J'ai ressorti un iBook de 2001 pour ce billet. C'est un brave iBook G3 cadencé à 700 MHz qui tourne sous Mac OS 10.4.11. Une antiquité, un système dépassé, et pourtant, ça fonctionne. Très bien, même ! Cet iBook a une histoire un peu compliquée. On me l'a donné et il ne fonctionnait plus. J'avais un autre iBook du même âge qui ne fonctionnait plus non plus. Deux modèles différents. L'un avec un écran de 14" et l'autre avec un écran de 12". Un écran plus grand pour celui que l'on m'a donné mais le même nombre de pixels[1]. Ils sont juste plus gros sur le 14".
Le point faible de ces iBook G3 est bien connu. La puce graphique a la fâcheuse tendance de se dessouder. Il semble que cela affecte plus les petits que les grands modèles. Vu le coût d'une réparation, la plupart des iBook atteints par ce problème de conception ont fini leur vie soit à la déchetterie soit comme donneur d'organe. J'avais donc un 12" malade et voilà ce 14" qui arrive. Lui, son problème était que son disque dur était foutu. Parce que je ne risquais pas grand chose, j'ai prélevé le disque dur de l'un pour le placer dans l'autre. Il n'y a même pas eu besoin de réinstaller le système.
Curieusement, cet iBook que j'utilise aujourd'hui est plus agréable à utiliser que le pourtant plus récent et plus puissant PowerBook 12" dont je vous parlais l'autre jour. A l'usage, pour des opérations basiques, il est tout aussi rapide que son plus noble successeur. Il est surtout plus silencieux. Si je peux aujourd'hui aller sur Internet et rédiger ce billet, c'est grâce aux efforts et au travail de la communauté qui maintient un navigateur pour les anciens Macintosh. L'équipe de TenFourFox parvient à proposer un navigateur basé sur Firefox avec toutes les mises à jour nécessaires. Je trouve cela assez fantastique qu'une équipe donne de son temps pour permettre à des personnes d'utiliser des machines qui aujourd'hui ne valent plus rien et sont de moins en moins nombreuses.
Le seul vrai problème de ce portable que j'utilise à l'instant, c'est que sa batterie est morte. Elle n'est même plus reconnue par le système. Du coup, il faut le laisser connecté au secteur par son chargeur si l'on souhaite l'utiliser. Ce n'est un vrai problème que si l'on veut l'utiliser hors de chez soi, ceci dit. Sinon, on peut se connecter en WiFi sans difficulté, écrire du texte, relever et écrire son courrier électronique et même trafiquer des images avec une vieille version de Photoshop. De là à dire que je pourrais laisser tomber mes machines plus récentes pour n'utiliser que des machines d'un autre âge, il ne faut pas pousser non plus. Dès lors que l'on sort d'une utilisation sommaire de l'ordinateur on prend bien conscience de sa lenteur et de son manque de puissance de calcul.
Et alors ce matin j'ai eu l'envie de faire une dessin. Ça a commencé par la recherche d'un objet égaré que je n'ai pas retrouvé. Vous n'avez pas idée de combien ça peut m'énerver de ne pas retrouver ce que je cherche. C'est de ma faute, aussi. Je fais tout pour ne pas savoir où seront ces objets. J'entretiens un bordel sans nom propice à provoquer l'égarement. Et puis, ça m'occupe de devoir chercher. Et aussi, ça permet de retrouver des trucs oubliés. Ça fait parfois des bonnes surprises. Ainsi, je laisse traîner partout des dessins finis ou pas, parfois juste des brouillons, qui savent à l'occasion me lancer sur une nouvelle idée.
C'est exactement ce qui s'est passé ce matin. Je cherchais un machin et paf, je retrouve un bout de dessin crayonné. Qu'est-ce que j'avais eu l'intention de faire ? Mystère. L'histoire ne le dira pas. C'était un début de véhicule, juste une roue et une sorte de cabine mal définie. Je suis incapable de vous expliquer ce qui m'a conduit à dessiner un camion de transport de pommes de terre. Il est raisonnablement rare que je pense à des pommes de terre le matin, entre deux cafés. Mais là, c'est arrivé. Je ne sais pas si je dois m'en inquiéter. Cela ne me semble pas très grave de penser à des pommes de terre. Il y a des obsessions pires. Et puis, il n'y a rien de sexuel dans ces pensées. Elles restent pures. Distantes, même. Je n'ai pas de passion pour les pommes de terre. Je les considère un peu comme des tubercules tout juste bonnes à manger avec de la graisse de canard, de l'ail et du persil. Le soir, vers 18 heures en hiver, un peu plus tard en été, oui, je le reconnais, je peux penser aux pommes de terre en me disant que j'en éplucherais bien quelques unes pour le repas que commence à réclamer mon estomac et mon cerveau mais le matin, entre deux bols de café, non, normalement ça ne m'arrive pas.
J'avais l'idée des pommes de terre, j'avais l'idée d'un véhicule qui, pourquoi pas, pourrait être un camion, j'ai combiné les deux pour un dessin. Je l'ai crayonné tout bien comme il faut et puis je suis passé à l'encrage avec le pinceau du moment. Vous ne vous rendez pas forcément compte de cela si vous ne pratiquez pas mais ça peut être long un encrage. Lorsque j'ai eu terminé, il était 11 heures passées. Alors, je me suis dit que je pouvais tout aussi bien continuer à perdre mon temps en numérisant le dessin et en foutant de la couleur dessus. Ça a donné ça.
L'épais brouillard de ce matin ne semble pas vouloir se lever. Ce pourrait être une superbe occasion pour sortir l'appareil photo mais j'ai la flemme. Je préfère rester chez moi et poursuivre ce billet évolutif. J'ai deux ou trois trucs à faire. Des diapositives familiales à finir de numériser par exemple. Il y a aussi un site Internet sur lequel je devrais travailler. Bon. Pas trop envie pour le moment. Il faudrait aussi que je sorte pourtant. Braver le froid et le brouillard, ce n'est pas là ce dont je rêve pour le moment. Et pourtant, il va bien falloir que je me décide à mettre le nez dehors avant la nuit. Je me donne encore une heure pour me décider. Je me cale sur les programmes de France Inter que j'écoute d'une oreille molle en rédigeant ce billet[2]. Là c'est le début du tunnel que je n'apprécie pas beaucoup. Entre 15 heures et 17 heures, c'est parce que je suis fainéant que je ne coupe pas le son. Le matin, c'est l'émission de 10 heures que je ne supporte pas. Il en faut pour tous les goûts. Curieusement, je ne regrette pas tant que ça Daniel Mermet qui a pourtant été aux commandes de l'une des émissions que j'ai préférée durant pas mal d'années. Il avait fini pas me lasser un peu. Je suis allé voir quelques fois son site Internet sur lequel il promettait de continuer son œuvre. Ça a fini par m'éloigner de lui. Une fois, j'ai tenté de lui donner un dessin sur un sujet d'actualité. Je ne sais plus quoi au juste. Pas de réponse. Bon, possible que mon dessin n'était pas excellent. Le problème, c'est que lorsque je vois ses dessins à lui, j'en arrive à penser qu'il n'est peut-être pas impossible, finalement, qu'il n'en voit que par sa personne.
L'éviction de Frédéric Lodéon, je me suis dit que ça allait peut-être injecter du sang frais dans le programme de musique "classique". Lodéon rabachait un peu trop, on entendait et entendait encore trop souvent les mêmes auteurs, les mêmes pièces, les mêmes anecdotes. Je l'ai vite regretté le bon Lodéon ! Cette saison, c'est Vincent Josse qui a la charge de parler musique sérieuse à l'antenne. Ce n'est pas qu'il soit désagréable mais il m'endormirait presque. Quand j'y pense, je lui coupe le sifflet.
Par contre, j'essaie de ne pas rater l'émission de Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek. J'aime bien le ton, la bonne humeur, l'irrévérence et la pêche que l'équipe déploie.
15h46. Faut que je bosse. C'est pas raisonnable de rien foutre à ce point. Je vous laisse là pour le moment et, peut-être, je repasserai dire des conneries avant la fin de la journée.