Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (43)

A la fin de l'épisode précédent, le Nautilus et ses occupants tentaient de s'échapper des temps préhistoriques. S'ils s'étaient bien éloignés de l'ère mésozoïque, ils ne pouvaient dire où ils étaient parvenus. Entre crainte et espoir, les passagers restaient dans le doute. Liaan nous dévoile la suite de ces aventures.

Tante Etzelle choisit ce moment pour réapparaître. Après le questionnement de Roland, elle demande à son tour quel était ce charivari, ce charleston qui l'avait mise sens dessus-dessous... Après explications, tante Etzelle déclare qu'elle était dans la salle de l'infirmerie, pièce que n'ont pas osé visiter les gendarmes, et où elle a trouvé une bonne réserve de bouteilles de calvados ! À peine a-t-elle annoncé cela que les deux gendarmes veulent se rendre à l'infirmerie, vite bloqués pas Roland. Les deux militaires reconnaissent que leur tempérance avait des limites et qu'ils avaient perdu jusqu'au goût du calvados. Mais rien n'y fait, la communauté déclare que ce serait peut-être plus utile pour la marche future du Nautilus. Le docteur Gemenle complète en précisant que cela permettrait sûrement de rejoindre le petit port du côté de Pont-Aven, si nous sommes bien à notre époque, précise-t-il, et au bon endroit ! Mais où était donc le Nautilus à ce moment de l'histoire ? Les dames, très pratiques, sauf Cousine Gaëlle qui restait, rêveuse, dans un coin du carré, ces dames s'étaient rendues dans la salle du dôme. Mais elles ne voient qu'avec désespérance qu'elles n'avaient pas quitté l'ère préhistorique : un énorme batracien observait le Nautilus avec ses yeux globuleux... À ce moment, Robert, toujours à observer depuis le périscope, s'écrie :

- Voile devant, à deux heures !

Roland, après avoir aussi regardé précise que c'est un cotre, un petit bateau de forme fine et élancé, avec un seul mât. La civilisation ! Nous ne sommes plus à l'ère mésozoïque ! C'est fantastique !

- Allons dans la salle d'observation, propose le docteur Gemenle, les femmes y sont, mais la vue y est limitée.

- Le Nautilus est mal orienté, précise Östäl, nous ne verrons que la rive...

Tante Etzelle, Alice et Colette, cette dernière pour l'instant moins vindicative devant la tournure des événements, étaient au bord des larmes, la manœuvre de tout à l'heure a échoué : nous avons toujours ces bestioles préhistoriques devant nous, déclare Alice. Östäl s'étonne de voir une bête qu'il ne peut reconnaître véritablement, quand un avertisseur se met à beugler.

- Le sas de secours, constate le docteur Gemenle, allons voir, peut-être une agression de l'extérieur ?

Laissant les femmes et Gérard, qui découvre que l'on en était toujours avant Noé, tous prostrés dans la salle du dôme, le docteur Gemenle et Östäl suivis de Roland et Robert se dirigent rapidement dans le couloir qui distribue toutes les salles du sous-marin. La porte d'accès du sas de secours est bloquée, blocage confirmé par une lampe rouge qui reste éclairée au-dessus.

- Qu'il y a-t-il là-dedans, s'inquiète Roland.

- Le canot de sauvetage, lui répond Östäl, le seul canot du bord.

Un hublot percé dans le couloir leur permet d'observer l'intérieur du sas de secours et de découvrir les gendarmes, aux gestes mal assurés, qui tentent de sortir le canot à l'extérieur. Opération réussie pour eux, d'ailleurs.

- Nom d'un pipe ! ils sont complètement ivres ces soulards de gendarmes ! constate Östäl. Regardez moi ces tordus. Ils ne sont pas montés dans le canot, et voilà, ça se referme ! Ah, les cons !

En effet, le mécanisme de mise à l'eau a effectué sa tâche, les systèmes automatiques referment l'ouverture devant nos pandores ahuris.

- Plus de canot de sauvetage... Pourvu que l'on n'ait pas de problème majeur conclut Östäl...

L'évacuation de l'embarcation de secours du Nautilus effectuée, la lampe rouge au-dessus de la porte d'accès s'éteint, les hommes peuvent entrer dans la salle et chapitrent, réprimandent sèchement les deux gendarmes, particulièrement le docteur Gemenle :

- Fous fous rentez compte ? Plus te bateau de sauvetage !

- Mais nous voulions sortir de cette boîte de conserve ! déclare, droit comme un I, le brigadier Chapraut.

- Le devoir d'un militaire est de s'échapper de son lieu de détention ! complète le brigadier Chapraud, oscillant assez gravement.

Un "bong", qui fait vibrer les superstructures du Nautilus interrompt leurs explications, laissant tout le monde sans voix.

Dans le carré, Cousine Gaëlle chantonne :

- Je suis une boule de flipper qui roule, qui roule, Capitaine d'un bateau vapeur qui coule, qui coule...

Les hommes arrivent, Östäl se précipite au périscope et déclare :

- Le voilier nous a heurté, il n'y a, à première vue, personne à bord. Mais ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est la simplicité de ce bateau ! On dirait que c'est un jouet d'enfant, mais agrandi de trente à quarante fois !

Les dames, restées dans la salle d'observation, poussent un cri d'effroi : le monstre antédiluvien a disparu en effectuant un grand saut, et une main gigantesque s'approche du Nautilus !

Un être énorme plonge ses yeux bleus vers le sous-marin et ses mains sortent le Nautilus de l'eau, le faisant flotter dans l'air.

C'est ainsi que Pierre, onze ans, alors qu'il faisait naviguer le "Fantôme", son petit voilier de soixante cinq centimètres de long, après avoir effrayé une grenouille, trouva ce merveilleux petit sous-marin, le Nautilus, au bord de l'étang, et s'en empara. Les bras chargés de son "Fantôme" et du Nautilus, il imagine déjà le devenir du sous-marin, je l'appellerai "Sultan", imaginant un compagnon à son voilier, capable de parcourir toutes les mers environnantes, et de conquérir toutes les terres étrangères.

Mais il y avait Paul et toute sa bande de son âge, dix-onze ans, qui observaient depuis ce matin, le gars Pierre, afin de lui voler son voilier, le "Fantôme", et projetant de le munir de pétards, lui faire faire son ultime voyage au milieu de l'étang... Et Paul, s'aperçoit que Pierre a trouvé un bateau extraordinaire : un sous-marin qui parait être de grande marque, avec un fini extraordinaire pour un jouet : une maquette solide et résistante, ce doit être du Maerklin, pense Paul, un sous-marin à vapeur !

- Vous laissez tomber le voilier, les gars, emparez vous du sous-marin qu'a trouvé le gars Pierre ! lance Paul à sa bande...

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