Le soir était là. Nous étions arrivé à Bruxelles en toute fin d'après-midi et avions juste eu le temps de déposer nos affaires au Bed and Bruxelles. Le fourgon était garé quelque part dans la ville, là où j'avais pu trouvé de la place. Après nous être renseigné, nous avions décidé de nous rendre au Moeder Lambic qui, par chance, n'était pas très éloigné. Nous n'eûmes pas de difficulté particulière à trouver l'établissement. En terrasse, quelques personnes buvaient leur bière tandis que la salle était déjà pleine à craquer. Nous nous installons en terrasse.
Nous étions assis depuis à peine quelques minutes que les premières gouttes s'écrasaient sur le trottoir. Rapidement, c'est un véritable déluge qui s'abat sur Bruxelles. Tous ceux qui se trouvaient en terrasse ou qui passaient à proximité du Moeder Lambic prennent la salle d'assaut. Plus possible de bouger ou presque. Dans un brouhaha incroyable, serrés comme des sardines, nous parvenons à passer commande de deux "Jambe de bois", excellente bière bruxelloise. L'envie de faire des photos me démange. Je m'approche du comptoir et demande au serveur si je peux photographier. Il m'affirme que oui. Je sors l'appareil du sac, le règle sur une très haute sensibilité et réalise quelques images.
Bien difficile de bouger tellement il y a du monde. En me dressant sur la pointe des pieds, j'arrive tant bien que mal à viser au-dessus des têtes. Dans mon idée, ces photos seront traitées en noir et blanc. Ça s'est imposé comme une évidence. Il y a très peu de lumière, je sais que le résultat sera granuleux et que, en raison de la haute sensibilité, il me faudra choisir entre les hautes lumières et les zones sombres. Je choisis les zones sombres. Dehors, il drache plus fort que jamais et d'autres personnes parviennent encore à entrer. J'ai posé mon verre de bière sur un coin de table. J'y reviens entre deux photos.
A l'intérieur, l'ambiance est joyeuse. Ça parle très fort, ça rigole de bon cœur. Pendant ce temps, dehors, l'averse tourne à l'orage. On entend une énorme déflagration accompagnée d'un grand éclair et suivie sur l'instant d'un fracas de verre brisé. La foudre a dû s'abattre sur une verrière ou quelque chose du genre. Je retourne boire une gorgée et retourne à mes photos.
La pluie tombe toujours lorsque nous décidons de quitter l'établissement. Il y a vraiment trop de monde. Impossible de bouger et puis nous sommes un peu fatigués. Il est l'heure d'aller rejoindre notre chambre.
Je regrette un peu de n'avoir pas pu profiter plus de ce bar, de n'avoir pas goûter d'autres bières et de ne pas avoir trouvé le temps d'y revenir avant de quitter Bruxelles. Je conseille cet estaminet à qui passe par la ville.
Moeder Lambic
Conseillé ici même par un fidèle lecteur, le Moeder Lambic est l'un des estaminets bruxellois réputés parmi tous. Lors de mon passage à Bruxelles, j'ai eu l'occasion de m'y rendre.
1 De shanti - 28/04/2014, 21:55
C'est parfois ce qui me manque le brouhaha des cafés, où l'on se retrouve entre potes.
Pour le plaisir de se voir, passer un moment en dégustant une bonne bière.
Merci pour ce petit voyage.
2 De michel - 28/04/2014, 22:07
@shanti : Les cafés d'antan où l'on pouvait boire et fumer et passer des disques dans les juke-box ? Les bars où l'on ne vous assommait pas avec des demis qui atteignaient des prix délirants ? Vous parlez du temps où conduire en état d'ébriété était une sorte de concours, lorsqu'il fallait trouver un gendarme moins bourré que soi-même pour être virtuellement verbalisable ?
Mais c'est fini, tout ça, ma pauv' dame. C'est bien fini.
3 De shanti - 28/04/2014, 22:21
@michel :
Et faire une partie de flipper !
Oui, je parle de ce temps là, mais pas seulement, je parle aussi du plaisir de se retrouver dans un bar sympa avec des amis et parler, et boire, et traîner.
A vous lire on croirait que je suis contemporaine de La Peste ! :o)
4 De Sax/Cat - 29/04/2014, 09:09
Je suppose que vous n'avez pas oublié de demander une autorisation écrite à tous ces gens parfaitement reconnaissables.
Y-a-t'il une photo du reste du "nous" ?
5 De michel - 29/04/2014, 09:19
@Sax/Cat : Je vous confirme que j'ai totalement et sciemment oublié de demander l'autorisation écrite de tous ces gens.
Il doit y avoir une photo qui montre le reste du "nous", oui. Sera-t-elle un jour sur le blog ? Je n'ai pas la réponse.
6 De Juliet - 29/04/2014, 09:34
On s'y croirait ! J'adore tes photos, l'ambiance, le noir et blanc. On ne sent pas du tout la foule, tu devais l'avoir dans le dos... mais ça donne sacrément envie d'y aller ! Moi aussi j'ai la nostalgie de cette époque où je retrouvais mes potes au bar, ou on rigolait pour des conneries et d'où on repartait pas très frais mais détendus. Ça me semble pas si vieux et pourtant ça semble presque dater de mathusalem !
7 De michel - 29/04/2014, 09:39
@Juliet : Pour éloigner la foule, j'ai usé de mon arme secrète, une odeur de fennec et des menaces à peine masquées de baffes dans la gueule si on ne s'éloigne pas suffisamment de moi.
8 De Liaan - 29/04/2014, 09:50
@michel : Oui, le vieux pervers qui rôde dans les bistrots de la jeunesse, pour se remémorer le temps des Mobylettes bleues, Itom et autres Flandria trafiquées, sans oublier la Dauphine des "grands". On revoit vite les bandes dessinées de Margerin et des aventures de Lucien et sa bande de potes.
Musique :
''- Le temps est loin, de nos vingts ans,
des coups de poing, des coups de sang,
mais que cela ne tienne, c'est pas fini,
on peut chanter quand le verre est bien rempli...''
Et l'on repense à Renaud :
T'as donné des coups, Loulou, t'en a reçus aussi...
Grande époque.
9 De michel - 29/04/2014, 09:55
@Liaan : Graeme Allwright ?
10 De Liaan - 29/04/2014, 10:22
@michel : Je ne sais pas qui à crée cette chanson, peut-être Graeme Allwright (je n'aurais jamais osé écrire son nom sans l'écorcher), cette chanson a été reprise par Pigale (ou Pigalle ?).
Je l'avais chanté avec d'autres du temps des vélos routiers huit vitesses et des Mobylettes, vers 1969 / 1970. Et du temps des "flippers" à vingt centimes.
11 De Liaan - 29/04/2014, 10:32
@michel : Cette chanson serait un chant scout écrite par Robert Baden Powell.
Cela ne m'étonnerait pas car je l'avais apprise de l'époque où un groupe venu de Thionville (Moselle) pour restaurer une église d'un petit patelin de Seine et Marne. Nous étions jeunes et beaux, nous fumions des P4, et les grands avaient des 350 Jawa et Motobécane C52. Je ne m'intéressais pas encore à la moto, mais ce fut l'époque de la révélation motocycliste avec une fille qui avait une BMW R27... Souvenirs.
12 De Liaan l'intégriste du véhicule ancien - 29/04/2014, 11:12
@Liaan :
Redoutable erreur qui va faire hurler les maniacos du boulon de huit et de la clef de neuf :
D52, c'est Motobécane.
Votre C52, c'est une Motoconfort.
Nos lecteurs auront rectifié d'eux-mêmes.
13 De Liaan - 29/04/2014, 11:17
@Liaan l'intégriste du véhicule ancien : Bien vu !
Il ne faudrait pas que "Le Blog Qui Nuit (Très) Grave" oublie son rôle pédagogique et, ainsi, éviter d'induire en erreur le lecteur toujours avide de connaissances relativement pointues, diverses et variées.
14 De michel - 29/04/2014, 20:24
@Liaan l'intégriste du véhicule ancien : Mais moi, ce qu'il m'intéresserait de savoir, c'est pourquoi le D pour Motobécane et le C pour Motoconfort.
15 De Liaan l'intégriste du véhicule ancien - 29/04/2014, 20:40
@michel :
Voici une bonne question.
Je vous remercie de me l'avoir posée.
Je vais étudier la chose.
16 De michel - 29/04/2014, 20:47
@Liaan l'intégriste du véhicule ancien : Je n'oublierai pas votre engagement et vous remercie d'ores et déjà pour votre travail de recherche et les explications qui l'accompagneront.
17 De Liaan l'intégriste du véhicule ancien - 29/04/2014, 23:01
@michel :
Recherches effectuées :
1929/1930:
Bloc B Motobécane : B Motoconfort : T
vers 1933:
Bloc S :Motobécane : S ou R
vers 1937:
Bloc S : Motobécane : S (sport) R (utilitaire)
Motoconfort : C (4 temps) T (2 temps)
Vers 1946:
125 latérale : Motobécane :D45
Motoconfort : C45
1955/1957 :
350 2cyl.4T : Motobécane : L4C
Motoconfort : N4C
1964
50 à 5 vitesses : Motobécane : D52
Motoconfort : C52
1968/1970
75cc à 5 vitesses : Motobécane : D75
Motoconfort : C75
1969 :
125 bicylindre :
Motobécane et Motoconfort prennent le même nom : DC125
Puis LT, LT2, LT3
1973 :
350L3
C'est bien compliqué.
Vous devez savoir que Motoconfort a été crée vers 1926 pour pouvoir sortir un nouveau modèle et ainsi de faire essuyer les plâtres au cas où, et ainsi éviter de ruiner la marque Motobécane.
Ensuite, il devait y avoir des avantages financiers à posséder, pour les actionnaires (déjà) plusieurs entreprises (Motobécane, Motoconfort, Novi (électricité) et Polymécanique).
Il y a eu ensuite la marque Mobylette qui avait Motobécane ou Motoconfort sur son réservoir (je crois qu'elle avaient les même dénominations : AV, SP, etc.), puis il y a eu Cady, Mobyx, 7, Série M, etc. jusqu'à MBK.
Pour en revenir au problème de D et C, je pense que son origine vient des 125 latérales d'après guerre.
Je n'ai pas parlé des 125 culbutées qui s'appelaient Z pour Motobécane et U pour Motoconfort.
Je pense avoir répondu à vos questions. J'aurais voulu faire un tableau mais le format de votre blog ne le permet pas.