Je rentre de Périgueux. Sur un peu plus de deux jours se déroulent les "Vintage Days", la troisième édition pour être parfaitement exact. Le concept de cette animation, de cette fête qui s'étale jusqu'aux ruelles et places de la vieille ville, c'est de regrouper un nombre affolant de véhicules plus ou moins anciens mais aussi de jouer sur les codes vestimentaires, sur l'imagerie des temps prétendus heureux des fifties et sixties, ces années 50 et 60 du rock n'roll et des jupes à pois. Bon. Honnêtement, moi, ce qui m'intéressait, c'était les bagnoles, les bécanes et les camions. Rien à foutre des jupes et des coiffures à la mode d'il y a 50 ou 60 berges. Alors disons-le, j'ai été servi. Entre hier et aujourd'hui, j'ai amassé plus de six-cents photos dont plus de cinq-cents rien que pour la journée d'hier. Il y avait un peu de tout. De la caisse américaine, du custom, du hot-rod, du restauré à la perfection, du populaire et de l'élitiste, de l'allemand et de l'anglais, du français et de l'italien. Pour tous les goûts en quelque sorte et tant pis pour les pisse-froids qui n'aiment pas la voiture ou la moto. Ce n'étaient pas leurs jours, on va dire.
Plus de six-cents photos. Je n'ai absolument pas terminé de trier. Bien sûr, il va y en avoir un bon paquet qui vont partir illico à la corbeille. Mais déjà, j'en ai vu quelques unes qui me semblent un peu intéressantes.
Là où j'ai cru devenir un peu fou, c'est lorsque je suis rentré dans la cour de l'hôtel particulier de Brou de Laurière dont je vous avais déjà parlé. Là, tout de suite, une Bugatti Type 57 Atalante et une Delahaye Competition. Rien que pour ces deux automobiles de légende, j'ai dû faire une bonne vingtaine d'images. Ce que l'on découvrait derrière l'hôtel n'était pas fait pour me calmer. Des Bugatti, des Bugatti, des Bugatti et encore des Bugatti en plus d'autres automobiles aussi préstigieuses. Bon. Ça fait tout drôle quand on remonte dans sa Peugeot 405 break Diesel.
Pour commencer, trois photos. Vous me direz si vous voulez que je continue.
1 De Tournesol - 04/09/2016, 15:02
Bon,les autos sont belles.La photo de la Ford vedette est très réussie et arrive à mettre en valeur une auto difficile.
2 De michel - 04/09/2016, 15:21
@Tournesol : Merci. Ce n'est pas une auto que j'aime beaucoup. Je lui ai toujours préféré la version SIMCA avec les Chambord, Versailles et autres Ariane.
3 De arielle - 04/09/2016, 16:56
Oui.Oui. :-)
4 De michel - 04/09/2016, 17:46
@arielle : Bon, bon...
5 De fifi - 04/09/2016, 18:17
De bien belles photos de magnifiques caisses qui font rêver ... on a pas fini de se régaler.
Merci pour tout ce temps passé afin de nous gâter.
6 De Liaan - 04/09/2016, 18:57
@michel :
La Ford Vedette :
Là, on voit la différence de génération.
Moi, vieux croûton moisi, préfèrera la Vedette de chez Ford France, surtout cette version "à dos rond", donc d'avant 1952/1953.
Vous, étant relativement plus jeune, préférez les versions suivantes, des Vedette Versailles (ex.Ford France) devenues Simca par un tour de passe-passe financier lorsque Ford France s'est débarassé de sa filiale française. La Vedette Versailles a été aussi dessinée par Ford USA (Deaborn, si je ne me goure pas). Elle prend naturellement la suite des Vedettes datant de 1948, ne l'oublions pas, et prend une forme plus dans l'air du temps...
Marrant cette différence entre les générations (pourtant proches) qui préfèreront telle ou telle autre automobile, par rapport à son enfance et à l'année de naissance de la bagnole. Je l'ai remarqué avec plusieurs personnes, ce truc...
7 De michel - 04/09/2016, 19:47
@fifi : Merci et ne vous y trompez pas. Avant de chercher à vous faire plaisir, je pense à moi.
@Liaan : Vous avez peut-être raison mais je trouve toutefois cette explication un peu simpliste. Je ne dis pas qu'elle est totalement fausse.
8 De Liaan - 04/09/2016, 20:34
Heureux les jeunes de 21/22 piges en 1950/1951 : si ils le voulaient, ils pouvaient se permettre de rouler en Bugatti ou en Delahaye pour trois francs six sous. Et à c't'époque, ces "bagnoles" n'étaient pas encore trop vieilles, en plus !
Ettore Bugatti reviendrait sur Terre qu'il pourrait bien lancer de nouvelles fabrications en voyant les prix de vente d'aujourd'hui de celles construites par ses usines...
Vous allez me dire qu'aussi tant de peintres sont morts dans la misère, et que s'ils connaissaient les prix actuels de leurs tableaux...
9 De Liaan - 04/09/2016, 20:43
@michel :
Ouais !
10 De fifi - 04/09/2016, 20:44
@michel : Je le savais, mais merci quand même et puis, ça n'use pas d'encre ici, on visite gratos, en plus, ça nous coûte pas un rond. Vous pourriez nous demander des ronds.
11 De fifi - 04/09/2016, 20:47
@Liaan : J'avais du mal avec ces bagnoles : Versailles, Chambord, Simca et Vedette :
" C'est bien vrai ça ! "
12 De Waldo7624 - 04/09/2016, 21:30
Eh bien moi, vieux croûton, mais pas encore moisi, j'aime toutes ces versions sans préférence particulière. Chez Simca, si, bien sûr... Les carrosseries dessinées par Jean Daninos, surtout, que j'avais rencontré un jour à Chelles.
La Vedette en est bien une ici. Mais je ne connaissais pas cette version bicolore, avec jantes rouges, de surcroît !? Un ami de mon père en avait une dans les années 50, avec laquelle il faisait le taxi (à Levallois, eh oui, bien sûr...) Alors, d'autres ? Ben oui, si possible, et merci d'avance.
La 4L à gauche de la Vedette, (aux couleurs Renault) n'est pas une sinpar, des fois ? Y avait-il des Simca genre oceane, ou Ford Comète ?
13 De Liaan - 04/09/2016, 22:28
@Waldo7624 : La Ford Vedette ici présente a été "customisée" façon mode "hot-rod" en prenant les gimmicks : jante en tôle peinte en rouge, pneus à flanc blancs, et découpe de peinture inspirée par la Bugatti de la première image, en employant des teintes tout aussi "façon mode custom" avec ce gris anthracite mat. Tout dans le style "façon 1940/1950" des teddy-boys de ce temps là. (nous à l'époque, on se contentait de mettre des drapeaux ou des queues de tigre sur nos Mobylette, avec des gaines en plastique noire et blanches autour des différents câbles, des drapeaux en métal l'Alsacienne biscuits : lire et relire Lucien de Frank Margerin).
Pour la gamme Simca, un cochon aurait du mal à y retrouver ses petits.
En gros :
Gamme Aronde (Simca 9) (4 cylindres):
Berlines (Elysée, Montlhéry, etc.) , coupé (Plein Ciel), décapotable (Océane), break (Commerciale, Chatelaine, Messagère, Pick-Up)
Puis ce fut la P.60.
Gamme Vedette (ex.Ford France)(moteur V8)
F492 (je crois), celle au dos rond, puis la F22E (dit modèle 1953, avec le coffre). Du temps des "dos ronds", il y avait le coupé et le cabriolet.
Il y eu une 1953 découvrable, il me semble vendue par l'usine.
Il y a eu la "grosse" Vedette, la Vendôme, avec un plus gros moteur.
Après la disparition des coupés Vedette, il y a eu la Comète, dessinée et construite chez Facel-Métallon (le dessin de Jean Daninos dont vous parlez, c'est la Comète(*), avec différents moteurs (dont la Comète Monté-Carlo)
Puis ce fut la série Vedette avec les Régence, Versailles et Trianon.
1956, crise du pétrole : Simca tente un coup de poker en équipant la carrosserie de la Versailles avec un moteur 4 cylindres de l'aronde, ce fut l'Ariane, avec une variante et le moteur "Rush", toujours à 4 cylindres qui s'appelle Ariane Miramas. L'anecdotique Ariane 8 (moteur V8) est en fait une Trianon "rebadgé" comme on dit maintenant. Construite à 2223 exemplaires (je me souviens du chiffre qui m'a marqué).
Plus le break Marly.
Modernisation ensuite de la série Versailles : on garde la cellule centrale, on allonge devant et derrière, en "aplatissant" le toit et on obtient : Les Chambord et Beaulieu. Avec un très haut de gamme qui s'appelle Présidence.
Plus le break Marly (avec le nouvel avant, mais l'arrière est resté identique, avec les changements de feux).
Bref, Simca, c'était l'Amérique dans tout son délire. Les automobiles Simca changeaient par des détails presque chaque année, façon "ricaines" et les consommateurs franchouillards étaient un peu paumés avec tous ces changements (quand on pense à la Maison Peugeot qui en bon bourgeois, faisait la 203 puis la 403 (avec des version coupés, cabriolet, familiales et fourgonnettes commerciales, tout de même) c'était le jour et la nuit.
(*) Les Vedette étaient entièrement conçues par les États-Unis. Ford France n'a eu que de transformer les cotes du système américain aux cotes métriques, ce qui a fait un sacré boulot d'ailleurs. Je crois que pour la série Chambord, Simca a été aidé par un styliste italien.
14 De Liaan - 05/09/2016, 05:05
@Waldo7624 : Sapristi !
Hier soir, je vous avais fait, une brève biographie des modèles Ford France et Simca depuis les Aronde jusqu'aux Chambord...J'ai oublié de valider, et paf !
Tout m'a l'air d'avoir disparu dans les tuyaux.
Que fais-je ? Je reprends tout, ou j'attends que l'administrateur valide ce texte ?
15 De Liaan - 05/09/2016, 05:48
@Waldo7624 : La Vedette de la photographie :
Elle n'est pas d'origine. Cette auto a été repeinte dans des teintes mode "Hot-Rod" qui refait fureur depuis quelques années, avec comme caractéristique de plus ou moins respecter certains codes, comme les jantes peintes en rouge, les pneumatiques à flancs blancs, la carrosserie bicolore, gris anthracite mat et une découpe crème clair, façon Bugatti de la première photographie. Cette Ford Vedette, qui ressemble à une Mercury 1949, supporte très bien cette décoration : elle correspond à ce que pouvait faire les Teen-agers de ces années 1950 aux États-Unis, alors que nous autres à l'époque, nous contentions de mettre un fanion ou une queue de tigre sur les Mobylette, avec aussi les drapeaux de métal des biscuits l'Alsacienne ou entourer les gaines des câbles avec une autre gaine faite de plastique blanc et noir (lire ou relire les albums de Frank Margerin, la bande à Lucien).
Voilà pour la Vedette de la troisième photographie.
Quant à votre question sur les Simca.
La gamme Simca est assez étendue, et souvent, un cochon ne retrouverait pas ses petits. En gros :
- Gamme Aronde (Simca 9) Moteurs à 4 cylindres.
Berlines (Élysée, Monaco, Montlhéry, etc.) Coupé (Plein Ciel) Cabriolet (Océane) Break (Châtelaine, Commerciale, Intendante, Ranch, Pick-Up)
Puis plus tard, la P.60.
- Gamme Vedette (ex-Ford france) Moteur V8
Vedette F492 (je crois) (celle à dos rond comme sur la photo, 1949 à 1952/1953) avec dérivés : coupé et cabriolet. Vedette F22E (avec la malle arrière visible) variante je crois vendue par l'usine : la découvrable. Puis la "grosse" qui s'appelle Vendôme (même carrosserie mais moteur V8 plus gros).
Jean Daninos a dessiné la Comète, fabriquée par les ateliers Facel-Métallon, avec un dérivé plus puissant, la Monté-Carlo.
Puis ce furent les Vedette Trianon, Versailles et Régence (dans l'ordre de leur luxe de présentation)
Plus un break : la Marly.
Évolution plus tard avec la gamme Vedette Chambord, Beaulieu et Présidence (modèle grand luxe avec la roue de secours en bout de malle arrière)
Et toujours le break Marly qui évolua seulement avec le nouvel avant (et feux arrières modifiés)
En 1956, vu la crise du pétrole (déjà), Simca tenta un coup de poker. Il monta le moteur 4 cylindres de l'Aronde dans la caisse de la Versailles, ce qui donna l'Ariane. Gros succès commercial auprès des familles et des chauffeurs de taxi. Il y eu une évolution avec le moteur "Rush" de l'Aronde appelée Ariane Miramas. Une version V8 existait, l'Ariane 8 (en fait, une Trianon "rebadgée") construite à 2223 exemplaires (je me souviens du nombre car il m'avait marqué)
Vous comprenez que l'automobiliste français était un peu paumé devant tous ces modèles et toutes ces évolutions. Simca procédait de la manière américaine en faisant évoluer ses autos pratiquement à chaque millésime. Alors que Peugeot, à la même époque n'avait que ses 203 et 403 (avec leurs dérivés coupé, cabriolet, break, familiales et commerciales) à offrir...
(*) Les Vedette ont été entièrement conçues aux États-Unis. Ford France n'a eu qu'à convertir tous les plans (en mesures anglo-saxonnes) en mesures métriques. Je crois qu'un dessinateur italien a participé à l'évolution de la série Chambord.
Là, je valide bien mon texte pour être sûr de sa publication.
16 De Liaan - 05/09/2016, 05:53
Bon sang !
Je viens de me retaper (dans tous les sens du terme) le texte d'hier soir, je valide bien, et zou ! La phrase énigmatique "votre commentaire a été enregistré et sera publié après validation" apparait. J'ai l'impression que le programme ne supporte pas trop de texte...
Bon, vous en serez quitte pour relire pratiquement le même texte, avec un jeu :
trouver les 45 ou 46 différence entre les deux textes !
17 De Liaan - 05/09/2016, 06:13
@Waldo7624 : Même l'hebdomadaire La Vie de l'Auto se plante régulièrement dans la dénomination des Simca Vedette, avec par exemple, la présentation d'une Régence avec la légende "Chambord". Erreur vite corrigée à la suite d'interventions de lecteurs la semaine suivante, et les plates excuses du canard.
18 De waldo7624 - 05/09/2016, 09:05
@Liaan : Merci pour cet exposé, pratiquement exhaustif, sur le sujet !
Et pour cette double performance : trompé par une vraie fausse validation, réécrire le même debreffage historique dès potion-minet constitue une performance méritant d'être saluée.
Je connais un peu l'historique, fan des carrosseries de Jean Daninos, et notamment des Facel Vega. (Et j'ai un peu de mérite, car le bougre avait autrefois laissé une ardoise à l'entreprise en ne payant jamais sa facture de travaux de peinture - mais bon, je lui pardonne…)
Je vais m'atteler au jeu de 46 différences, ça va m'occuper la journée. par contre, moi, à votre place, je n'hésiterai pas à attaquer le responsable de ce site pour "agacement et perte de temps" ! Avec un bon avocat, les dommages et intérêts peuvent être consolateurs. Mais peut-être, magnanime, pourrez-vous pardonner compte tenu des belles photos dont il nous gratifie régulièrement, et pour cette occasion en particulier ?
En attendant donc la suite...
19 De Liaan - 05/09/2016, 09:53
@waldo7624 : Comme vous dites, je serai magnanime et n'attaquerai surtout pas le responsable, notre bon Maître, pour cet inconvénient mineur dont il n'est sans doute pas responsable. Et j'agace assez notre bon Maître avec mes élucubrations diverses et variées par trop fréquentes.
Pour les différences sur les Aronde, il y a les moulures décoratives sur le flanc de la caisse, surtout dans la gamme P.60, mais c'est d'une complexité assez effarante qui nécessite l'apport d'une fiche avec les schémas respectifs en fonction du type exact (Elysée, Monaco, Montlhéry, etc.), additionné du fait que ces autos ont pu être modifiées au long de leur carrière depuis plus de cinquante ans (réparations, valorisation éventuelle, etc.)
n.b. J'ai oublié dans les coupés Aronde la fameuse "Grand Large", un "coach" sans montant de portière, toujours façon "ricaine". Sacré Pogozzi (le patron de chez Simca) !
Et l'histoire Simca est riche : d'abord Fiat sous licence, puis Simca-Fiat, ensuite Simca (merci Simca!) avec l'épisode Ford France qui eux-même avaient absorbé Mathis (pour créer Matford), après ce fut Chrysler France, peu de temps après Peugeot engloutit cet ex-Simca, avec une relance foireuse de Talbot, puis pfuuii, disparition de toutes ces fantaisies étalées sur environ 60 piges...
20 De Inspecteur Latulipe - 05/09/2016, 10:16
@Liaan : On note de menues différences entre le texte (n°13) de 22H28 avec celui (n°15) de 05H48. Comme on dit dans notre jargon, "persiste et signe" et il n'y a pas trop de différences notables entre les deux auditions (rapports faisant foi et signés en connaissance de cause -bu et approuvé )
Sac'é Nég'ita.