'Amérique, du côté des champs de coton, dans la communauté des esclaves noirs. Il aurait pour origine ce que l'on appelle les "work songs", les chants de travail. Le blues est un courant musical majeur malgré sa relative pauvreté technique et harmonique. Depuis quelques années, des groupes de blues tentent de revenir aux sources du blues avec le courant "roots".

Le problème du blues, c'est qu'il n'y a rien qui ressemble plus à un blues qu'un autre blues. Le blues est mort une première fois au tournant des années 50, tué par le rock n'roll. Le rock n'roll est né noir mais est vite devenu une affaire de blancs. Il a fallu attendre que le vieux continent, Angleterre et Allemagne principalement, s'intéresse aux vieux enregistrements de musique Blues pour que cette musique renaisse de ses cendres. Le problème est que cette musique a été reprise par des musiciens qui ont voulu mettre de la virtuosité là où il fallait des tripes. Le blues n'a pas besoin d'être bien joué, d'être joué juste. Les meilleurs blues sont les plus anciens. Ceux qui sont enregistrés sur rouleaux ou sur disques de cire, qui craquent, qui sont accompagnés d'une guitare approximative et d'un harmonica en bout de course.
Le blues est une musique de pauvre, une musique triste, une musique de douleur. Il n'y a pas de bon blues joyeux. Ça parle de la condition des esclaves, des travailleurs pauvres, des durs travaux des champs ou bien des voyages sur les boggies des trains.
Depuis quelque temps, on tente de faire renaître l'esprit du blues original. C'est très nettement artificiel. On cherche à faire sale alors que le blues n'est pas sale. Si les enregistrements qui nous sont arrivés le semblent être, ce n'est pas à mettre au compte d'une volonté. Je parie que si l'on avait pu enregistrer les bluesmen dans les conditions d'aujourd'hui on aurait une autre idée de ce qu'est le blues.
Bref. Les Rod on the Road font un blues roots. Que dire de leur musique ? Elle est exactement là où on attend qu'elle soit. C'est du blues. Indéniablement. On regrette que cela soit si inspiré des blues premiers. Trop inspiré. Presque du copié-collé. Les influences sont comprises et restituées de belle manière, c'est sûr. On prend plaisir à écouter cet album mais cette écoute donne surtout envie d'écouter des vrais vieux blues.

roots-rolling-blues.jpg

vendredi 21 juin 2013

Should I stay or should I go

Ça y est ! Youpi ! C'est l'été ! Il fait beau, il fait chaud et c'est la Fête de la Musique !

J'y vais ou j'y vais pas ? Fête de la Musique. D'habitude, je ne sors pas pour cette fête. Au mieux, je passe quelques disques. Il faut dire que, du moins pour moi qui habite la cambrousse, en Dordogne, il faut commencer à faire quelques kilomètres pour participer à la fête. Et encore, ça laisse assez rarement des souvenirs inoubliables. Ecouter des musiciens jouer approximativement des reprises à la terrasse d'un bistro ou encourager des musiciens débutants, ça va bien un moment mais j'ai autre chose à faire.
Je n'ai jamais beaucoup aimé cette fête. Je suppose que c'est parce que je n'aime pas assez la musique. Cette année, j'ai plus ou moins l'intention d'aller voir ce qu'il se passe quelque part. Le problème, c'est que je sens qu'il va pleuvoir. Déjà, il ne fait pas chaud. J'ai remis un pull. Drôle de début d'été. Aujourd'hui, c'est le jour le plus long de l'année. C'est aussi la nuit la plus courte, sachant que l'on ne dépassera pas les vingt-quatre heures.
Ce que je vais faire, c'est que je ne vais rien prévoir du tout et que je vais aviser en fonction de mon envie du moment. Je vais me faire à manger, je vais manger et je verrai après.

Fête de la musique 2013

vendredi 14 juin 2013

Les carottes sont rapées

Il n'est pas courant que je cause musique ici. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un groupe de rock venu tout droit de Honk Kong.

Pour sûr que c'est du rock ! Pour qui aime le rock sans concession, le rock qui vous vrille les oreilles et vous tord les tripes, c'est un groupe à découvrir sans plus attendre. Comment définir la musique des Grated Carrots ? Pas facile. C'est quelque part dans la nébuleuse obscure du mouvement "post rock" bien que ça ne soit pas dit d'une manière explicite. On ne sait pas grand chose de ce groupe qui cultive l'anonymat de ses membres. Lors des concerts (cet album a été enregistré lors de celui de Osaka), les musiciens sont cachés du public derrière une rangée de tôles ondulées. Plus qu'un groupe, les Grated Carrots s'apparentent plutôt à un collectif. En plus de la musique, ils pratiquent les arts graphiques et organisent des "happenings" théâtraux dont la particularité majeure réside dans le fait que les acteurs sont, là aussi, cachés. Basé à Honk Kong, le collectif serait composé d'artistes du monde entier ou presque. Les rares albums sont édités par leur label qui ne diffuse les enregistrements que lors des concerts ou par Internet. Là aussi, la particularité du collectif est de brouiller les pistes et de changer de nom de domaine très souvent. Il est donc quasiment impossible pour une personne non initiée de trouver la piste de la formation.

Du rock ? Oui ! Du rock violent, bruitiste, à écouter très fort. Enfin si l'on a le courage de le faire. L'ambiance est noire, très sombre, pas joyeuse pour deux sous. A côté, les GY!BE ressembleraient presque aux petits enfants à la croix de bois. Bon, comme il est de rigueur dans le post rock, pas de chant. Par contre, il y a des cris. Du reste, l'album entier ressemble à un long cri désespéré. Un cri rageur, un cri qui explose et qui lutte contre les guitares saturées et la batterie ultra violente. Le rythme que cette dernière impulse aux morceaux présents sur cet album est des plus basiques mais est aussi d'une régularité et d'une puissance impressionnantes.
Cet album, on me l'a prêté. Je ne l'ai, pour le moment, écouté qu'une fois. Mes oreilles ont du mal à s'en remettre. Tout à l'heure, je parlais de rock bruitiste. En fait, non. Je n'irais pas jusqu'à prétendre qu'il y a de la mélodie chez les Grated Carrots mais il y a tout de même quelque chose (peut-être le rythme justement ?) qui fait que l'on parvient à suivre le mouvement. Je ne pense pas écouter l'album de nouveau tout de suite. Les voisins vont faire la gueule. Je ne peux même pas vous dire où trouver les disques de cette formation. J'ai essayé de chercher un peu sur Internet, je n'ai rien trouvé. Je ne pense pas qu'il y ait une tournée prévue en France mais en même temps, ça pourrait arriver. Le souci, c'est qu'il paraît qu'il n'y a ni affiche ni publicité pour annoncer les concerts. Enfin, quoi qu'il en soit, si jamais vous voyez ou trouvez quelque chose à propos de ce groupe, n'hésitez pas !

Grated Carrots - Live

samedi 3 novembre 2012

La machine à faire de la musique

Aujourd'hui, juste un petit dessin dont j'ai eu l'idée ce matin au réveil et que j'ai dessiné par bribes au long de la matinée et en début d'après-midi. Après, j'ai fait d'autres choses et j'ai eu la flemme de l'encrer (mais je le ferai peut-être).

Machine à musique

Pour ce qui est de l'idée, je ne cache pas qu'elle vient en partie du concert de GY!BE et du gaffophone de Gaston Lagaffe. Je suis bien conscient de ne pas même m'approcher du génie de Franquin, dans cette affaire.

vendredi 2 novembre 2012

GY!BE

Amateurs de tranquilles ballades champêtres, écouteurs de ritournelles charmantes, laudateurs de jolies petites mélodies gracieuses, passez votre chemin ! Aujourd'hui, je vais vous parler de GY!BE.

Hier soir, événement, GY!BE se produisait en concert en banlieue bordelaise, au Rocher de Palmer, à Cenon. J'y étais. Vous ne connaissez pas GY!BE ? Ce n'est pas grave, je ne connaissais pas moi même il n'y a pas si longtemps. Je m'en vais vous expliquer tout ça dans la seule limite de ce que j'ai pu comprendre. Je vous souhaite bon courage.
GY!BE. Sous ce nom pour le moins bizarre se cache "Godspeed You ! Black Emperor". Comme vous, je ne suis pas loin de penser que cela n'explique rien et que l'on a cherché à jeter un gros soupçon de mystère sur cette formation musicale peu banale. GY!BE vient du Canada et serait basé au Québec. Pour autant, GY!BE ne semble pas être particulièrement francophone ou, tout du moins, ne fait rien pour le laisser penser. Ce n'est pas bien important dans la mesure où le groupe est très instrumental. Pas de chanteur mais quelques samples seulement. Par contre, le concert se déroule sur fond de projection vidéo qui laisse une grande place au texte, texte en langue anglaise. Rien de rédhibitoire pour autant.
Comme je vous le disais, je ne connaissais pas vraiment ce groupe. J'avais entendu quelques albums, j'avais lu ce que l'on en disait sur wikipedia et j'allais à ce concert "événement"[1] sans a priori notoire, avec une envie de découvrir et sans bien savoir à quoi m'attendre. Le peu que j'avais appris ne m'aidait pas beaucoup. Savoir que GY!BE est classé dans le mouvement post-rock[2] lorsque je suis incapable de comprendre ce qu'est le post-rock et que j'ai une nette tendance à le confondre, avec allégresse, avec le rock bruitiste, avec le rock industriel, avec le rock expérimental et avec le "n'importe quoi qui fait beaucoup de bruit" est forcément intéressant mais me laisse dans l'ignorance. Parce que j'avais tout de même entendu quelques morceaux de ce groupe, je ne m'attendais pas à de la musique calme et mélodique. J'étais ouvert à tout ou presque.

En première partie de GY!BE, Dead Rat Orchestra était une excellente et bonne découverte. Une musique teintée de folk anglais puisant à la source des traditionnels celtiques, irlandais ou écossais pour recomposer un imaginaire fort plaisant. Les deux musiciens[3] sont très sympathiques et souriants. Je vous enjoins vraiment à les traquer dans la programmation des festivals divers et à acheter leurs disques. Une très plaisante découverte d'une musique qui me touche bien[4].

Une courte pause pour finir d'installer les instruments et peaufiner les derniers réglages et voilà enfin les membres de GY!BE qui font leur apparition sur la scène sous un tonnerre d'aplaudissements. Nous allons voir ce que nous allons entendre ! Les musiciens se mettent en place, les amplis sont branchés et le son arrive. On m'a raconté n'importe quoi. Ce n'est pas du "post-rock", cette affaire ! C'est du rock gromeleux[5]. Ça commence par un salmigondis de sons qui monte peu à peu crescendo en restant dans l'esprit minimaliste du bruitisme de bon aloi. C'est un peu comme un bourdon imparfait, vous voyez le genre ? Comme une onde de choc en préparation, si vous aimez mieux. Il y a comme un truc qui est en train de se préparer et, on le sent, ça va aboutir à du lourd. Il ne nous faut pas nous attendre à de la finesse. Le ton est donné dès ces premières "notes". C'est une atmosphère[6] opressante, lourde, pesante qui est en train de se constituer. Ça monte, ça monte ! Le volume sonore, les enchevêtrements musicaux, les dissonances, les distorsions sonores. Les percussions pètent et on ressent la puissance jusqu'à son cœur intime qui bénéficie, au passage, d'un "message" cardiaque gratos. De dieu ! Il y a des Watt dans la sono ! La salle est comme pétrifiée. Nous sommes tous là[7].
Sur une toile tendue en fond de scène, des séquences vidéo sont projetées. De la vidéo remplie de chaos, des scènes choc, noires, tristes, propices à vous détériorer le moral d'une manière durable et prolongée. La problématique de GY!BE n'est pas de provoquer le rire, la bonne humeur et l'envie de vivre. Ou alors, si jamais telles étaient leurs intentions, c'est raté. Pour dire les choses telles que je les ai pu ressentir, la musique de GY!BE est flippante. D'une façon assez confuse, on comprend qu'il y a un désir de dénoncer. C'est certainement un discours politique qui se cache derrière tout cela. Une critique de nos sociétés ? Un pamphlet, me disait hier soir, à l'issu du concert, un très cher ami. Soit. Utiliser la violence pour lutter contre la violence. Le concept est séduisant faute d'être très explicite. Au risque de passer pour un parfait idiot, je reconnais ne pas avoir totalement saisi le discours. On me dit que ce concert et les morceaux joués hier soir tirent leur raison d'être dans les récentes manifestations qui ont secoué le Québec. Possible. J'imagine aisément que l'on peut aussi aller chercher dans une dénonciation du monde capitaliste[8], des malheurs de la planète, des outrages faits à la planète et toutes ces sortes de choses. Si le challenge est de nous faire ressentir la gravité du moment physiquement, c'est parfaitement réussi. On ne sort pas d'un concert de GY!BE avec un grand sourire et avec la conscience que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Ceci étant, on ne ressort pas non plus avec l'espoir d'avoir enfin trouvé la solution à toute cette merde et on ne peut s'empêcher de penser que c'est justement parce que des solutions, il n'y en a pas. C'est déprimant. Toutefois, vu de ma petite vie, depuis Azerat, aujourd'hui, avec un beau petit soleil qui apparaît et fait briller les belles couleurs des pierres du Périgord ainsi que les arbres qui se parent de leurs teintes automnales, j'ai la faiblesse de me laisser aller à un sursaut d'optimisme. Est-ce à dire que le discours de GY!BE est vain ?

Je ne suis pas musicologue. La musique est un art qui m'intéresse sans excès. Je ne la pratique pas et me contente d'une approche simpliste de la chose. J'aime écouter les musiques qui me plaisent et pour que les musiques me plaisent, j'aime qu'elles ne me demandent pas trop d'effort. Alors, aujourd'hui, j'ai un peu de difficulté à dire que j'aime vraiment la musique de GY!BE. Disons que je ne suis pas sûr de prendre plaisir à écouter leur musique. Selon moi, rien n'est fait pour rendre cette musique "plaisante". Elle est âpre, rugueuse, bruyante, explosante, détonante, vrillante, percutante, cacophonique, discordante, dissonante ; elle serait presque plus à subir qu'à écouter. Dans le domaine, GY!BE n'a rien inventé mais l'on peut dire qu'ils excellent à provoquer un, comme on le pourrait dire, état de choc chez l'auditeur. On connaît cela dans d'autres formes d'art. Dans la peinture, dans le cinéma, dans la littérature. Cette capacité à créer une sensation d'oppression et d'angoisse chez la "victime" consentante. L'art n'a pas pour fonction de ne proposer que du beau. L'art peut avoir le but de susciter l'émotion négative, de choquer, de terrifier. GY!BE est un maître de l'art en la matière, c'est indéniable.
Pour conclure ce long billet qui n'intéressera sans doute pas grand monde[9] je dirais donc que je ne suis pas certain de passer les quelques années qu'il me reste à vivre à écouter béatement les albums de GY!BE. Je suppose que, par étroitesse d'esprit et par facilité et par (mauvais) goût personnel, je vais continuer à privilégier les musiques que j'aime écouter habituellement, rester dans mes petites habitudes auditives bien faciles et confortables. Mais, si je dois crever idiot, je crèverai idiot avec la conscience tranquille. Je sais ce dont sont capables ces monstres de GY!BE, je sais ce qu'est un concert de GY!BE, je sais ce que c'est que la puissance à l'état brut d'un concert de GY!BE, je sais ce qu'est la tétanisation du public d'un concert de GY!BE. Et pour tout cela, je tiens à remercier GY!BE pour ce moment extraordinaire. Si jamais vous n'avez rien de mieux à faire, si jamais vous avez décidé d'en finir une bonne fois pour toute avec votre audition, si jamais vous voulez découvrir une "chose" étonnante et détonante. Renseignez-vous et ne ratez sous aucun prétexte le prochain concert de GY!BE ! Et pour finir, une dernière chose. Jamais vous n'écouterez GY!BE sur votre chaîne HI-FI à la mesure de ce que vous entendrez en concert. Ce n'est même pas la peine d'y penser.
"Dieu vitesse vous ! Empereur noir", qu'ils disent. C'est comme ils veulent, quand ils veulent.

Enfin de enfin, signalé par Boumbah! l'Unique, un article passionant sur le site du journal Libération à découvrir : lien vers l'article en question.

Notes

[1] GY!BE à Bordeaux ! C'est énorme ! Il ne faut pas rater ça !

[2] Qu'il conviendra de ne pas confondre avec le fox-trot.

[3] En prime, les deux musiciens présents hier soir auxquels s'ajoute un troisième, d'après ce que j'ai compris de leur anglais qui ne ressemble pas du tout au mien.

[4] Mais il est notoirement connu que je n'ai que faire de la musique et que je n'y connais rien. D'ailleurs, je hais la musique.

[5] Et je n'ai pas peur de le dire.

[6] "Atmosphère ? Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?", s'exclamait la ionosphère que l'on avait confondu avec...

[7] Et nous sommes nombreux ! J'ai arrêté de compter à dix mais il y en avait plein d'autres, des dizaines de gens.

[8] Puisque GY!BE se déclarerait anti-capitaliste.

[9] Mais ça n'a aucune importance.

dimanche 28 octobre 2012

Paolo Fresu et Omar Sosa

Hier soir, j'étais à Eymet, charmante bastide du Périgord pourpre, pour assister au concert de Paolo Fresu et Omar Sosa. J'ai fait quelques photographies.

Un Jazz somme toute assez classique. Tout du moins, un Jazz charmeur, enjoué mais aussi parfois légèrement mélancolique. Un Jazz, surtout, très plaisant à ouïr ! Une complicité totale entre les deux musiciens, Omar Sosa le pianiste cubain et Paolo Fresu, le trompettiste (et bugliste) sarde. Tout cela donnait un concert magnifique qui a su réjouir un public nombreux venu parfois de bien loin et même des limites du département !
Ainsi donc, je vous propose aujourd'hui de regarder tout un tas de photos choisies parmi celles qui ne sont pas trop ratées. Je mets tout ce que j'ai conservé en vrac, comme ça arrive. Du coup, ça en fait peut-être un peu trop mais c'est comme ça. Et puis, n'oubliez pas de régler vos pendules, montres et horloges, nous avons changé d'heure.

Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa
Paolo Fresu et Omar Sosa

vendredi 24 août 2012

Yochk'o-ltrane

Aujourd'hui, je vais assister à un concert à Monpazier. Demain, il y aura peut-être des photos.

Un concert dans la bastide de Monpazier avec Yochk'o Seffer qui a monté un big band pour jouer et improviser autour de "A Love Supreme" de John Coltrane ? Je pense que ça mérite le déplacement. Si la météo est clémente, ça peut donner un beau spectacle et de bonnes occasions de photographies, non ? Bon. On annonce de la pluie pour ce soir, les nuages arrivent et le temps change. On verra bien.

yochk__o.jpg

mercredi 5 octobre 2011

De l'autre côté de la Lune

Ce n'est pas tous les jours que je cause musique. Aujourd'hui, l'écoute de deux albums fraîchement sortis de Pink Floyd m'en donne l'occasion.

Pink Floyd est un groupe de musique anglais. Je ne sais pas s'il y a autre chose à en dire. Il paraît qu'ils font de la musique de rock. Je mets "ils" au pluriel parce qu'il s'agit d'un groupe composé de plein de personnes. Au moins quatre ou cinq mais en fait vachement plus si l'on compte les chiens et les choristes.
La musique de rock, qu'est-ce que c'est. Selon l'analyse de mon grand-père (celui qui ne se foutait pas totalement de la musique), c'est du bruit et ce n'est pas de la musique. Si j'en crois certains sourds, c'est peut-être de la musique mais pas autant que la techno. Quelques pénibles feront perfidement remarquer que si le rock est de la musique, il faudra trouver un autre mot pour Beethoven, Bach, Arvo Pärt et Yvette Horner. Certains prétentieux non moins pénibles iront jusqu'à défendre bec et ongles que hors le Jazz, point de musique il n'y a. Pour moi qui tient de mon grand-père (celui qui se foutait totalement de la musique), je dis que la musique est un truc qui, habituellement casse les oreilles et qui a pour principale qualité de permettre de devenir sourd rapidement et de, par voie de conséquence, ne plus avoir à la subir. Nonobstant, comme je le dis souvent in petto mieux vaut un petit concert de musique qu'un long discours de Sarkozy[1]
Mais après ces considérations propres à éveiller les consciences, place à la critique musicale et à l'examen attentif de ces deux nouveaux disques. Pour commencer, nous prendrons le premier des deux. Il s'agit là d'une "remastérisation" issue des enregistrements originaux qui ont conduit au pressage de la première version, aux débuts des années soixante-dix. C'est vous dire que c'est pas du "tout jeune". Pas très loin de quarante ans ont passé et on peut dire que ça se laisse encore écouter. Peut-être surtout par les vieux qui, plein de la nostalgie des années perdues à tout jamais, se complaisent à verser quelques larmes sur leur jeunesse d'antan. Possible que les Alzheimer pourront découvrir l'album d'une oreille neuve mais je n'en ai pas sous la main pour vérifier. Donc, avec cet album[2], les Pink Floyd entament leur concept de "concept album". Faut pas demander, c'est du conceptuel. C'est pas fait pour être compris. Le souci avec les Pink Floyd, c'est qu'ils sont un rien prétentieux. Ils ont un message à transmettre. Lequel, personne ne le sait et pas même eux. Du rock, ils en font peut-être (et même qu'il paraît qu'il serait progressif) mais ils font du rock intellectuel. Passé le temps où ils faisaient de la musique de drogués, ils se sont mis à faire de la musique intello. Ça les regarde. Dans "The Dark Side of the Moon", il est question d'argent, de respiration, de temps, de "nous et eux", d'éclipse... On sent que ça vole haut dans les sphères de l'intellect boosté au LSD. Mais chut ! Faut pas le dire, les Pink Floyd sont des gens propres[3]. Les paroles chantées le sont en langue anglaise. Ça tombe mal que je n'entends rien à cette langue. Je ne vais décemment pas perdre mon temps à traduire les mots prononcés plus ou moins clairement pour tirer la maigre analyse que l'on pressent avoir à extraire de cette logorrhée indigeste. Laissons-nous plutôt porter par l'ambiance un peu triste et angoissante de la musique. On peut ne pas aimer Pink Floyd et cet album en particulier, on ne peut pas ne pas reconnaître que c'est efficace. Pour vous dire, à l'heure où j'écris ces lignes, j'écoute l'album enregistré en public à un niveau sonore qui, je l'espère, dérange efficacement tout le voisinage et j'y prends un certain plaisir[4].

The Dark Side of the Moon

Par rapport au disque d'origine, il est possible et même presque certain que l'on gagne en dynamique. Tout semble claquer un peu plus, être plus clair, plus puissant. Sinon, pas de surprise, c'est la même chose. Les mêmes morceaux mis dans le même ordre. Pas de version yodlée à la mode tyrolienne ou de maracas comme au Brésil. De ce côté, on reste sur sa faim et on n'a pas l'impression de découvrir grand chose. C'est à mon sens à réserver à celles et ceux qui n'ont pas l'album d'origine, qui le se sont fait voler, qui l'on égaré ou manger un jour qu'ils l'ont confondu avec une hostie.

Le second disque est un enregistrement en public réalisé au Empire Pool, Wembley, London 1974. Là, je n'ai pas compris si certains morceaux avaient été enregistrés à Wembley et d'autres à Londres ; si Wembley et Londres étaient la même ville ou je ne sais quoi encore. Les commentaires à ce propos ne sont même pas laconiques, ils sont inexistants. Peut-être personne ne se souvient bien de toute cette histoire ancienne. Allez savoir. Les morceaux sont les mêmes que sur l'enregistrement en studio et, là encore, sont enregistrés dans le même ordre. Parce qu'il s'agit d'une version "en public", on entend un peu le public s'extasier et il y a quelques menues différences d'avec l'enregistrement studio. Pour vous dire ce que j'en pense, c'est moins intéressant que la version studio. Ça n'apporte pas grand chose à l'album si ce n'est de prouver que ça a pu être commis en présence de vraies personnes. Toutefois, c'est très loin d'être parfaitement mauvais. Est-ce nécessaire ? Autant qu'une Rolex au poignet d'un quinquagénaire, je dirais.

Dans l'idéal, il aurait fallu que je me farcisse aussi l'écoute de l'album original pour que je puisse parler encore plus sérieusement de tout cela. Je n'en ai pas eu le courage. Si j'ai un conseil à vous donner, c'est d'écouter le meilleur album de Pink Floyd qui est Atom Heart Mother. Si vraiment vous avez des euros en trop, acheter ce double dont je vous cause. Ce n'est pas mal, ça pourra épater vos amis et réjouir vos oreilles. Et c'est bien là l'essentiel ! Ne boudons pas le plaisir que l'on peut avoir à réécouter The Dark Side of the Moon. Et puis, ça donne envie d'écouter autre chose, de Pink Floyd ou non.

Notes

[1] En prévision de sa déculottée de l'an prochain, j'ai décidé de commencer à en dire du mal le plus souvent possible

[2] que certains disent être le meilleur

[3] sauf un mais on ne dit pas de mal des morts

[4] à écouter comme à potentiellement déranger les voisins

mercredi 11 mai 2011

Trente ans

bob marley

dimanche 30 janvier 2011

Itaru Oki, Cappozzo ok

Si vous aviez été de passage par Tulle, vous auriez pu assister à un concert de Itaru Oki et Jean-Luc Cappozzo et vous auriez passé un chouette bon moment.

Itaru Oki est né à Suma-Ku, Kobe, Hyogo au Japon le 10 septembre 1941 dans une famille de musiciens traditionnels. C'est ce que je lis sur le dépliant mis à disposition du public.
Jean-Luc Cappozzo est né en 1954 à Belfort, France. Bon.

Ces deux là, Itaru Oki et Jean-Luc Cappozzo, étaient en concert dans le cadre du festival "du Bleu en hiver - Jazzs en tête à Tulle, Corrèze, France aussi.
Cappozzo et Oki sont trompettistes et buglistes. Ce concert démarrait à midi au théâtre de Tulle. La salle était pleine. Le concert a été un délice de léger délire musical et d'humour. Une complicité non feinte animait le jeu des deux musiciens. Plus qu'un concert, c'était un spectacle dans lequel les musiciens n'étaient pas les seules vedettes.
En plus d'être musicien, Itaru Oki est facteur d'instruments. De trompettes, en particulier. Ses instruments, il se les fabrique lui-même, d'une bien étrange façon comme vous pouvez le voir sur les photos.

itaru oki

Jean-Luc Cappozzo

On dit qu'il en aurait une collection de plus de deux cents dont une à trois pavillons.
Alors évidemment, on se dit que ce n'est pas tout de concevoir des instruments de foire et que l'on aimerait tout de même bien un peu entendre le son qu'ils peuvent produire. Et Itaru Oki, puisqu'il est aussi un peu venu pour cela, il souffle dans ses bugles et trompettes (lorsque ce n'est pas dans un tuyau de gaz) pour nous faire entendre sa manière de musiquer.

Jean-Luc Cappozzo

itaru oki

Jean-Luc Cappozzo, s'il utilise des instruments bien plus académiques, n'est pas en reste question de s'amuser à souffler. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à un numéro de clowns. Le clown blanc, Cappozzo, sérieux avec sa trompette "normale" et Oki, l'Auguste, avec ses trompettes tordues et protéiformes. Et alors ils vont se répondre au nom de la liberté d'expression des notes musicales. Note contre note, effet contre effet, la musique naît du chaos pas si mal orchestré. On peut tout aussi bien supposer que l'improvisation est partout présente comme penser que tout est écrit. L'histoire ne le dit pas explicitement.

itaru oki

Jean-Luc Cappozzo

C'est comme de savoir si cette musique est du Jazz ou n'en est pas. Je n'ai pas la réponse. Il est indéniable que l'on y trouve des influences Jazz. Pour autant, la place laissée à l'expérimentation semble bien présente aussi. Souvent, les sons, la recherche de sons, prend le pas sur la production de notes. C'est là un léger souffle, là un sifflement tenu, là un barrissement pachydermique.
Moi, je ne sais pas parler de musique. Je n'ai pas les compétences pour le faire, je n'y connais rien. Ce que je peux juste dire, c'est que ça vaut le coup (ô combien) d'entendre les deux compères jouer. S'ils passent par chez vous, n'hésitez pas.

lundi 3 janvier 2011

Critique musicale raisonnée

Je cherchais un sujet intéressant pour nourrir ce blog et j'écoutais de la musique.

Depuis quelques jours, j'écoute du Johann Sebastian Bach. En ce moment, ce sont les Concertos Brandebourgeois qui ont ma préférence. J'aime beaucoup Bach. Seulement, j'aime aussi beaucoup Beethoven. Alors, j'ai eu l'idée d'écouter du Beethoven, la 9ème symphonie. C'est beau. J'adore. Et là, bien entendu, je me suis demandé si Mozart était à la hauteur de ces deux là et j'ai écouté du Mozart. Je me suis dit que c'était là aussi quelque chose de joli et gentillet.
Mais avouons-le, tout cela est bien loin d'égaler les Ramones.

mercredi 25 novembre 2009

Spike Jones

Je ne vous parle pas souvent de musique parce que j'ai rarement grand chose à dire sur le sujet. Ce soir, je vais vous parler d'un musicien peu respectueux de la grande musique. Ça fait du bien aux zygomatiques.

Ce soir, j'ai envie de vous parler de Spike Jones. Vous ai-je déjà parlé de Spike Jones ? Non, je ne crois pas vous avoir déjà parlé de ce personnage fabuleux, musicien de talent et plein d'humour. Spike Jones s'était fait une spécialité de reprendre des grands airs du répertoire pour les revisiter à grand renfort de yukulele et de sifflet à piston. Spike Jones, dans mon esprit, est attaché aux dessins animés de Tex Avery mais il apparaît qu'il n'aurait pourtant jamais collaboré avec le texan borgne. Bon. Toujours est-il que pour moi, il est proche de l'univers du cartoon.
Cela faisait des années que j'avais en tête l'un de ses morceaux lorsque, par hasard, il y a bien une vingtaine d'années de cela, chez un bouquiniste et vendeurs de disques d'occasion de Angoulême, Charente, j'ai entendu ce morceau. J'ai alors su que ce morceau était de Spike Jones. Dans la foulée, j'ai acheté un disque et je me suis vraiment fendu la gueule à l'écouter.
Ce soir, j'écoute ce disque. L'humour de Spike Jones, on y est sensible ou non. Moi, j'y suis. Je ne connais pas grand chose de Spike Jones hormis ce que j'ai pu en lire ici ou là. Dans le fond, sa vie m'indiffère un peu. Je crois me souvenir qu'il a été particulièrement actif dans les années 40. Pour moi, c'est un prolongement non seulement des cartoons de l'époque mais aussi des Marx Brothers. Je ne saurais trop dire pourquoi mais j'ai l'impression que les Etats-Unis d'Amérique ont eu une période très riche dans ce domaine de l'humour décalé. Cela a existé dans le dessin animé, dans le cinéma mais aussi dans la bande dessinée avec les publications de Mad. Plus tard, avec le mouvement hippie, il y a eu une sorte de renouveau dans ce que l'on a appelé l'underground. Enfin à mon avis, hein...
Ce qui est amusant, c'est que ce genre humoristique est arrivé vers la fin des années 60 en Grande-Bretagne où l'on a vu apparaître les Monty Pythons ou des groupes comme le Bonzo Dog Band. Ce n'est qu'après que cet humour est enfin arrivé en France, avec Gotlib, par exemple.
Aujourd'hui, je ne sais pas bien ce qui reste de cet humour. On le trouve sans doute encore un peu chez Fluide Glacial. Sinon, je ne doute aucunement de mon manque de compétences pour parler de ce sujet mais ça me permet toujours de faire le billet du jour et ça, c'est pas rien.

samedi 26 septembre 2009

Aigzocet

Poisson des mers chaudes ? Non. Missile subsonique ? Pas plus. Aigzocet, c'est Yoan, musicien protéiforme et périgourdin.

C'est un exercice délicat que de parler d'un artiste que l'on ne connaît pas trop. Aigzocet fait partie de ces artistes que je ne connais pas bien et sur lesquels je peux avoir envie d'écrire quelque chose. Aigzocet, je l'ai rencontré virtuellement et par hasard en tentant de comprendre comment utiliser facebook. Il se trouve qu'il est ami avec une collègue de boulot avec qui je suis, paraît-il, ami. C'est fou ce que la notion d'amitié est trouble et troublante, sur facebook. Sachant que les amis de mes amis sont potentiellement mes amis, je me retrouve donc ami avec cet Aigzocet là avec qui, a priori, je n'ai aucune raison de nouer une quelconque amitié si ce n'est qu'il semble apprécier les Apple© Macintosh™ et qu'il fait même du prosélytisme sur son site. On avouera que cela ne suffit pas à se déclarer amis.
Aigzocet est donc musicien. Je n'ai rien contre la musique du moment qu'elle m'est agréable tant à la cervelle qu'aux oreilles. Alors là, puisque je ne savais pas ce que notre bonhomme produisait comme son, je suis allé écouter cela sur son site Internet. J'ai eu une opinion plutôt favorable à l'écoute de la musique de la page d'accueil. Ne me demandez pas pourquoi, j'y ai senti une influence de Dead Can Dance. J'aime bien Dead Can Dance alors je me suis dit que quelqu'un qui est mon ami sur facebook, qui aime les Mac et qui s'inspire de Dead Can Dance ne peut pas être mauvais. J'apprends alors qu'il se produit en concert à Périgueux le 1er octobre prochain et je prends l'engagement d'être présent ce soir là. Et je crois que ça va en rester là, que j'irai peut-être au concert et que je me ferai une idée plus précise de la musique de mon ami de facebook.
Seulement, un matin de la semaine dernière, la collègue amie de facebook ose m'adresser la parole en live pour me dire que Yohan-Aigzocet m'offre un exemplaire de son premier CD intitulé "Messages Cardiaques". Il y a un jeu de mots là-dessous ou je ne m'y connais pas. Enfin là, je me dis que je suis pas dans la merde. Va bien falloir que je l'écoute, ce CD. Je rentre chez moi et je laisse le disque sur une étagère durant quelques jours, le temps que je m'habitue à sa présence. Et puis, tout de même, je me décide à l'écouter. Je glisse la galette dans la platine CD et j'appuie sur Play.

aigzocet

C'est bien ce que je craignais, c'est de la putain de musique de jeunes. Merde ! Bon. J'écoute en tentant de mettre de côté mes idées très arrêtées sur ce qu'est la bonne musique. Primo, ça ne ressemble en rien aux Residents. Deuxio, ça ne ressemble vraiment pas à Dead Can Dance. Tertio, c'est plutôt proche du Rap et du Slam. Je ne sais pas vous mais moi, le Rap et le Slam, c'est pas ma tasse de thé. Je vais pas faire semblant d'être jeune, hein. Les trucs du style "Grand Corps Malade", ça a tendance à me gonfler. Tout de même, je prends sur moi, je canalise à fond et j'écoute avec attention. Bon point, il y a des pointes d'humour, quelques touches de rock, une réelle maîtrise de quelque chose. Je ne peux pas dire que j'aime mais il y a quelque chose, c'est sûr.
Pour autant, je suis assez perplexe. Je laisse passer quelques jours et voilà, je suis en train de réécouter cet album. Je suis débarrassé du poids de la découverte, je m'attache plus au fond et au concept. J'aime les morceaux clairement inspirés du gangsta rap, moins ceux plus marqués rap français. Dans le même temps, je n'y connais pas grand chose dans tout ça, je le reconnais volontiers. Cet album date de 2007, j'ai cru comprendre que le nouvel album sera différent. J'en saurai plus le 1er octobre, lors du concert.

Le nouveau disque de Aigzocet est déjà en vente sur son site. Pour celles et ceux qui seront de passage par Périgueux le jeudi 1er octobre, son concert aura lieu au Sans Réserve à partir de 18 heures 30.

jeudi 27 août 2009

Théorie étonnante

La musique, pour moi, ça se limite souvent à la variété diffusée sur l'antenne des chaînes de Radio France et à l'écoute des quelques CD en ma possession. Aujourd'hui, j'ai fait une découverte incroyable.

On pourra bien ne pas être de mon avis, la musique n'a rien à voir avec l'art. La musique, ce n'est pas de l'art. Dans le meilleur des cas, la musique est là pour divertir et pour fournir une activité à bon compte aux oreilles. Il existe cependant deux exceptions à ceci : Glenn Gould et Keith Jarrett.

Avant Jean-Sébastien Bach, il n'y a pas de musique. Après Jean-Sébastien Bach, il n'y a plus rien à faire en matière de musique. Exception faite de celle de Keith Jarrett. Le problème avec Bach, c'est bien qu'il n'a pas laissé beaucoup d'enregistrements. Alors, il a fallu attendre le génie de Glenn Gould pour se faire une idée du génie de Bach. D'ailleurs, il est possible que Gould ait apporté encore un peu plus de génie au génie. Vu ce que je pense de la musique en général, je considère que Bach (et donc Gould) et Jarrett ne sont pas des musiciens mais des artistes. Des vrais artistes. Ils auraient pu faire quelque chose de bien plus intéressant. Ils ont tenté de donner ses lettres de noblesse à la musique et, reconnaissons-le, ils y sont presque parvenus.

En préambule et avant toute chose, je vous dois de reconnaître ici humblement que je ne suis, ni de près ni de loin, musicien ou musicologue ou musicolâtre ou musicophile. Je le dis sans fierté excessive mais sans honte non plus : pour moi la musique n'est en rien indispensable. Je consomme la musique (la majeure partie de la musique que j'écoute, entends ou subis) avec parcimonie, sans la moindre science de la chose et selon mes humeurs, variables et changeantes, de sorte que je vais pouvoir trouver quelque plaisir à écouter les Ramones ou les Clash comme Miles Davis ou Coltrane ou encore Thelonious Monk. Cependant, depuis le temps que je me fréquente j'ai pu noter quelques préférences pour certaines formes musicales. Ainsi, j'aime généralement plutôt bien le blues (et plus le blues acoustique que le blues électrique), j'aime globalement bien Pink Floyd, le Jazz Be Bop ou Hard Bop, la Neuvième Symphonie de Beethoven, un peu Mozart, Schubert, Carl Orff, Prokofiev et Sibelius ; parfois les Residents, les Pogues et les Rolling Stones ; de temps à autres Bob Dylan et Simon et Garfunkel et d'autres choses diverses. J'ai la prétention d'avoir des goûts assez éclectiques et d'être en mesure de détester certaines formes musicales ou quelques groupes. Prétention parce que pour parvenir à détester, il faut déjà être capable d'aimer et je ne suis pas certain d'avoir les facultés nécessaires à l'appréciation pleine et entière de la musique. Mes oreilles ne fonctionnent pas trop mal et mon cerveau fait ce qu'il peut.

Dès lors, vous ne pourrez vous empêcher que je ferais mieux de ne pas parler d'un sujet qui m'intéresse si peu et pour lequel je me réclame d'une rare incompétence. Sauf que j'ai envie d'en parler parce que ce matin j'ai eu l'idée de ranger un peu mes CD. J'ai une technique toute personnelle pour ranger les CD. Elle s'applique aussi aux autres choses. Cette technique n'est sans doute pas la meilleure, elle a pour grand mérite de ne pas être compliquée à mettre en œuvre. Cette technique, c'est celle de l'empilage ou du rassemblage. En gros, soit vous faites des piles qui finissent par s'effondrer, soit vous prenez un carton que vous remplissez jusqu'à ce qu'il soit plein d'objets que l'on peut considérer comme faisant un peu partie de la même famille d'objet. Les ordures avec les déchets, les livres avec les revues, les CD avec... les CD. Et alors, parce que j'ai tout de même un minimum d'esprit pratique, je me suis laissé aller à classer a minima ces CD par famille ou par auteur, groupe, style (...). Il s'est trouvé que j'ai mis les albums de Jacques Higelin ensemble et que j'ai fait de même pour ceux de Pink Floyd mais que là, j'ai aussi ajouté ceux de Roger Waters. Les albums des Pogues ensemble mais avec celui des Popes et de Flogging Molly. Tout ce qui est Jazz ensemble aussi. Et puis ceux des Residents ! Non, non, il y a une sorte de logique à tout cela, faut pas croire !

Dans mes quelques disques, il y a ceux que j'écoute souvent, ceux que j'écoute de temps en temps, ceux que j'écoute rarement et ceux que je n'écoute jamais. Je ne peux pas classer selon ces critères parce que c'est trop susceptible de changer. Je peux passer des mois ou des années sans avoir la moindre envie d'écouter un groupe ou un musicien ou un chanteur et de voir cette envie se réveiller sans que j'y prenne garde. C'est comme cela que cela fait plusieurs années que je n'ai pas écouté Calvin Russel ou Kevin Coyne et que je suis actuellement en train d'écouter tous les albums de Muddy Waters que j'ai.

Malgré tout, cela ne vous instruit guère de ce que je voulais vous dire au sujet de la découverte incroyable faite par moi ce matin et je vous prie de m'excuser pour ces digressions fatigantes. Or donc, ce matin, je range mes disques et je choisis deux disques à écouter. L'un de Glenn Gould, l'autre de Keith Jarrett. Hormis le fait qu'ils sont deux excellents musiciens, on ne peut pas prétendre qu'ils officient dans les même registre, et ceci même s'il est question de piano dans les deux cas. Et je me suis étonné de ce choix. Pourquoi ces deux disques là et pas un autre ou des autres ? Pourquoi ? J'ai écouté un des disques et puis l'autre et c'est alors que j'ai compris mon choix. Ce n'est pas pour la musique que je les avais choisis, c'est juste parce que j'étais dans un état d'esprit qui faisait que je choisirai des disques avec une prédominance de blanc sur la pochette et des photos de pianistes courbés sur leur instrument. C'est fou, non ?

Glenn Gould - Keith Jarrett

lundi 2 février 2009

Sid Vicious est bien dead

J'ai entendu cela ce matin sur France Inter, c'est aujourd'hui l'anniversaire de la mort de Sid Vicious survenue le 2 février 1979 à New-York.

samedi 24 novembre 2007

Concert du vendredi soir

Pas facile, la vie d'artiste, de musicien, lorsque l'on n'est pas une star mondiale. Hier soir, vendredi 23 novembre, Gerry Garstein jouait au Médiéval, bar-restaurant à Hautefort, en Dordogne.
J'ai rencontré Gerry Garstein il y a des années de cela. A l'époque, dans la première moitié des années 90, j'étais correspondant de presse pour le journal Sud Ouest. Nous étions le 21 juin et je cherchais un sujet pour écrire quelque chose à propos de la fête de la musique. Gerry jouait à la terrasse d'un bar de Terrasson en compagnie du contrebassiste Michael Stoll qui, entre autres mérites, peut se targuer de jouer avec le groupe allemand "Faust". J'avais été intéressé par la musique du duo, un mélange de blues, de folk et de quelque chose de bien plus "bizarre" apporté en majeure partie par Michael Stoll.
Avec mon amie de l'époque, nous nous étions installés à cette terrasse et nous avions écouté le concert. Nous étions ensuite allés discuter avec Gerry et j'avais pondu un papier pas trop mauvais. Du coup, Gerry m'avait contacté après la parution de l'article, nous nous étions revus chez lui à l'occasion d'une très agréable soirée et ça a été le début de quelque chose que l'on peut sans doute appeler amitié même si je n'ai jamais vraiment bien compris ce que recelait ce terme.
Depuis cette époque, nous sommes donc restés en contact, Gerry et moi. Dans nos vies respectives, des choses ont changé mais nous sommes restés proches. Lui vit sa vie entre sa petite maison de Villac, en Dordogne, et des séjours chez son amie du moment, en Allemagne ; moi j'ai laissé tomber Sud Ouest, je suis devenu salarié aux revenus confortables, je suis redevenu célibataire et j'ai déménagé en passant au passage du statut de locataire à celui d'accédant à la propriété. A 66 ans, il est retraité aux revenus modestes et essaie de jouer autour de chez lui, majoritairement dans des bars, modestement. Loin du show-biz qui d'ailleurs ne veut peut-être pas de lui, Gerry promène ses guitares et banjo et joue la musique qu'il aime ; chante les chansons qu'il aime. Cette musique, ces chansons, sont puisées dans le large répertoire du blues et du folk américain que reprend Gerry ou dont il s'inspire pour ses compositions.

Bref...
Hier soir, donc, c'était à Hautefort que jouait Gerry. Je ne vais pas systématiquement à ses concerts mais là, il m'avait demandé de passer pour faire des photos. J'ai un peu hésité à accepter et puis je me suis dit que ça me donnerait une occasion de sortir. L'idée de la soirée était de proposer un repas musical. Un buffet libre pour manger, Gerry pour la musique. Un concert dans un bar-restaurant à Hautefort, ça ne donne pas à penser que ça va être une soirée inoubliable, soyons honnête. Mais bon, je promets d'y être, j'y vais. C'est la vie, c'est comme ça.
J'arrive à Hautefort un peu avant 20 heures. Je gare la voiture, j'attrape le sac photo et je m'approche. J'aperçois Gerry attablé près de l'entrée devant un ballon de rouge. Je rentre, on se dit bonjour, je prends une bière et on discute un peu de nos vies. Peu de monde pour le moment. Au comptoir, quelques habitués qui semblent accrochés là comme des moules à leur rocher. Il y en a un, petit, gros, le crâne dégarni qui ne dit pas un mot mais qui écluse ses pastis avec une belle constance. Il y en a un autre, plus grand, plus sec, plus titubant qui parle. Il aperçoit mon sac photo et vient me voir. Il m'apprend que lui aussi fait de la photo. Il n'habite pas loin et il file chercher son matériel et quelques exemples de ses travaux. Un compact Nikon et quelques photos pas si mauvaises que ça de couchers de soleil sur Hautefort. Je le complimente. Ça le conforte dans l'idée que je suis un chic type et il commence à m'expliquer longuement qu'il n'aime pas la photo numérique (il dit électronique) et que, pour preuve que l'argentique c'est bien mieux, on a choisit ses photos de champignons devant des photos prises en numérique pour une exposition mycologique à Hautefort il y a quelques années. Parce que ça donne soif de parler, il retourne d'un pas hésitant s'accrocher au comptoir et commande un nouveau ballon de rosé. Je commence à me demander dans quelle soirée je me suis laissé embarquer.
Il est facilement 20h30 et nous ne sommes pas plus d'une douzaine dans le bar. Pour le moment, c'est un CD de Aznavour qui met l'ambiance. On demande à Gerry d'aller chercher une guitare et de jouer quelques morceaux. Il hésite, Gerry. Je sens bien qu'il ne la sent pas trop lui non plus, cette soirée. Il vide son ballon et va chercher une guitare. Quelques morceaux que personne n'écoute vraiment. Bon.
21 heures. On comprend qu'il n'y aura pas beaucoup plus de monde et on invite les personnes présentes à se rendre dans la salle de restaurant pour passer au repas. Sur une grande table, un amoncellement de salades, de charcuteries, de tranches de rôti de porc et d'autres victuailles du genre. Le principe est simple. On prend une assiette, on se sert à volonté et on mange. Je pensais que Gerry allait jouer tout de suite mais non. Il prend une assiette et commence à se servir. Du coup, on se retrouve tous les deux à une table pour manger. De toutes les façons, nous ne sommes que 6 à s'être décidés de manger... Les autres sont encore trop occupés par les discussions du bar. Je ne sais pas trop combien de personnes on espérait attirer pour cette soirée mais il semble certain, au vu des quantités, on en attendait au moins quatre ou cinq fois plus. Pour ma part, je décide de voir le bon côté des choses et je me dis que je vais pouvoir manger plus qu'à ma faim.
On vient voir Gerry et on lui demande d'aller au boulot, d'empoigner l'une ou l'autre de ses guitares et de chanter. Il est là pour ça, après tout. Il finit de manger ses moules, s'essuie les mains et va officier. Je ne saurais pas dire si c'est la musique ou la faim qui décide les personnes à venir. Depuis tout à l'heure, il y a eu de nouveaux arrivants et on est bien une vingtaine, maintenant !
A la table à côté de la mienne, un couple et leurs deux gosses. Tous moches quoi que la petite fille soit la moins désagréable. Elle, elle est du type "grosse vache bourrée". Lui, c'est plutôt du type "gros con saoul". Le fiston est gras et laid en plus de sembler bien con. Ce ne serait pas bien grave si ces braves gens se contentaient de boire, manger et écouter. Mais il faut que la madame décide de gueuler, de demander que le musicien joue de la "couneterie" ou du Michel Sardou (parce que Gerry a le malheur de parler de l'Irlande et du Connemara...), de vouloir faire de l'humour très lourd. Il arrive heureusement un moment où quelqu'un lui demande de se taire. Contre toute attente, ça marche au-delà de mes plus folles espérances ! Peu de temps après, le troupeau se lève et s'en va après une halte au comptoir où il paie son dû. Bon débarras !
Le concert se poursuit. Quelques personnes s'en vont après leur repas mais d'autres restent à écouter. Dopé par l'ambiance qui est devenue plus agréable, Gerry rentre dans sa musique. Ça y est, il devient bon ! Il chante en fermant les yeux et enchaîne blues sur morceaux de Pete Seeger, alternant musique nostalgique et musique entraînante. Le charme opère et les applaudissements viennent le remercier. Une pause pour boire un peu de vin et fumer une cigarette et il revient pour une dernière série encore meilleure. Les personnes qui sont encore présentes ne sont là que pour Gerry et sa musique et Gerry le sent. Il a retrouvé la confiance en lui et ça s'entend.
Le concert se termine par un chant a capella, Gerry salue son public et va se servir un verre de vin. Nous parlons un peu du concert. Gerry est fatigué. Il est près de 1 heure du matin. J'aide Claude (un autre de ses amis) à ranger le matériel, ampli, guitares, pieds, micros... On range tout cela dans la voiture. La soirée est terminée. Je paie mon repas, je dis au-revoir à Claude et à Gerry et je rentre me coucher.

gerry garstein

samedi 10 novembre 2007

Bordeaux Jazz Festival

Du 31 octobre au 10 novembre a lieu le Bordeaux Jazz Festival. De nombreux concerts dont deux auxquels j'ai assisté, celui du Trio Mephista et celui du trio Eskelin/Parkins/Black.

Presque à chaque fois, depuis des années, lorsque je vais à un concert "Jazz", il y a une question qui me turlupine quelque peu : "Mais c'est quoi, le Jazz, au juste ?"
Où débute le Jazz et où s'arrête-t-il ? En fait, il me semble que le Jazz est devenu une sorte de fourre-tout où l'on place un peu ce que l'on veut comme on veut parce que l'on aime bien ranger et classer (enfin moi, le classement et le rangement...). On prétend que c'est dû au caractère foncièrement cartésien des Français. Je ne sais pas trop. Ça me semble un poil suspect, cette explication. Déjà parce que les Français ne sont pas les seuls (et loin s'en faut) à vouloir classer les genres musicaux ; ensuite parce que les Français qui ont lu Descartes, hein, franchement, je n'en connais pas tant que ça, moi. Enfin bon, passons. Dans les faits, donc, il me semble bien que l'on va un peu vite à ouvrir les tiroirs pour y placer les musiques selon des genres prédéfinis. Aujourd'hui, et le concert du trio Mephista me fait penser à cela, il me semble que l'on n'hésite pas à mettre certaines formes de musique "contemporaine" dans le tiroir Jazz. En soi, ça n'a rien de bien grave et, même, je peux dire que je m'en fous pas mal de savoir si ce que j'écoute est du Jazz, de la musique folklorique batave (je n'en écoute que très peu) ou du rock n'roll endiablé. M'en fous. Ce qui m'importe, c'est de savoir si j'aime ou pas. De la même façon, autant le dire tout de go, je me fous autant de savoir qui sont les musiciens qui l'interprète, cette musique. Leur histoire, leur parcours, tout ça, c'est pas pour moi. J'aime ou je n'aime pas.

Ainsi donc, le premier concert était celui du trio Mephista. Le trio Mephista est composé de Sylvie Courvoisier au piano, Ikue Mori aux instruments électroniques et Susie Ibarra aux percussions. Tout au long du concert, le trio s'ingénie et parvient parfaitement à vous faire entrer dans son univers. Un univers qui fait une bonne place au jeu. La musique est propice au voyage. On s'amuse à faire semblant de découvrir les instruments, à apprendre à en sortir quelque chose, quelque son... Mais que l'on ne s'y trompe pas ! Tout est réglé au millimètre, tout est calculé savamment et c'est bien la condition sine qua non pour que ça fonctionne auprès du public. On se laisse mener par les notes, les mélodies, et on entre dans l'univers créé par le trio sans même s'en rendre compte, tant et si bien que le concert semble trop court.

Ce concert a été enregistré par Radio France et sera diffusé le dimanche 18 novembre à minuit dans "Le Jazz probablement...",
émission de Xavier Prévost, sur France Musique.


trio Mephista
Sylvie Courvoisier, Susie Ibarra et Ikue Mori


trio
Susie Ibarra


Courvoisier
Sylvie Courvoisier


Trio Eskelin/Parkins/Black

Là, par contre, on entend bien que c'est du Jazz. C'est pas pour débiner le concert précédent qui était très bien, mais tout de même. Et puis bon, c'est vachement plus simple de voir que c'est du Jazz parce que il y a un saxophone. Qui dit saxophone et trio dit Jazz. C'est pas compliqué, la musique, finalement.
Ellery Eskelin au saxophone, Andrea Parkins à l'accordéon, au sample et aux "electronics" et Jim Black à la batterie nous propose un Jazz un peu "free" mais tout de même pas trop. Nous ne sommes pas là en présence d'une formation "jusqu'au-boutiste" qui cherche à vous vriller les oreilles avec des cris stridents et limite désagréables. Tellement désagréables, parfois, que ça en fait tout l'intérêt. Je ne citerai pas de nom parce que je veux pas faire de peine aux amateurs de John Zorn mais je me comprends, quoi.
Alors là, donc, c'était vraiment un bon concert de Jazz. On s'extasiait sur le talent du batteur, sur la maîtrise du saxophoniste et sur la dextérité de la claviériste. Et puis, parce que on était là pour écouter la musique, et bien on prenait beaucoup de bonheur à l'écouter, ce qui n'est pas plus mal, finalement, tant il est préférable de ne pas se faire chier lorsque l'on assiste à un concert, je dis, moi.
Ce qui était plaisant, aussi, c'était de constater combien le trio fonctionne en harmonie quasi parfaite. On voit bien qu'il n'en était pas à leur coup d'essai. Pour tout vous dire et sans vouloir minimiser le talent des deux autres membres du trio, je dois vous avouer que c'est bien Jim Black qui m'a fait le plus d'effet. Voilà bien un batteur qui est talentueux, il n'y a pas à dire. Ce qui était bien agréable aussi, c'était les moments de grâce que savent générer les moments d'improvisation. Il est possible que tout ait été très écrit, très codifié, et que ces moments d'improvisation n'en étaient pas. Possible mais j'ai bien aimé tout de même.

Ce concert a été enregistré par Radio France et sera diffusé le lundi 19 novembre à 22 heures dans "Jazz sur le vif",
émission de Xavier Prévost, sur France Musique.


eskelin et parkins
Ellery Eskelin au sax et Andrea Parkins aux claviers accordéon et Macintosh


Ellery Eskelin au saxophone
Un saxophoniste inspiré


Jim Black
Jim Black, sans doute l'un des meilleurs batteurs de la scène Jazz

samedi 31 mars 2007

Roadworms

The Residents est LE groupe rock majeur. Cette affirmation ne supporte ni doute ni contradiction d'aucune forme que ce puisse être. Il en est ainsi, il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi.

Mais qui donc sont les Residents ? Cette question alimente bien des débats animés depuis des années (sur notre planète) et au moins quelques zillions de millénaires au sein de l'univers. Mais qui sont donc ces Residents ? Les suppositions les plus folles ont couru. On est allé dire tout et n'importe quoi à ce sujet sans jamais se rendre compte qu'il ne servait à rien de vouloir à tout prix percer le secret le mieux gardé de tous les temps. Vouloir savoir qui sont les Residents est une marque de bêtise absolue. Vouloir savoir, c'est refuser d'admettre la supériorité intellectuelle des Residents. Jamais les esprits médiocres (dans le meilleur des cas) que vous êtes, chers lecteurs, ne seront en mesure d'affronter la vérité sans, d'une façon immédiate et définitive, sombrer dans l'abîme vertigineux de la prise de conscience de votre incapacité à pouvoir en percevoir ne serait-ce qu'un atomique aspect.
Ceci dit, et fort heureusement du reste, rien ne nous empêche de goûter le plaisir d'écouter les albums des Residents. C'est ce que je suis en train de faire avec l'album Roadworms. Les psalmodies inquiétantes de Molly Harvey et Mr Skull soutenues de bien belle manière par les Residents aux percussions, guitare, claviers, basse et "treated vocals" parviennent à créer l'atmosphère si particulière que l'on connaît. Si l'on ne connaît pas, on serait bien avisé de se bouger le cul et de découvrir séance tenante.
Roadworms s'inscrit dans la période "vers" des Residents. Il y a eu les taupes, il y a eu les monstres, il y a eu les vers... Cet album édité en 2000 est en quelque sorte l'aboutissement du Wormwood Tour. Une mise à plat, un bilan. Les Residents sur la route. Tout le cheminement qui a contribué à la construction de cette oeuvre fondamentale de l'univers des Residents réuni en un disque, certes, mais que cela ne vous empêche ou dédouane pas d'acheter (ou du moins d'écouter) tous les disques de la série !

residents

Si la découverte des Residents n'est pas une chose aisée, elle est importante et devrait être obligatoire. Elle est essentielle, même. Quiconque n'a pas encore eu la joie de croiser leur chemin ne sait pas ce qu'est la musique, quiconque n'a pas été conquis n'a droit qu'à mon plus profond mépris. Comment peut-on ne pas aimer les Residents ? C'est là une question pour laquelle je n'ai aucune réponse. Bien sûr, on ira prétendre que la musique des Residents n'est ni joyeuse ni "facile à écouter" (ni facile à supporter ajouteront certains). Bon, soyons clairs. Il est vrai que la musique des Residents ne sied pas forcément à toutes les situations. Prenons le cas, par exemple, du tirage du super-mega-hyper gros lot du super-loto de la française des jeux. Là, effectivement, ça n'irait pas. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. L'anniversaire de telle petite adolescente particulièrement stupide (en plus d'être anorexique et de croire qu'un jour elle sera top-model alors qu'elle est laide pire que tout) ne pourrait pas se satisfaire non plus de la musique des Residents.
Un globe oculaire coiffé d'un haut-de-forme et un costume toujours impeccable, le Resident est respectueux de son public. Parmi les nombreuses légendes qui courent sur les Residents, il y a celle qui prétend que l'arrivée de Mr. Skull coïnciderait avec le vol d'un oeil. Pourquoi pas ? Nul ne viendra jamais ni affirmer ni infirmer ceci. On dit aussi que les Redidents ne seraient plus les Residents des débuts voire, même, que les Residents n'existeraient pas. Certains ont prétendu que des grands noms de la musique seraient les Residents. Zappa a ainsi été reconnu par certains. Et pourquoi pas Jean-Sébastien Bach, tant que l'on y est ?

Si cela n'est pas fait, si vous souhaitez découvrir enfin les Residents, je vous conseille les albums Third Reich n'Roll, Duck Stab, Eskimo, puis toute la série "Worm" ainsi que, tant que nous y sommes, tous les autres.

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