Foire de la Latière

Elle est plusieurs fois séculaire, on en parle comme d'une légende, on prétend qu'il faut s'y être rendu au moins une fois dans la vie, c'est la foire de la Latière à Saint-Aulaye.

Alors quoi ? C'est ça, la foire de la Latière ? Je n'y étais jamais allé. Il faut dire qu'il me faut pratiquement traverser le département d'est en ouest pour arriver à la limite des frontières, tout à côté de la Charente. Pas loin de cent bornes depuis Azerat, tout de même. Cela faisait des années que j'en entendais parler, plutôt en bien même si on ne m'avait jamais réellement dit ce que l'on pouvait y trouver.
D'après ce que j'en avais entendu, il s'agissait d'une foire très ancienne, une foire qui se déroule dans la forêt de chêne de la Double, à Saint-Aulaye. J'imaginais des vaches, des cochons, des brebis et des chèvres sous les frondaisons, j'imaginais du très typique. En fait, j'ai été déçu. Passons sur le parking qu'il faut payer 5 euros. C'est cher pour une place dans un pré mais passons. Admettons qu'il faille payer les infrastructures et l'organisation. C'est que ce sont plusieurs dizaines de milliers de visiteurs qui passent par là sur deux jours !
Il semble que ce soit aujourd'hui, le 1er mai, qu'il faille s'y trouver pour profiter réellement de la foire. Du reste, il y en a deux dans l'année. Une au printemps et une à l'automne. J'y étais hier. Depuis le parking, on arrive sur les lieux de la foire. Quelques ânes et chevaux sont là. Rien de bien spectaculaire. En fait de foire sous les arbres, j'ai vu une bête foire commerciale avec des étalages de saloperies diverses, de pièges à gogo en tous genres. De la poêle qui n'attache pas solide comme du silex au lot de chaussettes à 20 euros en passant par de l'authentique artisanat amérindien (véridique) ou de la photo "au mètre" (oui, oui !), je parcours les allées et j'ai le moral en berne. Qu'est-ce que je fous ici ?
Je ne dis pas. Peut-être que la foire est intéressante pour qui veut acheter des plants de tomates ou de cornichons, des canards ou des poulets, de l'outillage à main "made in China". Bien sûr, on peut se restaurer. D'après ce que j'ai lu, il semble que ça puisse ne pas être mal de ce côté là. Je n'étais pas présent pour l'heure du repas, j'étais déjà parti. Ceci dit, je doute tout de même un peu que ça vaille le coup de se rendre à la Latière dans l'espoir de faire un bon repas. Là, on trouve des manèges et animations pour les enfants et puis c'est à peu près tout, on a fait le tour de ce qu'il y a à voir. Décevant.
J'avais lu qu'il y aurait une exposition de vieux tracteurs et j'espérais que, au moins, j'allais pouvoir faire provision de photos. Il y en avait quelques uns. Rien de bien folichon. Quelques Fordson, Massey-Ferguson, Renault et inévitables Société Française Vierzon. Je m'attendais à mieux pour une foire aussi réputée.

Société Française Vierzon 201
Ce que j'ai trouvé aussi très décevant et à la limite du foutage de gueule, c'est la présence de quantité de commerçants présents pour vendre de la charcuterie, du fromage, du pain et des conserves qui n'ont rien à voir avec le Périgord. Disons que, si j'admets qu'il est difficile de produire du Cantal en Dordogne ou du jambon de Bayonne dans la Double, il aurait fallu pouvoir trouver aussi des stands de producteurs locaux pour donner à la foire son caractère périgordin. Ils étaient particulièrement absents. Pour expliquer la chose, j'ai tenté de me persuader qu'il y a une logique. La foire permettait d'acheter ce que l'on ne trouvait pas en Périgord. Les marchands venaient de toute la France pour proposer leurs produits. Pour acheter les produits locaux, on n'avait pas besoin d'aller à la foire. Logique. Logique mais décevant tout de même pour moi.
La Latière, j'y suis venu, j'ai vu, je ne suis pas convaincu. Je n'y retournerai probablement pas.

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