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vendredi 22 mai 2020

Camion

Berliet

jeudi 10 octobre 2019

Ne jamais minimiser le rôle du hasard et de la chance dans la réussite

Cela fait trois longues semaines que je vous montre des photographies des Remparts d'Angoulême. Lors de ce samedi de septembre où j'étais présent à Angoulême, j'ai fait plus de 250 photographies. Il y en a eu quelques unes de bonnes, quelques unes d'acceptables, quelques unes très moyennes et beaucoup de ratées. Et il y en a une, une seule, de réussie.

Cela me fait penser qu'un bon photographe aurait sans doute obtenu un meilleur score mais aussi que la réussite d'une photographie reste conditionnée à la survenue de la chance et du hasard. Cette unique photo que je conserverai, cette seule image qui me semble intéressante, il s'en est fallu de peu pour qu'elle n'existe pas. Si nous n'avions pas eu l'idée et l'envie de s'arrêter sur cette terrasse pour boire une bière, nous n'aurions peut-être pas assisté au démarrage de cette automobile, son capot n'aurait pas été levé, je n'aurais pas eu le loisir de faire la photographie. Le hasard et la chance. La chance a poussé son coup de main en faisant en sorte que je ne me plante pas trop dans mes réglages, aussi.
Forcément, je sais aussi un peu ce que je fais avec mon appareil photo. Je ne veux pas dire que je ne suis pour rien dans cette réussite. Je suis à l'origine de ces réglages et de ce cadrage, ça c'est sûr. Mais il y a des fois où, vous avez beau faire, bien vous appliquer, vous répéter les règles de composition, vous remémorer les réglages à effectuer, la photographie sera foirée. Dans certaines conditions de prise de vue, je n'ai pas les compétences pour me tirer d'affaire. Je ne sais pas si un meilleur photographe s'en sortirait mieux que moi mais moi, je reconnais être arrivé à mes limites. Passées ces limites, je ne réponds plus de rien.
Pour réussir cette image, il a fallu du hasard et de la chance. Certaines autres auraient aussi pu être réussies mais il y avait un élément indésirable, un poteau, une personne, une ombre. Un truc qui fait que la photo ne sera pas aussi bonne qu'espéré. La force du bon photographe, c'est la patience. Il faut savoir ne pas déclencher et revenir. Il faut savoir chercher la bonne place, s'y poser et attendre. Par exemple, j'ai le défaut de photographier un peu n'importe quoi, juste pour conserver une trace de ce que j'ai pu voir. C'est inefficace si l'on cherche à faire une bonne image. C'est trop miser sur la chance et aussi parier sur le fait que ça réussira bien à donner une satisfaction suffisante. Sans doute faut-il être plus exigeant pour espérer devenir un bon photographe.
Sur toutes les photos que j'ai pu faire à Angoulême ce jour là, je savais que certaines seraient mauvaises avant de déclencher. Je voyais bien que la lumière était pourrie, qu'il était impossible de bien cadrer, que je n'allais pas m'en sortir. Il aurait fallu que je me consacre plus aux photos qui auraient pu être intéressantes plutôt que de les emmagasiner ainsi, juste comme on fait des photos souvenir inutiles. Peut-être aussi faut-il accepter de rentrer bredouille ? Peut-être faut-il apprendre à se consacrer à un sujet (ou à quelques uns) et s'y tenir. Repérer les bonnes images potentielles et s'armer de patience dans l'attente que les conditions soient réunies, que la chance survienne, que le hasard vous donne le petit coup de pouce attendu.
Cependant, le vrai bon photographe sait provoquer la chance et le hasard. Je ne pense pas que ça s'apprenne vraiment, ça. Un peu comme le poète qui sent la rime arriver, le musicien qui sait la note suivante, l'écrivain qui maîtrise le verbe à venir, le bon photographe doit sans doute prévoir l'image qu'il enregistra. Peut-être l'artiste est-il légèrement en avance sur ses contemporains, dans un monde qui avance de quelques secondes ou minutes.
Mais bon, avec cette image se termine cette série de photographies des Remparts d'Angoulême. C'est la meilleure selon moi, l'unique meilleure. Si ça se trouve, vous ne partagerez pas mon avis mais ça ne changera pas ma vision des choses. Cette photographie, je serais presque tenté de la faire tirer sur papier, en grand, et de l'afficher au mur. Je ne le ferai probablement pas parce que je n'ai pas envie d'afficher quoi que ce soit sur mes murs. Je vais me renseigner tout de même sur ce que ça coûterait.

Art mécanique

mercredi 12 septembre 2018

Dernière salve des Vintage Days

Il reste encore pas mal de photographies mais je vais arrêter là. C'est un camion Berliet, un GBU. C'est un gros camion, un très gros camion. Dans l'après-guerre, mission est donnée à Berliet [1] de plancher sur un tracteur d'artillerie. Naîtront les impressionnant T6 et T12. Ces deux camions ne sont pour autant pas de vrais Berliet. A la vérité, ce sont des Rochet-Schneider, marque lyonnaise elle aussi, qui fusionnera avec Berliet. Les T6 et T12 sont des 6 et 8 roues motrices à (gros) moteurs essence (très) gourmands. L'idée est, pour l'armée française, de remplacer les Pacific "Dragon Wagon" autant monstrueux qu'américains. Et donc, les T6 et T12 sont présentés aux autorités militaires qui acceptent d'en essayer quelques modèles. Dans les faits, ces camions seront produits à peu d'exemplaires et ne donneront pas vraiment satisfaction.
Mais cette expérience permettra de travailler à un nouveau camion, ce sera le TBU dans la version "tracteur" et le GBU dans la version "porteur". C'est un gros camion aux éléments assez surdimensionnés. Lui aura une carrière assez longue au sein de l'armée française et servira souvent de camion lourd de dépannage. Celui présent aux Vintage Days tractait un canon de 105mm et faisait la fierté de son propriétaire.

Berliet GBU
Toujours dans cet après-guerre mais de l'autre côté du channel, chez Jaguar on conçoit un modèle qui va devenir légendaire et qui n'est absolument pas destiné à l'armée de la couronne d'Angleterre. En 1948 apparaît l'une des plus belles automobiles du monde, la Jaguar XK 120. Françoise Sagan ne s'y trompera pas et adoptera, un temps, ce beau roadster anglais. Il est à noter que cette année seront fêtés les 70 ans de la XK 120. J'ai entendu dire qu'une exposition de ces voitures sera organisée à Périgueux durant le mois d'octobre.

Jaguar XK 120
Après guerre aussi, mais celle d'avant, celle de 14-18, chez Renault on veut contrer l'insolent succès de Citroën. Alors, on sort le modèle NN de 6cv. Fidèle à une certaine tradition, on conserve le capot "crocodile" caractéristique de l'époque avec le radiateur renvoyé derrière le moteur. Celle présentée ici est, me semble-t-il un modèle d'après 1925. Je peux me tromper. Il s'agissait possiblement de la plus ancienne des automobiles présentes à ces Vintage Days.

Renault NN1 ou NN2
Dans les années 50, aux États-Unis d'Amérique, c'est la gloire de l'automobile. Les marques redoublent d'imagination pour proposer de nouvelles carrosseries et attirer l'automobiliste avide de dépenser ses dollars pour montrer qu'il a les moyens de rouler dans un nouveau modèle. Chez Chevrolet, on sort une nouvelle Deluxe Sedan comme celle qui était présente à Périgueux. Ces voitures américaines représenteront durant encore quelques années une certaine idée du luxe et de la modernité sur le vieux continent. Que ce soit chez Peugeot, Renault ou SIMCA, on tentera de copier ce style américain. Par exemple, je ne peux pas m'empêcher de voir les ailes arrières de cette Chevrolet sur une Frégate Renault.

Chevrolet Deluxe
En Grande-Bretagne, on a épuisé l'idée de la XK. Il y a eu la 120, la 140 et enfin la 150[2]. Place à un nouveau modèle qui va faire date et nourrira bien des rêves et phantasmes motorisés, la e-Type. Celle-ci date de 1969, c'est écrit dessus. Elle a un moteur à six cylindres de 4,2 litres. C'est une voiture sportive pleine de qualités et de défauts. Je me souviens avoir lu le long récit de la restauration d'une e-Type et les surprises et difficultés rencontrées, les frais imprévus, les périodes d'abattements et, finalement, la résignation. Posséder une e-Type n'est pas donné à tout le monde. D'abord, ce n'est pas donné mais question entretien, pardon ! Mieux vaut avoir les moyens. Il n'en reste pas moins que nous sommes là en présence d'une légende automobile.

Jaguar e-type

Notes

[1] alors que Marius Berliet a dans un premier temps été accusé de collaboration avec l'occupant

[2] sans doute la moins belle de la série

jeudi 23 août 2018

Pas que des pétaroux à la Cassagne !

Où en étions-nous ? Ah oui. Les cyclomoteurs. Vous en avez pas un peu marre, vous, de ces indigents pétaroux ? Oui, moi aussi. Heureusement, il n'y avait pas que ça à la Cassagne. Il y avait aussi la présence de l'association "Passeurs de mémoire"[1] qui avait dressé deux tentes pour une exposition hétéroclite d'objets présents lors des deux derniers conflits mondiaux et quelques véhicules, plusieurs Jeep et un half-track M3 possiblement de marque White. La présence de ces véhicules et de l'association s'explique par la collaboration au film promotionnel de cette édition de la fête.
J'ai beaucoup de mal, en raison de mauvaises lectures de jeunesse sans doute, avec la chose militaire. Je n'aime pas les militaires, je les trouve cons et bêtes. C'est comme ça. J'ai beaucoup de mal aussi avec les amateurs de "militaria", ces nostalgiques probables des guerres d'antan. Que l'on ait le souhait d'honorer les victimes de ces conflits, admettons. Que l'on s'arrête aux victimes de quelques guerres passées sans soutenir les victimes présentes, ça me dérange un peu plus. Disons-le, je ne comprends pas la démarche ou je n'ose pas entendre la petite voix sournoise qui me chuchote quelque chose à l'oreille. Est-il besoin de se déguiser en militaire pour dénoncer la guerre ? Je m'interroge.
Restent les véhicules. C'est une autre question que celle des véhicules. Je n'ai pas de goût particulier pour les engins trop guerriers, les chars d'assaut ou les auto-mitrailleuses. Par contre, et je ne l'ai jamais nié, j'aime beaucoup les petits camions Dodge, les plus gros camions GMC ou Ward et les jeep de l'armée américaine de cette deuxième[2] guerre mondiale. D'abord, parce que ces véhicules ont été utilisés civilement après réforme. Une fois débarrassée de son étoile, de ses marquages et de sa laide couleur, une jeep redevient un engin tout à fait acceptable.
Notons que, dans le cadre d'un souci de conservation de cette mémoire dont il est question là, j'admets que l'on ait le souci de préserver quelques véhicules recouverts de leur couleur et marques distinctives "authentiques". Par contre, ce que je n'admets pas un instant, c'est de voir une Jeep Hotchkiss française bariolée avec une étoile ricaine. Faut pas pousser. Bref, une photo d'un half-track.

White M3 Half Track
Moins guerrier, le tracteur Société Française Vierzon HV2. Ça j'aime bien ! Que dire à propos de ce tracteur ? C'est, comme de bien entendu, un monocylindre semi-Diesel. Avec un peu plus de cinq litres de cylindrée, ça vibre pas mal, merci. Cette recette du tracteur monocylindre de forte cylindrée a été utilisée durant de nombreuses années avant de disparaître totalement. Si, aujourd'hui, on s'amuse à les voir démarrer et à les entendre pousser leurs explosions au rythme d'un marteau pilon, on comprend que le monde paysan ait pu choisir d'autres tracteurs moins contraignants et plus reposants à utiliser. Ce que l'on peut se demander, c'est comment et pourquoi ces gros monocylindres plein de défauts ont existé durant toutes ces années, en gros des années 20 à la fin des années 50. Les tracteurs multicylindres à essence ou à moteur Diesel existent alors que ces Lanz, SFV et autres ancêtres perdurent. On met en avant la solidité et l'entretien réduit. On a aussi, un temps, prétendu que ces tracteurs à boule chaude pouvaient brûler presque tout, de l'huile de vidange au pétrole lampant en passant par la graisse de canard ou l'huile de palme. A l'annonce des années 60, Lanz était racheté par l'américain John Deere et Société Française Vierzon par le toujours américain Case. C'en était fini de ces antiquités agricoles qui font aujourd'hui la joie des fêtes "à l'ancienne".

Société Française Vierzon HV2
Société Française Vierzon HV2
Français lui aussi, militaire jusqu'au bout du dernier boulon, le Berliet GBC8KT. Parce qu'il est militaire, il est laid. Pour plaire au commandement militaire, le constructeur se doit de faire dans le moche voire le hideux. Mission parfaitement remplie par M.Charbonneaux, styliste de son état. Toutefois, cette laideur se veut fonctionnelle. On se dit que de la tôle plate est plus facile à retaper que de la carrosserie toute en rondeur d'un Saoutchik ou d'un Figoni & Falaschi. Les militaires savent pondre du cahier des charges. On veut du camion de tel tonnage, transportable par train, capable de consommer toutes sortes de carburants. Berliet répond avec ce camion issu du GBC 8 6x6 bien plus beau. Il ne s'agit plus que de l'enlaidir pour qu'il soit à l'image du militaire de tradition française.
Avec ses surfaces planes mises bout à bout, ce Berliet ne concède rien à l'esthétique. Pour autant, on l'a tellement vu qu'il est devenu presque "normal" et que l'on ne fait plus trop attention à lui. Par contre, ce camion ne manque pas de qualités. Légèrement sous-motorisé, il a de vraies capacités de franchissement et est d'une solidité remarquable. Il a connu une très longue carrière dans l'armée française, a été remotorisé, a été même recarrossé sur la fin. Aujourd'hui, il continue à satisfaire aux exigences militaires.

Berliet, Peugeot et Motobécane
Avec sa gueule de voiture des années 30, le petit camion Citroën U23 a connu une longue carrière. Bien plus beau dans sa livrée "à ailes plates" qui affiche un avant rappelant les Rosalie de la marque que dans la nouvelle mouture du début des années 50, cet utilitaire n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, un foudre de guerre. Peinardement, il navigue sans jamais trop dépasser les 70 km/h. L'aménagement intérieur est des plus rustiques. Disons-le tout net, il n'y a pratiquement rien d'autre qu'un volant, quelques pédales et leviers et un pitoyable compteur de vitesse. Le moteur qui entraîne tout ça est celui de la Traction Avant retourné pour pouvoir entraîner le pont arrière. Son sens de rotation est inversé. Au tout début des années 50, on lui préférait déjà le HY[3] ou la production de chez Renault. Les 1000kg ou 1400kg Renault n'étaient pas non plus des véhicules modernes, puissants et rapides mais, malgré tout, ils l'étaient un peu plus.

Citroën U23

Notes

[1] Objet de l'association : promouvoir le devoir de mémoire pour les victimes civiles et militaires de la première et deuxième guerre mondiale

[2] soyons prudents

[3] bien que ce dernier ne le remplace pas complètement

dimanche 18 décembre 2016

Camion militaire du dimanche soir

Berliet GBC8KT

vendredi 9 septembre 2016

Utilitaires aux Vintage Days

J'ai toujours aimé les utilitaires. Ils n'étaient pas trop représentés lors des Vintage Days de Périgueux mais il faut bien reconnaître qu'ils peinaient à être dans le thème. Tout de même, il y en avait quelques uns. Je passe sur les véhicules militaires (j'y reviendrai) pour me consacrer à ceux qui ont eu une vie civile et laborieuse.

Hotchkiss PL25

GMC CCKW

GMC CCKW

Citroën HY

La Poste roule pour vous

Citroën "Belphégor"

Hotchkiss PL25

Berliet GAK

mercredi 28 octobre 2015

Berliet à bidasses

C'est un camion militaire et c'est un Berliet. Il a un drôle de nom. Il a été baptisé GBC 8KT et ça demande un minimum d'explication. Chez Berliet, la lettre G signifie que nous sommes en présence d'un porteur (les véhicules tracteurs ont un T pour première lettre). Le B nous enseigne que ce véhicule a trois essieux. Il peut s'agir d'un 6x6 ou d'un 6x4. Le C pourrait indiquer une classe de tonnage. Il semble que plus cette lettre s'éloigne du A et plus ce tonnage est élevé. Le 8 nous indique la cylindrée approximative du moteur. Dans le cas présent, le moteur 5 cylindres cube 7,9 litres. Le K qui suit nous dit que ce moteur est polycarburant et qu'à ce titre, il peut potentiellement fonctionner avec un peu tout ce qui brûle, de l'alcool à l'huile de vidange. Selon les sources, le T signifierait soit "Tactique" soit "Torpédo".

Berliet GBC8KT

dimanche 25 octobre 2015

Berliet automnal

C'est un camion Berliet GLM. Il a fini sa carrière là. Il a dû bien travailler durant pas mal d'années. C'est un GLM, il a trois essieux dont deux sont moteurs. Il pourrait peut-être être sauvé mais il y aura du boulot pour le restaurateur qui souhaiterait se lancer dans l'aventure. Si je ne sais rien de son état mécanique, l'aspect de la carrosserie parle de lui-même. Ailes découpées, phare cassé, grille de radiateur enfoncée, pièces manquantes. Pourtant, je suis certain qu'il est "sauvable" et je suis persuadé qu'il mériterait d'entrer dans une collection de camions anciens.

Berliet d'automne

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