J'ai vu votre blog de 2016 sur le CMR. J'ai une page de publicité d'origine de CMR publiée pendant 1946. Je pourrais vous envoyer deux images si vous n'avez jamais vu ce publicité.
Cordialement,
Phillip
(Devon, Angleterre)
Ce courrier électronique est arrivé dans ma boîte à lettres hier. Vous imaginez comment j'ai tout de suite répondu positivement à cette honnête proposition ! J'ignorais que le CMR[1] eût édité une publicité. Celle-ci date de 1946 et, je l'ignorais également, fait mention d'une 600cc culbutée apparemment basée sur le même bas moteur que la 750cc latérale.
Nous sommes dans les premières années de l'après-guerre et la France a besoin de véhicules. Le CMR apparaît alors pour, dans un premier temps, reconstruire des motocyclettes à partir des stocks laissés par les forces d'occupation allemandes. On le sait, cela donnera naissance à une très inofficielle BMW, la R73, mélange de R71 et R75.
Les quelques personnes intéressées par l'histoire de ces motocyclettes de l'après-guerre pourront se rapporter à l'étude de 1979 menée par M. de Thomasson, directeur commercial adjoint chez Thomson-CSF, que l'on peut télécharger ou consulter sur le site du club Ratier-CEMEC.
En 1948, donc, le CMR laisse la place au CEMEC[2] et apparaît rapidement la L7[3] qui s'inspire encore largement des BMW. Suivra Ratier qui mettra au point la C6[4] déjà envisagée par le CMR.
Mais le sujet du jour est bien cette publicité du CMR fourni par Phillip. Qu'il soit remercié ! Je tiens à partager avec vous ce document historique.
En annexe, vous pouvez trouver ce document en pdf.
1 De Liaan - 23/06/2018, 09:38
Épatant !
Merci M. Phillip (Devon)
2 De Liaan - 23/06/2018, 09:41
Tout ça va encore chagriner le Prof. Turbled.
- Rotudiûûûû.
Encore de la technologie d'origine boche d'avant-guerre.
3 De Seunaiquema - 23/06/2018, 10:05
@Liaan : Z'auraient dû utiliser les motorisations bicylindriques-à-plat Gnôme-Rhône, c'était français, mais pour de sombres histoire de collaboration, on a fait sans.
4 De Philippe Maurice - 23/06/2018, 11:33
Comme quoi tous les post ne partent pas en fumée.
Décidément, ils sont sympa les Philippe, même sans e.
5 De Jean-Philippe Herbien - 23/06/2018, 13:14
@Philippe Maurice :
C'est ben vrai, ça!
6 De Le prof Turbled - 23/06/2018, 13:25
@Liaan :
Pourquoi donc? Il s'agit d'un publi-reportage, qui abuse de la dithyrambe, cultive le patriotisme, et revendique sans prouver ni comparer que ses pétrolettes sont les meilleures de l'univers. De la vulgaire réclame.
Le document vaut par son côté historique, pas par la logorrhée décrivant le produit qu'il promeut.
Et si les Cemec et Ratier s'avérèrent être des machines valables, c'était bien la moindre des choses, avec une base déjà mise au point à Munich, éprouvée sur tous les fronts et reconnue pour ses qualités.
Rien là dedans qui me chagrine. C'est de l'histoire.
Merci de l'avoir rendu accessible.
7 De Liaan - 23/06/2018, 18:43
@Le prof Turbled :
C'est le cas de le dire !
8 De fifi - 23/06/2018, 23:14
Arriver à faire 400 bornes avec un plein sur les routes de 1944 - 1946, j'imagine le pilote qui descend du bolide comme si il avait fait non-stop une journée de marteau-piqueur.
Merci encore à Philip de Devon
9 De Liaan - 24/06/2018, 05:38
@fifi : Douteriez vous du confort des Céhemmères ?
Oui, certes, à cette époque que vous aviez bien connue, les routes étaient encore pavées en ville, l'on ne rencontrait que rarement un macadam parfait entre les bourgs, mais grâce à la fourche télescopique, aux suspensions arrières et au siège suspendu, la Céhemmère était un pullman comparée aux motocyclettes de l'époque.
10 De Le prof Turbled - 24/06/2018, 09:22
@Liaan :
Tout est une question d'époque et de contexte. Une suspension arrière coulissante, ça ne vaut pas grand-chose (j'en ai utilisé) mais comparé à pas de suspension du tout, ça ne peut pas être moins bien dans l'esprit de l'acquéreur.
Les roues de 19" et les gros pneus ballon sont bien plus efficaces pour avaler les inégalités de la chaussée. Dans les années qui suivirent, pleins de solutions inefficaces (et pas chères) furent proposées au client. Des blocs de caoutchouc à l'arrière, des anneaux "Neiman" en caoutchouc à l'avant, des roues avant poussées, tirées, des fourches "à graisse", c'est à dire pas hydrauliques, mais juste avec un bête ressort trop faible la plupart du temps, avec toujours le même défaut récurrent: un débattement trop faible, et peu d'amortissement aux mouvements "pompe à vélo". Sans débattement suffisamment ample, maîtrisé par un amortissement efficace, y a pas moyen. Chez Norton, on maîtrisait le problème avec la célèbre fourche , et chez Béhème aussi avec leur fourche mastoc.
Le summum de l'arnaque, ou de l'imposture, si vous voulez, c'était la suspension "Grégoire" dont était affublée la Monet-Goyon de mon paternel. Une roue poussée, avec peu de débattement, et un système de ressort "compensateur" horizontal, qui ne compensait rien du tout, et dont les brochures publicitaires de l'époque s'enorgueillissaient à grand renfort de qualificatifs élogieux et ronflants. Tu parles d'une trouvaille! Sacré Grégoire!
11 De Liaan - 24/06/2018, 10:42
@Le prof Turbled : Monet Grognon utilisait aussi un correcteur Grégoire sur la suspension arrière de sa 125 S6V. Efficacité non prouvée, mais quelle classe sur la machine. Pépère Grégoire a vendu beaucoup de ses solutions miracles, je crois que les automobiles et même certains camions ou cars ont bénéficié de ces artifices. Cela me fait songer à la suspension aérostable monté sur les Dauphine Renault, basé sur des silent-blocs, je me demande s'il n'y avait pas du Grégoire là-dessous.
Était-ce le même Grégoire que pour les automobiles Hotchkiss ?
12 De Le prof Turbled - 24/06/2018, 11:02
@Liaan :
Probablement. "L'ingénieur" bénéficiait alors d'un prestige qui s'est bien édulcoré, avec la prolifération de diplômés actuelle. Heureusement, y en avait des bons qui méritaient ce respect que donne le savoir, au yeux des ignorants, majoritairement sortis des études à 13 ou 14 ans. De même, l'instituteur était alors "quelqu'un". Prenez l'ingénieur Lefèbvre, celui de la 2 CV qui vous est si chère. Celui-là ne me fait pas l'effet d'avoir été un rigolo.