La rouille n'a pas dit son dernier mot

Tiens ? Ai-je bien lu ou me suis-je trompé ? N'aurait-on pas parlé de Rustol ici, récemment ? Eh bien continuons à en parler un instant si vous le voulez bien. Aux Cabossés de Boulazac, il y avait une Ford Fiesta bien rouillée et recouverte de ce produit protecteur. J'ai eu l'heur de discuter un peu avec le créateur-concepteur-utilisateur du véhicule. Je n'ai pas manqué de le féliciter vivement pour son travail et sa vision d'artiste. Il m'a expliqué sa démarche et le cheminement de création qui ont conduit à ce résultat fort convainquant.
Tout est travaillé dans les moindres détails avec un constant souci de faire entrer de l'humour dans la problématique de la présence de l'automobile au sein de nos sociétés citadines. La sociologie de l'art peut se résumer en une seule phrase : le bréviaire de la causalité organise les rôles. Si l'on sait depuis Rainer Scholblitz que le paradigme de la tendance questionne les codes, il s'ensuit que l'acte manqué du phantasme balaye les valeurs. Dès la Renaissance, et Léonard de Vinci a émis l'idée de manière visionnaire, l'héritage de la cohérence gère la facilité.
Or, de facilité, ici, en l'occurrence, il n'en est point question. Cette apparente facilité est trompeuse, la rouille n'est pas naturelle mais provoquée, la simplification est calculée, l'absence est révélée, l'ajout assumé. Élevée au rang d'œuvre d'art, l'automobile gagne sa place au cœur de la cité, devient art ambulant ou déambulatoire tout en préservant le caractère utilitaire — se déplacer/transporter — pour lequel le véhicule a été conçu. Lorsque le fonctionnel se marie ainsi avec l'esthétique artistique, on ne peut qu'applaudir.

Une automobile pour aller faire la Fiesta

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