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dimanche 16 septembre 2018

Des colibris pour les gogos

Vous connaissez cette petite histoire, j'en suis certain.

L'incendie se propage dans la forêt. Tous les animaux sont en lisière, comme interdits, consternés. Un colibri fait des allers et des retours entre la rivière et le cœur de la forêt, puisant et recrachant quelques petites gouttes d'eau au-dessus des flammes. Un des animaux qui assistent à ce manège interpelle le petit oiseau et lui dit : « Ô petit colibri ! N'es-tu pas un peu dérangé ? As-tu vraiment la prétention d'éteindre cet impétueux incendie de tes quelques gouttes d'eau malpropre ? ». Le colibri se met en vol stationnaire comme il sait si bien le faire et, après avoir craché l'eau qui l'empêche de s'exprimer, répond : « Té ! Peut-être pas, peuchère, mais je fais ma part ! »

Je suis certain que vous connaissiez cette petite histoire amusante parce que celui qui la raconte si souvent, qui en a fait son fond de commerce, Pierre Rabhi, le penseur-paysan médiatique, plus que José Bové, est souvent l'invité des médias. Il est difficile de n'avoir pas un jour entendu parler de cet homme. Or, il se trouve que je n'aime pas Pierre Rabhi. Depuis pas mal de temps, je nourris un bon gros sentiment de suspicion à son égard. Je ne suis pas loin de considérer son action et son mouvement comme une forme de secte. Je n'aime pas les mouvements sectaires.
Et il se trouve que le journaliste Jean-Baptiste Malet du Monde Diplomatique vient apporter de l'eau (à la manière d'un colibri, tout à fait, oui) à mon moulin. Dans un article très intéressant disponible sur le site Internet du Monde Diplomatique intitulé "Le système Pierre Rabhi" le journaliste nous propose un portrait bien éloigné de celui colporté habituellement d'abord par lui-même, ensuite pas ses zélés zélateurs, certains médias et des cohortes d'adeptes.
Des petits yeux vifs posés sur un visage émacié où pousse une barbichette de sage, une chemise et un pantalon de velours, des sandales. N'a-t-il pas quelque chose de Gandhi, du vieux sage qui sait, de l'homme d'expérience ? C'en est presque une caricature. Mais ça marche. Les gens aiment les caricatures, elles sont simples à comprendre, à cerner. La caricature, c'est le prototype, l'archétype. Le gendarme est un peu bête, le chef de gare est cocu, le curé pédophile, le coiffeur homosexuel et le petit homme âgé au doux sourire sage. Pierre Rabhi se présente avec gourmandise comme un paysan savourant la pauvreté, le peu, le "Ça m'suffit". En fait, le paysan ne paysanne pas des masses lui-même. Et là, je ne dis pas qu'il ne le fait pas ou ne l'a jamais fait, hein ! Ce que je dis, c'est qu'il ne vit pas (et n'a peut-être jamais vécu) de son lopin de terre aride cultivé à la force des bras.
Ses revenus, il les tire sans doute des centaines de milliers de bouquins qu'il a vendus. Tant mieux pour lui. Mais aussi des stages qu'il organise et fait payer. Et puis, sans doute, de toutes ces conférences qu'il donne partout et tout le temps. Il a l'oreille attentive d'un Nicolas Hulot et d'un Emmanuel Macron (Tiens ?) mais aussi d'une Françoise Nyssen (Tiens, tiens ?) qui est (Tiens, tiens, tiens ?) son éditrice. Fichtre. Il a de l'entregent, le petit paysan de l'Ardèche. Tant mieux pour lui.
Là où ça devient encore plus gênant, c'est que l'on apprend (et je m'en doutais quelque peu) que le Monsieur est un fervent disciple de Rudolf Steiner, de l'anthroposophie et de la biodynamie. Et ça, je connais un peu. J'ai cotoyé un temps un copain qui était tombé dans ces mouvements. Pour moi, aucun doute, il y a bien de la dérive sectaire dans ces choses. Déjà, faut souvent payer. Payer pour acheter les livres et le savoir, payer pour assister à des conférences et des colloques, payer pour suivre des cours dans une école Steiner, payer pour obtenir des préparats biodynamiques. L'important est de lire toute l'œuvre de Rudolf Steiner et de ne surtout plus rien lire d'autre. D'une part, tout est dans l'œuvre de Rudolf Steiner, d'une autre part tout ce que vous pourrez lire ailleurs n'est que mensonge ou désinformation.


Certainement, tout n'est pas à jeter dans les propos de Pierre Rabhi. Nous avons tous en tête des exemples de conseils de bon sens. La petite histoire du colibri ne nous enseigne rien d'autre que l'évidence. Face à un problème, on peut trouver plus d'efficacité en s'y mettant à plusieurs qu'en attendant qu'une solution arrive d'ailleurs. Aussi une question de bonne volonté, d'implication dans la vie de la société, des trucs de ce genre. Cette histoire veut nous placer dans la position du petit colibri. Petit, pas très efficace mais impliqué, déterminé, responsable. C'est nous mettre dans la position du modeste qui semble tant plaire à M. Rabhi. Gloire aux petits qui font et haro sur les grands qui défont ou ne font pas. Sauf que, et l'article de Jean-Baptiste Malet nous le dit, M. Rabhi n'est pas ou n'est plus un petit et qu'il ne fait plus beaucoup. D'accord, il a son âge. C'est un donneur de leçon, un enseignant, un sage penseur. C'est un gourou. Tout ce qu'il dit doit être considéré comme vrai et bon. Malheur à qui le critiquera. Les adeptes veillent au grain et défendent leur héros.

Le Monde Diplomatique, Jean-Baptiste Malet, Le système Pierre Rabhi

dimanche 12 août 2018

Devenez riche, bouffez du glyphosate !

Un jury populaire américain condamne Bayer à verser 289,2 millions de dollars à Dewayne Johnson. Bayer/Monsanto déclare faire appel et assure que les jurés ont eu tort. Quelle est l'affaire ? C'est celle d'un homme, Dewayne Johnson, qui, dans le cadre de son travail, a pulvérisé du Roundup© et du Ranger Pro©® dans des écoles californiennes de 2012 à 2014. Par la suite, on lui a diagnostiqué un cancer. Pour Dewayne Johnson, ce cancer est dû au glyphosate, principe actif des herbicides cités plus haut.
Les jurés du tribunal de San Francisco, après avoir entendu l'accusation et la défense, ont donc déclaré Bayer/Monsanto comme coupables et responsables. Je suppose que beaucoup d'experts et de scientifiques, des deux côtés, ont apporté leur avis sur la question de la dangerosité du glyphosate et que c'est à la lumière de ces avis que les jurés ont pris leur décision.

Comme je ne suis pas plus juré californien qu'expert en quoi que ce soit, je ne me risque pas à juger de la nocivité de ce glyphosate. Un fond de ce que l'on pourrait prendre pour du bon sens pourrait me faire dire que, bien entendu, ça ne peut pas être bon pour la santé. Mais il faut savoir se méfier de ce bon sens et de son avis intime. Ce ne sont pas là des positions défendables. La seule chose honnête que je peux dire à propos de cette affaire, c'est bien que je n'ai aucun moyen, moi, pour déterminer du caractère inoffensif ou délétère du produit.
Et donc, je suis obligé, si je souhaite me faire mon avis, m'en remettre aux experts, à ceux qui savent. Or, il semble que parmi ceux-ci, le consensus ne se fait pas. Certains disent que le glyphosate est nocif et d'autres disent que non. Alors, on dit que les experts dédouanant le glyphosate sont payés par Monsanto/Bayer si l'on est par avance persuadé que le produit est mauvais pour la santé. Moi, je dis que tout est possible. Je n'en ai pas la preuve. Alors, on me demandera si je serais d'accord pour ingérer du Roundup© au petit-déjeuner ou m'en tartiner la figure. Bien sûr, c'est très sot. Jamais, me semble-t-il, on a dit que le glyphosate était un aliment ou un produit de beauté. Ne soyons pas ridicule.
Ce que l'on sait, c'est que le glyphosate semble être un cancérigène "probable". Soit. La charcuterie, l'alcool, les particules fines de nos pots d'échappement et le tabac sont aussi des cancérigènes "probables" voire "plus que probables". Et est-ce que j'arrête de manger de la charcuterie, de boire de l'alcool, de fourrer mon nez dans le pot d'échappement des camions et de fumer ? Non. Si je choppe le cancer, ça sera bien fait pour ma gueule. On m'avait prévenu, faut pas que je vienne me plaindre.
Et, ça ne rate presque jamais, les opposants au glyphosate nous font un appel à la nature. Ce qui est chimique est nécessairement mauvais. Sauf que la vie, c'est de la chimie, que sans chimie, pas de vie. La chimie "naturelle" peut se révéler mortelle. Ce n'est pas l'homme qui a inventé les gaz qui peuvent le tuer comme le monoxyde de carbone ou le radon. Ce sont des gaz tout ce qu'il y a de plus naturel. Le naturel n'est pas tout rose avec des petites fleurs qui sentent bon. A contrario, combien de produits chimiques qui vont vous soigner, vous guérir, vous sauver ? Non, il ne faut pas placer le débat sur ce terrain miné. Le glyphosate est probablement un produit dont il faut se méfier, qu'il convient d'utiliser en se protégeant. Est-il utile ? Est-il nécessaire ? Peut-on s'en passer ? Je n'en sais foutre rien. J'ai entendu dire que l'on pourrait s'en passer en revenant au binage mais qu'il n'existe pas de produit "neutre" capable de remplacer le glyphosate. Se passer du glyphosate, certainement, à la condition de changer les modèles d'agriculture.

Dans le cas qui nous occupe, celui de Dewayne Johnson, les jurés de San Francisco ont décidé que Monsanto/Bayer est responsable du cancer dont souffre le jardinier. Celui-ci n'en a plus que pour quelques mois à vivre. D'un côté, une multinationale, de l'autre un homme comme tout le monde. A qui les jurés vont-ils s'identifier ? Les jurés ne sont a priori pas des spécialistes. Ils se sont fait leur intime conviction en écoutant, en tentant de comprendre ce que l'on pouvait leur dire. On a nécessairement survolé les données scientifiques concernant le glyphosate parce qu'il faut être un chimiste compétent pour bien comprendre les rapports. Donc, on simplifie, on vulgarise. On en appelle peut-être plus à l'émotion qu'à la raison.


Ce qui est dérangeant, c'est bien que l'analyse des experts n'aboutit pas à une position bien arrêtée. C'est dangereux ou ça ne l'est pas ? C'est mauvais ou pas ? Encore une fois, je n'exclus pas la possibilité que les lobbies de la chimie poussent à vendre du glyphosate et qu'il puisse exister des histoires de gros sous. Comme ça, à l'intuition, je n'ai aucune sympathie pour Bayer/Monsanto. Il faut dire que l'on nous bassine avec ces histoires depuis assez longtemps pour que l'on ait sa petite idée. Mais une fois encore, je n'y connais rien en chimie, je n'ai rien lu des rapports scientifiques, des publications scientifiques. Difficile de prendre position d'une façon raisonnable.
Bref, Dewayne Johnson ne verra peut-être jamais la couleur de ses millions de dollars. Peut-être sa famille pourra-t-elle en profiter mais ça ne rendra pas le mari, le père, le frère. On se satisfait du côté des opposants au glyphosate de ce que ce jugement fera jurisprudence. Bien. Il n'empêche que l'on ne parvient pas à interdire l'usage de ce produit en Europe et en France. Peut-être bien qu'éclatera un jour un gros scandale sanitaire.

mercredi 8 août 2018

Transport écologique

A fond la caisse

lundi 6 août 2018

Course de caisses à savon

Ce dimanche après-midi, c'était jour de course au village. La rue de la République et les voies adjacentes, sécurisées par des bottes de paille, étaient coupées à la circulation et, sous un soleil écrasant, la population se massait le long de la descente. Une vingtaine de caisses à savon étaient en compétition. On trouvait un peu de tout, de la tondeuse autoportée débarrassée de son moteur au prototype savamment conçu. Quatre ou trois roues, carrosserie en contreplaqué ou en tôle formée à la massue, petites ou grandes roues, avec un guidon, un volant ou juste des leviers placés de part et d'autre de l'engin, toutes les solutions étaient représentées. Certaines avaient plus de succès que d'autres, bien sûr, mais il était un point qui était bien présent dans tous les cas, c'était l'humour.

  • caisses à savon la Bachellerie
  • caisses à savon la Bachellerie
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  • Azerat était en force !
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  • caisses à savon la Bachellerie
  • caisses à savon la Bachellerie
  • caisses à savon la Bachellerie

Le départ était donné au haut du village depuis un pan incliné constituée par une remorque. Dès que le départ était donné, les candidats lâchaient les freins et alors débutait la descente infernale. Les meilleurs pilotes choisissaient la meilleure trajectoire quand d'autres se contentaient de faire ce qu'ils pouvaient pour maîtriser leur machine et contenir les écarts et louvoiements intempestifs préjudiciables à la réalisation d'un chrono de légende.
Cette première édition de cette course de caisses à savon faisait écho à la course de côte de la Bachellerie d'autrefois sauf que là, c'était bien sûr une course de descente bien moins rapide mais aussi bien plus respectueuse de l'environnement. Parce que pardon mais niveau pollution, il n'y a pas mieux que la caisse à savon ! Bien sûr, il était fait appel à de puissants tracteurs à quatre roues motrices pour remonter les caisses à savon pour la prochaine manche. De tout petits tracteurs auraient sans doute été bien suffisants, s'ils avaient été un peu anciens, ils auraient pu ajouter un petit quelque chose à l'événement. Mais bon, hein…

dimanche 6 mai 2018

Compteur intelligent

Tiens, ami·e lect·rice·eur, puisque l'on en est à causer compteur, je me permets de revenir sur la Fête à Macron organisée par François Ruffin rejoint par la France Insoumise, le mouvement de Benoît Hamon, le PCF, des écolos et tous ceux qui souhaitaient participer à la chose. Alors, je sais, Cédric Villani n'est pas du côté de ces mouvements de gauche, il a rejoint LREM, j'ai conscience que ceci peut expliquer cela mais tout de même, faut-il un médaillé Fields pour compter le nombre de participants à une manifestation ? Je m'interroge. Quoi qu'il en soit, voilà que l'on annonçait 160000 manifestants d'un côté quand on n'en distinguait qu'un peu moins de 40000 des autres. Quatre fois moins ou plus selon que l'on se place d'un bord ou de l'autre, ce n'est pas rien.
Est-ce important ? Non parce que l'on sait bien que ça fait partie du jeu de ne pas avoir d'accord sur ces chiffres entre organisateurs et forces de l'ordre (à noter que des compteurs indépendants atteignent le même compte que la préfecture). Je me demande juste à quoi ça sert de gonfler le nombre de participants à ce point. Il est possible qu'il soit important pour les organisateurs de se donner l'impression d'avoir réussi au-delà de ses prétentions mais honnêtement, il ne me semble pas qu'il ait été nécessaire de compter chaque participant quatre fois pour pouvoir prétendre que l'opération a été une réussite.
Bref, donc, il y aurait eu une quarantaine de milliers de personnes venues à Paris pour manifester contre Macron. Il y a eu des manifestations en province aussi. C'est peut-être pour cela que l'on atteint le total de 160000 participants après tout. Il est prévu de manifester de nouveau le 26 mai et Jean-Luc Mélenchon dit pouvoir espérer le million de personnes. On verra.

Compteur Linky

Si la grogne gronde contre Macron, elle se fait aussi entendre contre le compteur intelligent que Enedis veut mettre en place dans chaque foyer. Ce matin sur France Inter, une dame expliquait comment elle dormait mal chez sa fille depuis qu'un tel compteur y avait été installé. Elle est "électro-sensible". Moi qui ai la chance de ne pas l'être, je ne peux pas trop savoir ce que ressent la dame. Dans mon for intérieur, ces histoires de sensibilité extrême aux ondes magnétiques est du pipeau complet mais je ne suis ni médecin ni scientifique ni électricien. Par contre, j'ai eu à rencontrer une personne qui ne m'a pas paru bien nette au niveau de l'agencement des neurones du cerveau. C'est une femme versée dans les croyances bouddhistes qui vous oblige à laisser votre téléphone portable (si vous en possédez un) dans votre véhicule avant de l'approcher. En plus de cela, elle est victime de tout un tas d'allergies — alimentaires ou pas — qui la conduisent à éloigner le gluten, à refuser les excitants (café, thé, chocolat, sucre), à bannir la laine mais aussi le coton trop "traité". Elle et son compagnon (un astrologue) mangent et boivent bio, ça va de soi. Bon.
J'avais rencontré cette personne pour un projet professionnel. Il s'agissait de concevoir un catalogue présentant ses productions artistiques. Elle m'explique tous ses problèmes et précise bien comment elle ne peut pas approcher d'une prise électrique ou utiliser un appareil électrique. Bien sûr, elle redoute les ondes pire que tout. A un moment, elle veut m'expliquer un truc — je ne sais plus quoi — et, n'y parvenant pas avec ses mots, elle demande à son compagnon de me faire voir. Il va dans la pièce d'à-côté et revient avec un iPad. Je suis étonné. Je le suis encore plus lorsque je le vois aller chercher des photos sur Internet. Quoi ? Comment ? Mais alors !
Bah oui, l'iPad est bien connecté au réseau de réseaux via le Wi-Fi et, probablement une "box" Internet dissimulée quelque part dans la maison. Diable ! Ce doit être un rare cas de sensibilité aux ondes électro-magnétiques de caractère aléatoire et discriminant. J'en reste baba comme un Ali devant un bol de graines de sésame mais préfère fermer ma gueule. Après tout, peut-être Apple aurait développé une technologie avancée filtrant efficacement les ondes qui restent prisonnières dedans l'appareil ? Peut-être la connexion à Internet se fait-elle pas imposition des mains ou par des ondes homéopathiques encapsulées dans une gangue protectrice. Allez savoir, toi !

Mais bref

Alors, le sujet, c'est le compteur Linky© de Enedis®. Faut que j'arrête de digresser à tort et à travers. De quoi c'est qu'on l'accuse-t-il ? De balancer des ondes délétères voire mortelles, de faire exploser ses appareils ménagers et, surtout, de récolter de la donnée pour nourrir le Big Data qui est le petit nom de Big Brother. Avec ces compteurs intelligents, on va connaître quelle quantité d'électricité vous consommez à la minute près et ces données seront transmises à de mystérieux centres d'analyse, quelque part dans l'Univers par courant porteur en ligne avant d'être revendues à des firmes obscures pour vous nuire, vous pourrir la vie, faire de l'argent sur votre dos.
Moi, de tout ça, je ne sais rien de plus que ce que je peux en entendre à la radio ou lire dans des périodiques. Ai-je un avis sur la question ? Pas vraiment en fait. La seule chose qui me fait tiquer, c'est bien que l'on m'oblige à payer ce compteur. J'entends la promesse qui m'est faite de pouvoir suivre ma consommation électrique et de pouvoir faire la chasse aux équipements trop gourmands afin de faire baisser le montant de ma facture mais, sois-en sûr, je n'en ai cure. Je consomme de l'électricité indument, je suis au courant du fait. Je suis un mauvais consommateur. Je laisse la Freebox allumée même lorsque je vais me coucher, je laisse l'ordinateur branché, j'ai un gros chauffe-eau, j'utilise un vieux réfrigétateur. C'est mal. J'en ai conscience. Mais, dans le fond, je m'en contrefous. Au moins, je suis honnête, je reconnais ma nuisance.
Il y a la CNIL qui a donné son rapport à propos de ce qui la concerne, la collecte de données. Elle a mis en garde Enedis® sur ses devoirs. Il n'est certes pas réjouissant de penser que Enedis® peut te suivre à la trace, connaître ta vie jusque dans ton intimité. Pour dire vrai, je ne sais pas bien comment ils pourraient savoir que j'utilise l'électricité pour alimenter un sex-toy ou pour éclairer l'endroit ousque c'est que je suis pour lire l'autobiographie de sainte Thérèse d'Avila en bandes dessinées. Je ne pense pas que l'on puisse savoir si l'engin consommateur est la cafetière électrique ou un sèche-cheveux, par exemple.

Cohérence

Il y a des personnes qui, presque par jeu, par défi, cherchent à se passer le plus possible de l'électricité du réseau. Avec des panneaux solaires, un régulateur et des ampoules adéquates, ils vous éclairent une pièce entière en toute indépendance. Le jeu est d'arriver à l'autonomie énergétique. Je respecte ça. Aucun souci. Les idées d'habitations à énergie positive — production énergétique supérieure à la consommation — me semblent enthousiasmantes.
Là où j'ai beaucoup plus de mal, c'est avec ces gens qui gueulent après Linky© sur les réseaux sociaux comme facebook, qui s'expriment avec des vidéos diffusées sur youtube, qui utilisent des ordinateurs tournant avec un système d'exploitation comme Windows ou OSX et des applications qui sont des usines shadokiennes à pomper ces données auxquelles elles semblent tant tenir. Utiliser un téléphone portable est sans doute plus discutable que le compteur Linky©. Avoir une carte de fidélité dans un super ou hypermarché en dit long sur vous, sur vos habitudes, sur votre vie, sur vos goûts. Si vous êtes abonné à une revue, il y a beaucoup de chances pour que vous soyez dans des fichiers diffusés partout. Faut être logique. Si vous craignez autant pour vos données, va vous falloir être un peu moins négligents, un peu plus sérieux.
Et puis, franchement, c'est pas un peu présomptueux de penser que votre vie de merde est tant différente de celle de vos voisins ? Je ne vous connais pas forcément mais j'ai tout de même le sentiment que si vous avez du temps à consacrer à ce blog c'est que vous ne faites pas partie de l'élite, hein. Vous aussi êtes de simples médiocres qui formez la masse. Vous pouvez bien vous donner des airs en osant acheter une petite boîte de caviar pour les fêtes, une bouteille de vin à plusieurs dizaines d'euros à l'occasion, vous payer une bagnole neuve ou d'occasion récente avec quelques options de merde, ça n'enlève rien au fait que vous avez une petite vie de merde bien éloignée de celle des puissants. Faut savoir être modeste. C'est pas parce que vous êtes plus riche que le clodo que vous avez croisé en tordant le nez la dernière fois que vous êtes allé à la ville que vous leur êtes tant tellement supérieur. Je gage que vous avez pas une myriade de domestiques à votre disposition, pas même de chauffeur ou de boniche. Vous êtes pas loin d'être misérable à la tête d'une vie misérable et d'une fadeur affolante. Votre misérable vie vous conduit à utiliser un minable taille-haie électrique qui fait votre fierté. La consommation de ce taille-haie sera enregistrée par Enedis® qui revendra ces données à quelqu'un. La belle affaire ! A la fin, vous allez crever et vos données n'intéresseront plus personne ! Vous serez enfin libéré de ce joug odieux. Joie !

Faisons crever le système

Que le système soit méprisable et haïssable, je n'en disconviens pas. Juste, je ne suis pas sûr que la lutte passe par celle contre ces compteurs intelligents. S'il est juste question de mettre du sable dans les rouages pour faire gripper la machine, j'applaudis de toutes mes mains disponibles. Oui, il faut faire pourrir ce système de l'intérieur, faire la grève du zèle, faire preuve de mauvais esprit, renâcler dès que possible, être mauvais citoyen, ne plus jamais se prêter au jeu faussé du vote démocratique, refuser par principe, saboter à chaque occasion.
Si un jour on vient me proposer ce nouveau compteur, je le refuserai dans un premier temps en affirmant que celui déjà en place fonctionne encore assez bien à mon goût. Je ne sais pas bien ce que l'on peut entreprendre comme actions intelligentes pour aller contre cette installation mais je promets que je n'aiderai pas à sa mise en place. Par contre, faudra pas compter sur moi pour accuser les ondes ou la collecte de données. Faut pas non plus me prendre pour plus con que je le suis. Merde !

vendredi 16 février 2018

Soyons Novateurs Causons Franchement

Contrairement à ce qui est souvent avancé, le gendarme moyen n'est pas forcément analphabète. D'ailleurs, la plupart des membres de ce corps d'élite qui fait la fierté de la France et des envieux hors des limites territoriales, le gendarme est — dans la majeure partie des cas — capable de déchiffrer une plaque d'immatriculation. Alors, faut-il vraiment privatiser la Gendarmerie nationale au regard de ce récent rapport pointant du doigt le coût qu'elle représente pour la société ? Je ne le pense pas. La Gendarmerie nationale doit rester dans le giron de l'État et doit rester un service public au service du public.
Aujourd'hui, les gendarmes de Dordogne circulent à bord d'un véhicule banalisé et traquent le bon conducteur. S'ils en coincent un, ils vont l'intercepter et vérifier qu'il a bien ses douze points au permis de conduire avant de lui remettre un bon de carburant d'une valeur de cinquante euros. L'opération est menée conjointement avec, me semble-t-il, France 3 Périgords. Autant vous dire que je vais éviter de prendre la voiture aujourd'hui.
Le gendarme qui veille à notre sécurité sur le bord des routes est une bénédiction. Fier, il détient à lui seul toutes les valeurs de notre beau pays fait de traditions diverses et de morale flottante. Du gendarme à moustaches à celui du Vel d'Hiv', de celui, truculent, que l'on pouvait trouver au comptoir de chez Suzette jusqu'à celui d'aujourd'hui, féru de nouvelles technologies, le gendarme de la Gendarmerie nationale, joyau de notre système de défense, ne peut décemment pas tomber dans le privé. Tout comme Chambord et la Joconde, ils sont le patrimoine national. La question est close.

Il n'en va pas de même avec la SNCF. Le rapport Spinetta est sans appel. Il faut privatiser cette structure, la démanteler de toute urgence et, avant tout, supprimer les petites lignes coûteuses et tout sauf rentables. Ainsi, le département de la Dordogne pourrait être nettoyé de ces trains vides qui hurlent leur peine dans nos campagnes tels des chenilles fantomatiques errant sans but aucun. La ligne Périgueux-Brive-Périgueux, par exemple, pourrait disparaître. On s'en réjouit par avance.
Comme le précise un représentant du gouvernement, ces trains inutiles ne servent pas et, pire encore, polluent inconsidérablement avec leur sale moteur Diesel cracheur de particules fines. Haro sur le train qui pue !
Puisqu'il n'est pas question de remplacer l'infâme tortillard par un brillant TGV sur les lignes secondaires, il n'y aura plus de train du tout. On va pouvoir revendre les rails et les petites gares, les passages à niveau et les dispositifs de signalisation. On récoltera quelques centaines d'euros qui permettront à l'État d'engager de nouveaux grands travaux de modernisation du pays.
A moins que, et après tout pourquoi pas, on démantèle la SNCF et ouvre le transport ferroviaire à la concurrence, cette concurrence qui fera que tout ira bien mieux. Alors, nous aurons de nouvelles petites compagnies de chemin de fer rentables et rénovées. Une privatisation permettrait également d'en finir avec le statut honteux, pour un pays libéral tel que le nôtre, de cheminot. Ces gens ponctionnent sans vergogne dans le budget de l'État, se goinfrent sur le dos du contribuable honnête, profitent en engraissent abusivement, bénéficient d'avantages indus à n'en plus finir. Il faut que ça cesse. La France fait figure de pays arriéré en traînant comme un boulet cette SNCF méprisable. Sachons faire du passé table rase.

Privatisons la SNCF


Rapport Spinetta sur L'avenir du Transport Ferroviaire

jeudi 21 décembre 2017

Sauver des vies mais pas trop vite

chi va piano

dimanche 17 décembre 2017

L'écologie, il faut s'en donner les moyens

Ecolo compatibilité

mercredi 26 juillet 2017

Barrage de Tuilières

Construit entre 1905 et 1908 sur la Dordogne, le barrage de Tuilières est un barrage mobile. Ça ne signifie pas qu'il change de place mais qu'il est pourvu de vannes ou de portes coulissantes chargées de retenir ou, au contraire, de laisser passer l'eau. Ce barrage permet de conserver une certaine réserve d'eau qui alimente les génératrices de la centrale hydroélectrique "au fil de l'eau". Au lieu de créer une grande réserve d'eau et de se servir de la chute d'eau pour obtenir la force nécessaire à l'entraînement des turbines, c'est le courant presque naturel du fleuve qui est utilisé.
C'est l'ingénieur Albert-André Claveille, enfant de Mouleydier, qui est à l'origine de ce projet ambitieux qui a employé jusqu'à plus de neuf cents personnes sur la fin des travaux. On imagine aisément qu'en ce début de XXe siècle on en appelait plus à la force musculaire qu'au machinisme. Bâti en pierres taillées dans des conditions qui ne devaient pas être faciles, cette usine électrique est entrée en fonction dès 1909 et était chargée en priorité d'amener l'électricité à une fabrique de canons de la région d'Angoulême ainsi qu'à la Poudrerie de Bergerac lors de la première guerre mondiale. Aujourd'hui encore, le site produit ses megawatts tout comme les autres centrales hydroélectriques dispersés le long de la Dordogne ou de la Vézère.
Dès ses origines, on avait pensé à équiper le barrage d'une passe à poissons. Le saumon était un poisson très présent et très péché à tel point qu'il composait bien souvent le quotidien de la table des populations les plus modestes. Avant l'installation des barrages, les saumons et autres migrateurs remontaient jusqu'au Massif Central afin de regagner les frayères. Hélas, ces constructions ont fait que les poissons ne peuvent plus guère aller plus loin, aujourd'hui, qu'aux portes de Brive-la-Gaillarde pour la Vézère et jusqu'à bien avant la haute-Corrèze pour la Dordogne. A Tuilières, un ascenseur à poissons est entré en activité et permet aux saumons, aloses, lamproies et esturgeons de remonter la rivière. Un autre dispositif a été installé pour les anguilles qui, contrairement aux autres migrateurs, remontent dans leur jeunesse et redescendent une fois l'âge de raison atteint.
Enfin bon, l'association Migado sera plus à même de vous apporter toutes les précisions à propos de la migration des poissons. J'ai fait plusieurs photos du barrage de Tuilières dont celle que je vous propose aujourd'hui.

Barrage de Tuilières
ou

Barrage de Tuilières

jeudi 6 juillet 2017

Art Noble du Noble saumon

Il y a quelques semaines, j'ai eu le plaisir et la chance (et l'honneur aussi) de travailler avec Jean-François Noble, artiste de son état. Jean-François Noble, je l'ai rencontré il y a quelques années grâce à Bernard Dupuy, ami photographe aujourd'hui disparu. Ils travaillaient sur un gros projet artistique et ils ont eu besoin de quelqu'un d'assez habile à l'utilisation d'un logiciel de traitement de l'image. C'est ainsi que j'ai fait mon entrée dans l'aventure.
Cette première coopération a débouché sur une œuvre exposée dans l'église de Domme. Cette fois-ci, Jean-François m'a contacté pour un nouveau projet en lien avec la centrale hydro-électrique de Tuilières, à côté de Lalinde. L'idée est partie d'un vénérable saumon becquart long de plus d'un mètre. Des photographies ont été faites et j'allais avoir à travailler et m'amuser avec elles.
Durant deux jours bien remplis, je me suis rendu dans l'atelier de l'artiste avec mon ordinateur et nous avons travaillé ensemble. J'ai eu un rôle d'exécutant, l'œuvre est bien celle de l'artiste, mais, tout de même, j'ai pu proposer, suggérer, soumettre des idées. J'adore travailler ainsi et voir se créer des images à partir de rien ou presque. Travailler à deux sur un projet sans vraie idée de départ et laisser l'imagination faire son boulot, c'est assez magique. Parfois, l'idée est presque accidentelle. Elle survient d'on ne sait où et elle apparaît comme évidente. On est ravi qu'elle soit arrivée mais on est bien un peu embêté de ne pas l'avoir eue intentionnellement.

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En neuf panneaux et quatre bâches, cette œuvre tente de raconter une histoire merveilleuse, onirique, fantastique et, reconnaissons-le, un peu obscure. L'image présentée ci-dessus est la première que nous avons réalisée. Des photos qui avaient été faites, il a d'abord fallu que je les traite pour qu'elles puisses représenter un saumon de quatre mètres de long et que cela puisse être imprimé en assez bonne qualité. J'ai donc reconstitué le saumon à partir de plusieurs morceaux. Ça allait être la base du travail que j'allais utiliser tout du long de cette séance.
Grâce à l'outil informatique, j'ai pu modifier le poisson assez profondément pour qu'il ne saute pas aux yeux qu'il s'agissait toujours du même. Ainsi, j'ai pu le tordre, le couper, le faire changer de couleur, lui ouvrir ou fermer la bouche. Il devenait vivant sous l'action de la tablette graphique. Vraiment ! Les heures passaient, les idées fusaient.

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Parce que j'avais amené mon matériel photo, appareil, objectifs et flashes de studio, nous avons pu faire des images que nous avons intégrées à l'œuvre. Il y a eu un moment un peu bizarre durant lequel plus rien ne comptait vraiment que la réalisation de cette œuvre. Oh ! Bien sûr ! Nous avons aussi mangé et bu (et pas que de l'eau), mais tout de même, il ne fallait pas trop nous pousser pour que nous repartions travailler. Et encore, lorsque nous faisions une pause, nous continuions à en parler, à y réfléchir, à trouver des idées.
Des photos, il y a eu celles des planches de loupe de peuplier ou celles de la sciure de pierre calcaire. Pour celles-ci, il s'est passé un truc un peu magique. Nous avions l'idée de faire les photos. J'étais en hauteur pour prendre cette sciure de pierre, cette poussière jaune, en plongée. Il y avait des traces de semelles mais ce n'était pas génial. Jean-François a eu l'idée de prendre un balai pour égaliser tout ça, effacer ces traces. Ça ne donnait pas un résultat intéressant alors il a balayé en cercle. J'ai fait une première photo. Et là, l'idée forte ! Avec les doigts, il a fait des vagues. Nouvelle photo. Et puis, dans l'autre sens. Nouvelle photo. Je lui suggère alors de prendre de la poussière dans sa main et de la laisser couler. Nouvelle image. Clic-clac !

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Une grosse partie de mon travail a ensuite été de détourer, d'intégrer des éléments. Les images devenaient très lourdes (plus de 7 Go pour l'une d'elles) avec la multiplication des calques. L'ordinateur soufflait mais il a tenu bon. En deux jours, il n'était pas envisageable de trop fignoler. Nous mettions les éléments en place, nous validions les panneaux et bâches. J'allai terminer le travail chez moi dans les jours à venir.
Imprimées, les bâches mesurent un peu plus de quatre mètres de long. Les panneaux, eux, ne font que 1,40 mètre mais sont imprimés plus finement. Ils sont destinés à être vu de plus près. Je n'ai pas encore vu le résultat imprimé mais, de l'avis même de l'imprimeur, c'est splendide.

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Il me semble que ce travail montre que l'outil informatique peut se révéler être un outil de création artistique. N'en déplaise à certains. Alors, certes, il est beaucoup question de bidouillages, de collages, de mise en relation d'éléments disparates. Mais attention, rien n'est vraiment gratuit et les idées de Jean-François Noble suivent ses obsessions, son imaginaire. Sur l'image du dessus, on retrouve les dame-jeanne, le clou. Le fond est constitué de photos de l'une de ses peintures. Un gros plan pour les côtés, un très gros plan, limite macro, pour le centre. Sur les autres images, on peut souvent trouver le symbole de la main, cette main que les hommes anciens dessinaient sur les parois des grottes à l'occasion. La préhistoire comme pour le saumon que l'on trouve à l'abri du poisson à côté des Eyzies, d'ailleurs.

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Pour l'installation dans l'église de Domme, il y a quelques années, une dame rouspétait et proclamait que l'on ne pouvait pas mettre ces "choses" dans une église. Cette fois-ci, sans doute il y aura-t-il des personnes pour dire que ce travail n'a aucun rapport avec l'art. Dans cette affaire, je ne suis pas l'artiste et, de ce fait, ce débat éventuel ne m'intéresse pas. Ce que je sais, c'est que la réalisation a été faite dans l'exaltation, dans une sorte d'état bizarre durant lequel Jean-François et moi semblions avoir réussi à connecter nos cerveaux. Du moins moi au sien. J'ai compris son imaginaire et je me suis comme glissé dedans. Lorsque je dis qu'il y a eu un moment magique, je ne mens pas. Tout a été plié en deux jours. Le deuxième jour, le dimanche, nous avons travaillé jusqu'à très tard dans la nuit. Il fallait finir. La fatigue est apparue sur la fin mais le principal était bien là.
Je n'ai pas d'avis pertinent à partager sur ce qui a été produit. Est-ce de l'art ? Est-ce intéressant ? Est-ce beau ? Je ne sais pas. Ça me plaît, ça plaît à Jean-François. C'est l'essentiel à mes yeux. J'ai été un exécutant, c'est sûr. J'étais là pour la partie technique. Je sais utiliser le logiciel et j'ai su comprendre et entendre les attentes. Il y a certaines de ces images dont je suis assez fier parce qu'elles me "parlent". Je ne vous présente pas tout mais ça vous donne déjà une belle idée de ce qui a été fait.

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Sur cette dernière image, nous avons réutilisé une partie du travail réalisé pour Domme. La photo de Jean-François Noble avec sa guitare est de Bernard Dupuy. Cette image, je l'avais travaillée assez profondément. J'avais remplacé le sol par des blocs de pierre, j'avais réalisé une mise en abyme des palettes que l'on peut voir sur le fond. J'y vois une forme d'hommage pour l'excellent photographe qu'était Bernard.
Je ne suis pas artiste et la participation à la réalisation de cette œuvre me le fait encore un peu plus regretter. Je me suis réellement éclaté à faire ce travail et j'espère bien qu'une collaboration entre nous se présentera de nouveau prochainement. Si vous voulez voir les panneaux et les bâches, elles sont au barrage de Tuilières, à Sainte-Capraise-de-Lalinde, jusqu'au 30 septembre. Il faudra bien que j'aille voir ça, moi...

jeudi 29 juin 2017

EPR de Flamanville

L'ASN a rendu son rapport et c'est tout bon ou presque. C'est cool parce que vu les milliards déjà engloutis par le projet de ce réacteur de nouvelle génération, ça aurait été dommage de devoir tout arrêter. Bon, il faudra que l'on pense à changer le couvercle d'ici six ou sept ans mais on a le temps de voir venir. Et puis, d'ici là, de l'eau aura coulé sous les ponts et on pourra dire qu'on avait oublié.
L'histoire, elle commence avec Areva, fleuron de notre industrie nationale, qui a la charge de fabriquer la cuve de cet EPR. Hélas, c'est pas de bol, l'acier utilisé n'est pas de la bonne qualité et une menace de devoir tout arrêter pour remplacer la cuve gronde en 2015. C'est que ça n'arrange un peu personne, cette affaire. Déjà, bon, le budget initial pour la construction de cet EPR de Flamanville a été multiplié par trois et dépasse les dix milliards d'euros. Pour remplacer cette cuve défectueuse, il faudrait tout casser et recommencer à zéro. C'est ennuyeux. Alors, EDF et ses partenaires commencent à tergiverser. D'accord, l'acier n'est pas vraiment aux normes mais pas de souci, ça ira très bien ainsi. On sait les difficultés du secteur depuis la catastrophe de Fukushima, les mauvaises affaires d'Areva avec UraMin, les retards pris dans la construction de l'EPR en Finlande et le coût démentiel qu'Areva doit supporter au titre des retards (neuf ans de retard, tout de même). Pour rigoler, il me semble avoir lu que le réacteur aurait été vendu dans les trois milliards d'euros et que Areva doit payer près de quatre milliards de dédommagement. LOL comme disent les jeunes.
L'ASN intervient et examine les documents fournis par EDF et Areva pour établir son rapport. Dans un premier temps, ça m'a un peu choqué que les experts se contentent de ces documents. Je me suis dit que, peut-être, existait-il un risque pour que EDF et Areva ne soient pas totalement honnêtes et osent maquiller un peu la vérité à leur avantage. J'ai l'esprit mal placé. Et puis, je me suis dit qu'il ne fallait pas être parano et qu'il est impossible que l'on joue sur un sujet si sensible. L'ASN a tout lu, ses experts ont tout calculé, et le rapport a été rendu. Tout est bon sauf le couvercle. Il faudra le changer dans quelques années. Alors tout va bien !

Notre sécurité est entre de bonnes mains
Par contre, ne nous voilons pas la face, ce n'est pas aussi simple que de remplacer le couvercle d'une cocotte-minute. Le couvercle, c'est là où se trouvent les tubes contenant les barres de combustible radioactif. Ce n'est pas si anodin que ça. C'est vrai que lorsque l'on entend "couvercle" on pense à sa cuisine, à cette brave casserole inoffensive qui, jour après jour, fait chauffer l'eau des pâtes.
Bien sûr, il serait rageant de se dire qu'après avoir dépensé tant de milliards d'euros on arrêtait tout ou on recommençait tout à zéro. Nous sommes tous comme ça, pas foutus de calculer comme il le faut. Si ça se trouve, il coûtera plus cher de terminer cet EPR de Flamanville que de le laisser tomber. L'argent perdu est perdu et il est illusoire de penser que l'on pourra se refaire d'une manière ou d'une autre.
La question qui agite les opposants au nucléaire est bien sûr celle de la sécurité. On sait que la cuve n'est pas parfaite, on sait que le couvercle est mauvais, peut-on au motif que l'on a investi des sommes considérables continuer sur sa lancée en croisant les doigts ? La preuve que oui !

mercredi 17 mai 2017

De l'électricité dans l'air

L'autre jour, il n'y a pas bien longtemps, j'étais à Périgueux pour une journée de promotion du véhicule électrique initiée par l'association Elecmobiles 24. Si les Renault étaient très largement majoritaires avec plusieurs ZOE et une Twizy, on pouvait également trouver une Hyundai IONIQ, une Nissan Leaf et deux Tesla. Pas de vélo électrique, moto ou scooter, par contre.
Pour cette première série de photos je vais m'attacher à la présentation des Renault présentes. A noter que la concession locale de la marque avait dépêché un commercial et une ZOE affublée de son oriflamme.

ZOE rouge
Marc Louchart, président de l'association périgordine, ne ménageait pas sa peine pour attirer le badaud de passage par l'esplanade Robert Badinter. Par curiosité ou parce que l'idée de "passer à l'électrique" les titille, plusieurs personnes s'arrêtaient pour poser des questions ou profiter d'un essai.

deux générations de ZOE
M. Casado de Bergerac était venu avec sa ZOE. Pour lui, la voiture thermique, c'est fini. Il l'a bannie de son environnement et ne circule plus qu'en ZOE quelque soit la distance. Ce n'est qu'une question d'organisation. Il faut avoir une carte des points où recharger ses batteries et accepter de rouler différemment, de morceler son trajet en optimisant le parcours au gré des bornes. Cette ZOE bleue, c'est la troisième qui entre dans le foyer. Avec plus de 190000 kilomètres au compteur en électrique, il ne faut pas lui raconter que ce mode de locomotion n'est pas adapté ou ne s'adresse qu'aux trajets urbains.

Deux ZOE
L'autonomie est la question qui revient toujours et celle portée en contre par celles et ceux qui se cherchent des raisons de ne pas choisir l'automobile électrique. Les points de recharge se multiplient sur tout le territoire et il est tout à fait possible aujourd'hui d'envisager un voyage de trois cents kilomètres d'une traite voire encore un peu plus.

Renault ZOE
Ceci dit, il faut bien convenir de ce que la voiture électrique n'est pas à la portée de toutes les bourses et qu'elle n'est pas adaptée à tous. Par exemple, il est pratiquement indispensable de posséder un garage où la ranger pour la recharger par exemple pour la nuit. Une personne vivant en appartement ne pourra vraisemblablement pas jeter une rallonge par le balcon pour aller brancher sa voiture sur le parking à plusieurs dizaines de mètres de là.

Bout de ZOE
La voiture électrique n'est pas une lubie des temps modernes. Déjà en 1899, à Achères en Seine-et-Oise (actuellement Yvelines), la Jamais Contente est la première automobile à passer la barre des cent kilomètres à l'heure et il s'agissait bien d'une voiture électrique. Néanmoins, ces dernières années voient les automobiles électriques gagner en autonomie et en sophistication. Les progrès faits sur les batteries et sur les dispositifs de récupération d'énergie lors des freinages ou décélérations font que l'attrait pour ces véhicules est grandissant.

brochette de ZOE
Pour les amateurs de polémique à la petite semaine, il existe une question semble-t-il inventée spécialement pour eux et sur laquelle ils se jettent comme l'escargot sur la feuille tendre d'une laitue inattentive. Cette question, c'est celle du paradoxe entre une automobile "écologique" et la production d'électricité très majoritairement d'origine nucléaire pour nous autres Français de France. Alors d'abord, il y a les faits incontestables. Une voiture électrique ne pollue pas l'air ambiant avec des gaz d'échappement plus ou moins malodorants. Ensuite, il est difficile de prétendre que l'industrie pétrolière ne génère pas de pollution à toutes les étapes depuis l'extraction jusqu'à son utilisation.

ZOE qualité France
Le nucléaire est certainement un problème à long terme. Aujourd'hui, il est possible d'envisager sérieusement ce que l'on appelle la transition énergétique et nous pouvons espérer voir la proportion d'électricité "propre" grimper jusqu'à dépasser voire remplacer la part liée au nucléaire. Il restera le problème du stockage des déchets et celui du démantèlement des centrales mais le mal est fait et il est désormais trop tard pour regretter d'avoir misé sur l'électricité nucléaire.

ZOE sur place
Par contre, on peut se questionner sur ce qu'il se passera si la voiture électrique vient à se développer d'une manière vraiment importante. Là, oui, il faudra accroître la capacité de production électrique dans des mesures qui ont sans doute été calculées.
Alors, peut-être devra-t-on se positionner en fonction des recommandations du scénario Négawatt et adopter une certaine sobriété énergétique, du moins dans nos déplacements, en acceptant de réfléchir à l'importance de tel ou tel trajet. Et puis, on peut aussi imaginer que des progrès sont encore à venir et que l'on pourra compter sur des modes de production électrique dispersées sur tout le territoire à la manière d'une multitude d'unités de production. L'idée d'une consommation moindre, par contre, est assez illusoire sauf à produire des véhicules réellement efficients, moins lourds, générant moins de résistance au roulage. Des véhicules qui rouleraient moins vite sur des pneumatiques plus fins avec un équipement allégé. Une sorte de 2cv Citroën à la mode électrique, en somme.

ZOE cocorico
Le concept de la voiture électrique comme futur du moyen de locomotion personnel est peut-être sinon simpliste du moins illusoire. Ce segment est certainement promis à une progression notable mais ne permettra pas de satisfaire tout le monde. Hormis cela, il est permis de s'interroger sur la place qui sera faite à l'automobile personnelle dans les années futures. Il n'est pas impossible que ce concept soit en fin de vie et qu'il sera prochainement mis à mal par des systèmes de partage de véhicule, de covoiturage ou par un renouveau des transports collectifs. De plus en plus souvent, les agglomérations installent des zones de stationnement à leur périphérie et proposent des navettes pour gagner les centre-ville. Des études prédisent la fin des grands centres commerciaux au profit d'une renaissance des commerces plus traditionnels. Mais il y a aussi des nouveaux modes de consommation qui sont en germe comme Amazon qui veut se lancer dans l'épicerie et livrer à domicile les boîtes de petits-pois ou les paquets de farine. Et cela sans parler des projections qui annoncent une très violente récession pour les décennies à venir. Il n'est pas totalement exclu que cette affaire de voiture électrique soit un peu le chant du coq d'une industrie moribonde.

Renault ZOE
Les agréments apportés par l'automobile sur les 80 dernières années est à poser sur le plateau de la balance en opposition aux désagréments qu'elle a causé. Les paysages ont été revus pour la voiture, les villes ont été changées à cause d'elle, les énormes centres commerciaux sont nés grâce à elle, la pollution, les embouteillages, les heures perdues à rester sur place, les accidents de la route, les morts, les blessés de la route sont à prendre en compte. Il n'est pas si sûr que le bilan soit positif.

Pub sur ZOE

lundi 13 février 2017

Particules fines agricoles

Tracteur des champs

jeudi 26 janvier 2017

Les cons ne déçoivent pas

A la faveur d'un "reportage" sur l'expérimentation d'éoliennes flottantes et maritimes, sur France Inter, un con a eu droit à son temps de parole. Ce con nous a expliqué, à nous autres auditeurs, que la France est le second pays au monde en terme de surface maritime et que, donc, la France a une capacité à installer des éoliennes flottantes et maritimes très importante et patati et patata en plus d'être carrément une première mondiale et française et tralali tralalère. Ce con utilisait de ton de voix propre aux cons excessivement enthousiastes qui cherchent à convaincre vraiment vraiment. Ils croient à ce qu'ils disent et ils veulent partager. Parce que de l'enthousiasme, il n'en manque pas, le con. Il nous a parlé de la masse de plusieurs dizaines de tonnes, de l'exploit que cela représente de faire flotter le bazar et de toutes les promesses en matière de "transition énergétique".
Alors entendons-nous bien. Je ne suis pas contre ces éoliennes maritimes, qu'elles soient flottantes ou pas, qu'elles soient ancrées au socle rocheux des abysses ou maintenues en place grâce à des câbles (en nylon dans le cas présent). D'ailleurs, je ne suis pas contre les éoliennes terrestres non plus. Non, ce qui me permet de traiter de con ce con de "journaliste" entendu sur les ondes de France Inter, c'est son argument à la con utilisé lorsqu'il rappelle que la France est le secont pays au monde en terme de surface maritime. Alors c'est vrai, j'ai vérifié, on peut affirmer cela. Oui mais c'est, vous l'aurez compris, en comptant les départements et territoires d'outre-mer. Ah ! Eh oui. C'est aussi pertinent que si je vous raconte qu'avec ses 672 369 km2 (territoires ultramarins compris) et en se basant sur une production moyenne de blé à 60 quintaux à l'hectare, la France est en mesure de produire 4 034 214 000 quintaux de blé à elle seule. Pour rappel, il faut 10 quintaux pour faire une tonne. Nous aurions donc la capacité à produire 403 421 400 tonnes de blé à nous seuls alors que, pour 2016, la production mondiale de blé a été de 742 millions de tonnes. Plus de la moitié de la production mondiale à nous seuls. C'est qui les meilleurs ? C'est les Français !
Remarquez, je ne suis pas contre les cons. Il serait bien qu'ils n'existent pas mais comme ils existent, il faut faire avec. Ils ont le droit de vivre aussi. Ce que je reproche à France Inter, c'est de ne pas préciser les propos et corriger les approximations lorsque cela serait nécessaire. Je rêve d'un service composé de "surveilleurs" qui auraient ligne ouverte et seraient en mesure d'intervenir dans l'instant pour corriger des propos erronés ou trop cons. Hop, un sonal et l'émission en court laisse la place à une mise au point. Sans polémique, sans débat. Paf ! Une erreur corrigée.
Ça me fait penser à un nanard, je ne me souviens plus de son titre, dans lequel il y avait un détecteur de con ou de menteur ou un truc du genre. Bien sûr, ça n'arrêtait pas de sonner. Bon, là ce serait pareil. Peut-être que ça nuirait un peu à l'écoute des programmes. Mais ce serait salutaire et, rêvons, les journalistes feraient un peu plus attention à leurs propos.
Il faut distinguer la connerie du mensonge, du sophisme ou de la manipulation. Le con est sincère. Il croit à ce qu'il dit. Il ne pense généralement pas à mal. On trouve des cons dans tous les domaines d'activité mais force est de reconnaître que l'on en trouve un beau vivier parmi les experts et autres spécialistes. Ils ont un jour eu une révélation et il s'y accrochent. Du genre un matin, assis en train de chier, paf, l'idée qui explose dans la tête ! Ils vont construire tout un monde autour de ça et ils vont devenir prophètes afin de propager la bonne parole.

Tout ça, c'est du vent

dimanche 25 septembre 2016

Ecolo à la sauce nucléaire

Récemment, j'ai pu voir un peu le panorama de ce qu'il existe en matière de voiture électrique et hybride. C'était à Périgueux et c'était une étape du "Nouvelle-Aquitaine Electrique Tour". Des Renault, Peugeot, Volkswagen, BMW, Tesla, des propriétaires d'automobile électrique, le SDE24, des bornes de recharge partout et même un tapis rouge. Bien, bien, bien.

Renault Twizy
Il y avait aussi deux bicyclettes à aide électrique que l'on pouvait essayer. Je ne l'ai pas fait. Tout cela est très bien et très propre. Très "écolo". Très dans l'air du temps. Très anti Diesel, surtout. Et franchement, c'est bien, la voiture électrique. Ce n'est pas bruyant, c'est nerveux, c'est simple à conduire, ça ne demande pas trop d'entretien. Il n'y a que la question de l'autonomie mais on ne peut pas tout avoir et c'est surtout une question de déploiement de bornes de recharge. On a enlevé tous les parcmètres au profit des horodateurs, ils vont peut-être revenir sous la forme de bornes de recharge. On paiera son stationnement en rechargeant ses batteries. Pourquoi pas ?

Renault ZOE
La question de l'écologie est mise en avant et là on peut se permettre de tiquer un peu. Certes, la voiture électrique ne pollue pas (ou pollue moins). Ça, c'est une certitude. Moins de pollution par les gaz d'échappement, moins de pollution sonore aussi ! Et c'est important. Mais la production de l'électricité et des batteries (ainsi que leur inévitable recyclage) peut faire dire que le bilan écologique n'est pas si positif que ça. On le sait, la France est très dépendante de son parc de réacteurs nucléaires. On peut voir la production électrique par filière sur le site de RTE en temps réel. 76% au moment où j'écris ces lignes. Mon ordinateur est donc alimenté pour les ¾ en électricité nucléaire.
Je ne suis pas contre l'électricité nucléaire parce que je suis bien content d'avoir de l'électricité. Je ne suis pas non plus un défenseur de cette production électrique et pense qu'il est sans doute bon de pousser les énergies renouvelables. Le nucléaire pose tout un tas de problèmes que nous connaissons tous. Les déchets, les coûts cachés, la sécurité. A côté, une éolienne est moins problématique. Elle produit moins aussi. Bref.

ZOE nucléaire
Le problème de la voiture électrique, c'est que ça ne résout rien à la problématique de la voiture. La vraie question, en matière d'environnement, c'est de savoir si l'on peut se passer de nos véhicules, accepter de moins se déplacer, de se déplacer plus intelligemment, plus propre, plus écologique, plus économique, aussi. Ce n'est pas sûr mais on sera sans doute obligés d'y arriver. On nous a poussé à avoir notre véhicule personnel, on a poussé l'industrie automobile et nous nous y sommes bien habitués.
Il se trouve que, aujourd'hui, les automobiles n'ont pas le droit de rouler dans Paris. Sans doute est-ce la voie à suivre. Sans aller dans les extrêmes et parce qu'il y aura toujours des personnes pour soulever des particularités, il faudra éduquer les gens à mieux réfléchir à leurs déplacements. J'aime bien pouvoir prendre la bagnole pour aller où bon me semble lorsque j'en ai envie mais des fois je me demande tout de même si ça pourra durer longtemps.

Peugeot ION Mitsubishi
Parmi les véhicules présents, il y avait beaucoup de "citadines". Ce sont elles que je vous présente aujourd'hui. Il y avait aussi des Tesla, une BMW i8, une Volkswagen XL1. J'aime bien la BMW, je la trouve aguicheuse avec ses airs de voiture sportive bien agressive. J'aime aussi la XL1. Les Tesla sont plus classiques. Quoi qu'il en soit, on ne me fera pas croire que l'on roule avec ces autos pour des raisons de préservations de la bonne santé de la planète. N'empêche que la BMW me plairait bien.

Renault ZOE
Si je ne laisse pas tomber la 405 Diesel que j'aime d'amour pour passer à une voiture électrique, vous me croirez si vous le voulez, c'est pour une question financière et aussi parce que ça serait tout un pataquès pour installer le dispositif de recharge dans mon garage où je ne pourrais de toute manière pas faire entrer la voiture. Avec une ZOE, je pourrais faire l'aller-retour Périgueux. Il serait plus délicat d'aller me promener sur les bords de la Dordogne ou partir à l'aventure sur les petites routes du département. Le truc aussi, c'est le temps de recharge. Je ne sais pas si l'automobile électrique a vraiment un avenir pour les peuplades des campagnes. Je ne pense pas que ce soit très bien adapté.
Il y a quelques années, on parlait de stations-service où l'on pourrait procéder à un remplacement des batteries. Ce serait une bonne idée. Bien sûr, il faudrait passer par une unification des batteries pour toutes les marques. Déjà que j'ai vu que toutes les prises n'étaient pas standardisées (et c'est scandaleux)...
Ou alors, un jour, peut-être, on arrivera à faire de l'électricité liquide et on pourra faire le plein comme avec du vulgaire gazole ?

Electricité liquide

lundi 22 août 2016

Roulez propre

Economisez l'eau

lundi 27 juin 2016

Le Rat au port

Ce matin, dans la matinale de France Inter, une écologiste politique s'exprimait sur le cas de Notre-Dame-des-Landes. Il me semble avoir compris qu'il s'agissait de Cécile Duflot. Pour dire la vérité, je n'ai aucun avis à propos de cet aéroport en particulier. Parce que je ne voyage pas en avion, je suis d'accord pour que l'on supprime tous les aéroports. Je n'ai aucune passion pour le transport aérien. Pour la question de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ma position est des plus claires : je m'en bats les couilles. Je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire !
Du moins, c'était ma position jusqu'à ce matin. Je me suis réveillé de méchante humeur d'une nuit difficile. Ceci peut avoir eu un effet sur ma réaction à l'écoute de cette écolo matinale. Elle ne semblait pas apprécier la manière dont Patrick Cohen menait son émission et son attitude envers elle. D'après ce que j'ai compris, le journaliste demandait à l'ex-ministre ce qu'elle pensait des résultats du referendum qui donnent à penser que les habitants de Loire-Atlantique sont partisans de la création de ce nouvel aéroport. Il était accusé d'être pour cet aéroport et d'avoir une attitude méprisante à son égard. Possible, je n'en sais rien. Et je m'en fous.
Mais là où mon avis a basculé, c'est lorsque Cécile Duflot (c'était bien elle, j'ai vérifié) a déclaré que l'on pourrait donner du pain bio à l'ensemble des habitants de la région parisienne. Je venais de finir de boire un nouveau grand bol de café et je commençais à me réveiller vraiment. Je me suis demandé d'une part quel rapport il peut bien exister entre l'aéroport et le pain bio et, d'autre part, quel pouvait bien être l'intelligence du propos. Pourquoi faudrait-il donner du pain bio aux Franciliens et pas aux autres Français ? Que Cécile Duflot soit mécontente du résultat de ce referendum, je veux bien le comprendre. Qu'elle soit malheureuse du fait que la France n'est pas pris le virage écologique qu'elle appelle de ses vœux, je le comprends. Qu'elle peste contre l'abandon de la taxe poids-lourd ou contre l'abandon du boycott de l'huile de palme, elle est dans son rôle de militante écologiste politique. Il y a juste que la justification de sa présence à la matinale de France Inter était liée au referendum sur l'aéroport.
De ce que j'ai compris de cette affaire, le referendum était réclamé par les écolos. Le referendum n'était peut-être pas bon mais un referendum peut-il seulement l'être ? Demander son avis au peuple n'est peut-être simplement pas une bonne idée, après tout. Le problème, selon moi, c'est que le peuple n'est pas forcément intelligent et honnête. Sans doute existe-t-il autant de personnes qui ne veulent pas de l'aéroport par crainte de nuisances qu'il y en a qui le veulent bien parce qu'il ne sera pas à côté de chez elles. Combien de personnes qui veulent bien prendre l'avion mais ne veulent pas d'aéroport à proximité parmi celles qui ont voté non à cet aéroport ? Combien de personnes qui veulent bien de cet aéroport juste pour faire chier le monde ?
Je suis contre l'avion. Je veux bien reconnaître son utilité pour les longues distances mais je ne vais pas loin. Si j'étais écolo, par souci de cohérence je serais contre l'avion et ne le prendrais pas. J'ai toujours eu de gros problèmes avec ces écolos qui voudraient interdire les véhicules anciens, les cheminées ouvertes, les pesticides et tout un tas de trucs mais qui acceptent de faire des écarts lorsque la cause est bonne à leurs yeux. J'ai l'exemple du (très bon) photographe Yann Arthus-Bertrand qui ose prendre l'avion et donc de polluer mais qui se justifie en nous racontant qu'il le fait pour montrer la beauté de la planète et éveiller les esprits à la problématique de la préservation de cette planète. C'est du foutage de gueule et je n'aime pas ça.
Cécile Duflot est contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, elle n'est pas contente des résultats du referendum et elle dit en substance que la lutte continue et que l'on ne tiendra pas compte de ce referendum. On parie combien que si la majorité s'était prononcée contre l'aéroport elle l'aurait tout à fait accepté ? Je m'étais promis de ne pas en parler mais ça me fait penser à cette histoire de referendum au Royaume-Uni et à ces personnes qui l'ont accepté, y ont participé et voudraient que l'on revote.
Que la question écologiste soit d'importance, je n'en disconviens pas. A ma manière, je suis écolo. J'accepte de ne pas avoir assez chaud en hiver, j'évite de créer trop de déchets, je consomme relativement peu, je participe à la collecte de matériaux recyclables. Par contre, c'est vrai, je ne roule pas en Velib et je n'achète pas de pain bio à la boulangerie à la mode. J'ai fréquenté les milieux écolos dans les années 80. J'ai été sensibilisé à l'écologie dans les années 70, dans la vague qui a suivi mai 68. J'ai lu Reiser, j'ai lu des bouquins sur la question. J'ai réfléchi, j'ai compris deux ou trois bricoles. Il m'est même arrivé de voter écolo ! A mon avis, le problème de l'écologie politique française, c'est qu'elle est devenue une caricature outrée de l'écologie. J'ai souvent le sentiment que c'est devenu une idéologie de citadins donneurs de leçons corsetés dans leurs certitudes et dans leurs discours et surtout bien éloignés des réalités de la vie de tous les jours. Alors que je vois dans l'écologie une nécessité de décroissance, ces discours officiels des mouvements écologistes politiques français impliquent la croissance. A mon avis, il y a un réel problème dans la cohérence des propos écolos en France. A partir de là, lorsque le discours est inaudible, il ne faut pas s'étonner des scores obtenus lors des élections par Europe Ecologie Les Verts ou du résultat au referendum pour l'aéroport. Plutôt que de vouloir permettre aux Franciliens de manger du pain bio, il serait sans doute intéressant d'expliquer, d'enseigner, de faire preuve de pédagogie sans accuser, sans interdire. L'exemple de l'interdiction de circulation des véhicules anciens dans certaines villes n'est pas mauvais en soi. Réduire la circulation pour faire baisser la pollution, c'est logique. Préférer interdire la circulation des véhicules "anciens" plutôt que selon des données de consommation de carburant, c'est idiot. Une petite moto qui va pétarader pendant une vingtaine de minutes chaque jour dans la ville sera interdite lorsqu'une grosse voiture qui va peut-être tourner dans les bouchons pendant deux heures sera autorisée.
Mais dans toute cette affaire, c'est bien que le résultat de ce referendum et le mécontentement des "perdants" qui montrent combien il faut haïr et mépriser les tenants de la démocratie participative et les partisans du referendum. Le problème de la démocratie, c'est que l'on se plie à la volonté du plus grand nombre. Dans un sens, ça permet d'éviter le pire. Dans l'autre, ça assure de ne jamais arriver au meilleur. Faites aujourd'hui un referendum pour le retour au franc d'autrefois et je suis presque sûr qu'il se trouvera une majorité de personnes (ou du moins un nombre important) pour le vouloir et pour croire que les prix qui se serait envolés depuis 2002 reviendraient à leur niveau d'avant le passage à l'Euro. Pour la question de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, je n'ai pas d'avis clair. Je l'ai déjà dit. Tout de même, d'après ce que j'ai cru comprendre, c'est qu'il s'agit d'un projet datant d'une cinquantaine d'années. Il est possible que l'on ait calculé au début des années 2000 que le trafic aérien allait croître et qu'il fallait construire des aéroports. Je n'ose pas penser qu'il y ait derrière tout cela des raisons moins avouables voire carrément malhonnêtes. Mais qui sait ?

Le Rat est pour l'aéroport

jeudi 16 juin 2016

Vers l'interdiction des véhicules anciens dans Paris

Peinard, je descends de la gare du Nord vers celle d'Austerlitz à pinces. Ça va, j'ai tout mon temps, le train ne partira pas avant tard dans la soirée. Plutôt que de tracer en ligne droite, je flâne en évitant les grands axes. C'est plus calme, il y a moins de circulation. L'appareil photo pendu autour du cou, j'avise une 4cv garée entre deux voitures plus récentes. Parce qu'il n'est plus si courant de voir ces petites voitures populaires autre part que dans des expositions ou manifestations de véhicules anciens, je fais une photo avant de continuer mon chemin.

4cv dans les rues de Paris
Je passe à proximité de Richard Lenoir et bifurque pour gagner Bastille. Je croise des filles et des gars qui courent, en sueur. Je ne comprendrai jamais ce que l'on peut trouver comme plaisir à faire du sport. Au détour d'un jardin public, je fais peur à une dame bien mise, légèrement bourgeoise. Elle me jette un regard craintif, elle accélère son pas et serrant son sac à main. Ça m'amuse et j'accélère un peu aussi. Notre marche à pas forcé s'arrête lorsque la dame décide de virer à droite. Je vais tout droit. Elle n'aura pas été victime d'une agression dont auraient parlé les journaux, elle l'a échappé belle. Bon, d'accord, j'ai un blouson en cuir noir et les cheveux longs mais tout de même ! Depuis quand les voyous avancent-ils avec un appareil photo autour du cou ? Il y a des personnes flippées dans notre monde.
Après la place de la Bastille en allant vers Austerlitz, mon oreille est attirée par le son d'un moteur différent de ceux dont on a désormais l'habitude. Je tourne la tête pour voir une petite Autobianchi Eden Roc arriver. Au volant, une jolie jeune femme. Elle se gare. Je la félicite pour son automobile et lui demande si je peux faire une photo. Il fait presque nuit, à présent. Je monte la sensibilité, me cale au 1/15e de seconde et presse le déclencheur. J'ai encore la main sûre, la photo n'est pas trop floue !

Autobianchi Eden Roc dans Paris

Certaines personnes pestent contre la décision de la Mairie de Paris d'interdire les véhicules anciens de circulation dans la capitale. On parle des automobiles d'avant 1997 et des motocyclettes d'avant 1999. Nier le problème de pollution à Paris, ce n'est pas raisonnable. Interdire à certains véhicules de rouler l'est-il plus ? Déjà, on ne peut pas mettre de côté le fait que certaines personnes qui roulent en voiture ou moto "ancienne" peuvent le faire parce qu'elles n'ont pas les moyens financiers de faire autrement. Ces personnes peuvent avoir un besoin réel de leur véhicule. Certains avancent que cette réglementation institue une inégalité entre citoyens. Certains qui auraient les moyens de disposer d'un véhicule relativement récent et les autres. Bon. Déjà, on peut mettre de côté le cas des personnes qui circulent avec les deux automobiles présentées ici. Nous sommes là en présence de véhicules de collection et même si on peut imaginer qu'elles circulent quotidiennement, je suppose que leur propriétaire n'ont pas choisi de rouler avec faute de moyens financiers. Alors oui, on peut être choquer de ne plus avoir la liberté de rouler comme bon nous semble. Peut-être. La liberté de certains contre la santé de tous ? C'est l'argument premier mis en avant par la Mairie de Paris.
Avec cette interdiction, on s'expose à une amende si l'on s'aventure à l'assaut de la capitale au guidon d'une bécane à laquelle on tient et que l'on entretient avec soin ou au volant d'une voiture que l'on a choisi de faire durer et à laquelle on est attaché. Lorsque l'on sait ce que cela coûte de ranger un véhicule dans un garage privé sur Paris, on se dit qu'il va y avoir affluence de ventes. Mais d'un autre côté, on peut aussi se demander combien de personnes sont vraiment attachées à leur véhicule un peu ancien. La Mairie de Paris parle de compensations et de réductions. Ainsi, on pourrait voyager en transports en commun pour moins cher ou utiliser les véhicules locatifs à moindre coût. Lors des diverses opérations de reprises de voitures anciennes (balladurettes, juppettes...), les casses auto étaient pleines de bagnoles qui auraient fait mon bonheur. Je me souviens ainsi d'un petit fourgon qui m'aurait beaucoup intéressé mais qui n'avait plus ses papiers. On peut penser que certaines de ces personnes verront comme une aubaine le fait de pouvoir acheter un véhicule plus récent que celui qu'elles utilisent à ce jour.
Les véhicules les plus anciens pollueraient plus que les véhicules récents. On peut se dire que quelqu'un qui roulerait actuellement avec une Twingo du début des années 90 ne polluera pas moins en achetant un Hummer flambant neuf. C'est caricatural et marginal mais le cas peut se présenter plus ou moins sous cette forme. Eveiller les consciences n'est sans doute pas facile. Si la maire de Paris avait appelé au bon sens des automobilistes et motocyclettistes, il n'est pas sûr que ça aurait fonctionné. Bientôt, je ne pourrai plus aller à Paris avec ma saloperie de 405 Diesel qui consomme raisonnablement peu alors que je pourrai m'y rendre avec la Ford qui consomme nettement plus. Dans le même temps, je peux me rendre à Paris en train et utiliser mes pieds ou les transports en commun. Circuler dans Paris par plaisir, voilà une idée qui me paraît bien étrange désormais.
Le cas des véhicules de collection est un cas bien à part. Qu'il faille préserver certains véhicules au titre d'un prétendu patrimoine, ça peut déjà se discuter. Je ne dis pas qu'il faudrait conduire à la presse les Bugatti Royale du musée Schlumpf et je ne dis pas plus que ça me ferait plaisir de voir être compressées une Terrot ou une Ducati mais il y a, à mon avis, une marge entre le vrai véhicule de collection et la bagnole ou moto "collectionnée". L'avenir me donnera sans doute tort. Aujourd'hui, je trouve bizarre et étrange de voir une Citroën GS ou BX dans une exposition de véhicule ancien. Ce que je pense, c'est que les véhicules qui méritent à être préservés sont ceux qui ont marqué les esprits. Une Traction Avant est plus intéressante qu'une 203, une 2cv plus intéressante qu'une 4L. C'est très subjectif et très personnel, c'est certain. La vraie question est de savoir si un véhicule "de collection" a pour vocation de servir de véhicule habituel.
La décision de Anne Hidalgo vise à limiter la pollution et donc d'améliorer la condition de vie des Parisiens. Existe-t-il un autre moyen d'agir ? Et ces mesures auront-elles un effet ? Ça, c'est la vrai question. Je suppose que l'on a réfléchit et qu'il ne s'agit pas seulement d'une décision de principe dictée par une haine du véhicule particulier. Je l'espère, du moins. La pollution dans Paris n'est pas une simple vue de l'esprit. La limiter est sans doute indispensable. Quelles solutions peuvent s'offrir aux décisionnaires hormis celles qui peuvent sembler attentatoires à la liberté de certains. Et que proposent celles et ceux qui sont contre l'idée de la maire de Paris ?

samedi 12 mars 2016

Culture permanente

Fin des années 80, quelque part dans l'Univers vers Angoulême (Charente). Je suis avec un copain de l'époque et nous allons assister à une conférence sur la permaculture. Nous ne sommes pas seuls. Il y a ici une faune disparate constituée d'écolos extrémistes, de fous de dieu bouddhistes, de marginaux bien intégrés à la société, des hommes et même des femmes. Dans la salle, un peu à l'écart, une table regorge de gâteaux maison à l'aspect improbable, de bouteilles isothermes pleines de thés étranges et d'autres breuvages du même ordre. Sous l'écran à une table, trône une brochette de colporteurs de bonne nouvelle, d'idéologues avisés, de théoriciens convaincus et de témoins lumineux. Nous sommes là parce que je suis mon copain qui s'intéresse au sujet de la permaculture et que j'ai accepté, faute de mieux à faire, de suivre. Après un petit discours d'accueil et une rapide présentation du programme de la soirée, on nous projette un film.
Je ne me souviens plus très bien de l'intrigue de ce film. Je ne me souviens même plus vraiment si c'était un film drôle, une comédie, ou s'il s'agissait d'un film de science-fiction. Par contre, je me souviens que l'action se déroulait majoritairement en Asie, au Japon principalement. Il était beaucoup question de la culture du riz et des deux récoltes annuelles. Dans les grandes lignes, tout cela nous expliquait qu'il ne fallait pas faire de mal à la terre, qu'il fallait la respecter et la piétiner le moins possible. Ainsi, on disposait des planches pour aller entre les rangs de plantes potagères. Il était question de paillage, il était dit qu'il ne fallait pas labourer ou bêcher, à peine avait-on le droit de ratisser. L'idée, c'est de cultiver en tirant profit des associations de plantes, celle-ci protégeant telle autre, éloignant les parasites néfastes ou, au contraire, attirant les insectes souverains. On nous disait qu'en respectant quelques règles, les récoltes étaient abondantes et que les fruits, légumes et céréales avaient un goût fantastique en plus d'être bons pour la santé. Evidemment, pas d'intrants chimiques dans tout ça ! Pas d'insecticide ou d'herbicide, pas d'engrais, presque pas d'arrosage non plus. Et surtout, pas de mécanisation. Tout à la main, tout avec des outils sommaires.

permaculture pour les pieds
Le film passe et s'ouvre le débat. Je n'ai pas le souvenir qu'il y ait eu la moindre pensée négative. Tout le monde était déjà convaincu par ce mode de culture. Tout de même, la question des deux récoltes annuelles et de l'importance du climat de cette partie de l'Asie par rapport à celui de la Charente européenne avait été soulevée. Dans l'ensemble, toutes les personnes présentes étaient émerveillées par ce film documentaire qui disait ses quatre vérités à l'agriculture extensive qui laisse une grande place aux gros tracteurs, aux produits chimiques et aux gros beaufs en côte de travail verte et au teint couperosé.
Des questions obtiennent des réponses et, souvent, on conseille d'acheter l'un ou l'autre des bouquins proposés à la vente sur place. En plus des conseils visant à mettre en place son potager cultivé en permaculture, il y a aussi un discours qui me dérange un peu. On nous parle beaucoup d'autosuffisance et on nous dit comment et combien il faut abandonner son mode de vie occidental qui ne respecte pas la nature. Bien sûr, on nous conseille vivement d'abandonner le régime "carnivore" et de devenir végétarien. Il ne me semble pas que l'on parlait déjà de végétalisme à l'époque. Le top du top étant toutefois de passer à l'alimentation macrobiotique. Ce dont je me souviens bien, c'est l'insistance avec laquelle on poussait le public à dépenser quelques dizaines de francs pour acheter des bouquins. Invariablement, les réponses étaient réputées s'y trouver. Il me reste surtout un souvenir de discours à la limite du "sectaire" avec des rappels incessants à quelques gourous californiens ou de la lointaine Asie. Ce n'est pas sans me faire penser à l'actuel engouement pour les préceptes et enseignements de Pierre Rabhi et du mouvement des Colibris qui y est attaché.
Ce que je retiens aussi et surtout à propos de la permaculture, c'est qu'il s'agit d'une occupation à temps plein. Je ne dis pas que le principe est mauvais ou qu'il ne fonctionne pas. Je n'en sais rien, à dire vrai. Je dis que si l'on veut caresser le rêve de manger bio en se suffisant à soi-même, il ne faut pas compter ses heures et être prêt à faire quelques concessions au monde moderne. Ce qui a une très nette tendance à m'agacer, c'est d'entendre des discours de personnes qui n'ont jamais posé leurs pieds à la campagne et qui s'émerveillent d'avoir réussi l'exploit de faire pousser des fines herbes sur leur rebord de fenêtre sans engrais, sans produits chimiques et en permaculture. Va-t-en te nourrir que de ciboulette, toi ! Et l'autre discours qui m'énerve, c'est celui qui vient prétendre à mots couverts que la permaculture, c'est juste laisser la nature faire comme elle le sent. Si je suis d'accord pour penser qu'il doit être possible de faire son jardin en se mettant "à l'écoute" des plantes, si je suis presque persuadé que l'idée d'association de plantes est bonne (on met ou mettait des rosiers en bout des rangs de vigne pour cela), je reste aussi certain que faire son jardin potager nécessite d'y travailler réellement. A ce compte, oui, on doit pouvoir atteindre une quasi auto-suffisance alimentaire. J'ai connu un couple de retraités qui y parvenaient presque. Du printemps à l'automne, ils travaillaient facilement cinq ou six heures par jour leur jardin. Et encore, je ne compte pas les heures passées après la récolte pour préparer fruits et légumes avant de faire des confitures ou conserves ! Et ils ne produisaient pas de céréales, n'avaient pas de ruches, pas de vignes.
Je n'ai pratiquement jamais fait de jardin. J'ai essayé quelques années, bien modestement. La réussite n'était pas toujours au rendez-vous et, pourtant, je devais avoir peu ou prou la même terre que le voisin qui, lui, récoltait à plein bras. Il y passait du temps. Je ne suis même pas sûr qu'il cultivait "bio".

jeudi 10 mars 2016

Agriculture et écologie

Écologie agricole

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