Les Vieilles Motos du Périgord, association loi 1901 créée en 1989, organisait leur réunion de motocyclettes à Limeyrat.
Il y a vieilles motos et vieilles motos. Faut voir à ne pas confondre, à ne pas mélanger les torchons et les serviettes ; les couteaux et les fourchettes. Il y a les vieilles motos, les très vieilles motos et les très très vieilles motos, les ancêtres, celles par qui tout a commencé. Pour faire simple et parce qu'il y a un esprit d'ouverture aux productions les plus récentes, on accepte tout ce qui est "entre tubes", toutes les motocyclettes produites jusqu'en 1928. Entre tubes, ça concerne le réservoir qui doit être placé entre deux tubes du cadre. Il y a des exceptions, cependant. Certains ancêtres ne sont pas à proprement parler des "entre tubes". Ils sont acceptés tout de même. Pas sectaires, je vous dis. La plus ancienne des motos présentes était peut-être cette Cécile à moteur De Dion Bouton de 1902 dont je me fais un plaisir de vous dévoiler ci-après le poste de pilotage.
La plus récente devait être une Terrot HTC de 1928 qui paradait avec ses accessoires d'époque, remorque mono-roue comprise.
En tout, il y avait une trentaine d'ancêtres. Il y en avait pour tous les goûts. Des monocylindres, des bicylindres (pas plus), des françaises, belges, suisses, anglaises, américaines. Pas d'allemandes, pas de nippones. Peugeot, Motosacoche, Motoconfort et Motobécane, René Gillet, Triumph, Harley-Davidson pour les plus connues et des marques plus confidentielles aussi.
A partir de 8 heures ce matin, les propriétaires de ces machines exceptionnelles commençaient à les préparer pour la promenade qui allait suivre. C'était l'occasion pour se renseigner, pour demander ou donner des conseils, pour parler d'un point de technique particulier. Les discussions allaient bon train et tous se promenaient de moto en moto. Certaines de ces motos avaient bénéficié d'une restauration complète et d'autres préféraient afficher leur âge et les marques du temps. Pour ma part, j'ai toujours du mal à dire si je préfère l'une ou l'autre des solutions. Une Harley-Davidson attelée était de toute beauté et ne pouvait souffrir aucune critique quant à la qualité du travail de restauration.
La promenade
L'heure de démarrer les machines pour se lancer à l'assaut des petites routes périgourdines sonnait. En manœuvrant le kick pour les plus modernes ou en pédalant pour les plus anciennes, les motocyclettistes faisaient pétarader les moteurs. Et le cortège se forma.
Partant de Limeyrat, on allait passer par Brouchaud, Cubjac, les Forges d'Ans, Montagnac d'Auberoche. Quelques motos tombaient en panne en cours de route. Soit un souci de courroie à ré-agrafer soit un problème d'allumage. Pour la plupart, elles parvenaient à repartir. La première halte fut pour une visite très intéressante des Carrières de Bontemps qui produisent des pierres de dallage de toute beauté vendues jusqu'aux Etats-Unis d'Amérique ou à Carrare. La visite terminée, il fallait remettre les moteurs en marche.
Tous les pétochons n'allaient pas à semblable allure. Disons-le clairement, certaines avaient du mal dans les pentes et il fallait les aider en pédalant un peu. Pour cette raison, le cortège s'effilochait. Des haltes régulières étaient l'occasion de rassembler le troupeau. L'occasion aussi de discuter ou de faire des photos.
A Montagnac d'Auberoche, nouvelle pause agrémentée par un accueil fort sympathique de M. le Maire qui offrait au nom de la commune un vin d'honneur qui fut, semble-t-il, fort apprécié. Enfin, il fallait rejoindre Limeyrat pour le repas.