Ce matin, j'apprends que Charles Manson est mort ce dimanche. C'est toujours rassurant de savoir que les salopards, les tarés, les fous dangereux, meurent aussi. Je n'ai pas l'intention de rappeler le parcours de ce malade, vous trouverez sans peine sur Internet ce que l'on sait de cet immonde personnage. Bon débarras.
Mais parlons d'autre chose. Mon frère m'apprend l'autre jour qu'il y a une épave de vieille voiture dans un bois à côté de chez lui. Moi, j'aime les épaves de voitures et plus encore lorsqu'il s'agit de Renault. Ne dit-on d'ailleurs pas qu'une Renault est une épave en sortie de chaîne ? Oui, bon, je ne suis pas sûr non plus que l'on dise ça. Peu importe. Cette épave, c'est celle d'une Juvaquatre. Je ne m'y connais pas suffisamment pour la dater mais il y a quelques signes qui permettent de penser que ce n'est pas là l'une des dernières fabriquées. Par exemple, la présence de flèches pour indiquer que l'on va tourner. La porte arrière, aussi, qui s'ouvre de gauche à droite quant on avait inversé ce sens d'ouverture à partir de 1956, me semble-t-il. Malheureusement, le moteur n'est plus là. Cela aurait permis de voir s'il s'agissait d'un modèle équipé d'un moteur à soupapes latérales, d'un moteur de 4cv ou encore de celui d'une Dauphine.
La Juvaquatre est la seule automobile née à l'époque de Louis Renault qui est restée en production après guerre et la nationalisation des usines Renault. Cette production perdura durant les premières années de l'occupation allemande. D'ailleurs, il paraît que Renault a été accusé de plagiat pour cette automobile qui ressemblait un peu trop à l'Opel Olympia allemande.
Si la juvaquatre n'a rien d'un véhicule révolutionnaire dans sa conception et les techniques mises en œuvre, je la trouve plutôt sympathique. Mon grand-père paternel en a eu une qu'il avait un peu "volée" à mon père. Je me souviens de sortie avec mon grand-père aux commandes, moi assis à l'arrière, dans le sens contraire de la marche, à l'endroit que ce grand-père avait décidé et avec l'interdiction absolue de changer de position. Ce grand-père avait une conception toute personnelle du code de la route et conduisait d'une manière qui lui était propre. Je pense que la Juvaquatre ne dépassait jamais les 50 ou 60 km/h. Il y avait tout un cérémonial pour la mise en route de l'automobile, un cérémonial qui impliquait que l'on prévoit de prendre la route au moins trois heures avant. Mon grand-père conduisait avec le nez presque collé au pare-brise et ne regardait ni à gauche ni à droite. L'important, c'était de regarder devant. Ma grand-mère avait la charge de s'occuper des observations latérales et moi, j'avais pour consigne d'avertir si un danger surgissait de l'arrière.
Cette Juvaquatre a été vendue au début des années 80. Je l'ai un peu regrettée, tout de même.
lundi 20 novembre 2017