Ça vient peut-être du cerveau

Ce soir, en rentrant du boulot, j'avais un travail hyper urgent à faire et il fallait aussi que j'appelle une copine. Je me suis dit que je ferai ce billet quotidien après avoir trouvé une idée de dessin à faire et après avoir trouvé quoi me faire à manger.

Il est bientôt 20 heures. Le travail urgent, je l'ai fait. J'ai aussi appelé ma copine. Par contre, je n'ai pas trouvé d'idée de dessin et, par conséquent, je n'ai pas fait de dessin. Je n'ai pas non plus trouvé d'idée pour mon repas. Pour ce dernier point, je sens que ça va se terminer un peu lamentablement par des pâtes agrémentées d'une manière assez ignoble. Par contre, pour ce qui est du dessin, c'est autre chose. Je peux, si je le veux, faire n'importe quoi sur un bout de papier et vous le balancer en vous racontant que c'est de l'art graphique conceptuel. J'hésite un peu et, de toutes les façons, j'ai plutôt faim qu'envie de dessiner, dans l'instant présent, à bientôt 20 heures ce mardi soir.
Le mardi soir, c'est le soir où je sors les poubelles vu que le camion de collecte des ordures ménagères passe tôt le matin du mercredi. D'ailleurs, il va falloir que je pense à payer ma facture concernant cette histoire d'ordures ménagères. Je n'aime pas trop payer mes factures.
Alors, je vais peut-être bien me faire cuire des nouilles. Des macaroni ou des spaghetti. J'ai les deux. Je préfère les spaghetti mais je considère que lorsqu'il s'agit de manger histoire de manger, il vaut mieux les macaroni. Ne me demandez pas pourquoi, je trouve que les spaghetti sont plus "nobles" que les macaroni. C'est con, non ? C'est comme ça. Alors, si j'en reste à cette non-idée de macaroni là que j'ai dans la tête depuis que j'en ai parlé, on peut facilement s'imaginer que le repas de ce soir sera purement utilitaire. Il aura pour but de me nourrir et c'est tout. Vu qu'il y a plein de gens de par le vaste monde qui n'ont rien à manger, c'est déjà pas mal.

Je vais dans la cuisine, je prends la casserole que j'utilise par habitude pour me faire mes pâtes et j'y fais couler de l'eau du robinet. Je pose une sorte de couvercle sur cette casserole, je prends la boîte d'allumettes, tourne le robinet de la bouteille de gaz, craque une allumette prélevée dans la boîte et présente la flamme à proximité du brûleur tout en tournant le robinet de la cuisinière. L'eau commence à chauffer. Tout à l'heure, dès qu'elle bouillira, j'y ajouterai du gros sel puis les macaroni. Je mélangerai un peu puis j'attendrai quelques minutes. Au bout d'un moment, j'irai voir, je goûterai et déciderai s'il convient ou non de poursuivre encore un peu la cuisson. C'est hyper passionnant.
Si l'envie me prend de le faire, j'ajouterai alors peut-être un peu de basilic frais au pâtes égouttées. Ou alors, allez savoir, je ferai cuire un œuf au plat. Je n'ai pas encore décidé. Je n'ai plus grand chose de mangeable, chez moi. Enfin si, j'aurais bien plein de choses mais là, je n'ai pas envie de préparer du compliqué ou supposé comme tel. Soyons simples.

Avec tout ça, vous pensez bien, l'idée de dessin n'est toujours pas venue. Ce n'est pas de parler de la cuisson des pâtes qui va faire venir l'inspiration. Je ne vais tout de même pas dessiner un macaroni ! Alors, puisque je n'ai pas l'idée attendue, je continue à l'attendre. J'ai du papier, un crayon, une gomme. Tout cet attirail est là, sur la table, à mes côtés, dans l'attente du surgissement de cette idée. C'est sympa, les objets, ça sait se montrer patient et compréhensif. Regardez, même le iBook se satisfait de son morceau de bouchon de liège sans faire d'histoire. J'en connais qui rechignerait un peu si leur médecin leur racontait qu'on allait les soigner avec une rondelle de liège ! Le iBook, non. Il est sympa, le iBook.

Mais déjà l'eau bout. Je verse une poignée de gros sel, les macaroni et je remue. Là, je me dis que je vais aussi faire des œufs au plat. J'ai le droit de faire ce que je veux comme je veux, c'est pour moi. Que je ne vous entende pas critiquer ma façon de faire ! Alors, je sors deux œufs et aussi du beurre et une poêle. Je craque une autre allumette et j'allume le feu sous une poêle de dimension modeste mais suffisante pour ce que j'en compte faire d'ici quelques minutes.
Ce qui est plaisant, c'est de se dire qu'en ce moment même, nous sommes sans doute plusieurs à faire peu ou prou exactement les mêmes préparatifs culinaires. Je suis intimement persuadé que ce que je vais manger ce soir, nous sommes un bon nombre à nous l'être préparé pour ce repas du mardi soir. C'est fou.

Maintenant qu'il est bientôt 21 heures et que j'ai mangé je peux m'interroger sur la probabilité que je fasse un dessin aujourd'hui. Je ne suis pas encore couché et j'ai encore un peu de temps pour en faire un mais je n'y crois plus beaucoup. De temps en temps, je prends mon crayon et je tente de faire un dessin. Là, par exemple, je viens de faire un personnage amusant. Une gueule amusante, plus exactement. Je n'ai pas terminé le personnage. Je le laisse tomber et je vais partir sur autre chose. Je vous assure, c'est mieux ainsi.
Mais surtout, je crois qu'il ne faut pas trop chercher les idées quand elles se refusent à arriver. Doucement, tranquillement, la nuit est en train de tomber. Dans la pénombre de la pièce, les volets fermés, je fais une nouvelle tentative de dessin tout en écoutant la radio. Je n'arrive vraiment à rien. C'est dingue, ça, tout de même. Et pourtant, vous me croyez si vous le voulez, j'ai tout un tas de crobards sur la table, là, sous les yeux. Il y a même des débuts de trucs prometteurs. Enfin bon... Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps avec mes bavardages. Et puis, c'est mardi, j'ai les poubelles à sortir.

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