Le gas-oil, une nouvelle vision du luxe

Fut un temps où le moteur Diesel était réservé aux poids-lourds, aux tracteurs agricoles et aux voitures taxi. Le moteur Diesel était un mal nécessaire, plus économe en carburant mais aussi poussif, bruyant, polluant. A la faveur des deux chocs pétroliers des années 70 et à la hausse du prix du pétrole consécutive, le gas-oil a su attirer d'abord les gros rouleurs puis toute la France avec les promesses de consommation moindre et, surtout, de coût plus bas au litre.
De longue date, deux constructeurs proposaient des automobiles à moteur Diesel, Mercedes-Benz et Peugeot. Aux débuts des années 80, Renault, Volkswagen puis tous les autres ont placé ces motorisations dans leurs catalogues. Parce qu'un moteur Diesel est plus technique qu'un moteur essence, qu'il nécessite une pompe à injection, un bloc moteur et une culasse capable de supporter un taux de compression plus grand, des injecteurs aussi, le prix de l'automobile à moteur Diesel était plus important que la même automobile à moteur à carburateur classique. On pensait se rattraper sur son investissement en payant moins cher son carburant. Et peu à peu, effet d'échelle aidant, les constructeurs ont pu proposer des voitures roulant au gas-oil à prix égal. En France, ça a été un appel d'air, ça a marché et la majorité des automobilistes s'est mis à rouler en Diesel.
Il y a eu des améliorations. On a ajouté un turbo-compresseur, on a imaginé des systèmes d'injection plus performants, on a cherché à atteindre le niveau d'agrément du moteur à essence. Les voitures neuves sont devenues les voitures d'occasion tant et si bien que bientôt, on a été presque incapable de trouver autre chose que du Diesel sur le marché. Avec les améliorations, le moteur Diesel est devenu plus fragile, moins fiable, moins increvable, plus cher à l'entretien mais il était devenu la norme et c'était le choix par défaut pour l'automobiliste. En concession, il fallait la demander explicitement pour que l'on vous propose une automobile à moteur essence.
Et alors, l'écologie est passée par là. Un coup, il fallait rouler en Diesel, un autre coup, il ne fallait surtout pas utiliser de Diesel. La valse hésitation a fait que l'on ne savait plus exactement qu'elle attitude adopter. Aujourd'hui, c'est haro sur le Diesel, c'est tollé contre l'essence, c'est l'enthousiasme pour l'électrique ! Et on s'apercevra qu'il y aura besoin de beaucoup de centrales électriques et que l'on ne pourra pas produire suffisamment et ça repartira pour un tour. On veut nous faire comprendre qu'il nous faut changer de paradigme, que le temps du véhicule personnel est derrière nous. Nous n'y sommes pas prêts.

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