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samedi 7 juillet 2018

Ilford à l'épreuve du temps

J'étais descendu dans le garage pour y chasser le mammouth. Il n'y en avait pas, sans doute n'avait-il pas assez plu. Le mammouth ne sort de son terrier qu'après de violentes pluies, c'est bien connu des chasseurs de mammouth. D'ailleurs, cette condition vaut aussi pour le brontosaure[1] sauf que le brontosaure vivait en Amérique et qu'Azerat ne s'y trouve pas. Comme il n'y avait pas de mammouth dans le garage, j'ai posé l'arc et les flèches pour me consacrer à une autre activité.
J'étais en train de faire le compte des câbles pour imprimante à la norme parallèle[2] lorsque j'ai aperçu une charmante souris qui me regardait de ses petits yeux brillants tout en remuant les moustaches. Ça m'a étonné parce que je n'avais encore jamais vu de souris chez moi. Je me doutais bien que, sauf à penser que ma maison fût bâtie sur un ancien cimetière indien, bien sûr, il n'y avait pas de raison valable pour que les souris désertent les lieux. Lorsqu'elle fut lassée d'observer mes agissements, elle s'en alla à vive allure suivie de sa longue queue.
J'en avais assez de compter ces câbles dont je n'ai pas l'usage, dont je n'ai jamais eu l'utilité, que j'avais récupérés à l'occasion du déménagement d'un magasin informatique à Périgueux auquel j'avais participé. Ces câbles devaient partir à la déchetterie et j'avais jugé que cela était dommage. On me proposa de les prendre. Quelques jours plus tard, j'essayai de les donner en passant un site de petites annonces. Je n'eus pas le moindre retour, la plus petite demande. Je me retrouvai avec une cargaison de câbles pour imprimante et voilà comment, pour partie, j'ai un garage particulièrement encombré.
En bougeant un carton, j'aperçois un négatif traînant à même le sol. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Comment était-il arrivé là ? Je ne le sais pas. Il n'était pas beau à voir. Je le ramassai et, heureux de ma trouvaille, je remontai pour le nettoyer et l'observer plus en détail. Dans un premier temps, je ne comprenais pas ce que représentaient les images. J'apercevais des voitures de voyageurs, je reconnaissais la gare de Terrasson-Lavilledieu mais pour le reste, je ne voyais pas bien. Il a fallu que je procède à une numérisation pour qu'enfin je comprenne et me souvienne de ces images enregistrées sur la pellicule.
Déjà, je suis quasi certain que ces images ne sont pas de moi. Il me semble même savoir qui les a faites. Elles sont toutes faites dans la gare de Terrasson ou à ses abords proches. Il y a un casier avec des documents, un système que j'identifie comme un poste de contrôle des aiguillages ou, tout du moins, de surveillance de ceux-ci. Une image est particulièrement dégradée, comme bouffée par l'humidité. Pour être honnête, aucun cliché n'est bien intéressant. Certaines photos sont floues, d'autres mal exposées.
Ces photos datent des années 90. A l'époque, je fréquentais le club photo de Terrasson et il me souvient que nous avions eu l'idée de monter une exposition sur le thème du chemin de fer. Le président du club était un ancien de la SNCF. Pour cette exposition, je me souviens de deux photos faites au Leica M4 et au Summicron 50. L'une d'elles représentait un morceau de wagon à marchandise. L'autre était une borne kilométrique en fonte prise vers Cublac sur la ligne Brive-Périgueux. Je n'ai aucun souvenir des autres photos qui avaient été exposées. Ça date d'entre 20 et 25 ans.
Ce bout de négatif n'a aucun intérêt mais je n'ai pas pu m'empêcher de penser que cette pellicule a passé une quinzaine d'années au fond de mon garage, qu'il a traîné par terre, qu'il s'est retrouvé sous un carton et qu'aujourd'hui je peux encore voir les images et, si besoin, les tirer sur papier. La trace a survécu. D'un autre côté, à la faveur de disques durs qui ont rendu l'âme, de CD et de DVD qui sont devenus illisibles, combien d'images numériques ai-je pu perdre ? Bien sûr, l'image imprimée sur la pellicule ne résisterait pas à un incendie ou à des mauvais traitements trop extrêmes mais tout de même. Comme une feuille de papier peut encore porter son message après un incendie, un fichier texte corrompu ne peut plus livrer grand chose[3].
La conservation des données numériques est un sacré problème auquel nous sommes tous plus ou moins confrontés. Il s'agit de la mémoire que nous pourrons transmettre aux générations futures. Pour limiter les pertes, on fait des copies et des copies de disques durs, on archive sur des bandes magnétiques, on compte sur la redondance en se disant que de tout ça il restera bien quelque chose. Et puis, on n'a jamais autant produit que de nos jours. La masse d'écrits, d'images, de sons est colossale et elle ne fait que grossir un peu plus tous les jours. Il y a tant de données nouvelles à s'ajouter à celles existantes que l'on ne peut sans doute même plus faire un tri entre ce qui mérite d'être conservé et le reste.
Bon. Une fois de plus, je n'amène pas de solution, je n'avance pas d'idée neuve. C'est juste l'histoire d'un type qui a trouvé un bout de négatif dans son garage, qui en a oublié ce qu'il y était venu faire et qui a perdu du temps à se poser des questions sur ces images exposées sur la pellicule. Il est incorrigible.

Zenit E et Ilford HP5 Plus

Notes

[1] n'écoutons pas ceux qui, par amour de la polémique stérile, prétendent que le brontosaure n'existe pas et qu'il convient de parler d'apatosaure.

[2] d'ailleurs si quelqu'un en cherche, j'en ai tout un stock

[3] sauf dans certains cas

lundi 29 février 2016

Revue de détail

Un mot sur le protocole. L'appareil, un Canon 60D, est sur pied. L'objectif, le Super-Macro-Takumar 50mm f:4 est vissé aux trois bagues-allonge Vivitar (12mm, 20mm et 36mm) et à la bague d'adaptation 42mm-Canon EF. La mise au point est réalisée en LiveView et le déclenchement est réalisé avec le retardateur. La vitesse est fixée à 1/100 et le diaphragme est fermé à f:8, la sensibilité est à 100 ISO. Deux flashes sont placés de part et d'autre et forment à quelque chose près un angle de 45° par rapport à l'appareil photographié.

poussières sur Zenit E
La plus grosse difficulté est de faire la mise au point. Je pense qu'il serait totalement illusoire d'espérer réussir une prise de vue à main levée. Je me suis vite aperçu, avant même de déclencher, que le montage se révélait très sensible aux vibrations et c'est pourquoi j'ai utilisé le retardateur pour les minimiser. La profondeur de champ à ce grossissement est très courte. Je pourrai tenter en fermant plus le diaphragme et en augmentant la puissance des flashes. Le Super-Macro-Takumar ferme à f:22. A suivre, donc.
Bon. J'ai suivi. Etrangement, cela semble terriblement moins bon à f:22. Il n'est pas impossible que la mise au point ait légèrement bougée bien que j'en doute un peu. La mise au point est faite sur le "22" à x10 sur l'écran de l'appareil. Dans le même temps, il faut garder à l'esprit que l'objectif date des années 70 et que l'on a fait des progrès en une quarantaine d'années. L'image reste utilisable selon moi.

bague Zenit E

Et c'est alors que j'ai tout de même eu l'idée d'essayer le Canon 100mm macro en fermant le diaphragme à f:32. Les trois images présentées ici sont réduites en taille mais n'ont pas été recadrées, il faut le signaler.

Zenit poussiéreux au 100mm macro Canon

Zenit E et les ravages du temps

dimanche 28 février 2016

Objectivité

Hier, j'ai eu l'envie de photographier des objectifs. Il y avait le 58mm Helios livrée avec mon premier appareil reflex, un Zenit E et le 50mm Super-Macro-Takumar de chez Asahi Pentax de mon petit-frère. Tant que j'y étais, j'ai ajouté les bagues-allonge Vivitar qui permettent de faire de la photographie macro en grossissant encore plus. Il me faudra d'ailleurs tester cela.
Après avoir fait une première photo du Helios avec le Canon 100mm macro, j'ai constaté qu'il était tout de même très sale. Alors, j'ai tenté de le nettoyer un peu et je l'ai photographié de nouveau. On sent qu'il a bien bourlingué, cet objectif ! A l'origine, il était couvert d'une belle peinture noire brillante et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a perdu de sa superbe. Cet objectif a la particularité de ne pas avoir de dispositif de présélection du diaphragme. C'est logique dans la mesure où le Zenit E n'en a pas non plus. Concrètement, cela signifie qu'il faut, après avoir procédé à la mise au point en pleine ouverture, penser à fermer le diaphragme manuellement en tournant la bague idoine. Qu'est-ce que j'ai pu rater comme photos avant de comprendre cette astuce ! Et même après avoir saisi cette singularité, il m'est arrivé plus d'une fois de simplement oublier de fermer le diaphragme. Ou de ne pas le fermer à fond. Enfin bref, sans me vanter, je peux affirmer avoir rater une belle quantité de photographies dans ma carrière. Ça forge le caractère.
Je m'en veux un peu, aujourd'hui, de ne pas réussir à me décider à refaire de la photo argentique. Le numérique est tellement pratique, tellement facile ! C'est comme à l'époque où j'ai abandonné la mise au point manuelle pour adopter l'autofocus. Il n'y a qu'un Leica M qui pourrait me faire pousser à abandonner l'autofocus. Quel plaisir que de faire une mise au point avec ce télémètre précis et lumineux. Ah ! Ce viseur avec les deux images qu'il convient de superposer parfaitement ! Un vrai moment de bonheur. L'autofocus c'est pratique, rapide, précis, je ne dis pas le contraire. C'est autre chose. Les premiers système autofocus que j'ai pu essayer étaient patauds, lents, bruyants. Il leur arrivait bien trop souvent de ne pas parvenir à se dépatouiller de leur mission. On entendait le moteur tourner dans un sens et puis dans l'autre avant de repartir pour un tour gratuit. Ça pompait, ça hésitait et on abandonnait. Ce que j'ai longtemps regretté, c'est que les constructeurs n'aient pas conservé un système de stigmomètre pour aider à la mise au point manuelle. Ainsi, on aurait pu utiliser l'autofocus ou pas. En leur temps, il y a eu des personnes pour pester contre tous les systèmes d'aide qui sont apparus sur les boîtiers et objectifs au fil du temps. On a refusé la mesure de la lumière TTL et la motorisation et l'autofocus et le numérique. Depuis quelque temps déjà, on tente de tuer le reflex pour lui substituer les systèmes à viseur numérique. J'ai essayé. Il y a de bons côtés et d'autres qui le sont moins. D'ici quelques années, ce sera sans doute tout à fait au point. L'idée forte est de voir dans le viseur parfaitement ce que donnera l'image. Ainsi, on a une vraie idée de l'exposition, de la mise au point, de la profondeur de champ, de la température de couleur en plus de toutes les informations qui peuvent s'afficher en superposition. On en n'a sans doute pas fini avec le progrès.

Helios 58mm f:2

Helios 58mm f:2

Takumar macro et bagues allonge

macro takumar et bagues allonge

samedi 20 février 2016

Deux photos

C'est mon petit frère qui m'a prêté des objectifs. Ce sont des objectifs pour Pentax, de vieux objectifs pour les vieux Pentax, ceux qui avaient une monture en 42mm à vis. On ne va pas trop s'appesantir sur ce sujet mais, juste histoire de dire, il faut savoir que la monture dite "42 à vis" a été une sorte de standard, il fut un temps. On la retrouvait sur tout un tas de boîtiers allemands mais aussi sur les Zenit de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques. De ce que j'en sais, cette monture n'est plus utilisée par l'industrie photographique. Ça n'empêche pas que les objectifs existent encore et ça n'empêche pas que l'on peut les utiliser sur les actuels boîtiers numériques en passant par une bague d'adaptation. Et il se trouve qu'une bague d'adaptation, j'en ai une, achetée il y a peu pour une somme relativement ridicule.
La vraie question est : " A quoi bon chercher à utiliser des objectifs obsolètes sur des appareils récents ? ". La seule réponse que je peux donner n'excuse rien. Je veux juste m'amuser à le faire. Et c'est tout et ce n'est pas glorieux. Parmi les nombreux objectifs empruntés à mon frère, il y a un 300mm Takumar. C'est un gros téléobjectif bien lourd avec une vraie bague de mise au point et une autre pour fixer l'ouverture du diaphragme. La construction est solide et l'objectif a fière allure. Il est bien réalisé, bien assemblé. Mais que vaut-il donc ? Peut-on faire des photographies utilisables avec ce vieux téléobjectif ? J'ai essayé.

Pour réaliser ce test, j'ai placé l'appareil sur un pied stable. J'ai fait la mise au point en mode LiveView (sur l'écran de l'appareil photo et non par le viseur) et en activant l'affichage grossi dix fois (par rapport à la taille d'affichage normale de l'écran). J'ai utilisé le retardateur pour déclencher en limitant le risque de bougé. Pour le sujet, j'ai juste ouvert la fenêtre et pointé le toit de la maison d'en-face. Voilà ce que cela donne. Pour mieux se rendre compte, j'ai placé le détail à taille réelle.

Takumar 300mm
Je m'attendais à bien pire. A mon avis, le résultat est tout à fait suffisant pour des images destinées à être affichées sur un écran. Bien sûr, je n'ai pas pratiqué de réglage de netteté ou d'autre chose.
Mais alors, je ne me suis pas arrêté là. Puisqu'il y a un doubleur de focale Vivitar dans la besace, je le mets au cul de l'objectif. Cela nous donne donc un 600mm. Au passage, on perd deux diaphragmes. Parce que je n'ai pas voulu toucher le réglage de l'objectif, j'ai descendu la vitesse du boîtier. Je fais la mise au point comme précédent et je déclenche toujours avec le retardateur. Cela nous donne l'image suivante.

300mm Takumar et doubleur Vivitar
Et que conclure de tout cela ? Il me semble que cet objectif peut fournir des images correctes. Je pense qu'il ne doit pas être simple de l'utiliser sans pied et sans aide à la mise au point. J'essaierai à l'occasion. Avec le doubleur, l'image devient tout de suite plus molle. Pour autant, ce n'est pas catastrophique. Bien sûr, nous sommes sans aucun doute très très loin de ce que donnerait un 300mm f:4 Canon actuel. Le prix n'est pas du tout le même non plus !

Sur la photo qui suit, l'objectif utilisé est le plus grand.

Spotmatic Asahi Pentax

jeudi 11 février 2016

Ça ne vaut pas un clou

Helios 58mm Ne cherchez pas de message ou d'intention particulière. J'ai voulu essayer un objectif Helios, un 58mm livré avec un Zenit E, monté sur un boîtier Canon numérique, juste pour voir et en attendant un test plus poussé.

vendredi 18 décembre 2015

La photo argentique n'est pas ridicule

Ce matin, j'ai cherché une photo dans mes archives. J'ai été amené à regarder tout un tas de diapositives anciennes et j'en ai profité pour numériser certaines d'entre-elles. De celles-ci, j'en ai sélectionné une pour le billet d'aujourd'hui.

Le Zenit ne s'en sort pas si mal
Que dire à propos de cette photo ? Je me souviens bien du jour où je l'ai faite. Je sais qu'elle a été prise avec le Zenit E et, probablement, avec le 58mm Helios. Elle est d'une facture bien trop classique à mes yeux, aujourd'hui. A l'époque, nous sommes en 1987, je devais être content d'avoir obtenu une image correctement exposée et plutôt nette. C'est que ce n'était pas là chose gagnée à tous coups !
J'ai bien aimé ce Zenit et je me souviens parfaitement du jour où j'en ai fait l'acquisition. Je considère aujourd'hui qu'il a été mon appareil de formation. J'ai raté une quantité non négligeable de photos avec lui, j'ai aussi beaucoup appris.
Je n'ai pas cassé le cache de la diapositive pour voir quelle pellicule avait été utilisée. J'essaierai de trouver une photo ratée de la même série pour en avoir le cœur net. Ce qui m'a surpris, tout de même, c'est la qualité tout à fait honorable de l'image et de sa bonne tenue dans le temps. Presque trente ans après, l'image est bien là et est tout à fait exploitable. Pour l'étape de la numérisation, j'ai juste corrigé très légèrement la balance des gris et la luminosité. Je n'ai pas forcé sur la correction de la netteté par la suite.
Comme à chaque fois, cette plongée dans les archives argentiques me donne l'envie de me remettre à la vraie photo. Comme à chaque fois, je vais sans doute me dégonfler. C'est que le numérique permet tant de souplesse et de facilité, aussi ! Ce qui est dommage, c'est que j'ai quelques bons boîtiers qui sommeillent. Je pourrais les utiliser un peu. Je vais y réfléchir.

Et sinon, je vous propose un petit jeu. Qui trouvera où cette image a été réalisée ?

vendredi 5 juin 2015

Infidélité photographique

Sans qu'il soit question d'un choix calculé ou raisonné de ma part, il se trouve que j'utilise du matériel photographique Canon. Cela s'est fait presque par hasard. Je ne pense absolument pas que cette marque est meilleure qu'une autre. Récemment, un copain m'a prêté un Sony A7R équipé d'une bague d'adaptation permettant de monter des optiques Leica R. J'ai essayé ça.

Mes premiers pas dans le monde de la photo avec un boîtier reflex, je les ai faits avec un Zenit EM au club photo du collège. Cela m'a donné l'idée d'acheter un appareil à moi et ce fut un Zenit E acheté avec son objectif 58 mm Helios et un flash Agfa à Saint-Léon-sur-l'Isle. Je passe sur les premières déconvenues et sur le long apprentissage. J'ai fini d'user deux Zenit E avant de passer à une autre marque.
C'est une copine qui avait un Canon AE1. Parce que le Zenit de l'époque donnait de sérieux signes de faiblesse, j'ai commencé à utiliser le Canon. L'occasion de passer à un boîtier de gamme très nettement supérieure s'est présentée sous la forme d'un Canon T90. Un sacré boîtier que celui-ci ! Et puis, cette copine s'est mise à chercher un boîtier plus silencieux afin de pouvoir faire des photos de spectacles ou durant des tournages cinéma sans déranger les artistes. Nous lisions la presse photo et celle-ci louait le silence du Canon EOS 100. Nous en trouvâmes un d'occasion vendu avec un 50mm. En passant du T90 au EOS100, tout en restant chez Canon, nous changions de système. Nous gagnions l'autofocus mais nous devions aussi changer les objectifs. Passer de la monture FD à la monture EF. Nous avions un 50mm, il fut rejoint par un 28mm puis un superbe 80-200.
Un jour, chez un photographe de Périgueux, nous vîmes un Leica M4 vendu avec un Summicron 50. C'était cher mais c'était aussi un rêve un peu fou que de posséder un tel appareil. Nous l'acquîmes et fîmes les premières photos avec. Un vrai régal ! Un rendu que nous n'avions jamais obtenu auparavant avec le matériel Canon. Bien sûr, le système Leica M n'est pas exempt de défauts. Le Leica M4 n'a aucun système de mesure de la lumière. Il fallait s'aider d'un posemètre externe ou juger la lumière "au pif", par exemple. Il y a aussi le système de chargement du film qui n'est pas réputé pour être pratique. Il faut déposer la semelle, placer la bobine, lever le volet du dos, guider l'amorce jusqu'à la bobine réceptrice, baisser le volet et remettre la semelle. On a vu plus simple et plus rapide. Ceci dit, les résultats obtenus pardonnaient ces petits défauts. Un 35mm vint bientôt accompagner le 50mm.

Lorsque nous nous séparâmes, ma copine et moi, nous dûmes pratiquer au partage du matériel photographique. Il y eut des hésitations. Finalement, elle partit avec le Leica, ses deux objectifs et le posemètre Gossen, je conservai les Canon et leurs objectifs. Dès lors, je faisais moins de photos. Un jour, une ancienne collègue empruntait le Canon EOS 100 et me le restituait avec la molette de sélection des modes de prise de vue cassée. Plutôt que de le faire réparer, j'en profitai pour acheter un Canon EOS 5 d'occasion. A l'époque, j'avais abandonné l'idée de développer et tirer les photos en noir et blanc. Je ne faisais plus que de la diapositive. J'aimais bien ce boîtier et son intéressant système de sélection du capteur autofocus piloté par l'œil. Toutefois, je ne pratiquais plus beaucoup la photo.
En 2004 (il me semble), j'achetais un petit appareil photo numérique Contax au salon Apple Expo. Oh ! J'étais bien loin des boîtiers reflex que j'utilisais jusque là ! Les résultats n'étaient pas vraiment mauvais mais il était difficile de trouver un intérêt à utiliser ce genre d'appareil. Alors, un jour de 2006, j'ai décidé d'acheter un boîtier reflex numérique. J'ai lu la presse photo et, puisque j'avais déjà des objectifs Canon, j'ai choisi un boîtier de cette marque. Le 400D venait de sortir et il inaugurait un nouveau capteur de 10 megapixels. C'est grâce à lui que je me suis réellement remis à la photo. Si, comme j'avais eu l'intention de le faire un moment donné, j'avais vendu le Canon EOS 5 et les objectifs, je ne sais pas ce que j'aurais acheté. Je serais peut-être passé à une autre marque. Il est aussi possible que je n'aurais alors jamais repris la photo.

Mais bon, revenons à notre sujet du jour. Un copain me prête donc un SONY A7R et deux zoom Leitz R. Ce SONY, c'est un appareil photo numérique qui ressemble à un reflex mais qui n'en ai pas un du tout. C'est la nouvelle génération d'appareils photo numériques. Celle que d'aucuns voient bientôt remplacer les reflex. Celle qui doit tuer le reflex. Avec quels arguments ? Ils sont plus petits que les reflex et offrent un viseur électronique permettant de contrôler l'exposition en temps réel en même temps qu'il propose d'afficher tout un tas d'informations en incrustation. J'avais déjà testé un appareil équipé de ce genre de viseur électronique il y a quelques années et ça ne m'avait vraiment pas convaincu. Après l'essai rapide du A7R, je ne le suis toujours pas du tout. Cet A7R a le même capteur 36MPx des très réputés Nikon D800 et D810. Alors que les Canon 5Ds et leur capteur de 50MPx sont annoncés pour les jours à venir, j'en suis encore à me demander l'utilité de cette profusion de pixels. Quoi que, honnêtement, je la vois bien pour certains usages, l'utilité. Ce capteur SONY, ce que je lui trouve surtout, c'est sa dynamique. Là oui ! J'applaudis ! Il est capable de saisir les zones qui sont dans l'ombre profonde comme dans la lumière éclatante sans rien perdre de l'information. Et là, Canon est écrasé à plates coutures, c'est sûr. Si j'avais l'argent nécessaire, si je trouvais à vendre tout mon matériel Canon et à acheter l'équivalent chez Nikon, si je parvenais à me faire violence pour me plier à la "logique" ergonomique de chez Nikon, peut-être que je passerais au Nikon D800/D810. Peut-être. Ce n'est vraiment pas d'actualité. Non. Si j'avais les moyens et si je devais remplacer tout mon matériel, je pense que j'irai voir du côté de chez Leica, moi.
Et alors, me voilà avec ce SONY A7R et le zoom Leica 28-70. Pas d'autofocus. Il faut travailler à l'ancienne en tournant la bague de mise au point en tentant de lire le point sur ce foutu viseur électronique qui scintille. Très inconfortable pour moi qui suis habitué à une visée optique plus "naturelle". Je décide d'aller faire quelques tests dehors. Il fait beau et chaud, il y a des travaux sur la traversée du bourg. Je fais juste un petit tour sur la jetée du Cern, je passe voir les travaux et je rentre pour analyse.
La première chose à noter, c'est que des fichiers de 36MPx, c'est lourd. Ça arrive à bien ralentir l'ordinateur. Ça fait beaucoup de pixels à traiter. Je regarde une photo à la taille réelle. Un pixel de l'écran représente un pixel de l'image. Je m'attendais à une netteté exceptionnelle. Souvent, on associe netteté hors norme et Leica. Je suis un peu déçu. Je m'attendais à mieux. En réduisant la taille de l'image, la sensation de netteté arrive mais, dès lors, je ne suis pas sûr que c'est mieux ou différent de ce que j'aurais obtenu avec mon matériel.
A l'usage, sur un petit test rapide et sans avoir lu le mode d'emploi pour tout comprendre du fonctionnement du boîtier SONY, je ne suis pas enthousiasmé par l'idée de ce boîtier hybride. Je trouve la visée très inconfortable et l'ergonomie désagréable. La prise en main ne me satisfait pas non plus. Je n'ai pas de grosses mains et, pourtant, je trouve ce boîtier un poil trop petit.
Par contre, et les photos que je vous présente ci-dessous le montrent, cet appareil délivre des images aux couleurs très flatteuses, à la dynamique très présente, bien exposées. Il n'y a pas à mégoter, on doit pouvoir faire de belles photos avec ça. Pour autant, je ne suis pas intéressé par ce genre de boîtier et reste donc avec ceux à ma disposition.

Azerat et la voiture jaune

Chapelle Azerat

Travaux de reprise du ralentisseur à Azerat

mardi 14 octobre 2014

Ça ne nous rajeunit guère

En fouillant mes archives photographiques, j'ai trouvé quelques images qui font remonter à la surface des souvenirs que je pensais perdus.

En quelle année était-ce ? Quelque part au milieu des années 80, ça c'est sûr. Noël, mon grand frère, l'un de mes petits frères et moi partions de Dordogne pour rallier Usson-du-Poitou et assister à l'assemblée générale du Club Sanglas France et rencontrer le Père Cani. Le Père Cani, motard légendaire parmi les motards légendaires, c'est mon petit frère qui est à l'origine de notre rencontre. A l'époque, celui-ci avait récupéré un Kreidler RS et le remettait en route avec l'aide de mon père. Le Kreidler 50 RS, c'était un 50 à vitesses très réputé. Normalement, il était considéré comme vélomoteur et non comme cyclomoteur. Cela n'inquiétait pas trop mon frangin comme ne semblait pas l'inquiéter non plus le fait que les cyclomoteurs à vitesses étaient, de toute manière, hors la loi. Au tout début des années 80, par souci de protectionnisme, pour aider les marques françaises de cyclomoteurs qu'étaient Motobécane et Peugeot (principalement), une loi scélérate interdisait les cyclomoteurs à boîte de vitesse. Terminés les Testi, les Fantic, les Zündapp et les Kreidler ! Place aux "bleues" et aux 103.
Pour chercher des pièces et retaper le Kreidler, mon frangin avait passé une annonce dans une revue moto. Peut-être dans les "Puces" de Moto-Journal. Et voilà qu'il a une réponse d'un type de Combs-la-Ville, un certain Père Cani. Manquait plus que ça. Sottement, on se dit que c'est peut-être un curé défroqué. L'important est qu'il semble s'y connaître en Kreidler et qu'il peut peut-être aider à trouver des pièces[1]. Un échange de courriers classiques, avec du papier mis dans une enveloppe timbrée portant une adresse postale[2] s'instaure rapidement et le Père Cani propose que nous puissions nous rencontrer lors de l'assemblée générale du Club Sanglas France[3].
A l'époque, nous connaissions Noël qui n'habitait pas bien loin de chez nous et que nous considérions comme un vrai motard quoi qu'il roulât sur de drôles de machines. Au collège de Terrasson, il venait chercher son frère avec son side-car MZ. C'est vous dire. Un original. Noël, nous le connaissions de vue. Pas plus. Il se trouve que le personnage s'était mis en tête de circuler en Sanglas. Comme il faisait partie du CSF et que le Père Cani l'avait averti du fait qu'il était en contact avec mon frère et moi, il était venu nous voir et nous proposer de faire la route ensemble. Si mon petit frère pouvait rejoindre Usson-du-Poitou avec sa Kreidler (en toute irrégularité et toute insouciance), je n'avais pas le moindre véhicule capable de me permettre d'y aller. Et c'est là que l'on embarque le grand frère et sa Yamaha Venture qui avait deux places. On se donne rendez-vous pour le samedi à la Bachellerie d'où nous partirons tous.
Le jour dit, Noël arrive avec son 103 Peugeot. Jean-Marc est avec la Kreidler qui a un système de repose-pied bricolé avec deux burins fichés dans un bout de tube tandis que Patrice et moi sommes avec la Yamaha. Persuadés que les 1200cc de la Yamaha n'auront pas de mal à rattraper les deux petits cubes, nous les laissons prendre de l'avance. Nous partons enfin. Direction Saint-Yrieix-la-Perche puis Limoges ! A l'entrée de Limoges, nous tombons sur le Kreidler qui a un gros souci de boîte de vitesses (la deuxième ne passe plus, dans mon souvenir) et de bougies qu'il faut changer très souvent. Nous traversons Limoges en nous éloignant un peu du Kreidler qui fait un raffut d'enfer avec son pot de détente de Fantic adapté. Nous prenons la route pour Usson-du-Poitou et roulons.
Mais bientôt, tout de même, nous nous demandons où a bien pu passer Noël sur son 103 Peugeot. Normalement, avec la grosse Yamaha et le fringuant Kreidler, nous aurions dû le rattraper depuis belle lurette ! Et voilà que, alors que nous arrivons bientôt à destination, dans le lointain, nous voyons un curieux équipage. C'est bien Noël qui nous a tous distancié sans coup férir. Une belle régularité. Nous trouvons la route qui doit nous mener au lieu de rassemblement, une ancienne ferme poitevine.
L'arrivée est fulgurante pour le Kreidler qui, de joie ou d'épuisement, se débarrasse de son câble d'embrayage. Nous rencontrons le Père Cani qui n'a rien d'un cureton ainsi que certains membres historiques du CSF. Bientôt trente années après, ma mémoire me fait défaut. Je ne me souviens plus de tout. Notamment, je ne sais plus où nous avons mangé, ce qui s'est dit, qui était présent. Les deux photos présentées ci-après doivent avoir été faites le lendemain matin. Sur la première, l'ami Jean est en train de bricoler sa Sanglas pour pouvoir rejoindre Paris. On notera la petite chaussure qui sert de protection pour le levier de sélecteur et les tongs qui sont les bottes de motard les plus aérées du monde. Sur la deuxième image, Jean est toujours en train de bricoler. Sur la gauche, on voit Pascal de Bordeaux. Je pense reconnaître Noël ainsi que la BMW de Joël. Pour le reste ?

Jean (p)répare sa 500 Sanglas
AG Sanglas Usson-du-Poitou
Je me souviens que l'une des occupations principales a été de trouver sur une épave de bicyclette un câble pas trop rouillé afin de remplacer le câble d'embrayage du Kreidler. Je me souviens aussi que la nuit a été passée la porte grande ouverte. Le Père Cani avait trouvé intelligent de faire brûler une poutre dans la cheminée. Le souci étant que la poutre ne rentrait pas dans la cheminée, que la cheminée ne tirait pas, que la poutre était goudronnée et que la fumée restait dans la pièce. Donc, porte ouverte. Ça laisse des souvenirs. Je me souviens aussi d'avoir été impressionné par la démonstration du monocylindre Sanglas au ralenti qui arrive à faire bouger la moto pourtant sur sa béquille centrale.
Aucun souvenir du retour, par contre. C'est sans doute qu'il se sera passé sans ennui majeur.

Notes

[1] Dans les faits, il n'a jamais été capable de fournir quelque pièce qui soit.

[2] Les jeunes ignorent ces pratiques d'un autre âge.

[3] qui s'est ensuite appelé "Confrérie Sanglassiste Française" puis "Clan Sanglas France"

dimanche 12 octobre 2014

Spectacle au Zenit E

Cette fois-ci, nous sommes fin 1992 ou début 1993. Je me souviens vaguement du spectacle. Je ne me souviens plus pour quelle raison on m'avait demandé de faire ces photos. Franchement, j'avais tout oublié de tout cela et il a fallu que je tombe sur ces négatifs (développés par mon petit frère) pour que quelques souvenirs fragmentaires me reviennent à l'esprit.

Photo de spectacle - HP5 Plus - Zenit E et Helios 58mm

Faire des photos de spectacle avec le Zenit, ce n'était pas très simple. Le premier écueil, c'était la cellule qui était quasiment inutilisable dans ces conditions. Je ne sais pas comment je me suis débrouillé mais je ne me suis pas mal sorti d'affaire. L'exposition ne me déplaît pas.

Photo de spectacle - HP5 Plus - Zenit E et Helios 58mm

La mise au point aussi était éprouvante. Il faut reconnaître que la qualité du viseur n'est pas le point fort du Zenit E. Ici, aucune aide de mise au point. Pas d'autofocus, bien entendu, mais pas plus de stigmomètre que de télémètre. Rien. Il fallait se contenter de faire au moins pire en fixant une petite image granuleuse et peu lumineuse dans le viseur. Bien sûr, parfois ce n'est pas d'une netteté exemplaire.

Photo de spectacle - HP5 Plus - Zenit E et Helios 58mm

Enfin, je me souviens que ce spectacle était assez silencieux. J'ai dû me faire remarquer avec le bruit des déclenchements et des armements du Zenit ! Ce n'est vraiment pas un modèle de discrétion. Je sais que je me déplaçais d'un côté à l'autre de la scène en passant derrière les spectateurs.

Photo de spectacle - HP5 Plus - Zenit E et Helios 58mm

Je ne me souviens ni du lieu de la représentation ni du nom du spectacle ou de celui de la troupe. C'était il y a un peu plus de vingt ans, tout de même !

samedi 1 mars 2014

Cassons le mythe

nikon FDévoilé en avril 1959, le Nikon F est aujourd'hui encore l'objet d'une vénération sans borne et est considéré comme un appareil photo mythique. Un mythe largement basé sur sa présence entre les mains de nombreux reporters lors de la guerre du Viêt Nam.

Pour moi, l'appareil photo qui mérite d'être mythifié, c'est le Leica M. Les boîtiers Nikon, je ne les ai jamais vraiment utilisés. Non pas que je ne les aime pas mais simplement parce que ça ne s'est pas trouvé. Un peu par hasard, je me suis retrouvé à utiliser des boîtiers Canon et j'y suis resté. Ce qui m'agace souvent, chez les utilisateurs de Nikon, c'est le sentiment qu'ils ont d'être dans le vrai. Selon eux, à les entendre, on fait forcément de meilleures images avec du Nikon qu'avec quoi que ce soit d'autre. Cela existe aussi chez les utilisateurs de Leica mais là, disons pour que avoir eu la chance d'utiliser un Leica M4 avec deux Summicron (35 et 50), je pense qu'il y a tout de même quelque chose de vrai.

Mon idée de départ est de faire un comparatif entre le premier appareil réflex que j'ai eu, un Zenit E, et le dernier qui est entré en ma possession, un Nikon F. C'est un comparatif qui va être partisan et clairement de très mauvaise foi. Je préfère vous prévenir.

Zenit E vs Nikon F, le match

Zenit E vs Nikon F

Peut-on comparer ces deux appareils légendaires ? Oui. On peut toujours tout comparer, selon moi. Ces deux appareils permettent de faire des images photographiques et cela les rapproche. Les deux appareils utilisent le même format de film et les deux appareils sont produits à l'est de Lauterbourg (Bas-Rhin). Ces deux appareils photo sont complètement mécaniques, sont à visée reflex et permettent de recevoir plusieurs objectifs.
Le Zenit est plus jeune que le Nikon de six ans. Le Zenit possède un posemètre d'origine[1] alors que le Nikon nécessite l'adjonction d'un système présent sur la photo. J'ai pu me payer le Zenit vers la fin des années 70 équipé de son objectif Helios 58mm et d'un flash Agfa. Je n'aurais certainement pas pu acheter un Nikon F avec un objectif au même prix. Du coup, j'ai pu apprendre la photo et c'est un argument qui me fait préférer le Zenit au Nikon.
Le Nikon est un boîtier modulable. De par sa conception, on peut changer le système de visée, changer le dos, adjoindre un moteur[2]. Le Nikon permet plus de vitesses d'obturation[3] que le Zenit[4] et bénéficie d'une synchro-flash au 1/60e de seconde contre 1/30e pour le russe.
Gros avantage pour le Nikon en ce qui concerne la visée et la mise au point. L'appareil japonais offre un stigmomètre et une visée relativement large et claire là où le Zenit ne propose qu'une visée sombre et aucune aide à la mise au point autre qu'un dépoli approximatif. Autre avantage pour le Nikon, la présélection du diaphragme. Cela signifie que vous pouvez faire la mise au point en pleine ouverture et que le boîtier s'occupe de fermer le diaphragme à la valeur que vous avez choisie. Sur le Zenit E, c'est une autre affaire et j'ouvre un autre paragraphe pour cela.
Lors de mes premières photos prises avec le Zenit E, je n'avais pas compris qu'il fallait fermer le diaphragme manuellement en tournant une bague avant de déclencher. Il faut dire que j'avais fait mes premières armes au photo-club du collège sur un moderne Zenit EM qui, lui, avait cette présélection du diaphragme. Du coup, sauf en cas de heureux hasard, mes photos étaient presque toujours mal exposées. Ceci dit, cela fait du Zenit E un appareil-école redoutable ! On apprend vite les bases de la photo et l'importance de l'influence des réglages sur les résultats. Malgré cela, je pense que je n'ai jamais autant raté de photographies qu'avec les Zenit.
Je ne suis pas en mesure de faire un comparatif de prix entre le Nikon et le Zenit mais je suppose que la différence de prix devait être colossale. Evidemment, le Nikon est mieux fabriqué, plus "sophistiqué", plus glorieux, plus évolutif, plus "pro". J'ose espérer que l'on fait de plus belles images avec le Nikon qu'avec le Zenit mais pour autant, je considère que le Zenit n'est pas un mauvais appareil et que le 58mm Helios n'est pas si mauvais que ça. On peut tout à fait faire des photographies acceptables avec le Zenit et les différences fondamentales entre les deux boîtiers font qu'ils ne sont pas si éloignés l'un de l'autre.
J'ai dû faire plusieurs centaines de pellicules avec le Zenit. Je n'en ai pas fait une seule avec le Nikon qui, aujourd'hui, n'est plus qu'un appareil de collection. Je suppose que l'on doit pouvoir l'utiliser et l'envie me titille de lui offrir une pellicule. Cette idée ne me traverse pas l'esprit pour le Zenit. Il faut dire que je n'ai plus aucune confiance en lui et qu'il est bien fatigué.

nikonF.jpg
A l'utilisation, certains points sont un peu agaçants sur le Nikon. Par exemple, cette obligation d'enlever le dos pour charger une bobine. Au moins, sur le Zenit, ce dos est monté sur charnière. D'un autre côté, on ne peut pas mettre de dos chargeur différent sur le Zenit. Mouais... Si Nikon avait fait des dos interchangeables, j'aurais mieux compris leur parti pris. Au passage, je note que le chargement d'un Leica M vaut son pesant de cacahuètes avec sa semelle qu'il faut enlever avant d'ouvrir une trappe qui permet de placer le film dans le système d'entraînement. Pourquoi faire simple lorsque l'on peut faire compliqué ?
Aujourd'hui, le Nikon F paraît bien simpliste et on a du mal à comprendre l'origine du mythe. Sa massive présence entre les mains des reporters sur bien des terrains de guerre explique largement cela. Le Zenit n'a rien à quoi se raccrocher pour gagner une éventuelle notoriété. C'est juste l'appareil que beaucoup de photographes amateurs ont eu en premier boîtier, avant de passer à quelque chose de plus sérieux.
Ces deux boîtiers sont aujourd'hui quasiment quinquagénaires. On peut imaginer pouvoir faire des photos avec eux. Je suis certain que les boîtiers électroniques qui sont apparus dans les années 70 et qui ont donné les appareils numériques que l'on trouve aujourd'hui n'atteindront pas cet âge en permettant de produire encore des images. Mais on ne va pas relancer le stérile débat argentique/numérique, n'est-ce pas ?

Notes

[1] très imprécis il est vrai

[2] avec une modification du boîtier cependant

[3] de la seconde au millième de seconde plus les poses B et T

[4] du trentième de seconde au cinq-centième plus un pose B

samedi 10 août 2013

En attendant un dessin

Je ne promets rien pour aujourd'hui. Je suis en train de faire un dessin dont j'ai eu l'idée ce matin. Comme il n'avance pas vite, que le crayonné est loin d'être terminé, je mets une photo de trois appareils retrouvés dans le garage. Un russe Zenit et deux allemands, un de l'Est, le Pentaflex, l'autre de l'Ouest, le Edixa. Les trois semblent fonctionner plus ou moins mais je n'ai pas du tout l'intention de leur donner une pellicule à gâcher de sitôt.
Zenit-Pentaflex-Edixa

vendredi 9 août 2013

Utilitaires Renault

Toujours en train de tenter de ranger mon garage, je découvre des boîtes de diapositives. De ces boîtes, j'en sors deux qui représentent des camions. Le premier est un R2182 datant de 1956 à 1958 à 241 exemplaires selon ma documentation. Véhicule relativement rare, donc. Dans le civil, ces camions étaient surnommés "fainéants" en raison de la disposition de leur moteur à six cylindres couché dans le châssis derrière la cabine. Ces camions n'étaient déjà pas des merveilles dans leur déclinaison civile et à deux roues motrices ; ils sont une véritable catastrophe dans leur version à quatre roues motrices. En raison de la disposition du moteur, la Régie Renault a été obligée de concevoir un châssis à col de cygne qui empêche d'avoir un plancher plat dans le cas d'un véhicule porteur. Pour la photo qui nous occupe, on constate la longueur inhabituelle du véhicule tracteur qui pénalise la place disponible pour la remorque. Ce camion est un ratage complet. Peu puissant, très gourmand, très lent, il est en outre inadapté à la circulation en terrain accidenté. Tout cela explique certainement le faible nombre d'exemplaires produits. Quant à savoir ce qui a conduit Renault à le produire et l'armée française à l'acheter, mystère.
La photo a été prise à Bourges où je faisais mon service militaire dans le matériel. Je me souviens d'avoir vu des hangars contenant plusieurs de ces camions couverts de poussière. De fait, je pense qu'ils n'ont jamais été vraiment utilisés.
Renault R2182 "Fainéant" 4 roues motrices

Le deuxième camion Renault est bien moins guerrier puisqu'il appartient aux vêtements Verlhac de Malemort. Il s'agit d'un tracteur Galion et est utilisé pour conduire la remorque-étal sur les marchés de la région, sur celui de Brive-la-Gaillarde dans le cas présent. La photo date de 1987. Je ne sais pas s'il existe toujours. Sinon, difficile d'en dire plus. Je ne sais pas s'il s'agit d'un modèle essence ou Diesel. Il est possible qu'il s'agisse d'un R2167, d'un R2240 ou d'un R4240 transformé par SINPAR à partir de 1961.
Renault Galion des vêtements Verlhac

vendredi 1 février 2013

C'est pas du tout neuf

Nous étions en 1993 et j'avais un Zenit E. Nous étions à Aurillac, dans le Cantal, et Claude Merle exposait ses voisins. J'ai retrouvé des preuves photographiques.

Claude Merle est un peu un artiste. Il a une tendance certaine à tout salir. C'est un ennemi du genre humain. Avec lui, l'homme et la femme se doivent d'être laids, vulgaires, inquiétants. Je l'ai rencontré il y a un peu plus de vingt ans, à Terrasson-Lavilledieu, dans le cadre du festival local. Aujourd'hui, en cherchant autre chose, j'ai trouvé de vieux négatifs Ilford HP5 Plus avec des images dessus.

Les Voisins-Claude Merle-Aurillac 1993-"Mais qui a tué Harry ?"

Les Voisins-Claude Merle-Aurillac 1993-"Mais qui a tué Harry ?"

Les Voisins-Claude Merle-Aurillac 1993-"Mais qui a tué Harry ?"

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