Mot-clé - Charente

Fil des billets - Fil des commentaires

jeudi 19 septembre 2019

Du récent aux Remparts d'Angoulême

Les vieux tromblons, ça va bien un moment. On vit une époque formidable et on peut juger des progrès réalisés par le génie humain en s'extasiant devant les véhicules plus ou moins récents qui étaient présentés en plusieurs endroits de la ville.
Sur une petite place du vieux Angoulême, les militaires faisaient l'animation avec deux véhicules. Ainsi, étaient exposés un Technamm Masstech T4, un 4x4 Toyota mis en conformité avec le cahier des charges militaire français, et un déjà un peu ancien véhicule léger blindé Panhard. Je n'ai pas photographié le Technamm pour me consacrer au Panhard qui est tout de même une marque française historique.

Panhard GD Véhicule blindé léger
Lorsque l'on cause véhicule militaire, on pense à la guerre et lorsque l'on pense à la guerre, l'Allemagne n'est jamais loin. Avec l'Allemagne, on pense à un moment ou à un autre à Porsche et justement, il y avait des Porsche. La première, ne me demandez pas le modèle exact, je m'y perds, devait être exposée par un concessionnaire. Je me suis demandé un instant si une telle voiture pouvait me faire envie. Je n'en suis pas certain. Notez que ça tombe bien. Je ne pense pas avoir les moyens d'en posséder une. Je suppose que ça peut rouler vite, je suppose que ça peut être plaisant à conduire, je suppose aussi que ça vous classe un mec mais je ne parviens pas à tomber sous le charme.

Porsche
Cette seconde Porsche a été saisie à proximité de la cathédrale de la ville. Je ne suis pas resté pour assister à toute la scène mais j'ai cru comprendre que le conducteur s'était arrêté là pour que sa compagne, copine, femme (rayez les mentions inutiles) immortalise le moment. Une Porsche sur la ligne du départ ! Du coup, je me suis demandé à nouveau si je pouvais avoir envie d'une Porsche et non, toujours pas.

Oh Lord, won't you buy me a Mercedes Benz?
My friends all drive Porsches, I must make amends.

Janis Joplin

Sur la ligne de départ
De la France, enfin, deux véhicules à mes yeux intéressants. La nouvelle Alpine qui évoque à mon avis très bien son ancêtre et une Midual, motocyclette fabriquée à Angers et qui n'est pas à la portée de toutes les bourses puisqu'il faut disposer de la somme de près de 150000 euros pour pouvoir la chevaucher. Ça peut paraître un prix quelque peu exagéré mais après tout, hein ? Evidemment, on met en avant le niveau de finition exceptionnel et la possibilité de personnaliser la machine à l'infini. Reste la question de l'esthétique de l'ensemble. C'est très subjectif et je peux comprendre que l'on ne fasse pas bien la différence entre cette Midual et la première moto japonaise venue vendue au vingtième du prix.

Alpine Renault
Renouveau de la moto française

mercredi 18 septembre 2019

Dans la cour de l'hôtel de ville d'Angoulême

C'est à Paul Abadie que l'on doit l'hôtel de ville tel que l'on peut le voir aujourd'hui. Paul Abadie, c'est le coupable du Sacré-Cœur de Paris, de la restauration des cathédrales d'Angoulême et de Périgueux et, donc, de cet édifice qui fait fonction de mairie sur le plateau de la ville. Paul Abadie, architecte et fils d'architecte est un nuisible comme on n'en voit plus. On ne lui reprochera pas d'avoir manquer d'idées mais bien d'en avoir eu tellement elles ont pu se montrer mauvaises. Avant son intervention, ce bâtiment était un solide château à l'intérêt historique indéniable. Le gars Abadie voulut tout détruire mais on s'opposa au démantèlement du donjon et de la tour "Marguerite de Valois". Armé de ses idées bien arrêtées nourries à la gamelle d'une certaine vision mal digérée du Romantisme alors à la mode, Abadie s'appliqua à dénaturer les lieux avec une constance et une détermination qui force le respect.
Mais bon. Le mal était fait et il allait falloir s'habituer à ça. Dans la cour bien carrée, tirée au cordeau, de l'hôtel de ville, de nombreuses automobiles anciennes étaient exposées. La plus ancienne était une Mors de 1896, leg de MM. Rémy-Pierre et René Tapon à la ville d'Angoulême. Ce sont les services municipaux qui vont œuvrer à la restauration du véhicule avec plus de bonheur que l'infâme Abadie.
A partir de 1906, c'est André Citroën qui dirige l'entreprise Mors. La marque sera absorbée par Citroën à la création de la marque en 1919.

Automobile Mors 1896 "dogcart"
C'est sans doute Boris Vian qui aura su contribuer à la renommée de la marque Brasier. Le génial écrivain, musicien, poète, compositeur et chanteur aimait à rouler aux commandes d'une automobile de la marque et on peut le voir poser fièrement devant son véhicule sur une pochette de disque. Cette marque dont l'emblème est un trèfle à quatre feuilles à l'instar d'une obscure marque italienne était représentée à Angoulême avec un modèle de course à l'équipement très complet. A l'avant, un cordage côtoyait bidons et trousses à outils. Des outils, on en voyait encore dans l'habitacle, à portée de main.

Brasier de course
Aux commandes de la Brasier
Accastillage de la Brasier
De chez Peugeot, deux modèles retenaient l'attention du public. Une antique Lion Peugeot et une Peugeot GP Indianapolis de 1914. La Lion Peugeot étonne par l'étroitesse et la hauteur de sa face avant. Je n'ai pas réussi à déterminer quel moteur cache le capot. Sans doute un moteur à longue course mais s'agit-il d'un monocylindre comme le prétendaient des personnes présentes ou un bicylindre comme il me semble plus probable ? D'un autre côté, il semble qu'il n'y ait qu'un carburateur. Ça ne signifie pas grand chose.

Lion Peugeot
La GP "Indianapolis" de 1914 pouvait paraître presque "normale" du coup avec son long capot d'où sort un tube d'échappement visiblement dénué de tout système visant à réduire les nuisances sonores probables. Le bidon que l'on voit à l'arrière est le réservoir de carburant et il permet peut-être de juger de la consommation de l'engin.

Peugeot GP indianapolis 1914

lundi 16 septembre 2019

Marques belges et d'ailleurs aux Remparts d'Angoulême

Le 11 avril 1492 naissait Marguerite d'Angoulême dans cette même ville. Nous ne sommes pas là pour effeuiller la marguerite mais pour nous ébaubir à la vision d'antiques véhicules à deux, trois ou quatre roues voire, nous le verrons, à une roue et demi. En quelques photographies, nous parcourrons largement plus d'un siècle de réalisations mécaniques au service de la mobilité.
En ces premières années du 20e siècle, nous pouvons encore parler de pionniers. On en est encore alors à se tâter, à tenter des solutions, à rechercher des solutions. Le moteur est à l'avant ou à l'arrière, on hésite encore un peu sur la disposition des commandes, on ne sait pas s'il faut placer le volant à droite ou à gauche, s'il faut le mettre à plat ou dirigé vers le pilote. Un peu avant, on se questionnait même quant à la meilleure solution pour la forme de ce dirigeoir. Volant ou guidon ? Ce qui semble acquis, c'est que le châssis sera placé haut par-dessus les essieux. Pour l'heure, on n'imagine pas bien que l'on puisse descendre tout cela et pour encore longtemps, on monte en voiture.
Cela est aujourd'hui ignoré mais la Belgique a été un grand pays de constructeurs de motocyclettes et d'automobiles. La marque Minerva nous est encore un peu connue à travers ces véhicules construits un temps sous licence Land Rover reconnaissables à leurs ailes à pan coupé mais la marque est bien plus ancienne. Les jardins encerclant l'Hôtel de Ville accueillaient des représentantes de cette industrie belge. Dans l'ordre d'apparition, donc, une Minerva, une La Métallurgique, une Pipe et une Excelsior.

Minerva 1904
Metallurgique belge
Ceci n'est pas une fellation
Vue du poste de contrôle d'une Excelsior belge
Du côté des motocyclettes, la Belgique nous a donné de célèbres marques avec les Saroléa, F-N, Gillet Herstal ou, bien sûr, Flandria. J'ai dit que ces jardins étaient réservés aux marques belges. Aussi, on s'étonnera de la présence de ce charmant petit Mobyscooter attelé bien français. Une erreur ? Une tentative d'invasion ? Je me questionne encore.

Tintin pour le side-car Mobyscooter !
La Fabrique Nationale Herstal fabriquait des armes quand elle a commencé à ajouter des roues et un moteur. On pourra noter que l'anglaise BSA aussi produisait des armes avant de se lancer dans la motocyclette. Chez nous, Peugeot fabriquait des moulins à café ou à poivre avant de s'aventurer dans la locomotion et Terrot brillait dans le domaine des poussettes et landaus.

Motocyclettes belges
Gillet Herstal Super Sport
A restaurer
La dernière image montre certainement une motocyclette belge. J'ai quelque difficulté à l'identifier et je doute même qu'elle soit un jour de nouveau sur ses roues quoique les passionnés ne manquent jamais de m'étonner par leur pugnacité à reconstruire des épaves que l'on n'oserait même pas amener chez le ferrailleur le plus proche de crainte de se faire moquer.
Pour finir sur une note nettement moins belge deux images d'un intérêt discutable. Sur la première, nous voyons que cette année les Harley-Davidson se montrent en noir. Sur la deuxième, nous voyons une BMW nous prouver qu'une japonaise est bien plus belle et intéressante qu'elle.

Noir et chromes
Pas certain que la plus intéressante soit la BMW

dimanche 15 septembre 2019

Remparts d'Angoulême

Alors que les catastrophes annoncées menacent, que les collapsologues de tout poil nous assurent des lendemains sombres, que la diversité écologique fait grise mine et que déjà tant d'espèces du vivant, animales ou végétales, sont à reléguer au rang des souvenirs défunts, nous pouvons nous réjouir de voir que se perpétue la tradition des Remparts d'Angoulême nés il y a quatre vingts ans. Alors que l'on cherche si souvent à bannir l'automobile, la motocyclette, le véhicule utilitaire de nos rues et avenues citadines, il se trouve que l'on sait aussi leur ouvrir toute grandes les portes des cœurs de cité pour le bonheur toujours intact des insatiables inconscients amateurs d'engins aussi vrombissants que polluants. Et tant pis pour les éveillés écologues défenseurs de la nature.
J'ai eu la chance de pouvoir être présent à Angoulême cette année. Je parle de chance parce que je fais partie de ces inconscients dont je parle un peu plus haut. Oui, je le confesse avec ce rouge si particulier qui sait monter au front de ceux qui le méritent, j'aime l'odeur de l'essence, le bruit des moteurs, les nuages de gaz d'échappement et les belles carrosseries des temps passés. Oui, je suis un dangereux criminel qui, à la défense de la planète, préfère le bruit et la fureur de ces machines diaboliques que sont les automobiles de course de jadis. Oui, j'ai honte et bats ma coulpe mais oui, j'aime ça. C'est mal et j'aime aussi cela. Vous pouvez me conspuer, m'agonir des pires injures, inventer même celles qui n'existent pas encore, vous n'y changerez rien.
Pour aller à Angoulême, j'ai dû user d'un moyen de transport polluant. Arrivé sur place, j'ai utilisé un appareil photo numérique qui fonctionne grâce, en grande partie, à de l'électricité nucléaire. En revenant, j'ai traité les images faites là-bas sur un ordinateur qui consomme lui aussi de cette électricité. Si vous lisez ces lignes, si vous regardez les images, vous serez complice de ce grand gâchis et je veux que vous sachiez que vous contribuez au réchauffement climatique et à la disparition des passereaux et des rhinocéros.
Des photos, j'en ai fait plus de deux cents. Il y avait matière à déclencher. Je vais essayer de vous montrer les plus intéressantes en plusieurs fois et en respectant plus ou moins la chronologie des événements. Pour commencer, donc, quelques images prises devant le stand de la FFVE. On pouvait y voir une imposante et magnifique Panhard & Levassor Sans-Soupapes (licence Knight), une Amilcar CGSS, une Talbot Baby, deux représentantes de la maison FACEL VEGA, une Dino Ferrari et quelques autres automobiles dignes d'intérêt. Je vous raconterai ultérieurement ce que j'ai encore pu voir et photographier.

  • Amilcar CGSS
  • Amilcar CGSS
  • Talbot T23 Baby
  • Facel Vega Facellia
  • Dino Ferrari 246
  • Facel Vega 2

dimanche 14 octobre 2018

La charentaise foulée au pied

Les Charentaises ont attrapé le scorbut

dimanche 5 août 2018

Coq charentais


C'était le dimanche dernier. Au petit matin, le coq réveillait les bien fatigués participants de la première édition de la foutraque (mais réussie) saint Cani. Fatigués, ils l'étaient en raison des dignes libations auxquelles ils s'adonnèrent jusqu'à une heure déjà bien avancée de la nuit. Le réveil matin emplumé avait décidé qu'il était pour lui l'heure de remplir sa mission et c'était comme ça. Nous fûmes plusieurs à penser alors que nous eussions été bien avisés de le cuisiner avec du bon vin la veille, ce prétentieux mais consciencieux volatile. Sale bête !

vendredi 3 août 2018

Cul posé

Pour en terminer avec cette affaire de saint Cani, pour en finir avec la grande affaire que fut la présence d'une 1000 Vincent, trois photos. Il se fait que quelqu'un a osé demander s'il pouvait chevaucher la moto de légende pour se faire tirer le portrait et il se trouve que le propriétaire de la machine d'exception a accepté. Déjà, cela démontre que nous nous trouvions en bonne société.
Je me suis demandé quel était l'objectif. Je me suis demandé si nous n'étions pas dans la lignée des selfies. Je me suis demandé aussi si la pratique était nouvelle. S'il y a quelque chose de nouveau, ce n'est pas de désirer se mettre au guidon ou au volant d'un véhicule que l'on peut convoiter. Si nous étions en présence d'une moto offerte à la vente, après tout, nous pourrions concevoir que les acheteurs potentiels puissent vérifier in situ qu'ils sont assis confortablement, que les pieds touchent le sol, que la position de conduite est agréable. Mais il ne m'a pas semblé que la Vincent fût à vendre. Quoi que, bien sûr, j'imagine aussi qu'à partir d'une certaine somme, il doit être difficile de refuser la transaction.

Motocyclette
Moi, je n'ai pas posé mon cul sur une Vincent. On ne me l'a pas proposé, je n'ai pas osé demander. Je me demande si j'ai souhaité le faire. Est-ce que cela m'aurait fait plaisir de m'asseoir sur la selle de la Vincent ? Je ne le pense pas vraiment. Un temps, si l'on me proposait d'essayer (même sur une courte distance) un véhicule, je ne refusais jamais. Aujourd'hui, ça m'intéresse moins. Les dernières fois, ça a été pour une BMW 330xi, une Jaguar XJ8 et, un peu avant encore, une Harley Davidson WLA.

Motocyclette
Finalement, c'est le propriétaire de cette Vincent qui a la chance de pouvoir rouler à son guidon. Il est assez fier de son terrible engin, je pense que c'est légitime. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir ce genre de motocyclette dans son garage. Hormis le prix, il faut la trouver. Il faut admettre que les Anglais avaient le chic pour concevoir des motos plutôt belles. Elles ont dû en faire rêver toutes ces Vincent, Triumph, Royal Enfield, Norton, BSA[1]

Motocyclette

Note

[1] mais aussi AJS, Matchless, Scott, Panther (liste non exhaustive)

mercredi 1 août 2018

Quelques germaines

Comme une feuille

MZ 250

Hercules

mardi 31 juillet 2018

Sans glace, au nord tonne l'art laid

Si je ne haïssais pas le calembour plus que tout au monde, je dirais que la pierre fut polie longtemps avant l'Homme.

François Cavanna


Motocyclette
Motocyclette
Motocyclette

lundi 30 juillet 2018

Première saint Cani

Ça se passait en Charente ces samedi et dimanche et c'était un rassemblement initié par Norbert. Ça n'était pas un rassemblement Sanglas bien qu'il y en ait eu plusieurs. C'était une réunion d'amis et de copains liés par un amour ou un intérêt pour la moto plus ou moins ancienne, plus ou moins vaguement européenne ou américaine, de petite, moyenne ou grande cylindrée. C'était la première réunion de ce que l'on appellera pour le moment la saint Cani et rien ne dit qu'elle sera jamais suivie d'une seconde édition.
Qu'est-ce que la saint Cani ? Vous n'avez pas à le savoir mais parce que je n'ai rien à vous cacher parmi toutes ces choses que j'accepte de vous révéler, je prends sur moi de vous renseigner succinctement sur ce point. La saint Cani, ce n'est rien sinon une opération festive visant à honorer Cani, président éternel du Clan Sanglas France disparu jusqu'à nouvel ordre et à la suite d'une longue maladie en 2017. C'est une "commémoration" même si le terme m'emmerde. C'est un rassemblement de personnes qui veulent garder la mémoire de Cani, de personnes liées à Cani d'une façon ou d'une autre, qui, souvent — mais pas toujours — se sont rencontrées grâce à Cani autour des motos de la marque catalane Sanglas et, plus aléatoirement, des motos d'autres marques.

Motocyclettes
Le samedi soir furent lus les statuts constituants d'une nouvelle entité encore plus libertaire, anarchiste et éloigné de toute notion d'organisation que l'était le Clan Sanglas France. Défini comme un groupe fantoche, cette assemblée informelle n'a pas de nom arrêté, n'a aucun objectif précis, ne se donne aucune obligation et, surtout, aucun droit sur rien et sur personne. Sont membres ceux qui sont présents.
Toutefois, il convient de tirer son chapeau à Norbert qui est l'initiateur et l'organisateur de cette première saint Cani. Avec une générosité sans faille et la gentillesse dont on le sait capable, il est parvenu à mettre en place cette réunion qui permit à un groupe d'amis, copains, connaissances et invités d'un jour, de passer un moment fort agréable dans un cadre qui ne l'était pas moins.

Vincent Black Shadow 1951

lundi 16 avril 2018

La Sanglas 500 S2

Sanglas 500 S2 à Pascal

mardi 19 décembre 2017

Une belle moto en arrière plan

Voxan et Yamha 500 XT

jeudi 18 mai 2017

Vieilles photographies #9

château de la Rochefoucauld

mercredi 16 décembre 2015

Charente-Poitou, tradition du goût

Bercloux, whisky de Charente-Maritime

samedi 1 août 2015

Une turbo à Agris

Ça ne plaira pas à tout le monde. J'espère même que ça ne plaira à personne. Mon avis sur cette moto, c'est que nous sommes en présence de l'une des plus laides produites par Honda. Tout est raté. Le moteur est moche, la décoration inepte, le style à chier. Comment décrire cette horreur à deux roues ? Du blanc, du bleu, du rouge, du doré pour les jantes, du plastique à tous les niveaux et, le pire de tout, ce "Turbo" répété jusqu'à la nausée. A l'avant ou sur les côtés et jusqu'au carter moteur, on veut que cela se sache. C'est une moto "turbo".
Nous sommes dans les années 80 et le turbo a le vent en poupe. Un peu comme une poule qui semblerait découvrir l'œuf, les constructeurs automobiles et poids-lourds redécouvrent le turbo compresseur. Ce n'est pourtant pas une nouveauté. L'intérêt est que, pour une cylindrée donnée, on a plus de puissance disponible. Le principe est relativement simple. Pour qu'un moteur à combustion interne fonctionne au mieux, il faut remplir le plus possible les chambres de combustion. Il y a eu le compresseur volumétrique, il y a eu le turbo compresseur. Si dans le premier cas, le compresseur est entraîné mécaniquement par le moteur, pour le second, le compresseur est entraîné par une turbine mise en rotation par les gaz d'échappement. L'intérêt est que ce système est indépendant pour partie du régime de rotation du moteur et fait tourner le compresseur plus rapidement.
Après les poids-lourds, le turbo est exploité en compétition avec bonheur, notamment par Renault. Que ce soit en Formule 1 ou en rallye, Renault montre ce que l'on peut tirer de cet accessoire. Nous rentrerons dans l'époque du turbo et des voitures rapides. L'industrie motocycliste se laisse avoir par cette mode et on connaîtra quelques essais plus ou moins heureux. Disons-le, le turbo et la moto, ce n'est pas ce que l'on a fait de mieux. D'ailleurs, si le turbo est aujourd'hui présent sur la majeure partie des Diesel en circulation ainsi que, depuis quelque temps, sur les petits moteurs essence, la moto l'a délaissé. Les constructeurs ont revu le fonctionnement du turbo pour en faire quelque chose de bien moins délicat à utiliser et, du coup, il n'est pas dit que la moto s'y intéresse de nouveau un jour.
La 650cc présentée ici est assez rare. Moins de 2000 exemplaires ont vu le jour. Elle vient remplacer la CX 500 Turbo qui développait déjà 82cv. La 650 dépasse les 100cv et permet de franchir la barre des 200 km/h. Hormis cela, cette moto ne présente pas vraiment d'intérêt. J'ai dit ce que je pense de son esthétique tape-à-l'œil. Il faut reconnaître que, à l'époque, cela pouvait sembler normal et respectueux des canons. Je me souviens que, en ces débuts d'années 80, on trouvait des autocollants "Turbo" à apposer sur son véhicule et qui, certainement, faisaient gagner quelques chevaux. Peu courante à l'époque, elle est d'une rareté certaine aujourd'hui. Et cela suffit-il à en faire un véhicule digne d'intérêt ? Non, certainement pas. Qu'elle soit une machine "collectionnable" ne fait pas de doute. Si elle n'est pas assez connue pour en faire une icône de la moto, elle rappellera au moins une époque à celles et ceux qui l'ont connue.

Honda CX 650 Turbo

Honda CX 650 Turbo

mercredi 29 juillet 2015

Les anglaises d'Agris

Je racle les fonds du disque dur. Lors de l'exposition de motos d'Agris, en Charente, quelques belles anglaises étaient présentes parmi toutes les superbes machines proposées aux regards curieux des visiteurs. La moto anglaise, dans l'imaginaire motard, c'est ce qu'il y a de mieux. Et il faut reconnaître que la production des constructeurs de chez les bouffeurs de viande bouillie couverte de sauce à la menthe n'est pas sans intérêt.
Le Royaume-Uni a été un important pourvoyeur de marques de légende. Dans le milieu de la motocyclette, dans celui de la moto ancienne aujourd'hui, personne ne peut ignorer les BSA, les Velocette, les Norton, les Triumph, les Vincent, les Royal Enfield, les Scott, les Matchless, les AJS, les Ariel, les Brough Superior ou les Sunbeam pour ne citer qu'elles. Si la moto anglaise a su se forger une notoriété méritée et enviable, c'est d'une part par sa présence remarquée en compétition mais aussi par son inscription profondément marquée dans la mémoire collective du petit monde motard. Si l'on met de côté l'allemande BMW qui a pu et su compter sur les marchés d'état pour perdurer, la moto anglaise a été, un temps, la seule représentante encore en vie de la moto européenne à une époque où cette industrie périclitait. Alors que la moto était morte en France, elle était en plein déclin en Italie, autre grand pays de la moto s'il en est. C'est le conservatisme si bien ancré dans l'esprit anglais qui a permis à son industrie de survivre encore bien des années et qui, finalement, a causé sa mort. A trop tirer sur de vieilles ficelles, elles finissent par rompre.
Ce conservatisme a conduit les marques anglaises à ne pas sortir d'un schéma qui, s'il avait fait ses preuves avant guerre, commençait à montrer des marques de faiblesse et ses limites dès le début des années 60. On a tenté des augmentations de cylindrée, souvent au détriment de la fiabilité, on a amélioré des détails sans jamais se remettre vraiment en question et les marques se sont effondrées, ne pouvant plus rivaliser avec la production nippone qui déferlait, s'inspirant parfois, sans vergogne, des productions anglaises mais en les améliorant au passage.
Aujourd'hui encore, une vingtaine d'années après la résurrection de Triumph, la moto anglaise vit beaucoup sur son illustre passé et sur un honneur d'un autre temps. Si l'on peut en dire et en redire sur la qualité des motos anglaises, sur leur réputation à perdre leur huile constamment, sur leur propension à se mettre en panne au moindre changement de temps, il faut reconnaître que certaines d'entre elles sont peut-être bien les plus belles motos du monde. C'est que ça peut être vachement beau, une moto de la perfide Albion ! Ah nom de dieu ! Oui alors ! Pas toujours, mais souvent tout de même, c'est un monocylindre ou un bicylindre vertical superbement bien dessiné, avec des carters qui épousent au plus près les organes qu'ils protègent, avec un splendide carburateur et tout ce qu'il faut là où il faut. C'est fin, c'est délicat, c'est de la belle ouvrage. Et visez-moi ces conduites de graissage ! Et matez-moi cette distribution parfaite, ces petits compteurs Smith ! Que c'est beau, une moto anglaise ! Et attendez un peu. Ecoutez ce son rageur, cette musique qui s'échappe de cette tuyauterie qui se termine par un pot saucisson. Ah que c'est beau ! J'en ai les larmes aux yeux. Vous prenez un mono BSA ou Norton, vous le mettez sous vitrine dans votre salon et vous comblerez vos amis amateurs d'art. Je vous le donne en mille.

Norton, AJS et Triton

Triton

Moteur Norton

réservoir Norton

réservoir Triton

Une belle petite Norton

Triton et Norton

AJS et Triton

mardi 28 juillet 2015

Rêve américain

Le chapeau, les franges, le trike et ses drapeaux. Ça n'explique pas la présence du casque anti bruit. La dame a fait poser son garçon à côté du trike pour immortaliser la rencontre avec ce véhicule venu d'ailleurs et le type est comme en extase, bouche bée, admiratif.

Mythe américain

lundi 27 juillet 2015

Un bon coup de trike

Alors entendons-nous bien. En bon anarchiste je reconnais à quiconque le droit de faire ce que bon lui semble et je milite pour toujours plus de liberté. Ceci ne m'empêche pas de pouvoir avoir mon avis sur les idées des autres et, le cas échéant, de prendre la liberté de ne pas les partager.

J'étais à Agris pour les motos qui y étaient exposées. Il y avait de belles motos anciennes et d'autres neuves. Il y avait des motos françaises, européennes, indiennes, américaines, allemandes, anglaises et japonaises. Il y avait aussi des espagnoles et des italiennes. C'était très ouvert et c'était très bien ainsi. A côté des motos et des side-cars, il y avait aussi des quads et des Can-Am, ces drôles de machines à trois roues qu'il me plairait d'essayer histoire de voir.
Si, par goût personnel, j'étais plus attiré par les plus anciennes des motos présentes, j'ai tout de même jeté un œil aux dernières productions mondiales exposées. J'avoue avoir été impressionné par la Kawasaki H2R dont je parlais récemment et moins par les dernières Royal Enfield qu'il me semblait trop connaître. Etait aussi présente une 650 CX Turbo Honda que je vous présenterai un jour prochain. De tout cela, rien ne m'a vraiment déplu jusqu'à ce que je tombe sur le véhicule dont il va être question aujourd'hui. Là, oui, j'ai failli faire un malaise. Pour que vous compreniez, je vous montre la photo tout de suite.

trike
Hein ? Tout de même, non ? Bon. J'en reviens à ce que je racontais en préambule. Il faut préserver tant que faire se peut la liberté de faire ce que l'on veut et, si l'on peut ne pas aimer, il faut reconnaître à chacun le droit inaliénable au manque de goût élémentaire voire le droit au mauvais goût assumé. Après tout, nous sommes tous à un moment ou à un autre une injure au bon goût. Je connais quelques personnes qui, si la laideur était punie, ne pourraient pas sortir à visage découvert. Tout le monde n'a pas la chance d'être beau.

Mais revenons à nos oignons. De ce que j'en sais, le trike est né aux Etats-Unis d'Amérique entre la fin de la seconde guerre mondiale et le mouvement hippie. J'ai lu quelque part qu'à l'origine, il y aurait eu d'anciens militaires blessés au combat qui ne pouvaient plus pratiquer la motocyclette soit parce qu'ils étaient paralysés des membres inférieurs soit parce qu'ils avaient perdu une jambe ou deux. Alors, dans un premier temps, ceux-ci se seraient intéressés aux véhicules du genre servicar de chez Harley-Davidson. Le servicar, c'est un cadre de moto avec son moteur pour la partie avant et une caisse, un pont, un essieu et deux roues pour la partie arrière. A l'origine, il s'agit d'un véhicule utilitaire pour les administrations. Entre la fin des années 40 et le début des années 60, certains motards ont commencé à transformer leur machine et sont nés les choppers et autres motos "custom". Du côté des trikes, c'est tout naturellement que l'idée est venue de prendre une partie arrière de VolksWagen avec son moteur et son essieu et de lui greffer une fourche de moto. Et à ce stade, honnêtement, je trouve tout cela plutôt sympathique. Il faut dire que j'ai une appétence particulière pour les véhicules étranges et peu communs. Et puis, à l'époque où j'ai vu les premières photos de ces engins, ça disait l'Amérique, les grands espaces, le flower power et la bonne musique. C'était un peu de Easy Rider et de cette idée de liberté et de jeunesse insouciante et ça me plaisait.
En France, on ne voyait pas ces machines. En matière de trois roues, hormis les side-cars, les triporteurs Vespa ou les tracteurs FAR, macache. Et ces engins n'avaient pas un caractère très folichon. Les side-cars que l'on pouvait voir étaient bien souvent sur une base de BMW noire et on n'en voyait pas tant que ça. Il y avait aussi quelques 250 MZ ou quelques Moto Guzzi. Le tout était fort laid.
Je ne saurais dire quand mais le fait est que l'on a commencé à voir rouler quelques trikes "modernes" en France. Au début, il y avait une astuce pour être en règle. Les véhicules n'étant pas homologués dans notre beau pays, il fallait rejoindre une association qui était propriétaire (du moins sur le papier) de la machine et qui la louait. Du coup, on pouvait rouler sur les routes de France en plaque allemande en toute légalité.
Et puis, pour des raisons d'uniformisation européenne, la France a dû accepter que ces véhicules soient vendus chez nous. On a commencé à voir des trikes avec des moteurs Renault ou d'autres trucs du genre. Du point de vue du style proprement dit, on n'a pas vraiment cherché loin. On en est resté à une fourche longue comme un jour sans pain, des pneumatiques très larges pour l'arrière et une profusion de chromes, le tout assemblé n'importe comment. Du coup, souvent, c'est moche. Pourtant, je suis certain qu'il y aurait quelque chose à faire de rigolo avec le concept.
Et donc, les véhicules du genre que j'ai pu croiser ne m'ont jamais intéressé. Mais jusqu'à peu, je n'avais jamais vu quoi que ce soit qui soit un pareil concentré d'horreurs et de laideur. Passons encore sur l'aspect de base. Le propriétaire n'y est pour rien. C'est l'industriel qu'il faudrait mettre au pilori. Admettons encore pour la peinture. Je ne l'aime pas du tout mais on va dire qu'il y a du travail. Arrêtons-nous plutôt aux accessoires que cette personne a ajouté pour obtenir un véhicule à son image. Je ne sais pas si cette perversion a un nom et si elle est connue et traitée mais je serais pour que l'on puisse punir ces personnes. Les punir ou les guérir, bien sûr ! Je ne suis pas un monstre. Je reste persuadé que si l'on enlevait la partie malade du cerveau qui conduit à de semblables comportements, le malade s'en porterait mieux. Et nous aussi !
Donc, que voyons-nous ? Dès l'avant, nous sommes frappés par l'écusson Ferrari placé judicieusement entre les flammes peintes sur le petit saute-vent. Ce n'est pas mon cas du tout mais l'on peut comprendre que l'on soit attiré par ces bagnoles ritales. C'est assez laid, c'est très tape-à-l'œil, mais ça a pour elles d'avoir un moteur assez noble. Le souci, c'est que, dans le cas présent, nous avons du mal à croire que l'engin soit un véritable produit de chez Ferrari. Enfin peut-être pour des personnes un peu crédules, je ne sais pas. Ça reviendrait un peu à mettre le logo Ducati sur une Sanglas ou celui de Norton sur une MZ.
Les drapeaux américains, à présent. Le rêve américain du fils d'agriculteur charentais qui n'est jamais allé beaucoup plus loin que les Deux Sévres ! Que les drapeaux soient fabriqués en Chine, qu'il n'y ait rien d'américain dans cet assemblage gerbant, que même les santiags en caoutchouc soient dramatiquement françaises, cela ne dérange pas notre amoureux de la Californie et du désert du Nevada. Il vit dans son monde fait de John Wayne, d'indiens et de Johnny Hallyday.
Un grand guidon, de jolis top-cases judicieusement placés de part et d'autre, des belles antennes et un extincteur récupéré pour faire croire à une installation du genre "nitrous oxyde" capable de propulser la machine à des vitesses interdites. On n'a aucun risque d'approcher le bon goût.
Il reste les publicités auto-collantes distribuées avec amour un peu partout. Tout de suite, ça vous donne un air de machine de course indéniable. Tout est là pour que l'on soit sûr que personne ne viendra vous voler votre véhicule !

Et alors, la question que je me suis posée, c'est de savoir si j'oserais rouler avec ça. Sincèrement, je préfèrerais encore une anonyme Dacia grise. Je n'ai pas vu le propriétaire et c'est tant mieux. J'aurais peut-être dû discuter un peu avec lui et j'aurais sans doute été obligé de lui mentir pour ne pas le blesser. Certainement que j'aurais gardé une prudente réserve et aurais évité de livrer le fond de ma pensée.
Je pense, et cela me fait de la peine, que certaines personnes méritent que je perde mon temps à les haïr pour ce qu'elles sont et représentent.

jeudi 23 juillet 2015

Des Sanglas à Agris

Je n'ai pas fini de traiter et classer les photos faites à Agris, en Charente. Cela signifie qu'il risque d'y en avoir encore quelques unes sur le blog. Le Clan Sanglas France tenait un stand et exposait quelques motocyclettes catalanes. Quelques curieux cherchaient à en savoir plus sur cette marque assez confidentielle par chez nous.

Sanglas 350 et 500

Sanglas 400E

350 Sanglas

vendredi 17 juillet 2015

Des gnomes à Agris

Une fois n'est pas coutume, je vous propose aujourd'hui des photographies de motocyclettes. Je demande par avance à celles et ceux que le sujet laisse froids de m'excuser. Ils peuvent aller voir ailleurs. Pour les autres, ce sont donc trois machines rares qui sont à l'honneur du blog qui nuit (très) grave ! Trois Gnome et Rhône d'un coup d'un seul. Oui ! Joie et bonheur !
Gnome et Rhône, dites-vous ? Une marque lyonnaise ? Pas du tout. En fait il s'agit de la réunion de deux entreprises de la région parisienne, deux motoristes, qui fusionnent, Gnome achetant Rhône, en 1915. A l'époque, les activités de la marque reposaient sur la création et la fabrication de moteurs en étoile pour l'aviation mais, après guerre, elle se diversifia et construisit des motocyclettes. La marque disparaît en 1959 après avoir été nationalisée en 1945 et avoir été absorbée par la SNECMA.
M. Simon avait accepté de présenter plusieurs de ses superbes et rares machines à Agris. Une personne d'une grande gentillesse, prête à répondre aux questions, à expliquer, à partager sa passion. Un grand merci à lui !

Gnome-Rhône 500 D 1924 et side-car P.E.U.P.L.E (Petits Engins U

Après ce beau side-car, une machine plus sportive avec une 750 X culbutée. Le flat twin a été largement utilisé et développé par Gnome et Rhône. Entre 1935 et 1939, la X remportera bien des victoires en compétition et tenait la dragée haute aux BMW allemandes. Il existera une XA pour l'armée.

Gnome-Rhône X 750cc

Celle-ci a été produite pour l'armée. Elle est propulsée par un gros 800cc latéral et la roue du side-car est motrice. Il n'y a pas de différentiel et la roue motrice du side-car ne peut donc pas être utilisée constamment. Il s'agit d'une AX 5. D'après ce que j'ai compris, il s'agit d'un modèle très rare, presque unique, qui devait équiper l'armée française et qui fut finalement remplacé par l'AX 2. La différence entre les deux tient principalement au volume du side-car, vraiment énorme sur cette moto.

Gnome-Rhône AX 5 800cc roue du side-car motrice

Haut de page