Est-ce que je t'en pose, moi, des questions ? Hein ? Ben non, je ne t'en pose pas. Je sais bien qu'il n'y a rien à attendre de toi. Tes réponses, de toute manière, seraient ineptes, ridicules, infondées. Je ne pose pas de questions et j'entends que l'on ne m'en pose pas. Attention ! Je ne dis pas que je ne ME pose pas de questions. Bien sûr que je m'en pose ! Je n'arrête pas de m'en poser. J'ai juste la décence de ne pas attendre de réponses. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'astreindre à me trouver une réponse. Si j'étais en mesure de répondre à mes questions, franchement, tu crois que je perdrais du temps à m'en poser, des questions ? Soyons sérieux. Si j'avais les réponses, je n'aurais pas besoin de m'interroger. Je n'ai pas besoin de me demander si j'ai envie de boire un verre d'eau lorsque j'ai soif, je n'ai pas besoin de me demander si j'ai envie de pisser lorsque j'ai la vessie qui m'indique qu'elle a envie de se vider.
Il y en a, des cons ou des intellectuels, qui croient que ça fait intelligent de se poser des questions ou, tout du moins, de laisser entendre qu'ils se les posent. Il y en a même qui vous pondent des bouquins plein de leurs questions existentielles dont on n'a rien à faire. Au lieu de travailler, de faire quelque chose d'utile, de faire la vaisselle, de se laver le cul ou d'écrire une histoire intéressante, ils se masturbent la tête à la recherche d'une question intelligente qui collera avec la réponse intelligente qu'ils ont déjà mis de côté tout exprès pour cette question. Le plus dur, c'est de trouver la question pleine de fatuité vaine qui aura l'apparence de l'intelligence pour s'associer bien comme il faut avec la réponse.
Ça fait penser à ces créatifs qui produisent leur œuvre et qui dissertent après coup sur le cheminement intellectuel qui a conduit à la réalisation de ce coup de génie. Ils vont te faire un travail d'introspection, ils vont convoquer leur enfance et le fait que leur maman a couché avec leur papa pour t'expliquer que rien n'est dû au hasard et que leur peinture/sculpture/écrit/photo/film est à voir comme un reflet du passé digéré ou non de leur condition d'homme pensant. Mon cul. Moi, j'en côtoie des artistes. Et ça depuis des années. Il y a pas à tortiller du cul, ça ne fait pas un pli, les meilleurs artistes ce sont ceux qui sont incapables de parler de leur œuvre. Bien sûr que leur travail est intimement lié à leur histoire et à l'histoire de leurs ancêtres. Evidemment ! Mais ils ne cherchent pas à expliquer leur besoin de réaliser des œuvres d'art. S'il le faisait, certainement qu'ils ne pourraient plus produire.
Un truc que l'on entend parfois, c'est que l'artiste ou le créateur ne peut pas faire autrement que de produire ce qui pousse en eux. Ça, j'y crois. Va pas demander à l'artiste ou à l'écrivain ce qui l'a conduit à peindre comme ci, à sculpter comme ça ou à écrire avec ces mots et ce rythme. Ce que l'on voit, lit, touche, c'est la réponse. Point barre.
Si tu es un trou du cul, un pique-assiette et un vide-verres compulsif, tu aimes peut-être aller aux vernissages. Si tu as la chance que ce soit une exposition un peu importante, il y aura peut-être un commissaire d'exposition qui aura en charge de poser la problématique de la scénographie et de l'auteur mis dans le contexte de l'époque. Si tu as la chance de maîtriser l'humour, tu vas te fendre la gueule sous cape en écoutant les gens s'extasier et prendre des mines compliquées et graves en face des œuvres exposées. Laisse tes oreilles en profiter ! Tu vas t'amuser. Laisse-les traîner à l'affût des critiques qui ne vont pas tarder à fuser. Tu vas entendre le confrère artiste qui va remarquer que l'encadrement est perfectible ou qu'il n'aurait pas mis cette photo/peinture/sculpture. Derrière des beaux sourires hypocrites, tu vas goûter à satiété du concentré de méchanceté âcre et fielleuse. Savoure ! Régale-toi ! Vas-y de ton avis à la con. Fais dans le pompeux, fais dans la provocation facile. Tu vas entrer dans le cénacle, tu vas te faire ta place. L'artiste n'est plus celui qui expose, c'est le public.
Franchement, si tu as le désir de voir les œuvres, ne vas pas au vernissage ! Choisis une heure calme un autre jour. Si tu veux bouffer et picoler gratis, oui, bien sûr, vas au vernissage ! L'amateur d'art réussit le tour de force d'être encore plus artiste que l'artiste. Il joue au vampire. Il sur-interprète, il suce l'intime de l'artiste et s'en rassasie. Bon, allez, soyons honnête, il y a aussi de vrais amateurs d'art qui aborde les œuvres avec toute l'humilité nécessaire. On ne peut pas, on ne doit pas violer l'artiste. Ça lui fait déjà assez mal de montrer ce qu'il ne parvient pas à garder pour lui, il ne faut pas le presser comme on le ferait d'un citron. Vous croyez vraiment que van Gogh était heureux de peindre ? Vous croyez que Mozart créait dans une joie perpétuelle ?
C'est pas sûr (et c'est même sûr que non) que l'artiste soit plus intelligent ou plus sensible que le reste du monde. C'est du pipeau. C'est juste qu'il a plus de choses à dire. Ce n'est pas une affaire de question et de réponse. C'est comme ça, rien de plus. L'artiste est impudique. Il est peut-être aussi, à l'occasion, égocentré. Il extériorise la complexité de sa pensée, il s'exprime. Mais non, pas d'explication, pas de réponse, pas de question. Certainement pas ! Des obsessions, de l'intime, du personnel, du profond, du "tu", de l'indicible, oui. Le tout dans un contexte personnel, familial, culturel, politique, social. L'artiste n'est pas quelqu'un de "bien" ou de "mal", de "bon" ou de "mauvais". Il peut être con comme un manche à balai, il peut être vaniteux, imbitable, faible, dément, même. L'œuvre est ce qui est sorti de l'artiste, l'œuvre n'est pas l'artiste. L'œuvre, quelque part, ne lui appartient plus, n'est plus en lui. Elle s'est extirpé de lui, il s'est débarrassé d'elle. Elle doit vivre sa vie après son accouchement.
On peut perdre son temps à chercher les réponses aux questions que l'on peut se poser face à l'art des hommes les plus anciens. C'est vain. Ce qui, éventuellement, signifiait est aujourd'hui perdu à nous. Le symbolisme possible des peintures, gravures, sculptures de ces êtres nous est étranger parce que nous n'avons pas de pierre de Rosette pour le décrypter mais aussi parce qu'il nous manque l'environnement d'alors. Peignait-on au fond des grottes accompagné de musique ? Cette musique ne nous sera pas parvenue. Buvait-on ou avalait-on des substances plus ou moins hallucinogènes ? On n'en a nulle trace. Comment pouvons-nous juste imaginer ce qu'était le quotidien de ces femmes et hommes ? De quoi était composé l'imaginaire commun ? Jamais on ne percera le "mystère". Ce qui reste, c'est l'émotion. Peut-être cette émotion ressentie aujourd'hui ne correspond à rien de celle perçue autrefois. Certainement même. Il manque le référentiel. Toute interprétation est fausse mais ce n'est pas grave. L'important, c'est qu'une émotion soit suggérée par l'œuvre elle-même.
Récemment, un expert a suscité un certain émoi dans quelques milieux en révélant que, selon lui, le "Guernica" de Pablo Picasso ne représenterait absolument pas le bombardement nazi mais une scène de ménage. Quelques années avant, on apprenait que la célèbre photographie de Robert Capa "Mort d'un soldat républicain" est une mise en scène. Auparavant, c'était la photographie de Robert Doisneau "le baiser de l'Hôtel de ville" qui était présentée (par l'auteur) comme une mise en scène. On plaque ce que l'on veut de nous sur l'art. Et c'est pourquoi la seule attitude valable dans une confrontation à l'art est son ressenti personnel. On aime ou pas. L'art n'a aucune raison d'être difficile d'accès et ne demande pas à être compris ou analysé.
Sur une même affaire, j'ai lu "La serpe" de Philippe Jaenada et un bouquin écrit par un journaliste de Sud-Ouest. L'un, le premier, est un artiste quand l'autre est un scribouilleur qui se contente d'écrire dans un style sans âme. Il ne donne rien de lui, ne crée rien. L'artiste-écrivain ne s'oblige ni à la vérité ni à au factuel. Récemment, sur France Inter, Jaenada expliquait qu'il écrit parce qu'il ne peut pas faire autrement. Tout est dit. J'ai eu le bonheur de le rencontrer et de discuter avec lui. Il a son opinion, il la livre, mais il ne se lance pas dans autre chose que ce que son livre (excellent livre) livre.
Qu'est-ce que je voulais vous raconter ? Je ne m'en souviens plus. Je suis parti sur ce sujet, je suis parti en vrille alors que je voulais vous parler, me semble-t-il, de croque-monsieur et de photo de service à café. C'est tout de même bizarre, un cerveau, ça a tendance à n'en faire qu'à sa tête. Notez, je me demande bien ce que je pourrais avoir à écrire à propos des croque-monsieur. Ce n'est pas un sujet dont on peut écrire des lignes et des lignes. Enfin si, sans doute, quelqu'un de talentueux pourrait sans doute le faire. Il faudrait que le besoin se fasse jour et ça, c'est pas gagné.
Moi, je fais les croque-monsieur d'une manière assez simple. Deux tranches de pain de mie, du beurre sur une face puis une fromage râpé, une demi tranche de jambon, de nouveau du fromage que je recouvre avec la deuxième tranche de pain beurrée. Maintenant, je beurre légèrement la face du dessus et hop ! je pose l'ensemble dans l'appareil à croque-monsieur le beurre côté feu. Un peu de beurre sur le dessus et je rabats l'appareil. Je laisse cuire quelques minutes à feu pas trop vif et j'en profite pour m'en faire un second.
Je sais que j'ai dit qu'il ne fallait pas se poser de questions mais je me réserve le droit à l'incohérence et au paradoxe. Donc. Est-ce que c'est bon, le croque-monsieur ? Objectivement, pas vraiment. Ça se mange. C'est dans le domaine du "régressif", je pense. A la limite du junk food. Personnellement, je suis opposé au croque-madame qui est la même chose mais avec un œuf au plat par dessus. Vous n'en avez rien à faire ? Je peux le comprendre. Pas de problème.
Certains font leurs croque-monsieur avec de la sauce béchamel et les font cuire au four sous le grill. Je n'ai jamais compris cette pratique. Je ne critique pas les partisans de cette recette, je tolère que l'on puisse la préférer, c'est juste que je ne la comprends pas.
Comme j'avais des photos à faire et que j'avais retrouvé des tasses et d'autres éléments d'un service à café, je me suis servi de ça pour régler les éclairages. Ça m'a donné l'occasion de faire un peu de vaisselle et de m'exercer à faire de la photo d'objets. Ça casse pas trois pattes à un canard mais j'aime bien mettre de l'image dans les billets du blog et ceci même s'il n'y a aucun rapport avec quoi que ce soit. Je suis chez moi, je fais ce que je veux.
Est-ce que je t'en pose, moi, des questions ? Hein ? Ben non, je ne t'en pose pas. Je sais bien qu'il n'y a rien à attendre de toi. Tes réponses, de toute manière, seraient ineptes, ridicules, infondées. Je ne pose pas de questions et j'entends que l'on ne m'en pose pas. Attention ! Je ne dis pas que je ne ME pose pas de questions. Bien sûr que je m'en pose ! Je n'arrête pas de m'en poser. J'ai juste la décence de ne pas attendre de réponses. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'astreindre à me trouver une réponse. Si j'étais en mesure de répondre à mes questions, franchement, tu crois que je perdrais du temps à m'en poser, des questions ? Soyons sérieux. Si j'avais les réponses, je n'aurais pas besoin de m'interroger. Je n'ai pas besoin de me demander si j'ai envie de boire un verre d'eau lorsque j'ai soif, je n'ai pas besoin de me demander si j'ai envie de pisser lorsque j'ai la vessie qui m'indique qu'elle a envie de se vider.
Il y en a, des cons ou des intellectuels, qui croient que ça fait intelligent de se poser des questions ou, tout du moins, de laisser entendre qu'ils se les posent. Il y en a même qui vous pondent des bouquins plein de leurs questions existentielles dont on n'a rien à faire. Au lieu de travailler, de faire quelque chose d'utile, de faire la vaisselle, de se laver le cul ou d'écrire une histoire intéressante, ils se masturbent la tête à la recherche d'une question intelligente qui collera avec la réponse intelligente qu'ils ont déjà mis de côté tout exprès pour cette question. Le plus dur, c'est de trouver la question pleine de fatuité vaine qui aura l'apparence de l'intelligence pour s'associer bien comme il faut avec la réponse.
Ça fait penser à ces créatifs qui produisent leur œuvre et qui dissertent après coup sur le cheminement intellectuel qui a conduit à la réalisation de ce coup de génie. Ils vont te faire un travail d'introspection, ils vont convoquer leur enfance et le fait que leur maman a couché avec leur papa pour t'expliquer que rien n'est dû au hasard et que leur peinture/sculpture/écrit/photo/film est à voir comme un reflet du passé digéré ou non de leur condition d'homme pensant. Mon cul. Moi, j'en côtoie des artistes. Et ça depuis des années. Il y a pas à tortiller du cul, ça ne fait pas un pli, les meilleurs artistes ce sont ceux qui sont incapables de parler de leur œuvre. Bien sûr que leur travail est intimement lié à leur histoire et à l'histoire de leurs ancêtres. Evidemment ! Mais ils ne cherchent pas à expliquer leur besoin de réaliser des œuvres d'art. S'il le faisait, certainement qu'ils ne pourraient plus produire.
Un truc que l'on entend parfois, c'est que l'artiste ou le créateur ne peut pas faire autrement que de produire ce qui pousse en eux. Ça, j'y crois. Va pas demander à l'artiste ou à l'écrivain ce qui l'a conduit à peindre comme ci, à sculpter comme ça ou à écrire avec ces mots et ce rythme. Ce que l'on voit, lit, touche, c'est la réponse. Point barre.
Si tu es un trou du cul, un pique-assiette et un vide-verres compulsif, tu aimes peut-être aller aux vernissages. Si tu as la chance que ce soit une exposition un peu importante, il y aura peut-être un commissaire d'exposition qui aura en charge de poser la problématique de la scénographie et de l'auteur mis dans le contexte de l'époque. Si tu as la chance de maîtriser l'humour, tu vas te fendre la gueule sous cape en écoutant les gens s'extasier et prendre des mines compliquées et graves en face des œuvres exposées. Laisse tes oreilles en profiter ! Tu vas t'amuser. Laisse-les traîner à l'affût des critiques qui ne vont pas tarder à fuser. Tu vas entendre le confrère artiste qui va remarquer que l'encadrement est perfectible ou qu'il n'aurait pas mis cette photo/peinture/sculpture. Derrière des beaux sourires hypocrites, tu vas goûter à satiété du concentré de méchanceté âcre et fielleuse. Savoure ! Régale-toi ! Vas-y de ton avis à la con. Fais dans le pompeux, fais dans la provocation facile. Tu vas entrer dans le cénacle, tu vas te faire ta place. L'artiste n'est plus celui qui expose, c'est le public.
Franchement, si tu as le désir de voir les œuvres, ne vas pas au vernissage ! Choisis une heure calme un autre jour. Si tu veux bouffer et picoler gratis, oui, bien sûr, vas au vernissage ! L'amateur d'art réussit le tour de force d'être encore plus artiste que l'artiste. Il joue au vampire. Il sur-interprète, il suce l'intime de l'artiste et s'en rassasie. Bon, allez, soyons honnête, il y a aussi de vrais amateurs d'art qui aborde les œuvres avec toute l'humilité nécessaire. On ne peut pas, on ne doit pas violer l'artiste. Ça lui fait déjà assez mal de montrer ce qu'il ne parvient pas à garder pour lui, il ne faut pas le presser comme on le ferait d'un citron. Vous croyez vraiment que van Gogh était heureux de peindre ? Vous croyez que Mozart créait dans une joie perpétuelle ?
C'est pas sûr (et c'est même sûr que non) que l'artiste soit plus intelligent ou plus sensible que le reste du monde. C'est du pipeau. C'est juste qu'il a plus de choses à dire. Ce n'est pas une affaire de question et de réponse. C'est comme ça, rien de plus. L'artiste est impudique. Il est peut-être aussi, à l'occasion, égocentré. Il extériorise la complexité de sa pensée, il s'exprime. Mais non, pas d'explication, pas de réponse, pas de question. Certainement pas ! Des obsessions, de l'intime, du personnel, du profond, du "tu", de l'indicible, oui. Le tout dans un contexte personnel, familial, culturel, politique, social. L'artiste n'est pas quelqu'un de "bien" ou de "mal", de "bon" ou de "mauvais". Il peut être con comme un manche à balai, il peut être vaniteux, imbitable, faible, dément, même. L'œuvre est ce qui est sorti de l'artiste, l'œuvre n'est pas l'artiste. L'œuvre, quelque part, ne lui appartient plus, n'est plus en lui. Elle s'est extirpé de lui, il s'est débarrassé d'elle. Elle doit vivre sa vie après son accouchement.
On peut perdre son temps à chercher les réponses aux questions que l'on peut se poser face à l'art des hommes les plus anciens. C'est vain. Ce qui, éventuellement, signifiait est aujourd'hui perdu à nous. Le symbolisme possible des peintures, gravures, sculptures de ces êtres nous est étranger parce que nous n'avons pas de pierre de Rosette pour le décrypter mais aussi parce qu'il nous manque l'environnement d'alors. Peignait-on au fond des grottes accompagné de musique ? Cette musique ne nous sera pas parvenue. Buvait-on ou avalait-on des substances plus ou moins hallucinogènes ? On n'en a nulle trace. Comment pouvons-nous juste imaginer ce qu'était le quotidien de ces femmes et hommes ? De quoi était composé l'imaginaire commun ? Jamais on ne percera le "mystère". Ce qui reste, c'est l'émotion. Peut-être cette émotion ressentie aujourd'hui ne correspond à rien de celle perçue autrefois. Certainement même. Il manque le référentiel. Toute interprétation est fausse mais ce n'est pas grave. L'important, c'est qu'une émotion soit suggérée par l'œuvre elle-même.
Récemment, un expert a suscité un certain émoi dans quelques milieux en révélant que, selon lui, le "Guernica" de Pablo Picasso ne représenterait absolument pas le bombardement nazi mais une scène de ménage. Quelques années avant, on apprenait que la célèbre photographie de Robert Capa "Mort d'un soldat républicain" est une mise en scène. Auparavant, c'était la photographie de Robert Doisneau "le baiser de l'Hôtel de ville" qui était présentée (par l'auteur) comme une mise en scène. On plaque ce que l'on veut de nous sur l'art. Et c'est pourquoi la seule attitude valable dans une confrontation à l'art est son ressenti personnel. On aime ou pas. L'art n'a aucune raison d'être difficile d'accès et ne demande pas à être compris ou analysé.
Sur une même affaire, j'ai lu "La serpe" de Philippe Jaenada et un bouquin écrit par un journaliste de Sud-Ouest. L'un, le premier, est un artiste quand l'autre est un scribouilleur qui se contente d'écrire dans un style sans âme. Il ne donne rien de lui, ne crée rien. L'artiste-écrivain ne s'oblige ni à la vérité ni à au factuel. Récemment, sur France Inter, Jaenada expliquait qu'il écrit parce qu'il ne peut pas faire autrement. Tout est dit. J'ai eu le bonheur de le rencontrer et de discuter avec lui. Il a son opinion, il la livre, mais il ne se lance pas dans autre chose que ce que son livre (excellent livre) livre.
Qu'est-ce que je voulais vous raconter ? Je ne m'en souviens plus. Je suis parti sur ce sujet, je suis parti en vrille alors que je voulais vous parler, me semble-t-il, de croque-monsieur et de photo de service à café. C'est tout de même bizarre, un cerveau, ça a tendance à n'en faire qu'à sa tête. Notez, je me demande bien ce que je pourrais avoir à écrire à propos des croque-monsieur. Ce n'est pas un sujet dont on peut écrire des lignes et des lignes. Enfin si, sans doute, quelqu'un de talentueux pourrait sans doute le faire. Il faudrait que le besoin se fasse jour et ça, c'est pas gagné.
Moi, je fais les croque-monsieur d'une manière assez simple. Deux tranches de pain de mie, du beurre sur une face puis une fromage râpé, une demi tranche de jambon, de nouveau du fromage que je recouvre avec la deuxième tranche de pain beurrée. Maintenant, je beurre légèrement la face du dessus et hop ! je pose l'ensemble dans l'appareil à croque-monsieur le beurre côté feu. Un peu de beurre sur le dessus et je rabats l'appareil. Je laisse cuire quelques minutes à feu pas trop vif et j'en profite pour m'en faire un second.
Je sais que j'ai dit qu'il ne fallait pas se poser de questions mais je me réserve le droit à l'incohérence et au paradoxe. Donc. Est-ce que c'est bon, le croque-monsieur ? Objectivement, pas vraiment. Ça se mange. C'est dans le domaine du "régressif", je pense. A la limite du junk food. Personnellement, je suis opposé au croque-madame qui est la même chose mais avec un œuf au plat par dessus. Vous n'en avez rien à faire ? Je peux le comprendre. Pas de problème.
Certains font leurs croque-monsieur avec de la sauce béchamel et les font cuire au four sous le grill. Je n'ai jamais compris cette pratique. Je ne critique pas les partisans de cette recette, je tolère que l'on puisse la préférer, c'est juste que je ne la comprends pas.
Comme j'avais des photos à faire et que j'avais retrouvé des tasses et d'autres éléments d'un service à café, je me suis servi de ça pour régler les éclairages. Ça m'a donné l'occasion de faire un peu de vaisselle et de m'exercer à faire de la photo d'objets. Ça casse pas trois pattes à un canard mais j'aime bien mettre de l'image dans les billets du blog et ceci même s'il n'y a aucun rapport avec quoi que ce soit. Je suis chez moi, je fais ce que je veux.
1 De fifi - 30/06/2018, 13:59
Thé au régime ?
2 De Liaan - 30/06/2018, 14:12
Ah, mais !
3 De fifi - 30/06/2018, 14:19
Donc, deux jolies photos accompagnant un superbe texte.
Je connais un artiste peintre, sculpteur quelque fois et guitariste, j'étais invité à un de ses vernissages, il m'avait tellement mis en avant que je me serai foutu dans un trou de souris* .
* - l'animal, faut préciser à présent avec Rocky.
4 De fifi - 30/06/2018, 14:35
Dans le lyonnais, pas de croque-monsieur sans croque-madame ☻
Je ne sais pas comment est foutu la "mackine" à broute-monsieur, au restau, nous avions un moule à gaufres, ( pas du capitaine ), où les plaques étaient interchangeables, donc :
On ouvrait le moule, une noix de beurre, y glisser une tranche de pain de mi, on humectait avec du vin blanc sec, du gruyère râpé, une tranche de jambon pliée en deux -fautpasqu'çadépasse- des champignons de Paris ou d'ailleurs - d'ailleurs, émincés, re-gruyère râpé, re-tranche de pain de mie humectée avec toujours le même pinard ( pas trop, faut en garder pour accompagner ) re-noix de beurre* . On ferme on fait cuire suivant si on aime bien cuit ou moelleux : Oh oui ! Mais moelleux ☻ .
* -On peut remplacer la noix de beurre par une noisette de beurre .
5 De Tournesol - 30/06/2018, 14:41
On demandait un jour à Blaise Cendrars s’il avait pris le transsibérien .Il répondit :quelle importance,si vous l’avez pris grâce à moi.J’en profite pour vous inciter à relire le poème du transsibérien et de la petite Jeanne de France....
6 De Tournesol - 30/06/2018, 14:45
Tout comme Michel,je crois que l’art est la mise en scène de l’indicible,la porte entrouverte qui permet de presque voir ce qu’il y a de l’autre côté du miroir.L’art est un miroir qui nous fait ressemblants ( Vialatte)
7 De Liaan - 30/06/2018, 15:08
À propos d'art, jetez un coup d'œil sur la couverture d'un spécial Vuillemin (Le meilleur des sales blagues) sorti ces jours-ci en kiosques (couverture rouge, 6,95€)
L'on y voit un couple pouêt-pouêt observant un tableau représentant un bel étron, la dame bourgeoise, avec un porte cigarette déclame :
- C'est vraiment de la merde...
Dessiné avec la finesse et la délicatesse caractéristique du trait de Vuillemin.
8 De arielle - 30/06/2018, 15:25
Vous avez hérité d'un appareil à croque-monsieur ? Oui, ceci est une question.
J'aime ou j'aime pas, c'est bien ma devise....
9 De Michel - 30/06/2018, 16:03
@fifi : Je bois rarement du thé.
@Liaan : Ah !
@fifi : Merci.
@fifi : Ce n'est pas une vraie machine, c'est un truc qui s'ouvre comme un moule à gaufre et que l'on pose sur la cuisinière. Quand c'est cuit d'un côté, on retourne.
@Tournesol : Je lis peu de poésie, je ne suis pas très amateur de cela.
@Tournesol : Ah oui ! Voilà !
@Liaan : J'essaierai d'y penser. J'aime bien Vuillemin.
@arielle : C'est un appareil qui appartenait à ma mère qui s'en est défait il y a de nombreuses années à mon profit.
10 De Waldo7624 - 30/06/2018, 16:47
À la lecture de ce post du jour, je me pose des questions...
11 De Michel - 30/06/2018, 17:39
@Waldo7624 : Je vous prie de bien vouloir m'en excuser. J'espère que cela ne perturbera pas votre sommeil. Une solution consisterait peut-être à relire le texte à l'envers.
12 De Waldo7624 - 30/06/2018, 18:14
@Michel : Mais vous êtes tout excusé ! C’est moi, je me pose des questions à ma propre initiative, et je ne m’en plains pas. C’est une simple constatation, sans aucun dommage pour la crédibilité* du texte du jour.
Cependant, si je dois relire le texte à l’envers, il y a plusieurs méthodes :
Utiliser un miroir, lire en partant du bas, et de droite à gauche, ou encore retourner l’écran de l’ordinateur. Selon vous, quelle serait la meilleure ?
*Crédibilité : ce mot est curieusement composé avec les lettres de deux autres :
cri et débilité.
Un certain rapprochement hasardeux des trois mots avec le sujet et cette réponse me surprend, d'un coup, et je me repose des questions...
13 De Michel - 30/06/2018, 18:28
@Waldo7624 : Spécialement pour vous, ne reculant devant rien, je vous ai placé le texte à l'envers.
14 De Liaan - 30/06/2018, 18:48
Excellent !
Bienvenu sur le blog, Zorglub.
15 De Tournesol - 30/06/2018, 20:40
@Michel : ça tombe bien car mon titre était faux ,vérification faite,il s’agit de « La prose du transsibérien et de la petite Jehanne de france «
On y trouve cette phrase : j’ai vu des horizons en rut poursuivis par des trains de cent mille locomotives....
16 De Michel - 30/06/2018, 20:42
@Tournesol : Voilà qui change tout. Je lirai cela. J'aime l'idée des 100 000 locomotives poursuivant des horizons en rut. Ça fait marcher l'imagination d'essayer de se représenter la scène.
17 De fifi - 01/07/2018, 00:35
@Tournesol : En fait, c'est La Vie du Rail à l'époque où les locomotives roulaient à la vapeur au coke ou à la coc , je ne sais plus, en tout cas, ça file au coke.
18 De Tournesol - 01/07/2018, 05:17
@fifi : oui,mais c’est magnifié,fortifié,enluminé par le style de Cendrars :ça file au coke doré :-))
19 De Le prof Turbled - 01/07/2018, 07:08
Généralement, pour économiser son temps, de l'encre, et profiter d'une synthèse vieille comme l'intelligence humaine, pour expliquer l'oeuvre d'un artiste, qu'elle soit abordable, ou bien shadoque et torturée, on dit:
. Point, à la ligne! Perso, ça me va super bien.
Une mise en scène, la
? Première nouvelle. Le mort va pouvoir toucher un maximum de droits.@Tournesol : @fifi :
Le ça file au coke doré sur la tranche de pain de mie, un must!
Ce Cendrars, c'était un bras cassé.
20 De Waldo7624 - 01/07/2018, 09:14
@Michel : .rialc slup tse'c ,sinom uA ! uv sap siava'n ej ,icreM ...hA :
21 De Le prof Turbled - 01/07/2018, 09:46
Cette lecture de droite à gauche me rappelle quelque chose. Cela ressemble à du chinois, mais n'en est pas.
Du Léonard de Vinci?
22 De Liaan - 01/07/2018, 09:49
@Waldo7624 : Vos bêtises en zorglangue me sont songer à une copine qui, dans une gare d'Angleterre, s'interrogeait sur la signification de ce TUO inscrit sur une porte en verre.
La même, qui avait horreur de parler la langue anglaise, demande machinalement à un employé de la royale poste, en espérant qu'il parle français :
- Do you speak english ?
Le postier lui répond bien sûr : œuf corse.
23 De Michel - 01/07/2018, 09:49
@Le prof Turbled : Polémique
@Waldo7624 : Tant mieux !
24 De Le prof Turbled - 01/07/2018, 09:57
@Michel :
Ouais! Je l'avais lu avant de vous "stimuler". C'est la mode de tout remettre en question. Des jaloux.
Pensez, certains remettent en cause l'honnêteté de Sarkozy. C'est dire!
25 De Michel - 01/07/2018, 10:01
@Le prof Turbled : C'est bien de penser à me stimuler. C'est bien et c'est gentil, ça montre que vous vous inquiétez à mon sujet et que vous veillez à ce que je reste alerte et vivace. Je vous remercie.
26 De Tournesol - 01/07/2018, 10:25
@Michel : mais alors,pour les américains sur la lune,on est sûr ou c’est Hergé qui a fait le film?
27 De Michel - 01/07/2018, 10:27
@Tournesol : Les quoi ?
28 De Waldo7624 - 01/07/2018, 11:19
@Michel : Lorsque vous dites :
Pourriez-vous préciser quelle face ? Je ne voudrais pas rater la recette !
Merci.
@Liaan : Mes bêtises !! Comme vous y allez !
Je sais bien qu’on ne peut pas dire n’importe quoi sur ce blog d’une haute tenue morale et d’une rigueur intellectuelle exemplaire, aussi je prends soin de bien peser chaque mot d’un commentaire, afin de ne pas déclencher de violentes polémiques pouvant nuire à la sérénité de cet espace de paix.
Mes modestes remarques sont donc murement réfléchies et d’une pertinence que je tente de régler sur l’altitude à laquelle volent celles des respectables contributeurs de ce blog.
Et ce n'est pas si facile...
29 De Liaan - 01/07/2018, 11:38
@Waldo7624 : Vous fâchez pas, je disais ça pour rigoler un pneu.
30 De fifi - 02/07/2018, 22:41
@Liaan : Je fais avec se que j'ai, pour eux z'autres !